1648 en France

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Chronologie de la France

Cette page concerne l'année 1648 du calendrier grégorien.

Article détaillé : Fronde (histoire).

Sommaire

Janvier

  • Mercredi 1er janvier : Le roi "se laisse voir avec son visage bouffi et encore tout rouge de la petite vérole" (Dubuisson-Aubenay)
  • 2 janvier : Conseil de guerre et d'État devant la reine, on rappelle Longueville de Münster.
  • 11 janvier : Agitations antifiscales à Paris, les contribuables refusent et se rendent en famille au Palais de Justice. Ils crient : « Main-levée, main-levée » Parfois aussi, « Naples ! » Le fils d’Emery, le président de Thoré (Particelli d'Émery, sieur de Thoré), est injurié et molesté. Révolte des marchands de la rue Saint-Denis contre le rachat.
  • 15 janvier : Lit de justice du gouvernement instituant de nouvelles taxes et créant douze nouveaux offices de maîtres des requêtes. Le Parlement de Paris riposte par des remontrances prudentes.
  • 16 janvier : Le Parlement annule le lit de justice. Le Grand Conseil, la Chambre des comptes, la Cour des aides lui apportent leur soutien.
  • 19 janvier : Lit de justice du 19 janvier 1648. Le Parlement enregistre, mais non sans murmure. Talon, c’est d’ailleurs lui qui le dit, « prononce des paroles dont on remarque la hardiesse ». Talon : « Vous êtes, Sire, notre souverain seigneur ; la puissance de Votre Majesté vient d’en haut, laquelle ne doit compte de ses actions, après Dieu, qu’à sa conscience ; mais, il importe à sa gloire que nous soyons des hommes libres et non pas des esclaves ; la grandeur de son État et la dignité de sa couronne se mesurent par la qualité de ceux qui obéissent » […] « Le roi a le commandement sur des hommes de cœur, sur des âmes libres et non pas sur des forçats qui obéissent par contrainte, qui craignent la main du comite [nom de l’officier des galères qui surveille les forçats], et maudissent tous les jours l’autorité qu’ils respectent… »

Février

  • Février-mars. Le Parlement s'arroge le droit d'examiner à nouveau les lois enregistrées en lit de justice. Il en modifie une le 15 février, empiétant ainsi sur le pouvoir législatif de la Couronne.
  • Lundi 10 février : La Rochefoucauld lève un régiment d'infanterie de son nom, son régiment de cavalerie ayant été licencié. Dans son gouvernement du Poitou, où il réside par ordre de la reine, La Rochefoucauld soutient la cause de la cour et de Mazarin.

Mars

  • 18 mars : Condé est nommé commandant de l'armée de Flandre.
  • Mars-avril : Affaire de la Paulette. Anne d'Autriche et Mazarin, irrités par les remontrances, mettent en vigueur des mesures vexatoires telles que la suppression des gages d’officiers ou celui de la Paulette.

Avril

  • Mercredi 29 avril : Le Parlement de Paris s’oppose aux mesures financières du gouvernement (retenue sur les gages des conseillers des cours souveraines).
  • 29 avril : Arrivée à Paris de la nouvelle de l'arrestation du duc de Guise à l'issue de l'affaire de Naples.
  • 30 avril : Anne d'Autriche fait paraître la déclaration du droit annuel. Cette loi accorde aux officiers le renouvellement du droit annuel ou Paulette, la taxe qui autorise l'hérédité des offices, à des conditions. Celles-ci portent sur la rachat de quatre années de gages. Le Parlement est exempté de ce rachat dans l'espoir de dissocier les Cours souveraines.

Mai

Louis XIV, 1648

Juin

  • Dimanche 7 et mercredi 10 juin : Arrêts du Conseil qui cassent l'arrêt d'Union.
  • 15 juin : Les Cours souveraines répondent par la Déclaration de la Chambre Saint-Louis, ébauche d'une constitution en vingt-sept articles, demandant, en particulier, des garanties de la liberté individuelle, la vérification par le Parlement des levées d'impôts, l'abolition des monopoles, la suppression des intendants.
  • 27 juin : Mazarin et ses ministres, isolés (la force armée est aux frontières), se résignent à ratifier le renversement politique exigé, qui met fin au ministériat et à l’état absolutiste moderne, construit sur l’impôt. Par l’ordonnance royale du 18 juillet, les dix-sept intendants provinciaux sont rappelés, les innovations fiscales révoquées, les fermes d’impôts suspendues. Les recouvrements s'interrompent et le pouvoir dans les provinces passe aux mains des gouverneurs et magistrats locaux.
  • 30 juin : Trente-deux députés des cours souveraines parisiennes se réunissent dans la chambre Saint-Louis du Palais pour travailler à la réforme de l'État.

