- Langue bavaroise
-
Bavarois
Pour les articles homonymes, voir Bavarois (homonymie).Austro-bavarois
Bairisch-ÖsterreichischParlée en Allemagne,
Autriche,
Italie,
Suisse
République tchèque,
HongrieRégion - Nombre de locuteurs Environ 12 millions Classement - Classification par famille (Dérivée de la classification SIL) Codes de langue IETF (en) bar ISO/DIS 639-3 (en) bar
SIL BAR Échantillon Muattaspråch
Poème de Herbert Gschwendtner dans une variante du bavarois parlée dans les environs de St. Johann im Pongau, Salzbourg.
D' Muattaspråch im Våtalònd,
dé uns dé Åidn iwaliefat hòmd,
hert si so schê o beim Singa
ko åwa beim Rédn derb klinga.
Beim Streitn werds går gschead.
Hårt is 's, båids stréng gnumma werd.
Dònn wieda schmeichet sa si eî
so zårt, so liab und so feî.
Hoamatspråch, der Ausdrugg in dir
der is gwiss gråd so wia mir.modifier Le bavarois, également appelé austro-bavarois, est un groupe de dialectes allemands. Il forme avec l'alémanique le groupe de l'allemand supérieur. Comme son nom ne l'indique pas, plus de la moitié des locuteurs se trouve en dehors de la Bavière : il est également parlé dans toute l'Autriche à l'est de l'Arlberg, dans la commune suisse de Samnaun ainsi que dans le Tyrol du Sud et dans quelques îlots de Carnia.
À l'inverse, il existe également en Bavière des dialectes qui ne sont pas bavarois, comme en Franconie ou dans la Souabe bavaroise. La linguistique germanophone utilise le terme de Bairisch plutôt que Bayerisch, un terme politiquement associé au Land de Bavière.
Sommaire
- 1 Domaine
- 2 Avant-propos sur l'orthographe et la prononciation
- 3 Structure interne
- 4 Phonologie
- 5 Grammaire
- 6 Lexique
- 7 Écriture du bavarois
- 8 Littérature
- 9 Références
- 10 Voir aussi
Domaine
Avec plus de 12 millions de locuteurs, le bavarois (ou allemand est-supérieur) forme le groupe de dialectes allemands le plus important. Les régions suivantes appartiennent au domaine du bavarois :
- Bavière : Haute-Bavière, Basse-Bavière, Haut-Palatinat, ainsi que le district Aichach-Friedberg (Souabe) ;
- Toutes les régions d'Autriche à l'exception de Vorarlberg ainsi que Außerfern au nord du Tyrol ;
- Tyrol du Sud (Italie) ;
- Samnaun dans les Grisons (Suisse) ;
- La population allemande du sud et de l'ouest de la Bohême (République tchèque).
Le bavarois forme avec l'alémanique le groupe de l'allemand supérieur, sous-groupe du haut-allemand.
Avant-propos sur l'orthographe et la prononciation
Il n'existe pas d'orthographe officielle et unifiée pour le bavarois et les différences régionales peuvent être très importantes. Il existe cependant certaines tendances, notamment dans la poésie et la littérature. L'orthographe bavaroise est généralement fortement inspirée de l'orthographe allemande, avec cependant quelques conventions supplémentaires. De plus amples détails sur l'écriture utilisée, notamment dans cet article, et la prononciation associée sont fournis plus bas.
Structure interne
Au moyen d'isoglosses historiques, le bavarois peut être géographiquement divisée en bavarois du nord, moyen-bavarois et bavarois du sud :
Bavarois du Nord
Le bavarois du Nord est parlé dans une grande partie du Haut-Palatinat tandis qu’on parle une forme mixte de bavarois du nord et moyen-bavarois dans la capitale Ratisbonne et ses environs, ainsi que dans la partie nord des forêts bavaroise et bohémienne.
Il se distingue en particulier par les diphtongues « tombantes ». Bruder (« frère ») est par exemple broùda, au lieu de bruàda comme au sud du Danube. Par ailleurs, on rencontre le pronom personnel deß au lieu de dia pour la deuxième personne du pluriel (ihr en haut-allemand).
Moyen-bavarois
Le moyen-bavarois est parlé en Basse-Bavière, Haute-Bavière, dans le sud du Haut-Palatinat, en Haute-Autriche, en Styrie supérieure, à Vienne, dans le Burgenland et dans une partie des basses terres tyroliennes et de la région de Salzburg.
Il a une grande influence sur ses dialectes cousins du nord et du sud, étant donné que presque toutes les villes importantes de la zone linguistique bavaroise se trouvent à proximité du Danube. Le moyen-bavarois bénéficie en conséquence d'un plus grand prestige et est largement connu à l’extérieur de la zone linguistique. Les différences régionales dans les basses plaines du Danube sont en général moins importantes que celles dans les différentes vallées alpines du bavarois du sud.
Le principal signe de ce dialecte est que les consonnes sourdes (fortis) /p/, /t/, /k/ sont amorties en consonnes sonores /b/, /d/, /g/, par exemple : Bech, Dåg, Gnecht pour Pech, Tag, Knecht (« malchance, jour, valet »). Seul /k/ en tant que son initial avant une voyelle reste sourd (par exemple dans Kua pour Kuh, « vache »). De plus le -n final est amuï et la voyelle qui le précédait est nasalisée, comme dans ko (kann, 2ème personne du singulier du présent de können, « pouvoir ») ou Mo (Mann, « homme »).
Le moyen-bavarois peut également être séparé en deux variantes : est et ouest. La limite entre ces deux variantes se déplace graduellement vers l'ouest, sous l'influence viennoise, entre la Basse-Autriche et la frontière austro-allemande. Malgré l'atténuation des dialectes dans les grandes villes de la région du Danube, les dialectes de Munich et Vienne passent pour des références du moyen-bavarois ouest et est. Voici quelques isoglosses caractéristiques de la relation entre les variantes est et ouest :
Isoglosse Variante ouest Variante est Allemand Français 2ème personne du pluriel eß öß ihr « vous » oa vs. à oans, zwoa âns, zwâ eins, zwei « un, deux » gloa, gleana glà, glàna klein, kleiner « petit, plus petit » Stoa Stà Stein « pierre » hoaß, hoazn hàß, hàzn heiß, heizen « chaud, chauffer » mais nàà nàà nein « non » ar vs. oa i fahr, mia fahr ma i foa, mia foa ma ich fahre, wir fahren « je conduis, nous conduisons » hart, härter hoat, härter hart, härter « dur, plus dur » Gfahr, gfàhrli Gfoar, gfeali Gefahr, gefährlich « danger, dangereux » ui vs. üü fui füü viel « beaucoup » Spui, spöin Spüü, spüün Spiel, spielen « jeu, jouer » i wui, mia woin i wüü, mia woin ich will, wir wollen « je veux, nous voulons » La limite n'est pas facile à tracer car même à l'extrême-est de l'Autriche (Burgenland) on entend encore le [oa] historique au lieu du [à] viennois, ainsi que dans les régions rurales de Haute et Basse-Autriche on entend encore les terminaisons typiques du « vieux » bavarois en [a] et la diphtongue [ui] ainsi que [oa].
