Lans-en-Ubaye

Lans-en-Ubaye

Jausiers

Jausiers

L’église
L’église

Armoiries
Détail
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Arrondissement Barcelonnette
Canton Barcelonnette
Code Insee abr. 04096
Code postal 04850
Maire
Mandat en cours
Lucien Gilly
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes Vallée de l'Ubaye
Démographie
Population 1 013 hab. (2006)
Densité 9 hab./km²
Géographie
Coordonnées 44° 25′ 07″ Nord
       6° 43′ 53″ Est
/ 44.4186111111, 6.73138888889
Altitudes mini. 1195 m — maxi. 3027 m
Superficie 107,73 km²

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Jausiers (Jausièr en gavot) est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Elle se trouve dans la Vallée de l'Ubaye.

Ses habitants sont appelés les Jausiérois[1].

Sommaire

Géographie

La commune de Jausiers, seconde localité de la vallée de l'Ubaye en nombre d'habitants, occupe un emplacement stratégique à 1250 m d’altitude[2]. Elle se situe en effet à l'intersection de trois routes : celle venant d'Italie (par le col de Larche), celle venant du Dauphiné (par le col de Vars), la route de Nice (par le col de la Bonette), sans compter la D900, route vers la Haute-Provence.

Elle est à la limite entre la haute et la moyenne vallée de l’Ubaye. La commune proprement dite se situe sur la D900, au pied du rocher du Chastel qui porte son clocher.

Le village a une organisation concentrique :

  • le cœur du village se compose de l'église, la mairie, une unique rue piétonne comportant les commerces principaux ;
  • autour, diverses zones d'habitations, résidences, l'ancienne caserne du 11e bataillon de chasseurs alpins, la gendarmerie, et la Maison des produits de pays (magasin vendant des produits du terroir) ;
  • des quartiers excentrés : les Magnans, au pied du château de même nom, le Moulin (au sud), Cocody (sur la route de Restefond, quartiers de petits chalets de bois à louer).
Une boulangerie et patisserie de la ville.
Jausiers se situe à l'intersection de trois routes

Par ailleurs, un certain nombre de hameaux dépendent du village :

  • Les Sanières : hameaux à l'ouest, au nord de la D900
  • Les Davis, Hauts et Bas, à 1 km à l'ouest près de la D900
  • Lans : hameau d'altitude, sur la route de Restefond, à plus de 1400 mètres d'altitude, où vivent plus de soixante habitants.
  • L'Ubac : village qui n'est plus abandonné depuis avec un habitant permanent, dans le vallon des Sagnes. Situé dans une belle forêt de résineux appelé le "Grand Bois"

Jausiers est traversé par l'Ubaye, une rivière de 70 km qui prend sa source au col du Longet. Plusieurs torrents se jettent en elle sur le territoire de la commune :

  • le torrent d'Abriès, appelé plus couramment Torrent des Sagnes
  • le torrent de Terre Plaine
  • le torrent des Sanières
  • le riou-versant

Le village est aux pieds de deux montagnes : Pointe Fine (environ 2551 mètres) et Cuguret (environ 3000 mètres. Un peu plus loin la Tête de Siguret (3032 m), sur la route de Restefond, on trouve la Croix de l'Alpe, le Gerbier (reconnaissable à son sommet carré), l'Empeloutier (somment arrondi) et le Jas du Chamois (sommet vaguement rectangulaire). Le col de Restefond est à 2692 m d’altitude et avec la route de la Bonnette forment la plus haute route d'Europe.

Histoire

Des traces d’occupation de l’Âge du Fer (sépultures) ont été retrouvées au XIXe siècle[3].

Rattaché à la France en 1713 par le traité d'Utrecht, en même temps que la vallée d’Ubaye. Le village vivait en partie de l’industrie de la soie, du XVIe au XIXe siècle Durant la Révolution, la commune compte une société patriotique, créée après la fin de 1792[4]. Le hameau de Lans a été pillé durant les guerres de la Révolution par un escadron hongrois de l'armée autrichienne.

