- Jullien Thomas Prosper
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Thomas Prosper Jullien
Pour les articles homonymes, voir Jullien.Thomas Prosper Jullien Naissance 21 décembre 1773
LapaludDécès 2 août 1798 (à 24 ans)
Alkam ou Alquam en EgypteMort au combat 2 août 1798 (à 24 ans)
Alkam ou Alquam en EgypteOrigine France Allégeance Royaume de France
République françaiseGrade capitaine et aide de camp de Bonaparte Service 1792 - 1798 Conflits Guerres de la Révolution
Campagne d'Italie
Campagne d'ÉgypteFamille Frère de Louis Joseph Victor Jullien de Bidon et de Frédéric Benoît Victoire Jullien Thomas Prosper Jullien, Aide de camp du général Bonaparte, est capitaine (1773-1798), frère du célèbre général et Comte d’Empire Louis Joseph Victor Jullien de Bidon. Né le 21 décembre 1773 à Lapalud, Thomas Prosper intègre, en 1789, à 17 ans, la garde nationale de Lapalud qui vient d’être créée.
Sommaire
Premiers régiments (1792-1795)
À 19 ans, il est sous lieutenant au régiment d’Aquitaine qui devient ensuite le 35e Régiment d’Infanterie. Six mois plus tard, il est lieutenant (1792) et remplace St Hilaire.
Au siège de Toulon (septembre – décembre 1793), Thomas Prosper rejoint Bonaparte comme lieutenant du 34e Régiment d’Infanterie et prend le commandement des chasseurs du deuxième bataillon.
Il est ensuite capitaine adjoint de l’adjudant général St Hilaire (1794) et passe capitaine le 3 avril 1795.
Campagne d'Italie (1796-1797)
Avec St Hilaire, il rejoint l’armée d’Italie. Il rejoint alors l’Etat Major à Milan. Le 7 septembre 1796, Prosper se distingue au combat de Covelo et au passage des gorges de Brenta où il sera cité par Bonaparte en même temps que Duroc et Augereau. Le 5 octobre 1796, il passe capitaine. Bonaparte l’attache à son état major et à ce titre le jeune Prosper a plusieurs fois l’occasion de se rendre au domicile du général en chef, rue Chantereine. Il escorte Joséphine de Milan à Paris avec Junot et Louis Bonaparte . Il devient aide de camp de Napoléon Bonaparte le 9 avril 1798 mais la fin de la campagne d’Italie prend fin avant qu’il ait pu entrer en fonction. En 1797, Bonaparte le choisit pour accompagner Marmont dans son ambassade à Rome, afin d’y rencontrer le pape Pie VI, parce qu’il pense que cet officier de belle prestance possède les qualités de donner l’idée la plus avantageuse de l’armée française aux romains. Le général Desaix le décrit ainsi dans son Journal de voyages[1]« Joli garçon, bon ton, teint basané ». René Bouscayrol écrit de lui : « un beau capitaine d’infanterie au teint basané ».
Campagne d'Égypte
Le 3 mai 1798, Bonaparte quitte Paris pour aller s’embarquer à Toulon. Joséphine accompagne son mari. Prosper est aussi du voyage. Il part pour l’Égypte le 19 mars 1798 et embarque avec Bonaparte sur « l’Orient ». Il est alors aide de camp de Bonaparte.
Le 30 juillet 1798, il part pour Alexandrie, escorté par une quinzaine d’hommes de la 75ème demi-brigade, portant des lettres adressées à l’amiral Brueys « lui ordonnant de se mouiller immédiatement dans le Port-Vieux ou de se réfugier à Corfou », et aux généraux Kléber et Jacques-François Menou. Il est massacré avec son escorte par les habitants du village d’Alkam (ou Alquam) peu de temps après, certainement le 2 août. Le général Kléber écrit d’Alexandrie, dans une lettre adressée à Bonaparte, le 5 fructidor de l’An 6 (22 août 1798) : " j’ai appris avec une véritable affliction la mort du pauvre julien, votre aide de camp. "
Bourienne écrit à propos de l’enquête : " On ne trouve d’autres traces de ce funeste évènement qu’un bouton de veste dans la poussière d’une hutte, situé non loin d’Alkam. Ce bouton portait le numéro du corps qui avait fournit l’escorte ".
