Le SAS pendant la Seconde Guerre mondiale

Le SAS pendant la Seconde Guerre mondiale

Le Special Air Service pendant la Seconde Guerre mondiale

À l'automne 1941, l’Afrika Korps mené par le général allemand Erwin Rommel, est sur le point de gagner la guerre en Afrique du Nord. Son aviation et ses chars repoussent les britanniques vers l’Égypte.
Mais un homme à une idée pour ralentir les troupes du Renard du Désert; David Stirling, 24 ans, le fils d’un propriétaire terrien écossais.

Sommaire

La naissance du SAS

Renvoyé de l’université de Cambridge, David Stirling veut tout d’abord devenir artiste puis s’entraîne pour vaincre l’Everest. Il a une passion pour le risque et le jeu.
Quand survient la guerre il entre dans les commandos de la brigade de la Garde.
Une fois formé il est envoyé au Moyen-Orient dans l’unité spéciale Layforce. En 1941, la Layforce est engagée dans plusieurs raids en Afrique du Nord, puis elle est dissoute et ses hommes répartis dans d’autre unités.
Stirling est impatient d’en découdre avec l’ennemi. Il prend part à un parachutage non autorisé qui tourne mal. En sautant il fut aspiré par la trainée de l’avion, en s’ouvrant son parachute s’accroche à la queue de l’appareil qui arracha une partie du tissu. Heureusement l’essentiel de la voilure tient, malgré les déchirures importantes. Il descend alors beaucoup plus vite que ses camarades. Il est gravement blessé, et c’est sur son lit à demi paralysé qu’il élabore le concept du SAS. Il est convaincu que des petits groupes bien entrainés, peuvent faire des ravages derrière les lignes ennemies.
A l’hôpital le général Dudley Clark, est l’une des rares personnes en qui Stirling à assez confiance pour lui exposer sa nouvelle idée. Clark mène déjà des opérations de désinformation. L’une d’elle consiste à parachuter des pantins afin de faire croire à l’ennemi que les britanniques ont des troupes aéroportées en Afrique du Nord.

Les Allemands ont déjà démontré l’efficacité des parachutistes pendant l’invasion de la Crète. Les Britanniques sont impatient de faire de même. Mais en Angleterre les premières unités sont encore à l’entraînement. Par égard pour le soutien de Clark, Stirling le politicien inclut les parachutistes dans sa proposition révolutionnaire, mais Stirling le réaliste sait qu’il aura beaucoup de mal à vendre son idée à l’état-major militaire.
Stirling met en avant l’extrême rentabilité du SAS. Dans une opération de commando traditionnelle, il faut 100 hommes pour attaquer une cible. Divisé en quatre unités SAS, ils pourraient en attaquer 25.
S’appuyant sur ses béquilles, Stirling vient exposer son plan au quartier général du Moyen-Orient au Caire. N’ayant pas d’autorisation on lui refuse l’entrée. Qu’à cela ne tienne, il franchi le mur d’enceinte en utilisant ses béquilles comme échelle. Les gardes le repère et se lancent à sa poursuite, mais il réussit à se barricader dans un bureau. Par un heureux hasard, il s’agit du chef d’état-major adjoint du général Neil Ritchie, qui lit avec intérêt ses notes griffonnées au crayon. On transmet l’idée au commandant en chef du Moyen-Orient, le général Claude Auchinleck qui l'approuve et Stirling reçoit le feu vert pour recruter 65 hommes et officiers.

Pour son unité Stirling choisi un nom emprunté à la troupe fictive de Clark : détachement L, 1re brigade SAS.
Cette dénomination est destinée à faire croire à l’ennemi que les Britanniques possèdent une présence aéroportée conséquente en Égypte.
Stirling s’accommode fort bien de la ruse de Dundley Clark du moment qu’il obtient son unité.
Bien que supposé secret, le tout nouveau SAS, est déjà la proie des caméras et des photographes officiels. Cependant Stirling est déterminé à prouver que le SAS est plus qu’une ruse astucieuse.
L’entrainement est rigoureux et original. Il a besoin d’un type particulier de soldats, et il se tourne auprès des hommes au côté desquels il a combattu, les commandos des Scots Guards. La plupart d’entre eux sont encore dans les camps du Moyen-Orient ou on les a envoyés après la dissolution de la Layforce. Stirling sait aussi quels officiers il souhaite.
Le premier est le capitaine Paddy Mayne.Avant la guerre Mayne est un célèbre joueur de rugby irlandais de niveau international, a présent c’est un combattant non moins réputé. Il a fait partie du 11e commando, et avait mené à bien une opération en Syrie. Quand Stirling le recrute, il est en prison, pour avoir mis KO son commandant en chef, en attendant de passer en cours martiale.

Jock Lewis un autre officier que Stirling veut recruter dans sa 1re équipe de SAS s’avère être un personnage très différent. En apparence tranquille et studieux, Lewis a étudié à l’université d’Oxford avant la guerre, mais Stirling sait ce que cache ce caractère. C’est Lewis qui met au point les méthodes d’entraînement du SAS, et qui les expérimente lui-même.
Dans les formations militaires ordinaire, la décision revient au seul officier, ce n’est pas le cas dans le SAS de Stirling. En effet le simple 2e classe, ignorant de tout, était traité d’égal à égal dans l’équipe.
La hiérarchie militaire a autorisé Stirling a recruter et a former sa propre unité, mais elle ne lui a pas fourni de campement, cependant pour les hommes formant les SAS ce n’est pas un problème. Ils s’installent à Kabrit, une étendue de sable située au bord du canal de Suez. Il n’y avait pas de campement a cet endroit, la première mission du commando fut donc d’en voler un. Le matériel, des tentes, le piano, le bar et le reste..., pratiquement tout le campement, furent volé dans un grand campement néo-zélandais, situé à 3 km de là, qui étaient partis opérer dans le désert. En novembre 1941, les alliés sont prêt à lancer une offensive majeure contre l’Afrika Korps de Rommel. Le SAS se voit confier une tache capitale.