Bavarois du Sud
La bavarois du Sud est parlé au Tyrol, au Tyrol du Sud, en Carinthie, dans une partie de la Styrie, en particulier à l'ouest, ainsi que dans les îlots allemands de Carnia. Presque toute la Styrie et Salzburg sont dans la zone de transition entre le bavarois du sud et le moyen bavarois.
Le bavarois du sud ne connait pas la prononciation comme voyelle du /r/, qui progresse néanmoins dans les dialectes des villes. Après des voyelles un /l/ ne devient pas la voyelle /i/ mais un son entre /i/ et /u/ (noté ü). En outre certains dialectes du bavarois du sud distinguent entre des sons forts et faibles comme Dåch parallèlement à Tåg pour « jour », le vieux /k/ ayant subi une mutation consonantique pour devenir /kch/ en Carinthie, dans des parties de Tyrol et Salzbourg, d'où le bavarois Kchlea pour l'allemand Klee (« trèfle »).
Le dialecte bas-bavarois de Carinthie présente entre autres la particularité suivante : en raison d'interférences avec le slovène, beaucoup de voyelles courtes en haut allemand deviennent longues (/a/ ⇒ /a:/), par exemple : Lås lei lafm, /lå:s lei la:fm/ (en allemand Lass es nur laufen, « laisse-le courir »). Ce phénomène a par exemple pour conséquence de faire correspondre phonétiquement Ofen (« four ») et offen (« ouvert ») : /o:fm/.
Le dialecte de l'ouest de la Styrie se distingue par la diphtongaison de presque toutes les voyelles accentuées.
Classification plus précise
La bavarois peut également, en plus des isoglosses historiques précités, être subdivisé en d'autres dialectes qui sont surtout rattachés à une région spécifique. On peut en particulier distinguer le viennois ou le munichois. En Autriche, on trouve également le Heanzisch dans le Burgenland, le dialecte Styrien, les dialectes de Carinthie et les dialectes du Tyrol. Un dialecte particulier en Haute-Autriche est le Mühlviertelrisch ainsi que le Waidlersprach en Basse-Bavière. Le Zimbrisch et le Egerdeutsch viennent d'îlots en Italie et en Bohême.
Phonologie
Voyelles
Le bavarois distingue voyelles courtes et longues ; à l'écrit cependant, ces différences n'apparaissent pas, mais la distinction se fait, comme en allemand, par le nombre de consonnes suivant la voyelle. Si aucune ou une seule consonne suit la voyelle, celle-ci est généralement longue, deux ou plusieurs consonnes suivent une voyelle courte. Les graphèmes ch et sch sont comptés dans ce calcul comme une seule consonne, puisqu'ils ne correspondent qu'à un seul phonème /ʃ/.
La répartition des voyelles longues et courtes en bavarois diffère profondément du haut-allemand, de sorte qu’on a parfois l’impression qu’une voyelle courte en bavarois correspond à une longue en haut-allemand et inversement. Ceci n'est cependant que partiellement vrai.
Au total le bavarois distingue sept voyelles, chacune utilisée en deux variantes.
Nom Voyelle longue Allemand Français Voyelle courte Allemand Français /a/ mi-fermé, écrit å, API [ɑ] wås was quoi Wåssa Wasser eau /a/ mi-ouvert, écrit à, API [ạ] Dràm Traum rêve dràmma träumen rêver /e/ mi-fermé (é français) és, Héndl ihr, Huhn vous pluriel, poulet wegga(d), dreggad weg, dreckig parti, sale /e/ mi-ouvert (è français) Beda Peter Pierre bedt! bete! prie ! /i/ gwiß gewiss certain wissn wissen savoir /o/ Ofa/Ofn Ofen four offa/offn offen ouvert /u/ Zug Zug train zrugg zurück retour Notation diacritique des voyelles du bavarois
L'écriture du bavarois Description des voyelles concernées Signes diacritiques Notation écrite usuelle - [API] Voyelles postérieures å [ɑ] - ò [ɔ] - o [o] - ó [o̝] - u [u] Voyelles antérieures à [ạ] - a [a] - ä [æ] - è [ɛ] - e [e] - é [e̝] - i [i] Voyelles arrondies (toutes antérieures) ö [œ] - ö [ø] - ü [y] Voyelles ouvertes Accent grave à [ạ], è [ɛ], ò [ɔ] Voyelles mi-ouvertes a [a], e [e], o [o] Voyelles fermées Accent aigu et rond en chef å [ɑ], é [e̝], ó [o̝] Voyelles de quantité très courtes Brève ă [ɐ̆], ĕ [ĕ̝], ŏ [ŏ] Voyelles nasales Accent circonflexe et tilde â [ã], ã [ɑ̃] ê [ẽ], î [ĩ], ô [õ], û [ũ] Différents degrés d'aperture du /a/ en bavarois
Phonologiquement, le bavarois possède avec a, å et à trois degrés d'aperture du /a/ :
- å est le classique /a/ mi-fermé propre au français (dunckles /a/),
- a est le /a/ médian (mittleres /a/),
- et à est le /a/ mi-ouvert (helles /a/), provenant du /e/ accent grave de l'ancien haut-allemand ou du ä (/a/ umlaut). On dit ainsi en bavarois /làà/ au lieu de /leer/, /Rààdl/ au lieu de /Rädchen/.
Ce sont trois phonèmes discriminants (et le hongrois possède la même distinction).
Le « /a/ umlaut » apparaît dans la formation du diminutif de mots en -l ou -al.
