- Le dôme des invalides
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L'Élixir de longue vie
L’Élixir de longue vie Auteur Honoré de Balzac Genre Étude de mœurs, fantastique Pays d'origine France Lieu de parution Paris Éditeur Furne Collection La Comédie humaine Date de parution 1846 Dessinateur Édouard Toudouze Série Études philosophiques Chronologie Sur Catherine de Médicis Les Proscrits L'Élixir de longue vie est un conte fantastique d’Honoré de Balzac. Cette version du mythe de Don Juan, parut en pré-publication dans la Revue de Paris, en 1830, sous le titre de Festin[1] et Fin, puis en 1846 dans l’édition Furne. Elle figure dans les Études philosophiques.
Un des premiers textes signés du nom de l’auteur : Honoré de Balzac, cette version du mythe de Don Juan est parmi les moins connues du grand public comme le regrette Bernard Guyon[2]. Le texte semble artificiellement rattaché aux Études philosophiques par un « avis au lecteur » un peu plaqué[3]. On y voit très nettement l'influence d’Ernst Theodor Amadeus Hoffmann et de ses Élixirs du diable que Balzac a certainement lus[4],[5].
Sommaire
Thème
Cette nouvelle prend place dans un palais de Ferrare : le jeune Don Juan et le prince de la maison d'Este sont réunis pour un festin accompagné de sept jeunes et jolies courtisanes. Les jeunes gens discutent et Don Juan se plaint à sa compagnie de la longévité de son père, Bartholoméo Belvidéro, un richissime nonagénaire qui lui a toujours permis de vivre dans un grand luxe et sans jamais rien lui interdire. Lorsqu’on les interrompt pour prévenir le jeune homme que le vieillard est mourant, Don Juan se rend au chevet de son père qui lui révèle alors qu’il est en possession d’une fiole contenant un liquide qui permettra de le ressusciter. Pour cela, il nécessite cependant l’aide de son fils qui doit le frictionner tout entier après sa mort. Devant le cadavre de son père, Don Juan ne parvient pas à se soumettre à la dernière volonté de son père. De ce fait, les servants commencent l’embaumement du corps. Le soir venu, Don Juan se décide à imbiber d’élixir l’œil de son père qui reprend aussitôt vie. Stupéfait par l’action de ce mystérieux liquide, Don Juan décide de crever l’œil de son père, commettant ainsi un parricide. Pour ne pas éveiller de soupçons, il enterre son père avec tout le faste permis et fait poser une statue majestueuse sur la tombe du défunt.
Don Juan devient richissime et véritablement puissant ; il peut donc librement s’abandonner aux plaisirs de la vie et à la conquête des plus hautes sociétés. Il acquiert une grande popularité auprès de la société mondaine et même du pape ; il conservera toute sa vie la fiole pour assurer sa propre résurrection. Quand il devient, à son tour, un homme vieux et vulnérable, il se retire dans un château non loin de la ville de San Lucar et épouse une jeune Andalouse dévouée et gracieuse, du nom de Done Elvire. Tout l’inverse de son père, le fils de Don Juan, Philippe Belvidéro, est vertueux et pieux, et Done Elvire et lui prennent soin du vieillard jusqu’à son dernier jour, non pas par amour pour sa personne mais pour gagner un maximum d’argent. Don Juan, sentant la mort approcher, fait appeler son fils et lui demande, à son tour, la même faveur que son père des années auparavant, mais sans pour autant lui révéler les vertus du contenu de la fiole. Philippe exécute les instructions de son père et donne peu à peu vie à son visage puis à son bras droit avec lequel il étrangle le jeune homme qui lâche la fiole, laissant s’échapper le précieux liquide. En quelques instants, une foule s’amasse autour du corps du vieillard qui a récupéré son visage de jeune homme. Tous les ecclésiastiques et autres témoins prennent la décision de canoniser Don Juan. Lors de son enterrement, Don Juan prononce des injures blasphématoires et la tête du vieillard tue un abbé en se détachant du corps.
Cette nouvelle se termine donc sur un enterrement satanique et meurtrier. Cela n’est pas sa seule particularité car l’auteur intervient à deux reprises dans le récit ; d’abord dans l’introduction, après le parricide, ensuite, à la fin, quand il commence une réflexion sur ce qu’il appelle lui-même un mythe mais qu’il laisse le lecteur faire lui-même.
Notes
- ↑ Allusion au titre de Molière : Dom Juan ou le Festin de pierre.
- ↑ Le Don Juan deBalzac. l'Année balzacienne. 1977, p. 9-28
- ↑ * Pierre-Georges Castex, Le conte fantastique en France de Nodier à Maupassant, José Corti, 1951, p. 196.
- ↑ L'Élixir de longue vie. Histoire du texte, La Pléiade, p. 1424-1425
- ↑ René Guise, « Balzac , lecteur des Elixirs du diable. », l'Année balzacienne, 1972. p. 57-67
Bibliographie
- Pierre Brunel, « Variations balzaciennes sur Don Juan », l'Année balzacienne, 1996, no 17, p. 73-94.
- Jacques Dürrenmatt, « Des enjeux contrastés de l’ellipse dans trois nouvelles romantiques : Dumas, Marie (1826)-Balzac, L’Élixir de longue vie (1830)-Stendhal, Le Philtre (1830) », Stendhal, Balzac, Dumas : un récit romantique ?, Toulouse, PU du Mirail, 2006, p. 179-92.
- Kyoko Murata, « Don Juan et Balzac », Études de langue et littérature françaises, mar. 1996, no 68, p. 85-97.
- L’Œuvre fantastique de Balzac, Éditions Didier, 1972, p. 146-7.
- (en) Bruce Tolley, « The Source of Balzac’s Élixir de longue vie », Revue de littérature comparée, 1963, no 37, p. 91-97.
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