Premières missions

La première mission du SAS a bien failli être la dernière.
C’est le 16 novembre 1941 que le SAS effectue son 1er raid en soutient à l’opération Crusader.
Ils doivent être parachutés, par 5 Bristol-Bombay, derrière les lignes ennemies dans le secteur Tmimi-Gazala, pour attaquer les terrains d’aviation et anéantir la supériorité aérienne de l’Axe. Puis ils rallieront un point de rendez vous ou les hommes du Long Range Desert Group (LRDG), les récupéreront.

Le LRDG est une unité d’élite de reconnaissance créée en 1940 par le commandant Ralph Bagnold. Leur tache consiste à pénétrer loin derrière les lignes ennemies pour collecter des renseignements vitaux. Leurs Chevrolet possèdent assez d’essence, d’armement et de rations pour tenir trois semaines et couvrir 1 900 kilomètres de désert. Les premières ont été réquisitionnées à l’armée égyptienne et chez les concessionnaires locaux de Chevrolet. L’objectif principal du LRDG est le renseignement, mais ils ne ratent aucune occasion de s’attaquer aux positions de l’Axe, faiblement défendues.

Tandis que sa création se prépare pour sa première mission, Stirling a toujours des détracteurs au QG du Moyen-Orient, qui veulent sa perte ou celle des SAS. Alors qu’une gigantesque tempête de sable se lève, sa hiérarchie propose d’abandonner la mission. Stirling est confronté à un dilemme car si le SAS recule, il offre à ses ennemis l’occasion de le dissoudre. Mais un parachutage en pleine tempête pourrait causer la mort de nombreux hommes. Pour tous ces membres de la première heure du SAS, la décision est évidente. Tous estiment que c’est une mission suicide, mais la survie du SAS en dépend.
La mission est un désastre, les 65 hommes sont parachutés à partir de deux avions, au cœur de la tempête, ils sont très dispersé et loin de leur cible. Beaucoup de matériel est perdu, les commandos se retrouvent vite à cours d’eau, manquent d’explosifs... Moins d’un tiers des hommes, 21 hommes sur 65, dont David Stirling, Paddy Mayne, Jock Lewes, Bob Benett et Jessie Kings, parviennent au point de récupération, les autres sont tués ou capturés.
Pendant l’attente au point de rendez vous avec le commando de reconnaissance du désert, Stirling discute avec David Lloyd Owen et petit à petit une idée germe. Le parachutage n’a rien donné, mais si les patrouilles du LRDG peuvent récupérer le SAS après une opération loin derrière les lignes ennemies, pourquoi ne l’y emmènerait il pas ?
Le LRDG conduit les rescapés du SAS à l’oasis Siwa ou la chance sourit à nouveau à Stirling.

Egypt Karnak test.png
Siwa
Coordonnées géographiques : 30°02’N , 25°33’E

Au début, l’opération Crusader se déroule bien, mais les troupes en marche se retrouvent débordées par Rommel, le Renard du désert. Il s’en suit une féroce bataille de chars qui stoppe l’offensive. Personne n’a le temps de se préoccuper d’un petit groupe comme le détachement L du SAS. David Stirling saisi cette chance de sauver la jeune unité. Il intègre discrètement ce qui reste du SAS dans un bataillon écossais, ils mendient, ils empruntent et ils volent ce dont ils ont besoin.

Fin novembre 1941, le LRDG ramène Stirling et la poignée de rescapée des SAS, alors stationnés à Siwa et Koufra à l'oasis de Jalo sans la moindre autorisation.

Le 8 décembre 1941, Stirling et Mayne, quittent Jalo avec 7 véhicules du LRDG de la patrouille Rhodésienne, et mènent, 3 jours plus tard, deux raids SAS sur des aérodromes de l’Axe à Sirte et Tamet.
Le 10 décembre c’est au tour de Jock Lewes et Bill Fraser de partir sur El Agheila et Agedabia.

Le 14 décembre, à Syrte, Stirling trouve l’aérodrome désert et revient sans aucune perte, tout en attaquant une auberge servant de point de ralliement aux officiers supérieurs italiens.
La même nuit à Tamet, Mayne a plus de chance. Mayne et ses hommes posent des bombes incendiaires sur les appareils, et en détruisent 24.

Deux jours plus tard, à El Agheila, les SAS trouvent également l’aérodrome désert. L’aérodrome n’étant finalement qu’un point de transit aucun appareil n’y stationnait la nuit. Lewes décide alors d’aller déposer 30 bombes incendiaires dans un parc de transport anéantissant un nombre considérable de camions ennemis.

Le dernier raid SAS qui eut lieu le 21 décembre 1941, sur l’aérodrome de Agedabia, mené par le lieutenant Bill Fraser est encore plus fructueux avec 37 avions détruits sur le terrain.

D’autres raids, porteront le total à 97 avions détruits, mais il y aura un prix à payer. De retour de l’opération l'une des colonne est attaquée par un avion ennemi et ont 7 tués.
Malgré ces pertes le pari de Stirling a porté ses fruits, contre toute attente le SAS a survécu à ses premiers d’existence.
Après un bref répit à Jalo, à Noel 1941, ils partent affronter de plus grands dangers.
La nouvelle année leur apportera une révolution dans leur manière de combattre, leur octroyant plus de victoires, mais exigeant aussi plus de sacrifice.

Missions en Afrique du Nord

Au printemps 1942, les allemands et les italiens ne sont pas préparés à des attaques aussi lointaines derrières leurs lignes. Les premières missions étaient faciles, les sentinelles n’étaient pas sur leurs garde. Personne ne s’attendait à voir des avions exploser brusquement et un groupe d’hommes tirer à 500 ou 600 km du front. Normalement à cette distance il n'y a pas d’inquiétude à avoir; la guerre ne peut pas venir jusque là, mais quand cela arrivait, allemands et italiens étaient très secoués.

