- Occupation de l'Autriche après la Seconde Guerre mondiale
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L'occupation de l'Autriche après la Seconde Guerre mondiale commença dès avril 1945, juste avant la capitulation du Troisième Reich, et ne se termina officiellement qu'avec le Traité d'État autrichien (1955).
Sommaire
Occupation
Après l'intégration de l'Autriche au Troisième Reich en 1938, la Déclaration de Moscou proclamait en 1943 que lAnschluss était nul et non avenu. Elle affirmait le rétablissement d'un État autrichien indépendant après la guerre comme étant le but commun des Alliés.
En avril 1945, peu avant la capitulation de l'Allemagne, Karl Renner forma un gouvernement provisoire qui proclama la séparation de l'Autriche du reste du Reich hitlérien. Ce gouvernement fut très rapidement reconnu, mais l'Autriche fut quand même divisée en quatre zones d'occupation alliées et Vienne, incluse dans la zone soviétique, était tout comme Berlin, elle-même divisée en quatre secteurs d'occupation, avec une "Zone Internationale" supplémentaire en son centre.
Cette situation perdura jusqu'à la signature du traité d'État autrichien en 1955.
La division et l'occupation de Vienne en quatre zones est relatée dans le film Le Troisième homme, tourné dans le Vienne de la fin des années quarante.
Historique
Après la prise de Vienne le 13 avril 1945, suite à l'offensive soviétique sur la ville, les forces Alliées occidentales pénètrent en Autriche environ deux semaines plus tard. Le 27 avril 1945 — presque deux semaines avant la reddition nazie du 8 mai — le gouvernement provisoire autrichien proclama l'indépendance de l'Autriche vis-à-vis du IIIe Reich et instaura la Deuxième République autrichienne.
Après la capitulation, l'Autriche et Vienne sont divisées en 4 zones d'occupation, d'après les termes de la conférence de Potsdam.
Les zones d'occupation
- la zone soviétique est constituée par : le Burgenland, la Basse-Autriche et la Haute-Autriche au nord du Danube (Mühlviertel) et à l'est de l'Enns ; son quartier général étant à Baden ;
- la zone américaine est constituée par : la Haute-Autriche au sud du Danube et à l'ouest de l'Enns, ainsi que la région de Salzbourg ; son quartier général étant à Salzkammergut ;
- la zone britannique est constituée par : la Carinthie, le Tyrol oriental et la Styrie ; son quartier général étant également à Salzkammergut ;
- la zone française est constituée par : le Tyrol du nord et le Vorarlberg ; son quartier général étant à Innsbrück.
Le passage des lignes de démarcation entre les zones d'occupation, nécessitait la détention d'une carte d'identité alliée qui était traduite dans quatre langues (allemand, anglais, russe, français) et portait des avis de confirmation de chacune des quatre forces d'occupation (soit en tout onze cachets). Cependant, les forces occidentales, libéralisèrent très rapidement les procédures : ainsi, le fait de dépasser la ligne de démarcation à destination de la zone russe ou en provenance de celle-ci s'apparentait alors à un voyage à l'étranger. Les Soviétiques supprimèrent ces contrôles seulement en juin 1954.
Occupation de Vienne
Comme Berlin, Vienne fut occupée uniquement dans un premier temps par les soldats soviétiques. En application de la convention de Potsdam, les autres Alliés installèrent leurs troupes dans la capitale autrichienne à partir d'août 1945. La répartition des secteurs d'occupation se fit par districts, dans les limites administratives que la ville connaissait avant 1937.
- Un régime administration commune aux quatre forces d'occupation était appliqué pour le 1er district (Innere Stadt : « la ville intérieure) : la gestion de la zone était ainsi confiée tous les mois par roulement à chacune des forces occupantes.
- Secteur américain constitué par les : 7e, 8e, 9e, 17e, 18e et 19e districts ;
- Secteur britannique constitué par les : 3e, 5e, 11e, 12e et 13e districts ;
- Secteur français constitué par les : 6e, 14e, 15e et 16e districts ;
- Secteur soviétique constitué par les : 2e, 4e, 10e, 20e, 21e et 22e districts.
Les districts viennois créés postérieurement à 1938 (à partir du 23e district) se trouvaient donc en dehors des limites de la ville et dépendaient ainsi de la zone d'occupation soviétique.
Les quartiers généraux de chacune de ces forces étaient :
- pour les Américains : siège de la Oesterreichische Nationalbank, sur la Otto-Wagner-Platz
- pour les Britanniques : château de Schönbrunn
- pour les Français : Hotel Kummer à Mariahilf
- pour les Soviétiques : Palais Epstein, annexe du Parlement autrichien
Administration alliée
Le 11 septembre 1945 se constituait le Conseil allié composé des quatre commandants en chef qui, plus tard, devinrent haut-commissaires. Les premiers membres de ce conseil furent :
- le général de corps d'armée américain Clark,
- le maréchal soviétique Koniev,
- le lieutenant-général britannique McCreery,
- le général de corps d'armée français Béthouart.
Toutes les lois votées par le parlement autrichien et présentées par le gouvernement fédéral au conseil allié nécessitaient l'aval de celui-ci pour leurs publications. Si le consentement n'était pas donné, la loi ne pouvait entrer en vigueur. Ainsi, en 1946, il arriva par exemple qu'une loi sur le changement des limites administratives de Vienne au profit de la Basse-Autriche (en fait, un retour à la situation antérieure à 1938) ne fut pas appliquée, par le simple refus des représentants soviétiques qui usèrent de leur véto sur ce sujet jusqu'en 1954.
Ainsi, le véto apposé par un seul des quatre représentants suffisait au début pour bloquer l'application d'une loi. Plus tard, le véto devint collectif : l'ensemble des représentants alliés devaient tous se mettre d'accord pour bloquer la procédure. En conséquence, les objections alliées devinrent alors très rares.
Le Conseil allié fut également en charge de la dénazification. Toutefois, dès 1946 les priorités se modifièrent, celle-ci étant transférée au gouvernement autrichien en février 1946[1], le Counter Intelligence Corps (CIC) américain ne conservant qu'un rôle général de supervision, qui s'acheva en mai 1947[1]. Le 430e détachement du CIC américain, auparavant consacré à la dénazification, mit au rang de priorité la surveillance des organisations communistes[1]. Celui-ci devait employer, à cette fin, le SS flamand Robert Jan Verbelen[1].
Notes et références
Aticles connexes
Catégories :- Histoire de l'Autriche
- Droit en Autriche
- Occupation alliée en Europe après la Seconde Guerre mondiale
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