Ci-dessous quelques exemples des degrés d'aperture :
/a/ mi-fermé, noté å /a/ mi-ouvert, noté à å (ab ou an) via hobm (« nous avons ») via sin (« nous sommes ») Ståd (Stadt, « ville ») Stàdtal (Städtchen, « petite ville ») Sågg (Sack, « sac ») Sàggal (Säcklein, « petit sac ») i sågad (ich würde sagen, « je dirais ») i sâgad (ich würde sehen, « je verrais » (conditionnel)) Aperture du /a/ et accent tonique
Les a qui ne sont pas placés sous l'accent tonique sont toujours mi-ouverts, et on ne note pas cette mi-ouverture à l'écrit par un accent. Cela est valable, par exemple, pour l’article indéfini qui n’est jamais accentué et le a en terminaison (par exemple le pluriel des noms communs et des comparatifs). En d'autres termes, l'accent tonique a une tendance à fermer l'aperture du /a/, quel qu'il soit. Dans certains mots, l'accent ferme le /a/ en [ɑ] noté å, dans d'autres mots, il le ferme un peu en [a] noté a (mittleres), et dans d'autres mots, l'accent tonique n'a pas d'influence (pour des raisons de contexte phonétique), il reste [ạ] noté a.
Pour résumer :
- Si le /a/ est placé sous l'accent tonique :
- il est parfois mi-fermé, noté å à l'écrit : exemple, Ståd (« ville ») ;
- il est parfois mi-ouvert, noté à à l'écrit : exemple, Stàdtal (« petite ville ») ;
- il est parfois médian (mittleres), et noté a à l'écrit : exemple, amearikanischa (« américain »).
- Si le /a/ est placé ailleurs que sous l'accent tonique :
- il est toujours mi-ouvert, mais noté a et non à : le Bavarois reconnaissant l'accent tonique en lisant le mot, et sachant que tous les a non accentués sont mi-ouverts comme le à, nul besoin de marquer cette ouverture. Exemple : le deuxième a de i sågad (« je dirais »), ou tous les a non toniques de amearikanischa (« américain »). Pour un allophone, c'est évidemment beaucoup plus compliqué.
Un a sans accent est donc la notation soit d'un /a/ médian s'il est placé sous l'accent tonique, soit d'un /a/ mi-ouvert (comme le à), s'il est placé dans un endroit non tonique du mot (ou si c'est tout simplement un mot atone, comme certains articles).
Prononciation des noms de lieux
Tous les noms de lieux finissant en -ing ou provenant d'un radical en -a- doivent le cas échéant être prononcés avec le a mi-ouvert. On dira ainsi Plàttling (et non *Plåttling) et Gâching (au lieu de *Gårching), ainsi que Gâmisch (au lieu de *Gåmisch), mais aussi Grâz (et non *Gråz - la ville de Graz s'appelait Grätz au moyen-âge, d'où le /a/ mi-ouvert).
Délimitation par le son o
e ouvert et fermé
Diphtongue
Parenthèse historique : évolution du son ei
Consonnes
Occlusives
Fricatives
Sonantes
Coup de glotte
Grammaire
Morphologie
L'article
En bavarois, les substantifs sont divisés selon leur genre. Le genre n'est généralement pas reconnaissable au nom lui-même, mais à l'article défini qui l'accompagne :
masculin féminin neutre (inexistant en français) pluriel (tous genres) da Hund (der Hund, le chien) d'Ruam (die Rübe, le navet) as / s'Kind (das Kind, l'enfant) de / d'Leid ("die Leute", les gens) L'article défini désignant le féminin singulier, d'-, s'assimile souvent au son initial du nom qui le suit : il devient t'- avant f-, h-, s-, z-, b'- avant b-, m-, p- et g'- avant g-, k-. Par exemple :
d’ > t’ d’ > b’ d’ > g’ t’Frau (die Frau, la femme) b’Bian (die Birne, la poire) g’Gafi (die Gabel, la fourchette) t’Haud (die Haut, la peau) b’Muadda (die Mutter, la mère) g’Kua (die Kuh, la vache) t’Sunn (die Sonne, le soleil) b’Pfann (die Pfanne, la poêle) Avant f- il peut également devenir p'- : p’Frau.
Au contraire, l'article indéfini est identique pour les trois genres au nominatif (cas du sujet grammatical). Au contraire du haut allemand, le bavarois connait également un article indéfini pour le pluriel (comme en français des) :
masculin féminin neutre a Må (ein Mann, un homme) a Frau (eine Frau, une femme) a Kind (ein Kind, un enfant) oa Måna (Männer, des hommes) oa Fraun / Frauan (Frauen, des femmes) oa Kinda (Kinder, des enfants) En basilecte, le a avant une voyelle devient an. En bas-bavarois l'article indéfini au pluriel s'approche du son oi, en Carinthie ane et l'article défini conserve toujours la voyelle (de, jamais d'-)
L'article en bavarois se décline. La plupart des substantifs ayant perdu la marque du cas, la marque du cas est concentrée sur l'article.
défini masculin féminin neutre pluriel nom. : da Hund d'Ruam as Kind / s'Kind de Leid / d'Leid dat. : im Hund da Ruam im Kind de Leid / d'Leid acc. : in Hund d'Ruam as Kind / s'Kind de Leid / d'Leid indéfini masculin féminin neutre pluriel nom. : a Hund a Ruam a Kind oa Leid dat. : am Hund ana / oana Ruam am Kind oane Leid acc. : an Hund a Ruam a Kind oa Leid Le substantif
Le substantif appartient aux mots bavarois avec inflexion, la caractéristique principal étant le genre, comme dans d'autres langues germaniques, qui dépend rarement de l'objet désigné ; c'est pourquoi il doit être appris pour chaque mot.
Genre du substantif
La cas grammatical d'un substantif est marqué par l'article (voir ci-dessus). Dans la plupart des cas, le genre d'un substantif bavarois est le même que celui du mot correspondant en haut allemand. Il y a cependant quelques exceptions :
Allemand Bavarois Allemand Bavarois die Butter (le beurre) da Budda das Liter (le litre) (der Liter également fréquent) da Lidda** das Radio (la radio) da Radio das Meter (le mètre) da Mèdda** die Kartoffel (la pomme de terre) da Kadoffi die Schublade (le tiroir) da Schublån die Zwiebel (l'oignon) da Zwiafi die Marmelade (la marmelade) da Mamalâd das Virus (le virus) da Virus** die Schokolade (le chocolat) da Tschoglâd die Petersilie (le persil) da Bêdasui die Ratte (la rate) da Råtz das Vaterunser (le Notre-Père) da Faddaunsa* die Zecke (la tique) da Zegg der Monat (le mois) aussi : as Monat*** die Heuschrecke (la sauterelle) da Heischregg das Heu (le foin) t'Heing (f) oder as Hei (n) die Schnecke (l'escargot) da Schnegg der Tunnel (le tunnel) as Tunnöi[-'-] die Spitze (la pointe) da Schbiez der Teller (l'assiette) as Della / Dölla der Kommentar (le commentaire) aussi : as Kommentar * En bavarois, „der Paternoster“ (rare) est également masculin.
