- La Grenadière
-
La Grenadière est une nouvelle d'Honoré de Balzac, parue en 1832 dans La Revue de Paris. Dans le manuscrit d'origine Balzac l'avait intitulée Les Orphelins, mais il garda le titre de La Grenadière pour la première publication en volume en 1834. Elle figure dans les Études de mœurs publiées chez Mme Béchet, dans la série Scènes de la vie de province. Dans l'édition Furne de 1842, le texte paraîtra dans les Scènes de la vie privée de La Comédie humaine.
Les deux orphelins sont les deux enfants de l'héroïne, Madame Augusta Willemsens. Mais curieusement, on ne connaîtra pas leur destinée. La nouvelle s'arrête à la mort de la mère, lorsque l'aîné des deux garçons (Henry) et son très jeune frère (Marie) se lancent dans la vie en suivant les préceptes transmis par leur mère.
Tout est assez mystérieux dans ce texte ciselé, rédigé avec un soin extrême, une perle qui, d'après son amie Zulma Carraud avait été écrite en une nuit, dans sa propriété, alors que l'auteur jouait en même temps au billard revenant sans cesse, puis posant sa canne et retournant écrire [1].
Sommaire
Synopsis
La Grenadière est le nom d'une maison de campagne, simple mais confortable où tout respire le bonheur et la simplicité, depuis les vieux domestiques jusqu'aux meubles simples mais de bon goût et au jardin particulièrement soigné. Sa locataire , récemment installée dans les lieux avec ses deux fils auxquels elle consacre tout son temps, semble avoir connu les affres des grands malheurs. Mais elle reste belle, digne et elle s'efforce de cacher à ses enfants son état de santé déplorable. Minée par un mal mystérieux qui la ronge chaque jour, elle inspire le respect à la bonne société des environs au point que l'on admet sa vie de recluse sans se poser de questions.
En revanche le lecteur s'interroge sur cette mystérieuse femme dont l'auteur décrit la vie antérieure par allusion. Elle est sans doute mariée à un lord anglais et se cache ici sous un faux nom. Mais pourquoi ? A-t-elle connu un amour adultérin ou bien son mari l'a-t-il abandonnée ? Ses enfants dont elle dit dans un moment de désespoir qu'ils seront bientôt Sans père et sans mère (puisqu'elle va mourir) sont-ils les fils du lord anglais ou de quelqu'un d'autre ? Avant de mourir, elle prend la peine de donner à chacun son acte de naissance et aussi un document attestant de son identité pour que l'on puisse l'enterrer légalement. Sur le document officiel, on découvre qu'elle s'appelle Lady Brandon, femme de Lord Brandon .
Dans cette nouvelle comme dans Étude de femme, Autre étude de femme, La Femme abandonnée et La Femme de trente ans, Balzac témoigne d'une délicatesse , d'une grâce et d'une sobriété qui laisserait Bouvard et Pécuchet vraiment songeurs[2].
C'est dans la localité de Saint-Cyr-sur-Loire, où il avait été mis en nourrice , qu'Honoré de Balzac situe La Grenadière , une propriété qui existait réellement et où lui-même séjourna avec Laure de Berny en 1830. Le père du romancier était d'ailleurs propriétaire d'une ferme toute proche. Pierre-Jean de Béranger y habita de 1836 à 1839
Notes et références
- Les Secrets de la princesse de Cadignan et autres études de femmes. Folio Classique,p.351 Notice de Samuel S de Sacy, dans
- Bouvard et Pécuchet ont une discussion assez bornée . Ils cherchent à tout prix à classer Balzac dans un genre littéraire mais ne comprennent pas son vrai talent. Clin d'oeil de Flaubert à son auteur de référence et allusion aux ploucs qui dénigraient
Bibliographie
- Pierre Dumayet, « La Grenadière et le colonel », Magazine Littéraire, fév. 1999, n° 373, p. 38-9.
- Corinne Ménage, « Balzac paysagiste : La Grenadière », L'Année Balzacienne, 1982; 3: 257-71.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Sur les autres projets Wikimedia :
- « La Grenadière », sur Wikisource (bibliothèque universelle)
Catégories :- Nouvelle française
- Nouvelle parue en 1834
- Nouvelle de la Comédie humaine
Wikimedia Foundation. 2010.