Depuis 1995, Jausiers est jumelée avec Arnaudville, en Louisiane, fondé au début du XIXe siècle par les frères Arnaud de Jausiers.

Toponymie

La localité apparaît pour la première fois dans les textes vers 1151-1152 (in Gauserio). Son nom serait tiré d’un nom propre germanique, Gauzerius[5].

Héraldique

Blason Jausiers.svg

Blasonnement :
d'argent à un coq d'or, becqué, crêté et membré de gueules, soutenus de deux épis de blé aussi d'or passés en sautoir.[6]

Économie

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2008 Jean-Pierre Aubert DVG
mars 2008 Lucien Gilly[7] DVG Conseiller général

Démographie

Évolution démographique
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1673 1661 1852 1690 1903 1885 2004 1893 1830
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1692 1717 1615 1513 1520 1412 1625 1583 1759
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1797 1795 1924 1120 1025 1022 1478 1019 990
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 - -
696 628 681 747 860 896 1013[8] - -
Population sans doubles comptes de 1962 à 1999 ; population municipale en 2006
Sources : INSEE[9], EHESS[10]
Courbe d'évolution démographique de Jausiers depuis 1793

Lieux et monuments

Le Château des Magnans

Architecture civile et fonctionnelle

  • Moulin des Abriès (moulin à eau reconstitué en état de marche, se visite l'été, vente de farine) ;
  • ancienne filature de soie, route de Saint-Paul-sur-Ubaye[11].

Sur la place de l’église, une maison date de 1748. Dans la Grand-Rue, une maison est datée de 1784, et voisine avec des constructions de style roman, mais probablement du XVIIe siècle[12].

La fontaine des Sanières, avec un bassin de forme ovale, date de 1793[13]. Une autre date de 1808[14].

Villas des Mexicains

La commune compte plusieurs villas « mexicaines », construites par des habitants ayant fait fortune au Mexique au XIXe et au début du XXe siècle, dont :

  • le château des Magnans : construit entre 1903 et 1913, ce manoir a une architecture gothique de fantaisie, inspirée de celle du château de Neuschwanstein, construit en Bavière par Louis II de Wittelsbach, mais aussi aux chateaux toscans tel que le château de Vicchiomaggio. Il est orné d’un dessus-de-porte en bas-relief de Clodion, représentant un cortège de bacchantes et un vitrail de Louis Balmet. Il est inscrit aux monuments historiques[15] ;
  • la villa de la Sapinière, de style classique, est en bel appareil à refends ; elle est dotée d’un porche soutenu par des colonnes ornées de rosaces[16] ;
  • la villa Campecina, aux formes épurées, construite en 1912[17] ;
  • la villa Javelly, construite en 1913, encadrée de deux tours, de style composite (Art nouveau, art pittoresque et italianisant)[18] ;
  • la villa Laugier, construite en 1892, dont le décor date de 1904 : elle est un précédée d’un porche dorique, sous le balcon. Le décor de peintures murales s’étend dans toutes les pièces intérieures, mais aussi à l’extérieur, orné de trompe-l'œil[19].
Article détaillé : Villas mexicaines de la vallée de l'Ubaye.

Architecture militaire

Deux éléments appartiennent au système Séré de Rivières :

  • la batterie de Cuguret (type Séré de Rivières), est construite en 1884-1886, puis complétée par un poste optique (1889) et d’une caserne (1891). L’enceinte est rectangulaire, avec des tenailles à l’avant, et précédée d’un fossé, doté de caponnières bétonnées. La port est défendue par un pont-levis. Le logement est assuré par des casemates voûtées. L’artillerie était placée sur un terre-plein[20] ;
  • la caserne de Restefond est construite en 1901-1906 à 2793 m d’altitude[21]. Elle comprend quatre bâtiments défensifs et de logement, construits autour d’une cour centrale, et sept bâtiments utilitaires (écuries, pavillon des officiers, infirmerie, cuisine) construits en 1912-1913, plus quelques bâtiments provisoires. Les murs extérieurs des bâtiments sont crénelés et renforcés de bastionnets[22].