Mais, déjà, dans ces premiers temps les retours posent des problèmes. Pour le retour il fallait sortir du périmètre d’action des chasseurs. C’était l’objectif principal. Il y a une autre méthode, qui consiste à se cacher près de la cible et de les laisser s’agiter dans le ciel un moment et 1 ou 2 jours plus tard de déguerpir sans bruit. Mais en général mieux valait partir sans perdre de temps et s’assurer de quitter la zone d’action des chasseurs. Au pire, les chasseurs ne pouvaient faire qu’un passage et devaient repartir ravitailler, leur rayon d’action étant très limité a cet époque. C’était environ 110 km, ce qui était facile a parcourir dans le désert.

À la fin juin 1942, Rommel semble sur le point de gagner la guerre du désert, il a acculé les Britanniques à El Alamein sur la frontière égyptienne, et ses panzers s’apprêtent a déferler à nouveau pour s’emparer du canal de Suez. La force aérienne est un facteur clé, que ce soit dans la campagne terrestre ou les forces de l’Axe possèdent deux fois plus d’avions où dans la bataille cruciale pour le ravitaillement des troupes. Depuis ces aérodromes de Cyrénaïque, Rommel lance des attaques aériennes sur les convois de transports britanniques qui ravitaillent l’Afrique du Nord et Malte en particulier.
Pour survivre à la guerre du désert, il faut venir à bout de cette supériorité dans les airs. C’est à ce moment précis que David Stirling opère un changement primordial dans la tactique du SAS. Une nouvelle arme fait son apparition dans le désert : la jeep. Stirling voit en elle l’occasion de mettre fin à la dépendance du SAS vis-à-vis du LRDG et de devenir enfin totalement autonome.

Les SAS la modifient en Jeep de combat :

  • Ils installent des mitrailleuses Browning à l’avant et à l’arrière.
  • La garnisse d’essence, d’eau, d’outils, de munitions et d’explosifs.
  • La suspension est renforcée et chaque jeep est munie de grilles de désensablage.
  • Les SAS doivent maitriser la conduite, la mécanique et la navigation dans le désert. Ils utilisent le soleil, les étoiles où l’estime pour traverser le désert dépourvu de repère.

Mais les avions qu’ils traquent peuvent devenir leurs pires ennemis. L’une de leurs grandes peurs était de se faire épingler par un avion pendant qu’une patrouille terrestre s’approchait, c'est-à-dire être pris entre deux feus.
Face à cette menace la tactique des SAS consistait à camoufler les véhicules autant que possible, en enterrant les jeeps dans le sable, de façon à ce rien ne dépasse plus, ou ne projette pas d’ombre. Puis ils jetaient un filet dessus, s’éloignaient à une cinquantaine de mètres, se cachaient derrière un buisson et attendaient la nuit.

Dirigeant les opérations depuis le front de son véhicule transformé en quartier général, Stirling lance maintenant le SAS et ses jeeps de combats dans une nouvelle série de raids sur les aérodromes de Rommel au moment même ou celui-ci prépare ce qui doit être son assaut final. Ils s’enfoncent au cœur des lignes ennemies, mais a cette époque, encore, ils effectuent toujours l’approche finale à pied, parcourant parfois jusque 80 km.

Le 20 janvier à Bouerat le SAS détruit 1 station de pompage de pétrole, 1 dépôt de vivre, 1 atelier de mécanique, 18 cuves de carburant d'une capacité de 20 tonnes, 12 camions et sabote 1 poste de DCA.

Le 3 février ils détruisent à Derna 15 avions et un stock de torpilles.

Le 8 mars 1942, ils attaquent Barce et Berka [1]

Le 25 mars, ils sont à Benina.

Le 13 juin 1942, ils attaquent à nouveau Benina et Berka.
Au total ils détruisent 50 appareils de l’axe de cette manière avant que Stirling ne modifie encore sa stratégie.

En effet les Allemands se rendent compte qu’il leur faut améliorer leur sécurité, pour empêcher les SAS de se glisser chez eux. Ils commencent donc à placer de une à trois sentinelles sur chaque appareil, et bien sûr ils posent des fils barbelés et des défenses autour des aérodromes.
Les SAS ayant toujours un coup d’avance équipent leurs jeeps et de mitrailleuses plus performantes.

À partir du début de juillet 1942, le SAS innove une tactique. Les SAS se mettent en deux colonnes, avec 6 jeeps de chaque côté et tiraient ainsi de part et d'autre.

Dans la nuit du 7 au 8 juillet, les aérodromes de Fouka, Bagoush, et El-Daba, tous situés entre El Alamein et Mersa-Matrouh sont attaqués. À Bagoush [2] Stirling et Mayne dirigent l’assaut tirant sur les appareils au sol depuis leur jeeps.
Lors d’un autre raid, ils utilisent des bombes incendiaires et détruisent 34 appareils écornant sérieusement la machine de guerre de Rommel.

Le 12 juillet, un nouveau raid sur Fouka, détruit 22 avions, mais les raids sur El-Daba est un échec.

Le 26 juillet à Sidi Hanesh, Stirling forme 2 colonnes avec 18 jeeps et mitraillent et détruisent 40 appareils de transports Junkers Ju 52, ainsi qu'une quinzaine d'avions (Junkers, Stukas, Messerschmidts, Heinkels), et une douzaine d'autre gravement endommagé.

En septembre 1942, Stirling est élevé au rang de lieutenant-colonel et son unité officialisée sous le nom de 1er régiment de SAS est inclus dans l’ordre de bataille britannique. David et son frère Bill Stirling en profitent pour créer une série d’unité d’élite en ajoutant également des forces spéciales étrangères aux siennes :

  • L’Escadron Sacré qui est une unité grecque qui combat au côté des britanniques en Afrique du Nord et en mer Égée.
  • Le SAS de la France libre, constitue tout un escadron à lui seul. Ils participeront plus tard à la libération de la France.
  • Le SBS les forces spéciales marine, est une unité amphibie qui participera aussi à l’offensive en mer Égée. C’est le SBS qui repousse la tentative d’invasion allemande de l’ile de Symi.

