- Mathay
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Mathay Administration Pays France Région Franche-Comté Département Doubs Arrondissement Montbéliard Canton Pont-de-Roide Code commune 25370 Code postal 25700 Maire
Mandat en coursDaniel Granjon
2008-2014Intercommunalité Communauté d'agglomération du Pays de Montbéliard Démographie Population 2 156 hab. (2008) Densité 145 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 330 m — maxi. 551 m Superficie 14,85 km2 Mathay est une commune française, située dans le département du Doubs et la région Franche-Comté.
Les habitants de Mathay sont appelés les Mathéens.
Sommaire
Géographie
Mathay est située le long du Doubs. Elle fait face à Mandeure, l’antique Epomanduodurum romaine.
Communes limitrophes : Mandeure, Bourguignon, Valentigney, Voujeaucourt, Écot.
Histoire
L'origine du nom
La première mention de Mathay apparaît dans une bulle du pape Celesin II en 1143 sous le nom de Majesta, dans laquelle celui-ci confirme les biens de l'abbaye de Baume-les-Dames : Ecclesiams S.Petri Majestatis ; Ecclesiam sancti Symphoriani, .... Dans l'arrêt de 1162 de Frédéric Barberousse Mathey est nommé Maste et Meste. Au XIVesiècle c'est Matelum et aux XVe et XVIe siècles il est fait mention de Mata ou Mautta. Le nom semble d'origine celtique et signifierait belle rivière (de mat = beau et ta = eau ou rivière). De nombreux vestiges romains découverts dans l'enceinte du village le désignent comme contemporain de Mandeure (Epomanduodurum) à cette époque[1].
La prévôté de Mathay
La seigneurie de Mathay de par sa position défendait l'entrée des montagnes du comté de Bourgogne, elle regroupait une vingtaine de villages et sa forteresse était un tribunal où siégeait le seigneur de Neuchâtel lorsqu'il y convoquait chaque année les magistrats et maires de la juridiction[2].
Mathay était le pilier de la prévôté détenue par les seigneurs de Neuchâtel-Urtière, à ce titre ils recevront en 1306[1] l'hommage des nobles possédant les terres la constituant (de Bavans à Pont-de-Roide et englobant Bourguignon et Ecot)[3]. Les habitants déclarèrent à cette séance de tenue d'un plaid (assemblée sur le modèle germanique) qu'ils gardaient les usages et les coutumes institués depuis longtemps par les abbesses de Baume-les-Dames (il semble que l'abbaye la possédait depuis le VIesiècle, à cette occasion il est fait mention de la Pooté de Mathay, dérivée du latin potestas ou proepositura[1]), à cet effet ils soulignèrent qu'ils étaient soumis à la juridiction de leur prévôt et de leur maire, que le plaid se tiendrait deux fois par an, que la justice ne pouvait être rendue qu'à cette occasion, que s'ils devaient plaider devant une justice étrangère ils devaient être assistés de leur prévôt et du maire, que tous les habitants des villes de la prévôté y avaient droit de vote, qu'ils choisissaient eux-mêmes les gardes forestiers, qu'ils n'étaient pas taillables mais seulement corvéables, qu'ils n'étaient pas soumis au lost (service militaire à pied), ni à la chevaulchie (service à cheval), ni au guet, ni à la garde, qu'ils pouvaient s'assembler quand ils le voulaient, qu'en cas d'homicide ils pouvaient se réfugier au château de Neuchâtel (le seigneur devait accueillir le fugitif moyennant soixante sous et ce dernier pouvait trouver un accord avec les plaignants allant jusqu'au duel), qu'en échange de la garantie de ces libertés et de la possibilité de retrait dans la forteresse de Neuchâtel en cas de guerre ils étaient obligés à l'entretien du château de Neuchâtel, du gîte aux chiens du seigneur et soumis aux lois de Neuchâtel pour la chasse (qui n'était permise qu'après l'obtention d'une licence), la libre circulation sur les chemins et le bornage des terres (il était courant que les bornes soient déplacées lors des successions), qu'enfin ils étaient libres de sortir de la prévôté[4],[1].