La Ligne Maginot des Alpes a laissé plusieurs éléments, dont certains ont participé victorieusement à l’arrêt de l’offensive italienne en 1940 :

  • l’ouvrage mixte de Restefond, construit de 1931 à 1935 et de 1936 à 1939[23] ;
  • l’ouvrage mixte des Granges Communes, en appui du précédent, pour abriter de l’infanterie. Construit en 1940, il est complété en 1956-1957[24] ;
  • un point d’appui aux Sagnes, inachevé, commencé alors qu’un ouvrage fortifié était prévu. Il ne comporte que deux tourelles de mitrailleuses[25].

Art religieux

L’église paroissiale Saint-Nicolas-de-Myrrhe, datée du XVIIe siècle (selon Raymond Collier) ou du siècle suivant (selon les Monuments historiques), de style classique, est classée monument historique[26]. Elle est longue de 26 m, large de 18 m. Sa nef est formée de quatre travées et haute de 18 m ; dans chaque travée, s’ouvrent deux chapelles (nord et sud). La naissance de la voûte est ornée d’une frise de denticules et de rinceaux. Les chapiteaux sont d’ordre corinthien. Le chœur est voûté d’arêtes rayonnantes. La façade occidentale est d’aspect monumental, notamment avec le fronton triangulaire et la porte ornée de rinceaux, de rosaces, de tores de laurier[27]. Elle possède deux cadrans qui encadrent le portail et la niche contenant la statue de saint Nicolas, datant du XVIIIe siècle et restaurés en 1993[28].

Elle comporte neuf autels, avec neuf retables, datables du XVIIe au XIXe siècles :

  • le maître autel est en marbre sculpté, avec notamment une statue de saint Nicolas de Myre encadrée de prêtres, une Nativité pastorale, peinte au XVIIIe siècle, des statues de saint Pierre et saint Paul ;
  • les autels des chapelles ont des retables également sculptés :
    • du côté nord, de l’entrée vers le chœur : sainte Anne, peinture du XVIIIe siècle ; autel en bois du XIXe, et sculpture de saint Antoine l'Ermite ; autel en bois peint et doré, du début du XIXe, avec une Vierge à l’Enfant, accompagnée des saints Jacques, Laurent sur le gril ; autel gothique du XIXe siècle, orné d’un tableau de Saint-Jean-Baptiste (1605) ;
    • du côté sud : autel en bois peint et doré, orné de rinceaux, avec une Donation du rosaire ; autel en bois doré et peint, composite (XVIIe-XIXe), avec un tableau rassemblant les Âmes du Purgatoire, la Vierge à l’Enfant et saint Joseph à la fleur de lys ; autel en bois peint, du XIXe siècle, avec une Annonciation ; le dernier autel, en pierre sculptée, est orné d’un saint Blaise (XVIIe siècle), reconnaissable à l’ange qui lui présente un peigne à carder[29].

La chaire, en bois est soutenue par un ange et ornée de rinceaux[30].

L’église (autrefois paroissiale) des Sanières, placée sous le vocable de Saint-Sébastien, est construite en 1832[31].

Art funéraire

Le cimetière contient plusieurs tombeaux ornés par un artiste anonyme[32].

Musées

  • Musée de l'Eau
  • Musée de la vallée.