En août 1942, l'état-major, décide que le SAS doit effectuer une série de raids de grande envergure sur plusieurs localités clés tenues par l'ennemi afin "d'occuper" l'Afrika Korps et de contribuer à l'empêcher de passer à l'offensive dans le courant de l'été. L'état-major décide que quatre raids seront effectués :

  1. Sur Benghazi par David Stirling et les SAS sous le nom d'opération Snowdrop connu également sous le nom d' opération Bigamy
  2. Sur Tobrouk par le colonel Haselden et une force amphibie sous le nom d'opération Daffodil connu également sous le nom d'opération Agreement
  3. Sur l'aérodrome de Barce par le LRDG sous le nom d'opération Hyacinth connu également sous le nom d'opération Caravan
  4. Sur l'oasis de Jalo par les troupes soudanaises de la Sudan Defense Force sous le nom d'opération Tulip connu également sous le nom d'opération Nicety

L'ensemble des 4 opérations a lieu en septembre et se solde par 1 succès, 2 échecs et 1. Comme l’avait prévu David Stirling, les actions commandos et raids sur ordre ne sont pas adaptés.

La seconde bataille d'El Alamein en octobre 1942, annonce le début de la déroute des Allemands et des Italiens en Afrique du Nord.
Pendant que Rommel bat en retraite, David Stirling lance des raids hebdomadaires sur les interminables colonnes allemandes. Il les harcèle le long du trajet entre El Agheila et Tripoli et même au-delà en Tunisie.
Le 8 novembre 1942, les alliés ouvrent un second front en débarquant au Maroc et en Algérie. C’est l’opération Torch à plus de 1 600 kilomètres sur les arrières de Rommel.
Stirling voit là une autre opportunité pour le SAS. Il veut passer par la Tunisie pour rejoindre la 1re Armée américaine en menant diverses opérations en route, afin qu’ils s’inspirent de cette méthode de harcèlement, et agir, pour changer de ce coté du front.

Mais cette tentative ralliement mène à la catastrophe. Le SAS de Stirling commence à faire des ravages mais il doit se ravitailler et se détourne.
L’ennemi l’attend.
Dans la nuit du 24 au 25 janvier 1943, David Stirling, le créateur du SAS est capturé.
Il s’évade 4 fois mais il est à nouveau arrêté. Jugé dangereux, il est expédié, en Allemagne, à la forteresse de Colditz.
C’est un coup dur, car si les deux SAS de son frère Bill sont autorisées à poursuivre leurs activités, le reste des forces spéciales sous le commandement de David Stirling, sont dispersées. Un des SAS est même renommé SRS - Special Raiding Squadron, il sera toutefois sous les ordres de Paddy Mayne.

Missions en Italie

Une fois la guerre gagnée en Afrique du Nord, les alliés se concentrent sur l’invasion de la Sicile et de l’Italie continentale.
Lors de ses opérations, on attribue au SRS un rôle différent : celui de troupe d’élite de 1re ligne.

Le Special Raiding Squadron n’opéraient plus comme des SAS, c'est-à-dire par petits groupes. On leur imposait un rôle de commando, de troupe de choc et ils devaient soutenir le front sur ses points faibles.
En octobre 1943, lors de la campagne d'Italie, le Special Raiding Squadron (SRS) britannique, commandé par Paddy Mayne est chargé de prendre le port de Termoli sur l’Adriatique. Après avoir débarqué avec du retard, le SRS attaque un groupe de soldats allemands près d’une ferme. Mais ils ont une mauvaise surprise; ils luttent contre la 1. Fallschirmjäger-Division allemande, une unité d’élite, venue de Crète. La prise Termoli fut terrible. Une ferme, perchée sur une falaise, était l'un des postes de commandement de la compagnie. Le SRS prend un chemin détourné et arrive droit sur la cible perchée sur la falaise, et se retrouvent face à un champ de mines et des barbelés. Ils combattent toute la matinée et finalement les allemands encore en vie se rendent. Epuisé les hommes du SRS se reposent un instant. C’est alors que l’artillerie allemande ouvre le feu, une pluie d’obus s’abat sur la ville. Un obus allemand fait exploser des grenades dans un camion SRS, 22 hommes sont tués. Les allemands s’acharnent, ils veulent conserver la ville et le port. Les SRS eux, s’accrochent résolument à garder la ville. Ils seront soulager 3 jours plus tard par l’avancée alliée.

Le 2e SAS qui est aussi à Termoli, mène ensuite des opérations séparées en Italie. Certains SAS sont parachutés derrières les lignes ennemies ou ils détruisent des voies ferrées font sauter des ponts et entravent le déplacement des forces allemandes et ils effectuent même des raids maritimes, parfois sous-marin qui ajoutent à la confusion (opérations Speedwell, Maple Driftwood, Baobab, Begonia, Jonquil...).

Pendant ce temps, même en captivité David Stirling fait encore des siennes. Détenu, en Italie, dans plusieurs camps de prisonniers de guerre il s’évade quatre fois, mais il est toujours repris. Il met aussi ses compétences de SAS pour organiser des évasions massives, pas seulement pour renvoyer des hommes en Angleterre, mais aussi pour constituer et soutenir des mouvements de résistance, du style SAS en Europe. Le but était qu’un tiers des évadés devait renforcer la résistance en Tchécoslovaquie. Un autre tiers devait essayer de remonter au nord vers la Suisse. Les autres partaient vers le sud. Mais il est envoyé à Brunswick à la citadelle de Colditz ou il fini la guerre, en essayant toutefois d’entrer en contact avec les mouvements locaux de résistance allemande.
Après avoir âprement combattu sur le front le SRS et le 2e SAS, sont rappelés en Grande-Bretagne.
Au début de 1944, le SRS retrouve sont ancien statut de SAS et intègre l’armée de l’air avec le 2e SAS afin de préparer le Jour J.