La forteresse
Au sud-est du village, à peu de distance de l'église, sur une petite éminence se dressait le château de Mathay. Il était composé d'une cour rectangulaire cernée de bâtiments sur tous les côtés. Des tours rondes et massives protégeaient trois des côtés de la muraille d'enceinte de 6 mètres d'épaisseur, le quatrième côté était équipé d'un pont-levis que défendait une imposante tour entourée de fossés, elle-même accessible par un autre pont-levis. L'enceinte du château était bordée d'un fossé alimenté par une source qui jaillissait du château même. Au XVIIe siècle la forteresse sera détruite[2].
Les Neuchâtel-Urtière
Avant leur arrivée, la prévôté de Mathay était administrée par les abbesses de Baume-les-Dames. En 1162, il est question de Thierry de Soye comme prévôt. Les abbesses eurent à s'en plaindre auprès de l'empereur Fréderic Barberousse en sa qualité de comte de Bourgogne, devant le comportement violent du prévôt envers les habitants ; le comte décréta le 8 octobre de cette année qu'il prenait la prévôté sous sa protection et en éloignait Thierry de Soye.
Se méfiant de la puissance que donnait le titre de prévôt, les abbesses ne le transmirent pas tout de suite aux seigneurs de Neuchâtel, ce n'est qu'en 1301 qu'ils purent enfin porter le titre de prévôt et vicomte de Baume-les-Dames. La charte stipule : que le noble Thiébaud seigneur de Neuchâtel, écuyer, se déclare homme et féal du monastère Sainte-Marie à Baume, et jure fidélité aux abbesses et religieuses assemblées en chapitre. Il reconnaît qu'il tient en fief de ces religieuses le titre de prévôt et la prévôté des terres de Mathay, d'Ecot, de Villars, de Luxelans, de Châtel-Saint-Marie, de Bourguignon, de Vermondans, de Bavans et tous les droits du monastère de Baume. Il s'oblige à se rendre à Baume à chaque élection d'abbesse pour garder les religieuses et les défendre de toute contrainte et violence en se tenant à la porte où l'élection serait faite[1]. Peu de temps après Thiébaud de Neuchâtel eut soin de faire distinguer les droits de la vicomté de Baume-les-Dames et de la prévôté afin de pouvoir les transmettre séparément à ses enfants[1].
Ainsi le seigneur de Neuchâtel portait le titre de vicomte, c'est-à-dire de lieutenant du comte de Bourgogne pour ce qui concernait la justice et le commandement des troupes ; en même temps il était convenu que les habitants seraient administrés par un prévôt et à partir du XIVe siècle il sera adjoint un maire[1]. A partir de 1331 le seigneur de Neuchâtel obtenait la suzeraineté de la totalité de la prévôté et s'affranchissait de ses devoirs de vassal auprès des abbesses de Baume-les-Dames[1].
La création de la maison de Mathay
Elle appartenait à la maison de Famille de Saint-Mauris-en-Montagne. Dès le XIIIe siècle, Jean de Saint-Mauris, époux de Jeanne de Tramelay, ainsi que Berchin de Saint-Mauris, son fils, se qualifiaient de sires de Mathay. Ils étaient issus d'une puissante famille comme en témoignent leurs armoiries ainsi que plusieurs tombeaux de cette maison dans l'église de Mathay dont celui de Jean de Mathay, chevalier[2]. Cette famille était une branche de la maison de Saint-Mauris et pour s'en distinguer prendra le nom de Mathay à partir de Jean et Berchin de Saint-Mauris. D'ailleurs plusieurs d'entre eux prendront le surnom de Berchenet[2].
Les seigneurs de Mathay seront reçus dans la confrérie de Saint-Georges, dont Claude de Mathay en 1571 et Gaspard en 1592[5]. Le premier connu est Théodoric de Mathay qui, au XIIe siècle, se distinguait comme bienfaiteur de l'abbaye de Lieu-Croissant, les armes étaient d'azur, à la mélusine de carnation, couronnée d'or, issante d'une cuve du même[6]. Au XVIIe siècle la maison de Mathay s'éteignit et fut transmise à celle de Pouilly et de Charmoille[6].