** Cette variation, qui s'appuie sur le fait que les mots latin en -us et les mots allemands en -er sont presque toujours masculins, partage le bavarois avec le haut-allemand et le langage familier le bavarois et le haut-allemand dans la langue quotidienne.
*** En particulier dans les expressions usuelles „jeds Monat“ (jeden Monat, chaque mois), „nächsts Monat“ (nächsten Monat, le mois prochain), „letzts Monat“ (letzten Monat, le mois dernier), mais jamais pour les noms de mois : da Monad Mai (le mois de mai).Le pluriel
Le bavarois a conservé trois des quatre cas allemands : nominatif, datif et accusatif. Les deux derniers coïncident en partie. Le génitif n’existe que dans des expressions figées. Comme en haut-allemand, le substantif n'est que rarement décliné, mais le cas apparaît par le biais de l'article. Il existe plusieurs classes de déclinaison qui se démarquent principalement dans le cas du pluriel : une classification grossière peut se faire entre la déclinaison faible (ou classe N) et la déclinaison forte (ou classe A).
Substantifs faibles
Les substantifs faibles se terminent généralement par -n au pluriel. Beaucoup de féminins faibles se terminent déjà par -n au singulier. La forme plurielle est donc soit identique au singulier, soit obtenue par l'ajout d'un -a (par analogie avec les substantifs forts). Les masculins faibles possèdent une terminaison au singulier pour tous les cas sauf le nominatif, généralement -n (et le pluriel en -n également).
Parmi les substantifs faibles (W1), on compte les masculins et féminins se terminant par -n au pluriel ainsi que tous les féminins avec la terminaison du pluriel -an (la plupart se terminent au singulier par -ng ; la voyelle a y est épenthétique. Tous les masculins et neutres dont le singulier se terminent par -i se rangent également dans cette classe. Beaucoup des substantifs correspondants en haut-allemand sont cependant forts.
W1: -n Singulier Pluriel Allemand Français Singulier Pluriel Allemand Français Singulier Pluriel Allemand Français m: Hås Håsn Hase, Hasen lièvre Busch Buschn Busch, Büsche buisson Deifi Deifin Teufel, Teufel diable f: -n Brugg Bruggn Brücke, Brücken pont Goaß Goaßn Geiß, Geißen chèvre Nuss Nussn Nuss, Nüsse noix f: -an Dâm Dâman Dame, Damen dame Schlang Schlangan Schlange, Schlangen serpent Zeidung Zeidungan Zeitung, Zeitungen journal n: Oa Oan Ohr, Ohren oreille Bleami Bleamin Blume, Blumen fleur Stiggi Stiggin Stück, Stücke morceau Substantifs forts
Dans le cas de la déclinaison forte, il n'y a pas de terminaison indiquant le cas. Le seul changement que subit le mot est le nombre, à savoir la différence entre le singulier et le pluriel. Il existe plusieurs façons de marquer le pluriel. Les masculins et neutres forts utilisent la terminaison -a, qui vient de la terminaison -er du moyen haut-allemand et qui est encore utilisée en haut-allemand moderne. Il existe cependant des mots qui appartiennent également à cette classe (avec un pluriel en -a) sans avoir jamais possédé de pluriel en -er. Le pluriel des féminins est souvent construit avec la terminaison -an, comme par exemple le mot Endung (terminaison) lui-même : oa Endung, zwoa Endungan.
On peut séparer les substantifs en plusieurs classes en fonction de leur pluriel. Les possibilités les plus fréquentes sont l'umlaut ou la suffixation, les deux pouvant également être combinées. Pour la terminaison du pluriel, on trouve -n (déclinaison faible) et -a, pour l'Umlaut, il existe plusieurs variantes :
S1: Umlaut (UL) Singulier Pluriel Allemand (singulier) Français S2: UL + -a Singulier Pluriel Allemand (singulier) Français å > e Nåcht (f) Necht Nacht Nuit Lånd (n) Lenda Land Pays o > e Dochta (f) Dechta Tochter Fille Loch (n) Lecha Loch Trou u > i Fuchs (m) Fichs Fuchs Renard Mund (m) Minda Mund Bouche au > ai Maus (f) Mais Maus Souris Haus (n) Haisa Haus Maison oa > ea --- --- --- --- Doaf (n) Deaffa Dorf Village ua > ia Bruada (m) Briada Bruder Frère Buach (n) Biacha Buch Livre åi, oi > äi, öi Fåi (m) Fäi Fall Chute Woid (m) Wöida Wald Forêt Les exemples ci-avant illustrent les classes 1 et 2 des substantifs forts, dont la marque est un umlaut au pluriel. La classe S1 ne possède pas d'autre marque du pluriel que l'umlaut (pas de terminaison). On trouve dans cette classe uniquement des masculins et féminins. La classe S2 est marquée par l'umlaut et la terminaison -a. On trouve dans cette classe quelques masculins et beaucoup de neutres.
La classe S3 contient tous les masculins, féminins et neutres sans umlaut au pluriel et avec la terminaison -a, ici la plupart des féminins se terminent au singulier par la terminaison -n venant à l'origine du datif. Quelques masculins dont la racine se termine par une voyelle possèdent la terminaison -na au pluriel :
S3: -a Singulier Pluriel Allemand Français Singulier Pluriel Allemand Français Singulier Pluriel Allemand Français masc. : Bàm Bàma Baum arbre Må Måna Mann homme Stoa Stoana Stein pierre fem. : Flaschn Flaschna Flasche bouteille Ein Eina Eule hibou Paradeis Paradeisa Tomate tomate neutre : Kind Kinda Kind enfant Liacht Liachta Licht lumière Gscheft Gschefta Geschäft magasin La dernière classe forte S4 est constituée des substantifs invariables au pluriel, par exemple Fisch (masc ; poisson) et Schaf (neutre ; mouton). Dans quelques dialectes les pluriels de ces substantifs s'expriment par un allongement ou raccourcissement de la voyelle. Cette classe contient principalement des masculins et neutres. Tous les féminins en -n qui appartiennent historiquement à la classe des susbtantifs faibles, peuvent également être classés ici, puisque leur pluriel n'est pas marqué : 'Àntn - Àntn' "Ente" (canard). Ces féminins évoluent cependant vers la classe S3 avec un pluriel en -a (voir l'exemple Ein "Eule" ci-avant).