Missions lors du débarquement de Normandie

Printemps 1944, le général Bernard Montgomery qui commande les forces de frappe alliées du Jour J passe en revu le redoutable bataillon de SAS désormais commandé par le général Roddy Mc Leod et composé des:

  • 1er régiment de SAS, dirigé par Paddy Mayne l’un de ses premier héros légendaire.
  • 2e régiment de SAS, mené par Bill Stirling, le frère du créateur de l’unité
  • des SAS de la France libre
  • de l’escadron de Belges libres.

A l’approche du jour J, une querelle fait rage sur le bon usage des SAS. Pendant un moment on estime qu’ils doivent être parachutés en tête de pont comme troupe tactique en première ligne. C’est ignorer les principes de base selon lesquels le SAS a été forgé et grâce auquel il s’est déjà brillamment illustré. Bill Stirling se bat fermement afin que le SAS garde son rôle stratégique. Ils opéraient sur des cibles capitales, loin de la ligne de front cœur de la France. Bill a gain de cause mais il en paie le prix; il doit quitter le SAS. Son poste de commandant du 2e SAS est confié à Brian Franks qui jouera dorénavant un rôle capital dans l’avenir de l’unité d’élite.
Tandis que les navires de combat traversent la Manche dans la nuit du 5 au 6 juin, le SAS est déjà à l’œuvre.

L’une de leur première tâche consiste à tromper l’ennemi.
Les allemands savent qu’une invasion est imminente, mais il hésite quant à la localisation et le SAS a pour charge de les induire en erreur. On parachute tout d’abord, de petits groupes d’hommes sur la Normandie, près des lignes ennemies, mais loin des principaux sites de débarquements. C'est l'opération Titanic IV qui a pour but de créer des diversions en suggérant qu’un important parachutage est en cours. Pour renforcer cette impression, on parachute aussi des dizaines de pantins à l’effigie de soldats, équipé de pétards et de torches. L’ironie du sort fait que le SAS a été en partie créé pour duper l’ennemi, en lui faisant croire à une force aéroportée britannique importante au Moyen-Orient. Mais tandis que les troupes, hommes et pantins, tombent du ciel la mission prend une mauvaise tournure, leur matériel s’éparpille dans la nature. Ils ne parviennent pas à le récupérer dans l’obscurité, ils sont désorientés, ils sont obligés d’abandonné leur mission et doivent se cacher.

Dans les heures qui suivent, les forces Britanniques, Américaines et Canadiennes débarquent et engagent le combat sur les plages. Tandis que les renforts allemands accourent, les SAS lancent une série d’opérations à revers pour les retarder. L’une d’entre elle est l’opération Bulbasket.

Au première du 6 juin 1944 le capitaine John Tonkin et plus de 50 SAS sont parachuté à 250 kilomètres des plages normandes. Ils atteignent les environs de Châteauroux. Puis ayant rejoint les Résistants locaux, ils traversent le pays en direction d’un nœud ferroviaire à Châtellerault au nord de Poitiers. Là ils tombent sur 11 wagons citernes d’essence destinés à un régiment de panzer SS qui a pris la route des plages normandes. Le dépôt est trop bien défendu pour envisager un assaut direct. Les SAS font donc appel aux chasseurs-bombardiers Mosquito. Ces derniers frappent avec précision, piquant sur leurs cibles et anéantissant le précieux carburant. C’est l’un des nombreux coups porté aux allemands pour empêcher leur contre-attaque pendant la phase clé de l’assaut des alliés sur les plages normande. L’équipe de Bulbasket mène plusieurs opérations avec succès, mais trahis par des collaborateurs français à Verrières dans la Vienne, ils sont bientôt capturés. L’un des SAS blessé est battu à mort en public sur la place d’un village. 30 autres sont emmenés dans le bois de Saint-Sauvant pour y être exécutés.
Malgré ce drame la mission des SAS continue.
Leur efficacité s’accroît lorsque des jeeps de combat leur sont parachutées. Elles sont opérationnelles en 20 minutes après leur atterrissage. Lourdement armées de mitrailleuse lourde Vickers et garnies de carburant, de rations et de munitions, les jeeps offrent une plus grande mobilité et de meilleures conditions pour effectuer les raids meurtriers.
Lors de l’opération Gain, un groupe SAS et les jeeps sont parachutés près de Paris pour couper l’accès ferroviaire à la Normandie, dans une zone couvrant un triangle d’Orléans, Montargis et Fontainebleau.

Pendant les trois ans précédant le jour J, les Britanniques ont aidé à renforcer la Résistance française. Une fois les débarquements en Normandie effectués, cette Armée secrète joint ses forces à celle du SAS. Des équipes dont le nom de code est Jedburghs assurent les liaisons entre-elles. Ces groupes de communications de trois hommes sont envoyés en France peu de temps avant le jour J pour assurer la coordination des actions de la Résistance. Constitués en majeure parti d’officier britanniques, américains et français de Londres, ils fournissent les moyens d’optimiser les ressources de la résistance par le retour d’informations, les demandes d’approvisionnement en armes et la coordination des raids contre les renforts allemands se dirigeant vers les champs de bataille. Le déploiement des équipes du SAS au cœur des lignes ennemies leur confère un rôle de première importance.