Généalogie
Généalogie de la maison de Mathay
Seconde branche de la maison de Saint-Mauris en Montagne, parfois désignée par les surnoms de Saint-Mauris de Mathay, de Roye, de Bermont et par le surnom de Berchenet[7],[8].Jean de Saint-Mauris en Montagne, IIIe du nom, dit l'Aîné ou le Vieil, fils de Richard II de Saint-Mauris, seigneur de Mathay et de Longevelle, chevalier. Il épouse Jeanne de Trameley de qui il a Berchin qui suit.
Berchin de Saint-Mauris, seigneur de Saint-Mauris-en-Montagne, Saint-Mauris-sur-le-Doubs, des châteaux de Mathay et de Roye et des fiefs de Longevelle, le Châtelot, Colombier, Montécheroux, lougne, Boncourt, Neufchâtel et Bustal. Il épouse en 1348 Jeanne de Trévillers, dame de Battenant, de qui il a Jean IV qui suit.
Jean de Saint-Mauris en Montagne, IVe du nom, damoiseau, dit le Berchenet, seigneur des forteresses de Mathay, de Roye et des fiefs de Sancey, Longevelle, Bustal, Brétigney, Montécheroux, Colombier, le Châtelot, Réclère, Fleurey, Battenant, Mésandans, Lougne, Saichent et Boncourt. Homme d'armes en 1372 dans les armées Bourguignone, écuyer de Thiébaud de Neuchâtel. Il épouse en 1388 Jeanne de Jasney, dame de Jasney, Valonne, Huanne, Romain et Montmartin de qui il a :- Thiébaud Berchenet qui suit,
- Henry, écuyer,
- Béatrix.
Thiébaud Berchenet de Saint-Mauris-en-Montagne, Ier du nom, damoiseau, seigneur des forteresses de Mathay, deRoye et des fiefs de Courcelles et Dung, homme d'armes dans les armées de Bourgogne, épouse en 1419 Jeanne, baronne de Durnes dont il a :- Thiébaud Berchenet IIe du nom qui suit,
- Gérard, qui épouse Agnès de Bustal, dernière et héritière de cette maison, ils fondèrent la troisième branche de Saint-Mauris dite de Berchenet, seigneur de Bustal,
- Jean, chevalier de Saint-Georges,
- Pierre, chanoine du chapître métropolitain de Besançon et de l'église de Montbéliard,
- Antoine, écuyer du duc Philippe III de Bourgogne en 1460.
Thiébaud Berchenet de Saint-Mauris-en-Montagne, IIe du nom, seigneur des forteresses de Mathay et de Roye, homme d'armes en 1444, chevalier de Saint-Georges en 1467, épouse en premières noces en 1440 Jacqueline Dufourg, ils eurent une fille : Bonne, mariée en 1480 à Nicolas, sire de Noidans, damoiseau ; puis en secondes noces en 1448 Henriette du Bougne, de qui il a :- Adrien qui suit,
- Jeanne, dame à l'abbaye Sainte-Odile en 1482,
- Marguerite, épouse vers 1498 Jacques, baron de Grammont-Granges, veuf de Catherine de Thon dont il avait eu Antoine de Grammont et Antoinette qui épouse en 1486 Guillaume de Mont-Saint-Léger, écuyer, seigneur du lieu.
Adrien de Saint-Mauris-en-Montagne, ( ? - 1536), seigneur des forteresses de Mathay et de Bermont, chevalier de Saint-Georges en 1498, lieutenant pour le roi de Bohème au comté de Bourgogne, capitaine et gouverneur de l'Isle-sur-le-Doubs, Neuchâtel, épouse en 1480 Marie de Grammont. Il fut enterré à Mathay. Il a :- Thiébaud III qui suit,
- Henriette, elle épouse en 1520 Anathoile de Vy, chevalier de Saint-Georges, seigneur de Vy et de Fresse,
- Jacquette, dame de l'abbaye noble de Baume, prébendière en 1523,
- Marguerite, qui épouse en 1520 Claude de Montureux-Ferrette, chevalier, baron de Mélisey.