On trouve également quelques pluriels irréguliers :
Singulier Pluriel Allemand Français masc. : Boa, également Baia Baian Baier Bavarois fém. : Beng Benk (Sitz-)Bank banc n: Gscheng Gschenka Geschenk cadeau Aug Aung Auge œil Fàggi Fàggin/Fàggla Ferkel, Schwein cochon Kaiwi Kaiwin/Kaibla Kalb veau Les mots suivants n'existent qu'au pluriel : Leid (Leute, gens), Hiana (Hühner, volaille), Fiacha (das Vieh, le bétail).
Déclinaison du substantif
En allemand standard, tous les masculins faibles ont une terminaison pour tous les cas sauf le nominatif, mais il est courant de l'omettre dans la langue parlée. En bavarois, cette tendance est beaucoup plus forte et seuls quelques masculins faibles conservent leur terminaison, par exemple 'Hås' "Hase" (lièvre) et 'Bua' "Knabe, Junge" (garçon) :
singulier pluriel singulier pluriel nom. : da Hås t'Håsn nom da Bua d'Buama dat. : im Håsn di Håsn dat im Buam di Buama acc. : in Håsn t'Håsn akk in Buam d'Buama Baua, "Bauer" (agriculteur), Debb, "Depp" (sot) et quelques autres se déclinent comme Hås. Le mot Råb, "Rabe" (corbeau) se décline comme Bua : pour tous les cas sauf le nominatif, -m prend la place du -b dans la racine : Råm. Le pluriel Råma est rare.
Pronoms
Pronoms personnels
Comme beaucoup de langues romanes et slaves, le bavarois possède pour une partie des pronoms personnels une forme pleine et une forme contractée (1re et 2e personnes du singulier au datif ; 3e personne du singulier et du pluriel à l'accusatif). Il existe également, comparable à l'allemand "Sie", une forme de politesse utilisée au discours direct.
1re sg 2e sg 3e sg 1re pl 2e pl 3e pl Forme de politesse nom. : i du ea, se, des mia eß / ia* se Si contracté -a, -'s, -'s -ma -'s -'s -'S dat. : mia dia eam, iari, dem uns enk / eich* eana/sen Eana contracté -ma -da acc. : -mi -di eam, iari, des uns enk / eich* eana Eana contracté -'n, -'s, -'s -'s Si * Ces formes «sonnent moins» bavaroises.
Lors de la combinaison de plusieurs pronoms personnels qui se contractent en -s, on insère la voyelle -a-. Au contraire de l'allemand, il existe plusieurs dispositions possibles. On peut également avoir plusieurs significations. Voici quelques exemples :
contracté *(complet) Allemand Français 1.a) Håm's da's scho zoagt? Håm s(e) d(ia) (de)s scho zoagt? Haben sie es dir schon gezeigt? Te l'ont-ils déjà montré ? ou: Håm s(e) d(ia) s(e) scho zoagt? Haben sie sie dir schon gezeigt? Te les ont-ils déjà montrés ? ou Te l'ont-ils déjà montrée ? 1.b) Håm'sas da scho zoagt? Håm s(e) (de)s d(ia) scho zoagt? Haben sie es dir schon gezeigt? Te l'ont-ils déjà montré ? ou: Håm s(e) s(e) d(ia) scho zoagt? Haben sie sie dir schon gezeigt? Te les ont-ils déjà montrés ? ou Te l'ont-ils déjà montrée ? 2.a) Hådama'n nu neda gem? Håd (e)a m(ia) (de)n nu neda gem? Hat er ihn mir noch nicht gegeben? Ne me l'a-t-il pas encore donné ? 2.b) Håda'n ma nu neda gem? *Håd (e)a d(en) m(ia) nu neda gem? Hat er ihn mir noch nicht gegeben? Ne me l'a-t-il pas encore donné ? Remarque : s(e) ("sie") dans (1.a) et (1.b) est aussi ambigü que dans la phrase allemande (3e personne féminine du singulier ou 3e personne du pluriel.
Pronoms possessifs
Les pronoms possessifs ont au singulier des terminaisons différentes pour les trois genres, au contraire du pluriel où on a la même terminaison. Par exemple, le bavarois meina, qui correspond à l'allemand "meiner". Il se décline de la sorte :
masculin féminin neutre pluriel nom. : meina meine meis meine dat. : meim meina meim meine acc. : mein meine meis meine Les pronoms deina et seina se décline de la même façon. Le pronom iara ("ihrer") est inspiré de l'allemand standard car le bavarois utilisait initialement le pronom seina également pour les possesseurs féminins.
Pronoms indéfinis et pronoms interrogatifs
Les pronoms indéfinis koana ("keiner" en allemand) ainsi que oana ("einer") se déclinent comme les pronoms possessifs ci-dessus. Comme en allemand, on peut combiner ces pronoms avec iagad- ("irgend-).
On a aussi les pronoms indéfinis ebba, ebbs ("jemand, etwas", quelqu'un, quelque chose) qui n'existent qu'au singulier et se déclinent comme suit :
Personne (jemand) Chose (etwas) nom. : ebba ebbs dat. : ebbam ebbam acc. : ebban ebbs Ces pronoms ne se différencient pas en fonction du genre.
Les pronoms interrogatifs wea, wås ("wer, was", qui, quoi) se déclinent :
Personne (wer) Chose (was) nom. : wea wås dat. : wem wem acc. : wen wås Conjugaison du verbe
Le bavarois ne possède qu'un seul temps simple, le présent. Tous les autres temps sont composés. Comme mode, on trouve en plus de l'indicatif et de l'impératif le subjonctif (Konjunktiv) qui correspond au subjonctif II (Konjunktiv II) de l'allemand standard.