L’opération Houndsworth, est l’une de leur mission caractéristique. Dès le 6 juin, des hommes du 1er SAS, sont parachutés près de Dijon. Leur objectif est de couper les lignes de communications vitales des allemands au centre de la France entre Paris et Lyon. Il leur est d’abord nécessaire d’installer un camp de base opérant dans cette région très boisée. L’aspect principal de cette opération est la collecte de renseignements afin de renseigner le haut commandement allié sur les renforts de l’armée allemande ou de son aviation, sur son retrait ou son maintient dans une région, car après le jour J ces renseignements étaient d’une aide précieuse. un groupe avait la surveillance d’une ligne de chemin de fer au sud de Dijon, auquel était mis à disposition 3 escadrons aériens, 1 de Lightning et 2 de Mustang. Si un train passait par là en direction du nord-ouest ils indiquaient 300 chars, 1 transport de troupe, etc.. Cette information était transmise de la zone D et les avions les attaquaient sur la zone A, afin de tromper les allemands. Ce travail était bien plus précieux que les embuscades sur les routes et la destruction de certains endroits. Les SAS devaient aussi faire très attention à la population civile, aux représailles telles que celles de Montsauche-les-Settons. Dans les trois mois qui suivent, les soldats SAS de Houndsworth, consolident leur base jusqu'à être plus de 140 équipés de mitrailleuses et d’explosifs. Le SAS lance alors une grande campagne dans la région provoquant le chaos dans les défenses allemandes. Ils détruisent des véhicules, coupent les voies de ravitaillement, et disparaissent aussitôt dans la foret. Les représailles allemandes sont terribles, et beaucoup de civils français sont pris en otage et exécutés. Ou envoyés en camps de concentration. Un groupe de SAS a réussi, au moins une fois, à intercepter un convoi transportant des otages français. Ils préparent leur embuscade avec des groupes de résistance locale, placent des explosifs pour arrêter le premier véhicule. Une fois le convoi à l’arrêt, les SAS ouvrent le feu sur l’escorte. Les Allemands sont débordés par la fusillade et les otages civils sont finalement libérés. Les jeeps peuvent non seulement transporter les SAS sur le terrain mais aussi les tirer d’affaire. Ils se retrouvent fréquemment encerclés et en infériorité numérique. Trois mois plus tard, l’opération Houndsworth, détient un impressionnant record :

  • 22 lignes de chemin de fer détruites,
  • plus de 200 Allemands tués ou blessés,
  • 132 prisonniers,
  • 30 cibles stratégiques repérées pour la RAF et anéanties par les bombardements et les tirs alliés.
    Le principal transport ferroviaire entre Paris et Dijon est gravement perturbé.

L’une des mission les plus osée du SAS sur le sol français est l’opération Gaff. Son objectif est d’éliminer ou de capturer le feld maréchal Erwin Rommel, commandant de la défense allemande en Normandie. Elle est dirigée par Jack William Lee, un vétéran franco-américain de 24 ans qui a déjà servi dans les forces spéciales du SOE et du SAS Français. Son équipe hétéroclite se compose de 1 Anglais, 3 ex-légionnaires, 1 sergent d’origine allemande, 1 Russe et 2 Français. Certains sont juifs et portent de faux noms. Ils sont parachutés dans le Nord de la France dans la nuit du 25 juillet 1944. Ils perdent la caisse contenant leurs armes de tireurs d’élites, mais l’équipe progresse à travers bois jusqu'au quartier général de Rommel à La Roche Guyon, au bord de la Seine. Alors qu’ils sont tout près de leur cible, on leur apprend que la mission est annulée. Rommel vient d’être gravement blessé en Normandie, par une attaque de la RAF sur sa voiture. Plutôt que de rentrer en Grande-Bretagne, l’équipe du SAS se lance dans des attaques de type guérilla sur les forces allemandes présente dans la vallée de Seine. Ils font dérailler deux trains, sauter deux convois routiers et assaille un quartier général allemand dans une villa proche de leur première cible.

Le SAS français est aussi très actif. Lors de l'opération Samwest 400 hommes réunis sous les ordres du commandant Pierre Bourgoin, retiennent un grand nombre de soldats allemands dans la foret de Duault en Bretagne. Les allemands finissent par recourir au lance-flamme pour incendier la foret autour d’eux. Le SAS en réchappent et rejoignent les agents Jedburghs et la résistance, non loin de là pour préparer d’autres opérations. Ils persévèrent malgré les violentes représailles contre la population locale jusqu'à ce que la région soit libérée par l’avancée de la 3e armée américaine à la fin juillet.

En dépit d’une résistance acharnée de la part des allemands, les forces alliées percent et avancent jusqu'à la Seine. Paris est libérée le 26 aout. Quelques jours plus tard le général Charles De Gaulle chef de la France libre assiste en compagnie d’autres chefs alliés à un défilé de la Victoire sur les Champs Élysées. Malgré l’euphorie il reste encore beaucoup de combats à mener.

Missions en Belgique et Hollande

À la fin du mois d’août 1944, les chars alliés traversent la France en direction des frontières de l’Allemagne nazie. Mais au moment ou les londoniens pensent pouvoir souffler, Hitler déclenche une nouvelle campagne de terreur. Le 8 septembre 1944, une pluie de missiles V2 s’abat sur la capitale anglaise tuant des centaines de personnes. La mobilité des rampes de lancements des terribles V2 les rendent difficiles à repérer et à détruire. C’est alors qu’intervient le SAS. Un défit nouveau et insolite attend la force secrète d’élite britannique.

V comme Vengeance. Les V2 sont les premiers missiles balistiques utilisés dans une guerre. Apparemment imparable, c’est l’arme miracle d’Hitler. Il espère grâce à elle amener les dirigeants alliés à la table de négociation. Les retards dans leur élaboration n’ont permis l’utilisation des V2 qu’à partir de septembre 1944. La percée alliées en France suivant le débarquement en Normandie, ne permet pas de lancer les missiles depuis les positions fixes prévues a cet effet. On utilise à la place des rampes de lancement mobile déployées en ½ heure. Leur traque ressemblera étrangement aux opérations SAS qui auront lieu 50 ans plus tard dans le désert irakien. Les rampes de V2 installées aux Pays-Bas lancent leurs missiles sur Londres. L’une des salves les plus mortelles frappe Deptford détruisant un grand magasin Woolworth et tuant 168 personnes. C’est un coup terrible porté à la population épuisée de la capitale. La mobilité des lance-missiles rend impossible leur repérage précis sans un renseignement actualisé presque heures par heures. Il faut des hommes au sol, les Britanniques se tournent donc vers l’escadron de SAS belge. Rescapés de la Blitzkrieg de Hitler, ces soldats ont été formés au sein de la compagnie indépendante de parachutistes belges. Ils sont devenus le 5e SAS avant le débarquement. Ils ont été parachutés en France derrière les lignes ennemies durant le Jour J sous les ordres du commandant Eddy Blondeel.

