- Joseph de Cadoudal
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Joseph Cadoudal (26 janvier 1784 à Kerléano, commune de Brec'h - 29 juin 1852) était le frère cadet du chef de la Chouannerie, Georges Cadoudal. Il fut chef de division à l'Armée Royale de Bretagne, colonel de la Légion du Morbihan, maréchal de Camp, gentilhomme honoraire de la chambre du Roi, chevalier de Saint-Louis, commandeur de la Légion d'honneur.
Biographie
Bonaparte, craignant sans doute l'influence de Joseph en Bretagne, voulut s'emparer de lui et le faire conduire à Brienne. Il écrivit au général Louis Joseph Victor Jullien de Bidon, préfet du Morbihan, pour lui donner l'ordre de faire emmener le jeune Cadoudal dans cette maison où il terminerait son éducation aux frais du gouvernement. Cet ordre fut donc transmis à Kerléano. Mais Guillemot, le célèbre roi de Bignan, ancien lieutenant de Georges, lui fit comprendre qu'avec le nom qu'il portait il ne pouvait, à aucun prix, accepter une semblable proposition, et l'engagea à se rendre à Londres avec lui.
Le 20 novembre 1804, avant l'aube, la chaloupe La Victoire,sous les ordres du capitaine François Le Court, de l'île aux Moines, se dirigeait sur l'embouchure de la rivière d'Auray; elle avait à son bord Pierre et François Guillemot et Joseph Cadoudal. Ils se rendaient à l'île d'Houat, espérant y trouver un bateau qui les conduise en Angleterre. Mais le navire anglais sur lequel ils comptaient ne parut point et ils durent prolonger leur séjour sur cette île.
Le 25 novembre, un gendarme de la marine, à la recherche de matelots déserteurs, se présenta à bord de la chaloupe et demanda au patron de lui présenter son rôle et insista pour voir les passeports des passagers. Repoussé vivement, il rentra à Belle-Île, où il rendit compte aux autorités compétentes. Les parages d'Houat devenant peu sûrs, le capitaine mit à la voile pour Guernesey. Mais la mer était agitée et Guillemot, malade, donna l'ordre de débarquer à Concarneau. Les fugitifs, dont Joseph, proscrits pour ne pas avoir accepté les propositions du gouvernement, y trouvèrent, pendant quelques jours, l'hospitalité la meilleure, puis ils rentrèrent dans le Morbihan et se séparèrent pour échapper plus facilement aux poursuites, se confiant au dévouement des habitants des campagnes. Hélas, Guillemot fut pris et fusillé.
Joseph Cadoudal parvint, par d'autres voies, à gagner Londres, où il se joignit à la petite colonie des émigrés. Son jeune frère Louis vint l'y rejoindre et tous deux reprirent leurs études, sous la direction de Mgr Amelot, l'ancien évêque de Vannes, lui-même émigré. Ils suivaient d'un oeil attentif les projets de débarquement et de restauration élaborés par le comte de Provence et son entourage.
Rentré en France avec les Bourbons, Joseph commanda une division de l'armée insurrectionnelle pendant les Cent jours, à la tête des marins de Plouharnel et de Carnac. Un jour, s'étant imprudemment avancé pour reconnaître les positions des troupes bonapartistes, il fut poursuivi, l'épée aux reins par les cavaliers et se trouva acculé au Loc, aux environs de Treulan. La rivière, assez resserrée à cet endroit, a des berges escarpées. Suivi de trop près, il ne pouvait songer à gagner les ponts des moulins, soit de Tal-houet, soit de Hurthod. Il enveloppa violemment son cheval de ses jambes et franchit 1'obstacle. Les cavaliers qui le poursuivaient n'osèrent le suivre et le perdirent de vue.
Mais, pendant qu'il franchissait la rivière, son chapeau à cocarde blanche y était tombé; il fut rapporté comme trophée au général Rousseau qui, le lendemain, le lui fit rendre par un parlementaire. M. Montrelay, notaire à Lorient, racontait de quelle manière, étant enfant, il fit sa connaissance :
- « Un jour, j'étais avec ma mère en chaise de poste, sur la route d'Hennebont à Auray, j'avais cinq ans, c'était au mois de Mai 1815, pendant les Cent Jours. Les campagnes regorgeaient des troupes des généraux Rousseau et Bigarré, mais aussi des chouans de Sol de Grisolles et de Cadoudal, qui avaient repris les armes à la rentrée de Napoléon aux Tuileries. Nous venions de dépasser Landévant quand un cri de Halte-là fit arrêter brusquement notre voiture. Un cavalier s'en approcha, l'inspecta minutieusement en s'informant du but de notre voyage. Sur la réponse de ma mère que nous allions à Ste Anne, il fit signe au cocher de continuer son chemin puis, enlevant son cheval, il franchit le fossé et le talus qui bordaient la route, et disparut dans le taillis. La première personne qui se présenta à nous au moment où notre voiture s'arrêta devant l'hôtel du "Lion d'Or" à Ste Anne, ce fut notre cavalier qui, baissant le marchepied, offrit le bras à ma mère pour descendre, en s'excusant d'avoir pu l'effrayer. » C'était le général Cadoudal.
Le 29 mai 1815, eu lieu à Rennes, l'enregistrement des lettres patentes données par le Roi à Paris le 27 janvier, au sieur Joseph Cadudal, colonel de la Légion du Morbihan, par lesquelles lettres, Sa Majesté confirme, maintient et garde ledit sieur Joseph Cadudal, fils, dans la possession et jouissance de la noblesse accordée à son père, par ordonnance du 12 octobre I814, et a requis qu'il en soit donné lecture par le greffier, qu'elles soient enregistrées au greffe, qu'en exécution d'icelles, le sieur Joseph Cadudal, présent à 1'audience, soit admis à prêter le serment qui y est prescrit..... "En conséquence, le sieur Joseph Cadudal, en la qualité de noble, a prêté le serment qui suit : "Je jure d'être fidèle au Roi, de garder et observer les lois du Royaume....." Blason : "d'azur au dextrochère armé d'or, mouvant du flanc dextre, la main au naturel, tenant une épée d'argent montée d'or et chargé d'un bouclier antique d'hermines, à la fleur de lys de gueules en abyme." Supports : deux chats-huants; Devise : "Doue ha mem bro"
Catégories :- Chouan
- Personnalité bretonne du XVIIIe siècle
- Personnalité bretonne du XIXe siècle
- Naissance dans la province de Bretagne
- Naissance en 1784
- Décès en 1852
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