Indicatif
Comme en allemand, l'indicatif est le mode du réel. Il est formé par l'ajout de différentes terminaisons à la racine du verbe et est généralement plutôt proche de l'indicatif allemand. Les terminaisons du pluriel diffèrent en partie de l'allemand. Les terminaisons sont les mêmes pour les verbes forts (irréguliers) et les verbes faibles (réguliers). Voici par exemple les conjugaisons au présent de l'indicatif de macha (machen, faire) et brecha (brechen, casser) :
Verbe faible Singulier Pluriel Verbe fort Singulier Pluriel 1re personne i mach mia machan* 1re personne i brich mia brechan* 2e personne du machst eß machts 2e personne du brichst eß brechts 3e personne er macht se machan(t)** 3e personne er bricht se brechan(t)** *Voir le paragraphe suivant.
**Il est à noter que dans certaines régions (par exemple en Carinthie), le -t de l'allemand pour la troisième personne du pluriel est conservé. En Souabe il s'agit de la terminaison du pluriel pour toutes les personnes (mia, ia, si machet).À la première personne du pluriel, il existe également une forme plus récente qui est la plus fréquemment utilisée, sauf en fin de phrase dans une proposition subordonnée où cette forme est grammaticalement incorrecte : la terminaison -an est remplacée par la terminaison -ma, ce qui donne ici machma. L'origine de cette forme est expliqué plus bas dans le paragraphe Parenthèse historique.
Il existe cependant des verbes qui dévient de ce schéma car leur racine se termine en -g ou -b. La terminaison habituelle de l'infinitif, -n, devient alors respectivement -ng ou -m. On a alors un changement de racine pendant la déclinaison, comme dans leng (legen, poser, verbe faible) ou gem (geben, donner, verbe fort) :
leng Singulier Pluriel gem Singulier Pluriel 1re personne i leg mia leng(ma) 1re personne i gib mia gem(a) 2e personne du legst eß legts 2e personne du gibst eß gebts 3e personne er legt se leng(t) 3e personne er gibt se gem(t) Pour les verbes forts avec un -e- dans leur racine, on a de plus un changement de voyelle au singulier, le -e- devenant -i-, également à la première personne (au contraire de l'allemand où ce changement n'intervient que pour les deuxième et troisième personnes du singulier). On n'ajoute par contre pas d'Umlaut : er schlagt (allemand : er schlägt).
Impératif
L'impératif n'existe en bavarois, comme en allemand ou en français, que pour la deuxième personne (singulier et pluriel) ainsi que la première personne du pluriel et la forme de politesse (qui correspond en français à la deuxième personne mais qui en allemand et en bavarois se conjugue comme la troisième personne du pluriel). L'impératif se construit selon les règles suivantes :
- pour la deuxième personne du singulier, on utilise la racine du verbe sans terminaison, avec un changement de voyelle comme à l'indicatif présent pour les verbes forts. On n'utilise pas de pronom personnel sujet : måch!, får!, kimm!, gib!, ..;
- pour la deuxième personne du pluriel on ajoute à la racine la terminaison -ts, ce qui correspond à la forme de l'indicatif présent. L'usage du pronom personnel est facultatif : måchts!, fårts!, kemts!, gebts!, ...
- pour la première personne du pluriel, on utilise la forme de l'indicatif présent qui se termine par un -a. L'usage du pronom personnel est également facultatif : måchma!, fårma!, kemma!, gema!, ...
- pour la forme de politesse on ajoute -(a)n à la racine. Par ailleurs, l'usage du pronom personnel est cette fois obligatoire, sous sa forme contractée -'S: måchan'S!, fårn'S!, keman'S!, gem'S!, ...
Auxiliaires
Le bavarois utilise trois verbes auxiliaires : sei (sein, être), håm (haben, avoir) et doa(n) (tun, faire). En allemand standard, les trois auxiliaires sont sein, haben et werden.
sei (sein, être)
Indicatif Singulier Pluriel Subjonctif Singulier Pluriel 1re personne i bin mia sàn/hàn 1re personne i wâr/wârad* mia wân/wâradn* 2e personne du bist eß sàts/hàts 2e personne du wâst/wârast* eß wâts/wârats* 3e personne er is se sàn(t)/hàn(t) 3e personne er wâr/wàrad* se wân(t)/wâradn* *Ces formes sont toutefois rares.
On trouve également les formes longues sàmma et hàmma à l'indicatif ainsi que wâma et wâradma au subjonctif. Le participe passé est gwen.håm (haben, avoir)
Indicatif Singulier Pluriel Subjonctif Singulier Pluriel 1re personne i hå(n) mia håmm(a) 1re personne i hedt mia hetn 2e personne du håst eß håbts 2e personne du hest eß hets 3e personne er håd se håm(t) 3e personne er hedt se hetn Le participe passé est ghåbt ou également ghåd dans certaines régions.
doa(n)/dua(n)/dean/dian (tun, faire)
Il existe pour doa(n) de nombreuses variantes régionales. La voyelle de la racine peut varier parmi -oa-/-ea- (principalement dans le moyen-bavarois ouest), -ua- (plutôt dans les dialectes de l'est) et -ia- (tirolien). Par ailleurs, un -n peut être ajouté à l'infinitif dans certaines régions.
Indicatif Singulier Pluriel Subjonctif Singulier Pluriel 1re personne i dua mia dean/dàn 1re personne i dàd/dâdad* mia dâdn/dâdadn 2e personne du duast eß deats/dàts 2e personne du dàdst/dâdast* eß dàts/dâdats 3e personne er duad se dean(t)/dàn 3e personne er dàd/dâdad* se dàdn/dâdadn* * Ces formes sont rares et il existe une variante dans laquelle le -d- est remplacé par un -r- : i dàrad, etc.