Juillet

  • 1er juillet : Deuxième séance pour la mise en œuvre du programme de la Fronde Parlementaire. Article 3 à 6 : entre autres, il est décidé l'interdiction des arrestations non suivies de jugement au-delà de vingt-quatre heures.
  • Jeudi 2 juillet : Dans la chambre Saint-Louis du palais de la Cité, les magistrats mécontents tiennent une assemblée revendicative, qui publie un programme politique articulé en vingt-sept articles : abolition des intendances, des commissions extraordinaires et de l’évocation des affaires judiciaires par-devant les maîtres des requêtes, consentement à l’impôt des quatre cours souveraines, pas de créations d’offices nouveaux, pas d’atteinte au gages des officiers, réduction d’un quart des tailles, abolition des nouvelles redevances domaniales ou citadines comme le toisé, baisse des taux d’intérêts, création d’une Chambre de justice pour contrôler les financiers, etc.
  • 4 juillet : Arrêt du Parlement ordonnant la révocation des intendants.
  • 9 juillet : Le surintendant des finances Particelli d'Emery est limogé et remplacé par La Meillerais ou La Meilleraie.
  • 13 juillet : Les intendants sont supprimés à l'exception de ceux des provinces frontières, où leur compétence sera strictement militaire. Broussel apparaît désormais comme « le chef de l’opposition parlementaire ».
  • 18 juillet : Le Parlement enregistre deux déclarations. La première sur la révocation des intendants. La seconde décide la création d'une chambre de justice habilitée à rechercher et à punir les abus commis par les intendants et les partisans dans le domaine fiscal.
  • 31 juillet : La reine interdit toute réunion du Parlement avec d'autres cours souveraines, mais lui accorde le renouvellement du droit annuel. Enregistrement, le même jour, en lit de justice, d'une déclaration royale qui entérine presque toutes les réformes voulues par la Chambre Saint-Louis.

Août

  • Samedi 1er août : Dès le 1er août 1648, la reine veut sévir et emprisonner les conseillers rebelles. Gaston d'Orléans la dissuade en l'assurant qu’il mettra au pas Broussel et les jeunes conseillers. Le vieux parlementaires, les présidents à mortier essaient de leur côté de gagner du temps jusqu’aux vacances parlementaires.
  • 7 août : Enlèvement de Madame de Miramion par les hommes de Bussy dans la montée vers le Mont Valérien juste après le pont de Saint-Cloud.
  • 17 août : Prise de Lens par les troupes espagnoles de l'archiduc Léopold-Guillaume de Habsbourg.
  • 18 août : Le Parlement prétend faire établir le Tarif ou la Pancarte (droit frappant les marchandises livrées à Paris) par deux de ses conseillers.
  • 20 août :
    • Broussel, conseiller au Parlement, prétend examiner les baux de la gabelle et des différentes fermes.
    • Bataille de Lens, victoire des troupes françaises menées par le Prince de Condé sur les troupes espagnoles dirigées par l'archiduc Léopold-Guillaume de Habsbourg, gouverneur général des Pays-Bas espagnols.
  • 22 août : Le Parlement décide des poursuites contre les principaux traitants ou partisans : Catelan, Tabouret, Lefebvre et autres.
  • 25 août : Jour de la Saint-Louis. Le Conseil d'en haut décide l'arrestation de Broussel et de plusieurs autres magistrats. Dans le climat tendu des débuts de la Fronde, Gondi, le futur cardinal de Retz, prononce le même jour, à l'église Saint-Paul, un sermon politique, très emporté et très séditieux », selon son secrétaire, Guy Joly. C'est le seul sermon qu'il publiera.
  • 26 août : Te Deum à Notre-Dame de Paris en l'honneur de la victoire de Lens. Arrestation du président de Blancmesnil et du conseiller Broussel, opposants notoires à Mazarin. Agitation populaire dans la capitale.
  • Dans la nuit du 26 au 27, Gondi tient conseil avec le duc de Longueville et ses amis et décide de tout faire pour chasser le cardinal Mazarin du pouvoir.
  • 27 août : Journée des barricades à Paris. Début de la Fronde, soulèvement contre Anne d'Autriche et Mazarin.
    • Le gouvernement, qui veut revenir sur les concessions octroyées jugées excessives, fait arrêter les conseillers Broussel, Charton et Blancmesnil (26 août), ce qui provoque la journée des barricades (27 août) et ouvre la Fronde Parlementaire (Gondi, Beaufort, Châteauneuf, Charton, Broussel…). Conduit par le premier président Molé, le Parlement se rend au Palais-Royal pour réclamer la libération de Broussel, "le père du peuple". Comme il n'a rien obtenu, la population le contraint, sous la menace, à une nouvelle démarche. La reine doit consentir à libérer Broussel.
  • 28 août : L'insurrection gagne la rive gauche. Broussel est libéré. Démolition des barricades. Incidents divers. Rentrée triomphale de Broussel à Paris. Gondi tente sans succès de devenir gouverneur de Paris à la place du duc de Montbazon.
  • 29 août : Le calme est revenu.

Septembre

Octobre

  • Jeudi 4 octobre : Accommodement de la cour et des Frondes.
  • 22 octobre : La reine signe une déclaration rejoignant de façon atténuée le texte des vingt-sept articles. Elle rentre à Paris à la fin du mois. Elle est enregistrée le surlendemain. Elle vise à donner le pouvoir d'un Parlement de régime parlementaire à un Parlement qui n'est pas élu. Les ordonnances du 22 octobre 1648 sont, entre autres très protectionnistes puisqu’elles prohibent l’entrée en France de marchandises étrangères[1].
  • 24 octobre : Enregistrement d'une déclaration royale sur la paulette qui confirme celle du 31 juillet. Le Parlement devient le pouvoir prépondérant dans l’État. Le roi revient à Paris avec la reine. Après le retour de la cour à Paris et la capitulation de Mazarin devant la Fronde (déclaration du 25 octobre), le Coadjuteur ne cesse d'ourdir des intrigues complexes tendant toutes au même but : renverser Mazarin.

Novembre

  • Mercredi 11 novembre : Saint-Martin. Date officielle de la rentrée du Parlement. Rassemblement du Parlement après le départ de la cour de Paris.

Décembre

  1. Adolphe Chéruel, Histoire de la France pendant la minorité de Louis XIV, tome III (juil. 1648-18 janv. 1650), Hachette, Paris, 1879, p 91

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