Thiébaud de Saint-Mauris en Montagne, IIIe du nom, seigneur des forteresses de Mathay et de Bermont, chevalier de Saint-georges en 1528, capitaine, gouverneur et grand-bailli de Neuchâtel, épouse en 1526 Claudine de Colombier, fille de Jacques de Colombier, seigneur du dit lieu et d'Allenjoie, de qui il a :- Jean V qui suit,
- Claudine, qui épouse en 1558 Jean de Mugnans, seigneur de Mugnans, Laissez, Luz, Villerspôt et Saulx,
- Isabelle, dame de l'abbaye de Baume en 1550,
- Madeleine,
- Jean
- Balthasard, prêtre.
Jean de Saint-Mauris en Montagne, Ve du nom, seigneur des forteresses et seigneuries de Mathay, Bermont, Roye, la Côte, Longevelle-sur-le-Doubs..., chevalier de Saint-Georges en 1556, épouse en 1557 Françoise de Grammont, de qui il eut :- François,
- Simon, Valentin et Remi, tous trois mort très jeune,
- Gaspard, officier au service de l'empereur, tué à l'âge de dix-neuf ans,
- Marguerite, dame du chapître noble de Baume en 1590.
François de Saint-Mauris en Montagne, seigneur des forteresses et seigneuries de Mathay, Bermont, Roye, la coste, Courcelles, Allenjoie, Dung, Longevelle, officier de l'empereur, tué en 1583.
François de Saint-Mauris ainsi que son frère Gaspard étaient les derniers de cette branche. Ils avaient fait leurs testaments en faveur de Françoise de Grammont, leur mère, elle apporta cet héritage lors de son mariage en seconde noce avec Claude-François, comte d'Arberg et de Valangin. De là les biens, dont Mathay, passèrent dans la maison de Lallemand lors du mariage d'Olimpe-Hippolyte d'Arberg et de Valengin avec Charles-Baptiste, comte de Lallemand. Cette famille les possédait encore en 1790.Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 1977 en cours Daniel Granjon[9] UMP Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
(Source : Insee[10])1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2010 1 172 1 360 1 482 1 634 1 960 1 988 2 119 2 181 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
Chapelle Saint Symphorien.
Personnalités liées à la commune
Voir aussi
Sources
Bibliographie
- Annales franc-comtoises, volume 2, Nicolas François Louis Besson, Besançon, 1864, p.26, 27.
- Annuaire départemental du Doubs, A. Laurens, 1844, p.217, 218, 219.
- Dictionnaire universel de la noblesse de France, de Courcelles, 1821, p.463.
- Dictionnaire universel de la noblesse de France, volume 2, Jean B. Courcelles, 1820, p.286.
- Histoire de l'Université du Comté de Bourgogne et des différents sujets qui l'ont honorée, volume 2, Nicolas-Antoine Labbey-de-Billy, 1815, p.29, 30.
- Mémoires et documents inédits pour servir à l'histoire de la Franche-Comté, volume 1, Académie des sciences, belles lettres et arts de Besançon, 1838, p.452.
- Nobiliaire universel de France, volume 6, Saint Allais, de la Chabeaussière, de Courcelles, abbé de Lespine, de Saint Pons, Ducas, Lanz, 1815, bureau nobiliaire universel de France, p.180 à 185 Google livres.
- Recherches historiques et statistiques sur l'ancienne seigneurie de Neuchâtel au comté de Bourgogne, Jean François Nicolas Richard, 1840, p.44, 45, 46, 48, 49, 50, 51, 55, 132, 138, 200, 201, 253.
Notes
- Recherches historiques et statistiques
- Annuaire départemental du Doubs
- Mémoires et documents inédits pour servir à l'histoire de la franche-Comté
- Annales franc-Comtoises
- Dictionnaire universel de la noblesse de France, volume 2
- Dictionnaire universel de la noblesse de France
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Liens externes
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