Verbes irréguliers
Certains verbes fréquemment utilisés sont sujets à des irrégularités, dont notamment :
gê (gehen, aller à pied)
Indicatif Singulier Pluriel Subjonctif Singulier Pluriel 1re personne i gê mia gèngan/gèmma 1re personne i gàng(ad) mia gànga(d)n 2e personne du gêst eß gèts 2e personne du gàng(a)st eß gàng(a)ts 3e personne er gêd se gèngan(t) 3e personne er gàng(ad) se gànga(d)n stê (stehen, être debout)
Indicatif Singulier Pluriel Subjonctif Singulier Pluriel 1re personne i stê mia stèngan/stèmma 1re personne i stànd mia stàndn/stàndma 2e personne du stêst eß stè(g)ts 2e personne du stàndst eß stànts 3e personne er stêd se stèngan(t) 3e personne er stànd se stàndn Verbes de modalité
Passé
Participe présent
Adjectifs
Déclinaison de l'adjectif
Comme en allemand, les adjectifs en position d'épithète se déclinent. La déclinaison diffère selon que l'adjectif accompagne un substantif avec article défini ou indéfini. La déclinaison indéfinie s'applique lorsque l'adjectif est substantivé (c'est-à-dire employé lui-même comme substantif). Les tableaux suivants illustrent ces deux formes sur l'adjectif sche (en allemand schön, en français beau), à la racine duquel on ajoute -n, à l'exception du neutre singulier :
indéfini masculin féminin neutre pluriel nom. : a schena Mo a schene Frau a sches Kind oa schene Leid dat. : am schena(n) Mo ana schenan Frau am schena(n) Kind oane schenan Leid acc. : an schena(n) Mo a schene Frau a sches Kind oa schene Leid défini masculin féminin neutre pluriel nom. : da schene Mo t'schene Frau as schene Kind de schenan Leid dat. : im schena(n) Mo da schenan Frau am schena(n) Kind de schenan Leid acc. : in schena(n) Mo t'schene Frau as schene Kind de schenan Leid En position d'attribut du sujet, toujours comme en allemand, les adjectifs sont invariables :
attribut masculin féminin neutre pluriel indéfini : a Mo is sche a Frau is sche a Kind is sche oa Leid sàn sche défini : da Mo is sche t'Frau is sche as Kind is sche de Leid sàn sche Comparatif et superlatif
En bavarois, le suffixe -a est utilisé pour la formation du comparatif. Dans certains cas, le radical est également modifié : ajout d'un umlaut, changement de voyelle ou de la consonne finale. La variante ouest du bavarois moyen fournit les exemples suivants :
Changement Adjectif Comparatif Allemand Français Pas de changement : gscheid gscheida klug intelligent nei neiga / neicha neu neuf liab liawa lieb gentil, aimable schiach schiacha hässlich moche hoagli hoaglicha wählerisch difficile, fastidieux Raccourcissement de la voyelle : diaf diaffa tief profond a > e: lang lenga lang long o > e: grob grewa grob grossier, bourru groß gressa groß grand u > i: dumm dimma dumm bête gsund gsinda gesund sain oa > ea: broad breada breit large gloa gleana klein petit hoaß heaßa heiß chaud woach weacha weich mou oa > öi: koid köida kalt froid ua > ia: kuaz kiaza kurz court La forme du superlatif varie selon les régions : alors qu'on utilise parfois une forme similaire au suffixe -st de l'allemand, dans d'autres cas c'est le comparatif qui sera employé en lieu et place du superlatif. Ainsi, la phrase « Max Müller est le plus grand des douze enfants. » (en allemand « Max Müller ist der größte der zwölf Knaben ») se traduit en bavarois par les variantes suivantes : « Vo de zwöif Buam is dà Müller Màx am gressan (comparatif) / am greßtn (superlatif) / ou plus rarement : dà greßte/dà gressane. »
À côté de cette construction du superlatif (dite faible), on trouve aussi pour certains adjectifs une flexion forte :
Construction Adjectif Comparatif Superlatif Allemand Français forte : guad bessa am bessan gut bien, bon stâd leisa am leisan leise silencieux faible : deia deiriga am deirigan teuer cher Adverbes
En bavarois (mais pas en allemand standard), on différencie les adverbes des adjectifs à partir desquels ils sont formés en leur ajoutant la terminaison -a ou -e. Par exemple :
Des schmeggt koida bessa. - Das schmeckt kalt besser. (c'est meilleur froid.)
Fast hèttn's'n lewada eigråm. - Fast hätten sie ihn lebendig eingegraben. (ils l'auraient presque enterré vivant.)
A so dreggada kimmstma ned ins Haus! - So dreckig kommst du mir nicht ins Haus! (tu n'entres pas si sale chez moi !)Les nombres
Les nombres en bavarois se terminent pour la plupart en -e. Ils sont invariables et ne se déclinent donc pas. oas, pour le nombre 1 fait toutefois exception.
Les nombres contiennent souvent des successions de consonnes inhabituelles, qui les rendent difficilement prononçable pour un locuteur dont ce n'est pas la langue maternelle. Voici une liste des nombres les plus importants :
1 oas 11 öife 21 oanazwånzge 2 zwoa 12 zwöife 22 zwoarazwånzge 200 zwoahundad 3 drei 13 dreizea 23 dreiazwånzge 300 dreihundad 4 fiare 14 fiazea 24 fiarazwånzge 40 fiazge 400 fiahundad 5 fimfe 15 fuchzea 25 fimfazwånzge 50 fuchzge 500 fimfhundad 6 sechse 16 sechzea 26 sechsazwånzge 60 sechzge 600 sechshundad 7 sieme 17 sibzea 27 simmazwånzge 70 sibzge 700 simhundad 8 åchte 18 åchzea 28 åchtazwånzge 80 åchtzge 800 åchthundad 9 neine 19 neizea 29 neinazwånzge 90 neinzge 900 neihundad 10 zene 20 zwånzge 30 dreißge 100 hundad 1000 dausnd Les nombres substantivés sont en bavarois masculins, contrairement à l'allemand standard où ils sont féminins :
da Nulla die Null (le zéro) da Åchta die Acht (le huit) da Oasa die Eins (le un) da Neina die Neun (le neuf) da Zwoara die Zwei (le deux) da Zena die Zehn (le dix) da Dreia die Drei (le trois) da Öifa die Elf (le onze) da Fiara die Vier (le quatre) da Zwöifa die Zwölf (le douze) da Fimfa die Fünf (le cinq) da Dreizena die Dreizehn (le treize) da Sechsa die Sechs (le six) da Dreißga die Dreißig (le trente) da Simma die Sieben (le sept) da Hundada die Hundert (le cent) Morphosyntaxe
Prépositions
Usage des prépositions
Disparition des prépositions
Lieux et directions
Parenthèse historique : clitisation en bavarois
Syntaxe