Alors que la percée alliée approche de la frontière belge, le 5e SAS insiste pour obtenir un rôle prépondérant dans la libération de sa patrie. Lorsque la traque des terrifiantes armes de Hitler s’impose, la mission est confiée aux SAS belges sous le nom d’opération Fabian. Un groupe dirigé par le lieutenant Gilbert Kirschen est parachuté dans la région d’Utrecht au Pays-Bas en octobre 1944. Ils travaillent avec la résistance pendant six mois pour collecter des informations sur les déplacements et la localisation des missiles insaisissables, informations qu’ils transmettent à Londres. Ils se déplacent en permanence pour fuir la gestapo qui les pourchasse. L’opération Fabian devient d’autant plus importante que les V2 commencent à viser la Belgique. En décembre 1944, près de 100 missiles par semaines s’abattent sur le port d’Anvers, un lieu hautement stratégique.
924 missiles au total s’écraseront sur la ville. C’est une offensive dévastatrice, 561 civils sont tués et 291 autres blessés lors d’une seule attaque sur un cinéma. Mais les hommes de l’opération Fabian se voient bientôt attribuer une tâche encore plus urgente.

L’opération Market Garden, une tentative britannique de mettre rapidement fin à la guerre en s’emparant de ponts stratégiques sur le Rhin via un parachutage débute le 17 septembre. Elle s’avère être un désastre, les hommes de la division aéroportée sont encerclés près d’Arnhem, beaucoup sont fait prisonniers, mais 2 000 d’entre eux réussissent à échapper à la captivité. Le SAS belge est appelé à la rescousse, pour en localiser le plus possible et organiser leur retour. Au début on leur donne des vêtements et de faux papiers individuellement ou en petits groupes, pour qu’ils puissent traverser le front. Mais ils sont trop nombreux et on décide de tous les rapatrier en une seule fois. Le commandant Hugh Fraser de l’organisation britannique MI9 chargé des évasions coordonne cette évasion avec les SAS. La mission consiste donc à les rassembler sur le bord du fleuve et d’envoyer des bateaux les chercher. La nuit du 22 octobre 1944, l’opération Pégase est lancée. Tous les paras britanniques rescapés qui ont été retrouvés sont conduit jusqu’au Rhin par la résistance hollandaise.
Fraser et ses hommes attendent impatiemment sur l’autre rive. Cette nuit là au nez et à la barbe des Allemands 140 hommes réussissent la plus grande évasion de la guerre.

Puis les hommes de l’opération Fabian reprennent leur quête des redoutables armes de Hitler. Ils resteront derrière les lignes ennemies encore quatre mois, pendant que les alliés s’enfoncent dans le sud de la Hollande et en Rhénanie. Au début du printemps 1945, l’avancée des alliés forces les Allemands à se replier hors de porté de leurs rampes de lancement. Les derniers V2 tombent sur Londres en mars 1945.
La mission de chasseur de missile du SAS s’achève.
Après la libération de Bruxelles en septembre 1944, Eddy Blondeel passe ses hommes en revue sur la Grand Place. C’est un moment de grande fierté pour l’escadron belge. Même pendant l’opération Fabian, eux et les autres unités du SAS ont joués un rôle crucial dans la campagne alliée.

Missions en France

Après avoir traversé la Seine, ils accomplissent une avancée extrêmement rapide à travers le Nord de la France et la Belgique. Pour y parer les Allemands affluent en renfort par trains et sur routes. Pour les entraver, le SAS monte une série d’opérations.

L’une d’elle, très représentative, est l’opération Wallace, une mission d’infiltration profonde menée par le commandant Roy Farran. Ils atterrissent sur un aérodrome à Rennes avec 20 jeeps, se glissent à travers les lignes ennemies au nord d’Orléans et ils roulent sur environ 500 kilomètres pour traverser la France.
Au sud-est de Paris ils établissement une base opérationnelle près de Châtillon-sur-Seine. De là les hommes de Farran tendent des embuscades aux soldats allemands et aux convois de ravitaillement leur infligeant de lourdes pertes et ne déplorant que peu de victimes. Mais les escarmouches permanentes n’épargnent pas les véhicules de Farran. Après seulement deux semaines, il ne reste à l’unité que 6 jeeps sur les 20 du début. Un largage de jeeps parachutées depuis des bombardiers spécialement modifiés leur rend l’avantage.
Anticipant une avancée alliée rapide, Farran déplace sa zone d’opération plus à l’est dans la trouée de Belfort, entre les montagnes des Vosges et la frontière Suisse. Mais la progression alliée est ralentie et le groupe du SAS se trouve bientôt isolé sur une zone minuscule. Échappant à plusieurs embuscades, ils réussissent à fuir les Allemands et à trouver une porte de sortie lorsque des patrouilles de reconnaissances américaines atteignent la zone.

L’arrêt de la progression alliée a des conséquences plus graves pour les hommes de l’opération Loyton. En août 1944, le 2e SAS est parachuté dans la région des Vosges, dans l’Est de la France. Sa mission consiste à s’emparer et tenir les cols de montagne jusqu'à l’arrivée de l’armée alliée. Sur le papier l’idée est excellente, le terrain très boisé convient à merveille pour ce genre d’opérations. Mais les problèmes surgissent dès le 1er jour.
La région regorge de soldats allemands y compris l’impitoyable Gestapo. Bien que la plupart des habitants de la région soit contre l’occupant et que certains prennent d’énormes risques pour aider les SAS, les Allemands sont bientôt sur leurs traces. Les SAS ne peuvent établir de camp de base opérationnel et doivent se déplacer en permanence; les chasseurs deviennent des proies.
L’opération a été prévue pour que le front les rejoigne en deux semaines. Ils resteront là deux mois. Lorsque le 2e SAS peut se retirer début octobre, seul deux hommes ont été tués mais 31 manquent à l’appel. Le régiment ignore que leur sort a été scellé par Hitler lui-même qui a donné l’ordre d’exécuter tous les soldats des forces spéciales capturés même s’ils sont vêtus de leur uniforme, en contravention complète avec les règles de la guerre. On apprendra plus tard, qu’ils ont tous été torturé avant d’être exécuté. C’est un crime que le régiment n’oubliera jamais, ni ne laissera impuni.