Le 25 août, Bonaparte donnera l’ordre au général Lanusse de piller le village, puis de le détruire. C’est le capitaine Joseph-Marie Moiret (l’escorte de Jullien faisait partie du 1er bataillon du régiment auquel appartenait Moiret) qui mènera cette opération, il découvrira à Alkam dans une des maisons, les vêtements ensanglantés de Thomas Prosper et ses hommes. Voilà ce qu’il écrit dans ses mémoires page 60 : "L’ordre nous fut donné le 9 fructidor (26 août) d’aller brûler ce village, et d’en tirer une vengeance éclatante. Nous nous embarquâmes donc sur le Nil à Boulaq, et nous primes terre à Alkam, le 11 à 4 heures et demi du matin. Nous trouvâmes ce village désert : tous les habitants, dont les plus coupables avaient été pris par les armes, avertis à temps de notre arrivée, avaient pris la fuite ; nous fumes donc obliger de nous contenter de détruire cet endroit par les flammes. Néanmoins la fureur du soldat s’exerça sur un vieillard et une vielle femme chez qui l’ont trouva des habits français ensanglantés, et sur les pigeons dont toute l’Egypte abonde. C’est le seul butin que nous pûmes faire et emporter de ce malheureux village."
Le corps de ces soldats fut-il retrouvé ?? Ida de St Elme dans La contemporaine en Egypte, tome IV, page 196 mentionne : "CAIRE. Fleur d’oublie, cueillie dans un coin du jardin de l’hôtel du quartier franc, contre une espèce de palissade et une haie, sorte de cloaque où l’on m’a dit que fut enterré le brave chef de brigade Pinon. Je ne garantie pas que ce soit le chef de brigade Pinon, quoiqu’on me l’ai assuré : car cet officier fit partie de l’expédition contre les Darfouriens, dans la Haute-Egypte ; et j’ai eu à Siout des notes sur son passage. Il fut tué, je crois, d’un coup de feu parti d’une maison d’un fort village contre les Arabes de Géama et d’El-Bcoutchi. Je crois que c’est le général Julien qu’on a enterré au jardin du quartier franc du Caire, et dont les restes se sont trouvés ainsi négligés, oubliés. Nous y avons suspendu une branche de laurier." Bien que l'on ait retrouvé des armes et des uniformes ensanglantés à Alkam, il est fort improbable que le corps de Thomas Prosper, lui, ait été retrouvé. L'attaque s'est déroulée sur le Nil ou ses abords immédiats et l'expédition punitive s'est déroulée plus de 20 jours après les faits.
Fidèle au souvenir, l’empereur Napoléon fit placer un buste[2] du capitaine Jullien dans la salle des maréchaux, aux Tuileries, pendant toute la durée de l’Empire. Ce buste est actuellement exposé à Versailles, château de Trianon. Son frère, le Général, Comte d’Empire en commanda cinq copies en plâtre, dont deux furent mises dans les demeures des Jullien à Lapalud, deux à Vannes dont une à la préfecture.L’ancien Fort Rashid, qui commandait le boghâz du Nil (jonction du fleuve avec la mer méditerranée) remis en état, prend le nom de Fort Jullien en souvenir de l’aide de camp Thomas Prosper Jullien. C’est au cours de travaux de fortification que fut mise à jour une pierre de granit noire recouverte d’inscriptions en trois langues. C’est la fameuse " Pierre de Rosette" qui permit plus tard à Champollion de percer le secret des hiéroglyphes.
O’Meara, médecin de l’empereur à St Hélène, déclara dans ses mémoires que " l’empereur l’aimait beaucoup ". Bourienne, dans ses mémoires, le cite comme un officier de grand mérite et de bien grandes espérances.
Tous les grands spécialistes du Premier Empire s’accordent pour dire que Jullien Thomas Prosper était un officier de grand talent et aurait été sans nul doute nommé Maréchal d’Empire par Napoléon s’il n’avait pas malheureusement péri lors de la campagne d’Égypte.
Notes et références
- ↑ Journal de voyage en Italie p 77)
- ↑ Buste de Simon Louis Boizot (1743-1809), en marbre, hauteur : 0,63 m, largeur : 0,43 m, profondeur : 0,32 m, exécuté vers 1803.
Bibliographie
Articles connexes
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