Ordre des mots
Construction alternatives
Lexique
Salutations
La bavarois dispose d'une grande variété de formes pour saluer ou prendre congé. Voici les plus importantes d'entre-elles :
Bavarois Utilisation Équivalent allemand Transcription littérale / Explication servus!/seavas! Familier - Saluer/prendre congé hallo/tschüs! Existe également en allemand standard et dans diverses langues d'Europe centrale. Provient du latin servus (serviteur ou esclave). Forme raccourcie de « je suis à ton service. » (hawe-)dere! Familier, voir intime - Saluer/prendre congé Aucun « (Ich) habe die Ehre! » / « (J')ai l'honneur ! » griaß di (God)! Familier - Saluer grüß dich! « (Es) grüße dich (Gott)! » / « Que (Dieu) te salue ! » griaß enk/eich (God)! Familier - Saluer grüß euch! « (Es) grüße euch (Gott)! » / « Que (Dieu) vous salue ! » (« vous » pluriel) griaß Eana (God)! Formel - Saluer guten Tag! « (Es) grüße Sie (Gott)! » / « Que (Dieu) vous salue ! » (« vous » de politesse) griaß God! Formel - Saluer guten Tag! « (Es) grüße (Sie) Gott! » / « Que Dieu (vous) salue ! » (« vous » de politesse) pfiaddi (God)! Familier - Prendre congé auf Wiedersehen! « (Es) behüte dich (Gott)! » / « Que (Dieu) te garde ! » pfiat enk/eich (God)! Familier - Prendre congé auf Wiedersehen! « (Es) behüte euch (Gott)! » / « Que (Dieu) vous garde ! » (« vous » pluriel) pfiat Eana (God)! Formel - Prendre congé auf Wiedersehen! « (Es) behüte Sie (Gott)! » / « Que (Dieu) vous garde ! » (« vous » de politesse) pfia God! Formel - Prendre congé auf Wiedersehen! « (Es) behüte (Sie) Gott! » / « Que Dieu (vous) garde ! » (« vous » de politesse) (af) Widaschaung! Formel - Prendre congé auf Wiedersehen! „Auf Wiederschaun!“ / « Au revoir ! » bà-bà! (accent tonique sur la deuxième syllabe) Très familier - Prendre congé auf Wiedersehen! Utilisé principalement en Autriche - Comparable à l'anglais bye-bye! gua(d) Moang! Formel - Saluer (le matin) guten Morgen! « Bon matin ! » Moang!/Moing! Familier - Saluer (le matin) (guten) Morgen! « (Bon) matin !» guan’Åmd! Formel - Saluer (le soir) guten Abend! « Bonsoir ! » guade Nåcht/guad’ Nacht! Familier et formel - Prendre congé (tard le soir) gute Nacht « Bonne nuit ! » guad enk/eich Nåcht! Familier - Prendre congé (tard le soir) gute Nacht! « gut euch Nacht! » / « Bonne nuit à vous ! » (« vous » pluriel) an Guadn! Familier et formel - Saluer (à l'heure du repas) guten Appetit! « einen Guten (Appetit)! » / « Un bon (appetit) ! » Moizeid! Familier et formel - Saluer (à midi - pas nécessairement pendant le repas) guten Mittag! « Mahlzeit! » / « Heure du repas ! » Remarque : bien que « Enk » corresponde au « vous » pluriel, il est parfois utilisé comme forme de politesse (signalé à l'écrit par la majuscule).
Vocabulaire spécifique
La semaine
Les noms de jours présentés ci-après s'éloignent beaucoup de l'allemand classique. Ils ont en effet été influencés par le gotique, autre langue germanique aujourd'hui éteinte. Ils sont toutefois en voie de disparition et ne sont encore employés que dans les zones rurales. De nombreux locuteurs bavarois ne les connaissent d'ailleurs pas.
Français Bavarois (Allemand) Explications Lundi Manda (Montag) Même racine que le mot allemand (jour de la lune) Mardi Iada (Dienstag) Également Ertag (abrégé de Ergetag) - Provient du grec "jour d'Arès" (l'équivalent grec de Mars). Mercredi Migga (Mittwoch) Forme contractée du mot allemand. Jeudi Binda (Donnerstag) Également Pfinztag - Dérive du grec penté (cinq). C'est donc le cinquième jour (dimanche étant le premier) Vendredi Freida (Freitag) Provient comme le mot allemand de la déesse Freyja Samedi Samsta (Samstag/Sonnabend) Provient comme le mot allemand Samstag de l'hébreu (shabbat) Dimanche Sunda (Sonntag) Même origine que le mot allemand (jour du soleil) Formation des mots
Particules verbales
Noms collectifs
Diminutif
Écriture du bavarois
Le bavarois étant souvent écrit (par des poètes ou des musiciens par exemple), certaines conventions d'écriture se sont imposées, qui ont été utilisées dans cet article. Souvent une orthographe proche de celle de l'allemand standard est utilisée bien que la prononciation soit différente. Voici quelques indications concernant la prononciation des conventions d'écriture utilisées :
- Le r après une voyelle, à l'exception de a, et avant une consonne (également en fin de mot) devient généralement un a semi-ouvert (à). Certains Bavarois prononcent parfois un r fortement roulé après o ou u.
- Le r après un a, avant une consonne, est au contraire souvent prononcé et dans ce cas fortement roulé, comme c'est le cas avant ou voyelle. Ceci s'applique également en fin de mot.
- -er non accentué est prononcé comme un a semi-ouvert mais plus court.
- Concernant le a et ses variantes, reportez vous à la section #Phonologie ci-avant.
- ä et ö sont prononcés comme e en allemand (é en français) et ü comme i, même si les linguistes notent de légères différences.
- äi et öi se prononcent à peu près comme l'anglais ai dans pain.
- ei se prononce comme en allemand (à peu près aïe) avec parfois une légère déviation vers äi.
- g avant f, s et sch se prononce k. gh se prononce systématiquement k : ghabt, ghåitn et ainsi de suite. À titre d'anecdote, ceci est également valable dans le mot Joghurt. Pour cette raison, l'écriture Jogurt (les deux orthographes existent en allemand) semble curieuse à beaucoup de Bavarois.
Littérature
- (de) Ludwig Merkle, Bairische Grammatik (Heimeran Verlag, Munich 1976)
- (de) Karl Weinhold, Bairische Grammatik (Berlin 1876)
Références
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Bairische Sprache ».
Voir aussi
Liens internes
- Portail des langues
- Portail de l’Allemagne
- Portail de l’Autriche
Catégories : Inventaire de langues | Dialecte allemand | Langue d'Allemagne | Langue d'Autriche | Langue d'Italie | Langue de République tchèque | Langue de Hongrie
Wikimedia Foundation. 2010.