Espaces naturels

  • Le Plan d'eau, espace de loisirs et de baignade, grimpe d'arbres pour enfants et pré-adolescents.
  • Vallon du Pis (route de Restefond, au pied du Jas du Chamois). Belle cascade. De là, on peut atteindre un promontoire -La Sea- dominant Jausiers, reconnaissable grâce à sa forme en encoche et à sa croix de La Sea. Il faut compter environ 30 minutes de marche en partant de la route.
  • Lac, cascades et vallon de Terres Pleines (=riches, fertiles).
  • Alpages des Prés Hauts (départ : Lans)
  • Massif de Pointe Fine
  • Tour des Sagnes (montagne en forme de tour, dans le vallon du même nom. Environ 2h de marche pour un randonneur moyen, en passant par le "Grand Bois", mais accès possible en voiture l'été)

Cadrans solaires divers

Sur l’ancienne caserne, un cadran solaire date du XVIIIe siècle, sans légende ; sur la maison Caire, le cadran datait de 1739, mais a disparu ; sur la maison Bosc, le cadran, représentant un paon (symbole d’immortalité) peint sur une ardoise, date de 1842, avec la devise « Ibit homo in domum aeternitatis suae », (en latin l’homme ira dans la demeure de son éternité)[33].

Aux Sanières, les cadrans sont tous exceptionnels :

  • un datant du XVIIIe siècle, restauré en 1993 ;
  • celui de la maison Graugnard, qui date de 1821, est représenté sous un rideau de théâtre peint ;
  • le plus récent date de 1995, et porte la devise « Je ne compte que les heures heureuses »[34].

Aux Mathis, un cadran date de 1739[35].

Personnalités liées à la commune

Jumelages

Voir aussi

Articles de Wikipédia

Liens externes

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Sources

Notes

  1. Gentilé sur le site habitants.fr Consulté le 20/07/2008.
  2. Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », Paris, 1989, Relié, 72 (non-paginé) p. (ISBN 2-7399-5004-7) 
  3. Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, 1986, 559 p., p 10
  4. Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 296-298
  5. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Genève : Librairie Droz, 1990. Collection Publications romanes et françaises, volume CVCIII. Volume II : Formations non-romanes ; formations dialectales § 14833, p 848
  6. gaso.fr
  7. Site de la préfecture des AHP
  8. INSEE, Population municipale au 1er janvier 2006, consulté le 11 janvier 2009
  9. Jausiers sur le site de l’INSEE
  10. EHESS, notice communale de Jausiers sur la base de données Cassini, consultée le 25 juillet 2009
  11. Raymond Collier, op. cit., p 416
  12. Raymond Collier, op. cit., p 370-371
  13. Raymond Collier, op. cit., p 427
  14. Raymond Collier, op. cit., p 429
  15. Arrêté du 2 juin 1986, notice de la Base Mérimée, consultée le 11 novembre 2008
  16. Raymond Collier, op. cit., p 396
  17. notice de la Base Mérimée, consultée le 11 novembre 2008
  18. notice de la Base Mérimée, consultée le 11 novembre 2008
  19. notice de la Base Mérimée, consultée le 11 novembre 2008
  20. notice de la Base Mérimée, consultée le 11 novembre 2008
  21. Raymond Collier, op. cit., p 335
  22. notice de la Base Mérimée, consultée le 11 novembre 2008
  23. notice de la Base Mérimée, consultée le 11 novembre 2008
  24. notice de la Base Mérimée, consultée le 11 novembre 2008
  25. notice de la Base Mérimée, consultée le 11 novembre 2008
  26. Arrêté du 11 janvier 1921, notice de la Base Mérimée, consultée le 11 novembre 2008
  27. Raymond Collier, op. cit., p 226-227
  28. Jean-Marie Homet et Franck Rozet, Cadrans solaires des Alpes-de-Haute-Provence, Édisud, Aix-en-Provence, 2002, ISBN 2-7449-0309-4, p 54
  29. Raymond Collier, op. cit., p 472
  30. Raymond Collier, op. cit., p 517
  31. Raymond Collier, op. cit., p 380
  32. Raymond Collier, op. cit., p 447
  33. Jean-Marie Homet et Franck Rozet, Cadrans solaires des Alpes-de-Haute-Provence, Édisud, Aix-en-Provence, 2002, ISBN 2-7449-0309-4, p
  34. Homet et Rozet, Cadrans solaires..., p 54-58
  35. Raymond Collier, op. cit., p 448
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