Retour en Italie

Alors que la guerre vit ses dernières semaines, les SAS persévèrent dans ce qui constitue, selon son créateur David Stirling, sa raison d’être : l’action au cœur des lignes ennemies.
Cette fois en Italie.
De retour de l’opération Wallace, Roy Farran prévoit de parachuter 50 hommes du 2e SAS entre Specia et Bologne. Il les accompagne avec l’ordre strict de ne pas sauter.
le 23 mars 1945, au dessus de la zone de largage un message urgent est envoyé; mauvaise nouvelle, commandant Farran tombé de l’avion, aussitôt suivi d’un second message bonne nouvelle Farran portait un parachute.
Les résistants qui accueillent les SAS sont un mélange indiscipliné de nationalistes, de communistes et de prisonniers de guerre russes évadés. Ils s’avèreront tous d’excellent combattants. La tâche de Farran et de ses hommes dans cette opération nommée Tombola, consiste à en faire un bataillon opérationnel et à les mener au combat. Farran se taille une réputation respectable parmi ses nouvelles recrues, lorsqu’il arrange un largage d’armes et de matériel immédiat. Pendant que son équipe se prépare au combat, Farran, qui est un prisonnier de guerre évadé, reprend son nom d’emprunt de l’opération Wallace; Paddy Mac Guinty.

L’opération Tombola a non seulement pour but de couper les voies de ravitaillement et de communication allemandes mais aussi de rejoindre la 5e Armée. L’une de leur action consiste à attaquer de nuit le quartier général d’un corps d’armée allemand à Albinea.
Espérant détruire la base et de surcroît capturer le général commandant en chef de la base, Farran déploie 100 hommes dont un joueur de cornemuse pour le plus grand plaisir des résistants. Une fois l’effet de surprise dissipé, ils ouvrent le feu sur les deux villas abritant le quartier général au son de la cornemuse. Quand les munitions viennent à manquer Farran ordonne le retrait. Le quartier général est anéanti et 30 allemands ont été tués, mais le général allemand est malheureusement absent cette nuit-là.

C’est en Italie pendant ces dernières semaines, qu’un membre du SAS reçoit la plus haute distinction décerné à l’unité durant cette guerre. Lors des combats autour du lac Comacchio, le commandant Anders Lassen d’origine danoise, âgé de 24 ans, obtient, le 9 avril 1945, la Victoria Cross et la Croix militaire avec deux barres à titre posthume, en détruisant à lui seul trois nids de mitrailleuses que ses hommes ont isolés.

Recherche des criminels de guerre

Tandis que les forces allemandes occidentales se délitent un grand nombre de soldats est fait prisonniers.
La traque des criminels de guerre est lancée. Pour le SAS elle revêt des allures d’affaires personnelles.
Brian Fraks officier en chef du 2e SAS qui a dirigé l’opération Loyton en août 1944, ordonne a présent a son unité de renseignement de découvrir ce qui est arrivé aux hommes toujours manquant et de retrouver les responsables. Le prince Yurka Galitzine un émigré russe du ministère de la guerre est le premier contact de Brian Franks. Le groupe de recherche installe son QG dans une villa au dessus de la ville allemande de Gaggenau. De là ils lancent leurs recherchent des disparus et des coupables, et soulèvent bientôt des pistes.
L’enquête durent jusqu’en 1948 , certains responsables sont arrêtés et jugés, d’autres courent toujours.

La fin de guerre

Durant les derniers de la guerre en Europe, le SAS est toujours sur le front, ou le devance.
Ses jeeps parcourent les plaines de l’Allemagne du nord, effectuant des reconnaissances pour la 21e Armée.
Pour certains de ces hommes le dernier jour de la guerre représente la fin d’un long parcours entamé dans les déserts d’Afrique du Nord. Cependant, alors que leurs anciens ennemis sont jugés et démobilisés l’avenir de la brigade des SAS reste en suspend.
Parmi les prisonniers de guerre qui rentre enfin en Grande-Bretagne, se trouve le créateur de l’unité, David Stirling. Il mène campagne auprès du premier ministre Winston Churchill, pour que le SAS rejoigne le front contre le Japon.
Mais avant que la moindre décision ne soit prise la question n’est plus d’actualité. La paix entraîne une réduction drastique des effectifs de l’armée britannique, et le SAS est dorénavant considéré comme superflu. En octobre 1945, quatre ans après sa création, le SAS est dissous.

L'avenir des SAS

Mais le SAS n’est pas près à mourir, Brian Franks qui a succédé à Bill Stirling à la tête du 2e SAS et dont les hommes continuent officieusement de traquer les meurtriers de leurs camarades, mènent campagne pour sauver le régiment.
C’est essentiellement grâce à lui que l’unité de combat d’élite renaît.
Tout d’abord comme unité de l’armée territoriale, répondant au nom de 21e SAS les As du fusil.
Cela a suffi à garder intacte la flamme et d'utiliser cette troupe d'élite quand le besoin s’en est fait sentir car le SAS était prêt.

Liste des opérations du SAS

On dénombre plus de 80 opérations effectuées par le Special Air Service durant la Seconde Guerre mondiale qui sont listées dans Liste des opération du SAS durant la Seconde Guerre mondiale

Article détaillé : Liste des opération du SAS.

Liens Internes

Notes, sources et références

  • Commandos des SAS - Naissance du SAS
  • Commandos des SAS - La destruction des forces aériennes allemandes
  • Commandos des SAS - Le subterfuge du jour J
  • Commandos des SAS - La traque Des V2
  1. Berka est situé à 2km à l’est de Benghazi
  2. Bagoush est un village, situé à 48 km à l'ouest de Marsa Matrouh
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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Le SAS pendant la Seconde Guerre mondiale de Wikipédia en français (auteurs)

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