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Marcel Peyrouton
Marcel Peyrouton, de son nom complet Bernard Marcel Peyrouton, né à Paris le 2 juillet 1887 et mort le 6 novembre 1983, est un homme politique français de sensibilité centre gauche avant-guerre, avant de participer au gouvernement de Vichy sous l'Occupation.
Sommaire
Carrière avant la guerre
En Afrique du Nord
Il a occupé plusieurs postes de haut fonctionnaire en Afrique française du Nord : secrétaire général de l'Algérie (1931-1933)[1], résident général de France en Tunisie de juillet 1933 à mars 1936[1], puis au Maroc d'avril à août 1936[2]. Son passage par la Tunisie sera marqué par l'augmentation sensible de la répression à l'égard des militants nationalistes du Néo-Destour. Les mesures répressives de Peyrouton s'intensifieront en septembre 1934 avec l'envoi en exil forcé dans les territoires militaires du Sud des leaders du mouvement national. Son remplacement par Viénot est perçu par les Tunisiens comme un geste de la clémence adoptée par le gouvernement français de Front Populaire[3].
Ambassadeur
Léon Blum le remplace par le général Noguès, mais le nomme ambassadeur de France à Buenos-Aires. De nouveau nommé résident général de Tunisie par Paul Reynaud en juin 1940.
Seconde guerre mondiale
Dans le gouvernement de Vichy
Il est appelé par Vichy à la fin juillet 1940 au secrétariat général du ministère de l'intérieur. C'est à ce titre qu'il signe (aux côtés de Pétain, Pierre Laval, Raphaël Alibert, Charles Huntziger, René Belin, Paul Baudouin et François Darlan) et applique le texte discriminatoire du 3 octobre 1940 envers les Juifs. Il fait partie de ceux qui font pression sur Philippe Pétain, pour renvoyer Pierre Laval du gouvernement, le 13 décembre 1940. Pierre Laval obtient que les Allemands s'opposent au maintien de Peyrouton dans le gouvernement de l'amiral Darlan. Peyrouton devient ambassadeur de France en Argentine, jusqu'en avril 1942, où le retour de Pierre Laval au pouvoir le contraint à démissionner.
Rallié au général Giraud
Sur recommandation de l'amiral Darlan et proposition de Robert Murphy représentant politique du Président Roosevelt en Algérie, il est rappelé d'Argentine par le gouvernement des USA, où il était ambassadeur du gouvernement de Vichy, pour le nommer gouverneur général de l'Algérie . Il refuse d'abroger les lois anti-juives de Vichy au motif que cette abrogation aurait des conséquences négatives sur la population musulmane. Néanmoins, il préside progressivement au démantèlement des autres réformes vichystes, qu'il avait lui-même contribué à mettre en œuvre en tant que ministre de l'intérieur. A la fin des hostilités, il participe à la déposition du souverain tunisien Moncef Bey, sous prétexte de collaboration avec l'Axe, alors qu'en réalité c'est plutôt à cause de ses positions nationalistes.
Après la Libération
Arrêté le 22 décembre 1943, Peyrouton sera acquitté par la Haute Cour en décembre 1948.
Notes et références
- Jean-Paul Cointet et Michèle Cointet, Dictionnaire historique de la France sous l'Occupation, Paris, Tallandier, 2000, 732 p. (ISBN 978-2-235-02234-7), p. 565
- Michel Abitbol, Histoire du Maroc, Paris, Perrin, coll. « Pour l'histoire », 2009, 673 p. (ISBN 978-2-262-02388-1), p. 461
- Roger Casemajor et Hassine Raouf Hamza, L'Action nationaliste en Tunisie : Du pacte fondamental de M'hamed Bey à la mort de Moncef Bey. 1857-1948, Tunis, Sud Éditions, 2009, 275 p. (ISBN 978-9-938-01006-0), p. 84-90
Voir aussi
Bibliographie
- Marcel Peyrouton, Itinéraire de Casablanca à Tunis - 1922, Les Écrivains français, Paris, 1936
- Marcel Peyrouton, Histoire générale du Maghreb - Maroc, Algérie, Tunisie - des origines à nos jours, éditions Albin Michel, Paris, 1966
- Marcel Peyrouton, Paroles françaises d'argentine, librairie H.Lardanchet, 1941 (préface du Maréchal Pétain).
- Marcel Peyrouton, Du service public à la prison commune. Souvenirs. Tunis, Rabat, Buenos Aires, Vichy, Alger, Fresnes, Paris, Plon, 1950.
Précédé de :
François ManceronRésident général de France en Tunisie
1933-1936Suivi de :
Armand GuillonPrécédé de :
Eirik LabonneRésident général de France en Tunisie
1940Suivi de :
Jean-Pierre EstevaCatégories :- Ministre du Régime de Vichy
- Collaborateur français pendant la Seconde Guerre mondiale
- Antisémitisme en France
- Résident général de France en Tunisie
- Résident général de France au Maroc
- Gouverneur de l'Algérie
- Naissance en 1887
- Décès en 1983
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