- Louis Joseph Victor Jullien De Bidon
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Louis Joseph Victor Jullien de Bidon
Pour les articles homonymes, voir Jullien.Louis Joseph Victor Jullien de Bidon Naissance 12 mars 1764
LapaludDécès 19 mai 1839 (à 75 ans)
LapaludOrigine France Allégeance Royaume de France
République française
Empire françaisArme Artillerie Grade général de brigade Service 1781 - 1815 Conflits Guerres de la Révolution
Campagne d'ÉgypteCommandement Place de Rosette (Égypte) sous le général Menou
(3 août 1798)Distinctions Légion d'honneur
(Commandeur)Autres fonctions Préfet du Morbihan Famille Frère de Thomas Prosper Jullien et de Frédéric Benoît Victoire Jullien Louis Joseph Victor Jullien de Bidon, né à Lapalud (Vaucluse), le 12 mars 1764, militaire français.
Sommaire
Biographie
Frère ainé de Thomas Prosper Jullien, aide de camp de Bonaparte en Égypte, mort à Al kam en 1798.
Élève surnuméraire d'artillerie le 16 août 1781, élève le 18 janvier 1782, et lieutenant le 1er septembre 1783, il servit dans le 1er régiment d'artillerie (La Fère).
Passé capitaine en second au 5e de la même arme le 1er avril 1791, il devint adjoint aux adjudants-généraux le 1er mai 1792, adjudant-général chef de bataillon le 10 pluviôse an II, et adjudant-général chef de brigade le 25 prairial an III. Le Mémoire de proposition à ce dernier grade, adressé par le général Duvignan à la commission de l'organisation et du mouvement des armées, porte ces notés: D'un patriotisme des plus fortement prononcés ; capable des plus grands services pour le bien et raffermissement de la République et de la liberté. Officier d'un mérite distingué, soit comme officier d'artillerie, soit comme officier d'état-major, zélé, actif, très-intelligent.
Il fit les campagnes de l'an III à l'an VI aux armées du Rhin, de Rhin-et-Moselle et d'Angleterre, et s'embarqua le 30 floréal an VI, avec l'armée d'Orient. Après la prise de possession du Delta, il fut nommé commandant de la place de Rosette. Au mois de floréal an VII, un fanatique, qui se disait l'ange El-Mohdhy, et qui était parvenu à former une armée d'Arabes de différentes tribus et de Mameluks, s'avança vers le Nil ; repoussé par le cbef de brigade Lefebre, l'ange se présenta devant Rosette, pensant pouvoir s'en emparer aisément ; mais Jullien marcha au-devant de lui, le battit et le força à se retirer avec précipitation. Au mois de thermidor suivant, Jullien commit un acte de désobéissance, qui aurait pu le compromettre si le succès lui eût échappé.
Les Turcs débarquèrent sur la plage d'Aboukir. Marmont, commandant à Alexandrie, effrayé de l'attaque dont il se croyait menacé, envoya courrier sur courrier au général en chef pour presser l'arrivée de l'armée, et ordonna à toutes les garnisons relevant de son commandement, de venir le joindre. Jullien sentit qu'il y aurait de graves inconvéniens à évacuer Rosette, et il y resta quoiqu'il n'eût que 200 hommes avec lui ; mais il s'était fait aimer des habitants et comptait sur leur bienveillant appui. Il écrivit au général en chef pour lui expliquer les motifs de sa détermination, et pour lui recommander sa mémoire s'il succombait. Cependant, le bruit de l'évacuation avait couru dans la ville. Une députation de trente-six notables se présenta à Jullien, et un vieillard de la députation lui dit au nom de tous : « Commandant, on assure que tu vas nous quitter. Reste ici parmi des amis ; tu nous a gouvernés en père ; personne n'a à se plaindre de toi ; tu n'as dérobé l'argent d'aucun de nous ; tu peux compter sur l'attachement que nous t'avons voué ; nous combattrons à tes côtés si l'on vient t'attaquer ; mais si tu pars, ne t'offense pas si, pour éviter la vengeance des Osmanlis, nous nous montrons tes ennemis ; nous serons peut-être obligés de tirer sur toi, mais sois sûr que nos coups ne t'atteindront pas. »
Jullien leur répondit qu'il avait foi en eux, et qu'il ne leur demandait qu'une neutralité complète, attendu qu'il avait des forces suffisantes pour défendre Rosette. Pendant les huit jours qui suivirent le débarquement des troupes et qui précédèrent l'arrivée de notre armée, les effets suivirent les promesses. Il n'y eut pas la plus légère sédition, et chacun s'empressa de fournir au commandant les moyens de faire parvenir à l'armée des vivres et des munitions. Le général en chef envoya à Jullien une lettre de félicitations de sa conduite, et Berthier, dans son ouvrage de l'expédition d'Egypte, rend justice à sa prudence et à son intrépidité.
