- Andrée De Jongh
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Comtesse Andrée De Jongh Nom de naissance Andrée Eugénie Adrienne De Jongh Surnom Dédée, Petit cyclone[1] Naissance 30 novembre 1916
Schaerbeek, BelgiqueDécès 13 octobre 2007 (à 90 ans)
Woluwé-Saint-Lambert, BelgiqueNationalité belge Pays de résidence Diplôme arts décoratifs, ambulancière Profession infirmière Activité principale infirmière Autres activités dessinatrice publicitaire, résistance Distinctions * médaille présidentielle de la liberté
* George Medal
* chevalier de la Légion d'honneur
* chevalier de l'ordre de Léopold
* Croix de guerre avec palme
* anoblie comtesse (1985)Ascendants Frédéric et Alice Conjoint célibataire Enfant aucun Famille 1 sœur aînée : Suzanne La comtesse Andrée De Jongh (ou « Dédée ») est née le 30 novembre 1916 à Schaerbeek (Belgique) et est morte le 13 octobre 2007 aux Cliniques universitaires Saint-Luc à Woluwé-Saint-Lambert (Belgique). Ce fut une résistante belge organisatrice du « réseau Comète », une filière d'évasion pour soldats -particulièrement aviateurs- Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Sommaire
Biographie
Jeunesse
Andrée De Jongh naît au n° 73 de l'avenue Emile Verhaeren à Schaerbeek[2] d'un père directeur de l'école primaire de la rue Gaucheret à Schaerbeek.
Frédéric De Jongh est un admirateur d'Edith Cavell, de Gabrielle Petit et du Père Damien et transmet cette admiration à sa fille qui n'a plus qu'un rêve, celui de devenir infirmière. Cependant, douée pour le dessin, elle entreprend des études d'arts décoratifs tout en suivant des cours du soir à la Croix-Rouge de Belgique pour devenir ambulancière. Les études terminées, elle obtient un emploi de dessinatrice publicitaire auprès du siège malmédien de la société Sofina.
Le réseau Comète
Lors de l'invasion de la Belgique par les troupes allemandes en 1940, elle quitte son travail à Malmedy et revient à Bruxelles pour tout d'abord travailler pour la Croix-rouge de Bruxelles. Rapidement, elle décide de s'investir dans la résistance.
Le premier réseau dans lequel elle s'est impliquée ayant été détruit, elle décide, avec Arnold Deppé, un autre survivant du réseau, de créer une filière d'évasion vers l'Espagne. Après avoir pris quelques contacts dans la région de Bayonne, à Anglet, Andrée et Arnold tentent, en juillet 1941, un premier convoyage vers le sud, accompagnés d'un groupe de militaires belges qui veulent poursuivre la lutte d'Angleterre. Andrée a financé le voyage en vendant ses bijoux et emprunté aux amis et voisins. Arrivés à Anglet, ils confient les soldats à un guide basque qui assure leur passage en Espagne.
En août 1941, Andrée et Arnold font un second voyage, en deux groupes. Arnold est arrêté en France, mais Andrée passe, et traverse les Pyrénées avec le groupe, et se présente au consulat britannique de Bilbao pour demander de l'aide pour son réseau. En effet, elle a appris que le groupe précédent a été intercepté en Espagne, et les soldats internés, et se rend compte que sa filière doit avoir en Espagne un point de chute d'où les services britanniques emmèneront les évadés à Gibraltar, puis en Angleterre.
Après trois semaines d'hésitation, les britanniques décident de faire confiance au petit cyclone, comme on surnommait Andrée pour sa capacité à emporter tout sur son passage. Avec ce support et l'aide des résistants locaux, elle met en place la « ligne Dédée », rebaptisée plus tard « ligne Comète ». La ligne, qui comptera jusque 3 000 membres, traverse, en partant de Bruxelles, la France puis les Pyrénées jusqu'au consulat britannique de Madrid qui les convoie ensuite à Gibraltar. De 1941 à la libération, la filière permet de faire évader plus de 700 soldats alliés, dont 288 aviateurs[3] , et Andrée a accompagné personnellement 118 d'entre eux.
« Dédée » est capturée le 15 janvier 1943 alors qu'elle s'apprête à traverser les Pyrénées avec un groupe d'aviateurs. D'abord emprisonnée à Fresnes, Andrée parle sous la torture et divulgue qu'elle a été la fondatrice de la ligne d'évasion. Mais la Gestapo ne la croit pas, ce qui lui sauve la vie. Elle est alors envoyée au camp de Ravensbrück puis à Mauthausen, d'où elle est libérée par l'avance des troupes alliées en avril 1945. Quant à son père, Frédéric (connu dans le milieu de la résistance sous le pseudonyme de « Paul »), il est capturé, à Paris, en juin 1943 et fusillé au Mont Valérien le 28 mars 1944. La filière sera alors un temps dirigée par Jean-François Nothomb (sous le pseudonyme de Franco), fils de Pierre Nothomb, qui sera aussi arrêté le 1er janvier 1944 puis déporté.
Après la guerre, elle s'installe d'abord au Congo belge puis au Cameroun, en Éthiopie pour travailler dans une léproserie d'Addis-Abeba et enfin au Sénégal avant de revenir en Belgique.
Décès
La comtesse De Jongh meurt le 13 octobre 2007 aux Cliniques universitaires Saint-Luc à Woluwé-Saint-Lambert. Les funérailles ont lieu à l'abbaye de la Cambre le 13 octobre 2007 et l'enterrement, le même jour[Quoi ?], dans le caveau familial du cimetière de Schaerbeek (parcelle 23 – pelouse 17)[2]
Distinctions
- médaille présidentielle de la liberté ;
- George Medal ;
- chevalier de la Légion d'honneur ;
- chevalier de l'ordre de Léopold ;
- Croix de guerre avec palme et nommée au grade de lieutenant-colonel dans l'armée belge à titre honoraire ;
- anoblie comtesse par le roi Baudouin en 1985 ;
- docteur honoris causa de l'université catholique de Louvain.
Mémoire
- Une plaque commémorative est apposée sur sa maison natale du 73 de l'avenue avenue Emile Verhaeren à Schaerbeek ;
- Yann au scenario et Olivier Schwartz au dessin mettent en scène Andrée De Jongh à la page 39 de leur album de bande dessinée Le groom vert-de-gris (une aventure de Spirou et Fantasio) ;
- elle est choisie comme marraine de la 148e Promotion Sciences sociales et militaires (SSMW) de l'École royale militaire belge.
Note et références
- « Dédée » est le nom de code qu'elle prit dans le « réseau Comète » et « Petit cyclone » est le surnom que lui donnait son père.
- lire en ligne] Lieux de mémoire du « réseau Comète » (a.) plaque commémorative sur sa maison natale, (b.) sa tombe au cimetière de Schaerbeek [
- liste des aviateurs passés sur le site de cometeline.org Voir la
Annexes
Bibliographie
- Gubin, E., "DE JONGH, Andrée dite Dédée (1916– )" in E. Gubin, C. Jacques, V. Piette & J. Puissant (éd.), Dictionnaire des femmes belges : XIXe et XXe siècles, Éditions Racine, Bruxelles, 2006 (ISBN 2-87386-434-6)
- Christian Laporte, « Le dernier passage de Dédée De Jongh », dans La Libre Belgique, 15 octobre 2007 [texte intégral (page consultée le 27 octobre 2011)]
- Marc Metdepenningen, « « Dédée » a rejoint les étoiles », dans Le Soir, 20 octobre 2007 [texte intégral (page consultée le 27 octobre 2011)]
- Site « officiel » de la filière d'évasion Comète
- perso.orange.fr
Filmographie
- Lurre Telleria et Enara Goikoetxea, « Le dernier passage », 2010, Sélection au festival du film de San Sebastian
Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Andrée de Jongh » (voir la liste des auteurs)
Liens externes
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- Chevalier de la Légion d'honneur
- Docteur honoris causa de l'Université catholique de Louvain
- Histoire des femmes dans la guerre
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