Rentré en France au mois de germinal an IX, il fut nommé, par arrêté du 9 thermidor de la même année, préfet du département du Morbihan. Mis en traitement de non-activité comme adjudant-général le 1er vendémiaire an X, le premier Consul le promut au grade de général de brigade le 11 fructidor an XI, tout en lui conservant la préfecture qu'il lui avait confiée. Créé membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII, et conseiller d'État le 12 pluviôse, il prévint le ministre de la justice, le 24 floréal, que parmi les individus capturés par les chaloupes canonnières, il avait reconnu, pour l'avoir vu en Égypte, un agent de l'Angleterre, nommé Wright, et qu'il tenait en arrestation. C'était cet Anglais qui avait jeté sur la côte Georges Cadoudal et son complice. L'Empereur, pour le récompenser de son dévouement, lui donna la croix de commandeur de l'Ordre le 25 prairial.
Louis XVIII le remplaça dans sa préfecture le 26 juillet 1814; Napoléon Ier la lui rendit le 22 mars 1815, et il la perdit définitivement le 14 juillet suivant.
Admis à la retraite, avec le grade de général de division, le 4 septembre de la même année, il se retira à Lapalud, où il est mort le 19 mai 1839.
Décorations
Titres
Hommage, Honneurs, Mentions,...
La ville de Vannes rendra hommage au préfet Jullien les 13 et 14 juillet 2009 en présentant à l'occasion des fêtes historiques de Vannes une recontitution de la nomination de Joseph Louis Victor Jullien à la fonction de préfet du Morbihan et de son arrivée dans la ville.
Autres fonctions
- Préfet du Morbihan :
- conseiller d'État :
- Maire de Lapalud (17 septembre 1830).
Pensions, rentes, etc...
- Bénéficiaire d'une dotation de 4 000 francs sur Rome le 3 décembre 1809 ;
- Bénéficiaire d'une pension 6 000 francs le 4 novembre 1814
- Admis au traitement de retraite comme général de division le 4 septembre 1815 avec une pension de 3 000 francs à compter du 1er juillet 1815.
Réglement d'armoiries
« Écartelé : au 1, de gueules, au lion d'or ; au 2, d'or, à un ours rampant de sable, posé en bande ; au 3, d'or, à un palmier de sinople ; au 4, d'hermine plein ; au canton des Comtes Conseillers d'État brochant sur la partition. Quatre lambrequins, deux d'or et deux d'argent, toque de velours noir, retroussée de contre-hermine, avec porte aigrette or et argent, surmonté de cinq plumes d'argent.[1][2][3] »Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Archives nationales (CARAN) – Service Historique de l’Armée de Terre – Fort de Vincennes – Dossier S.H.A.T. Côte : 8 Yd 949 ; Dossier Archives nationales : AN : F1bI 164/8.
- Côte S.H.A.T., état de services, distinctions sur web.genealogie.free.fr : Les militaires ;
- Les Conseillers d'État sur www.napoleonica.org ;
- Chronologie sur La noblesse d'Empire sur http://thierry.pouliquen.free.fr.
Bibliographie
- « Louis Joseph Victor Jullien de Bidon », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource) ;
Notes et références
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