- La Forest-Landerneau
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La Forest-Landerneau
La mairie de La Forest-Landerneau et sa place
DétailAdministration Pays France Région Bretagne Département Finistère Arrondissement Brest Canton Landerneau Code commune 29056 Code postal 29800 Maire
Mandat en coursYvon Bescond
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Landerneau-Daoulas Site web http://www.la-forest-landerneau.fr/ Démographie Population 1 798 hab. (2008[1]) Densité 195 hab./km² Aire urbaine 44 395 hab. () Gentilé Forestois Géographie Coordonnées Altitudes mini. m — maxi. m Superficie 9,21 km2 La Forest-Landerneau est une commune du département du Finistère dans la région Bretagne, en France.
Ses habitants, les Forestois et les Forestoises, étaient 1 831 au recensement de 2008[2].
Sommaire
Géographie
La Forest-Landerneau est une commune riveraine de l'Élorn (rive droite), située entre Brest et Landerneau.
Histoire
Étymologie et origines jusqu'au Moyen-Âge inclus
La Forest-Landerneau s'est d'abord appelé Saint-Thénénan-la-Forest.
La forest de saint Ténénan
La Forest-Landerneau tire son nom de la forêt recouvrant la région lors de l'arrivée de saint Ténénan, si l'on en croit ce récit hagiographique : Ténénan ou Tinidor[3] naquit dans l'île de Bretagne (Grande-Bretagne actuelle) dans la paroisse de Vallis Æquorea; encore jeune, il passa en Armorique (Bretagne actuelle) au début du XVIIe siècle. Sa barque aurait franchi le goulet de Brest, remonté l'Élorn et, à trois lieues environ de l'embouchure de ce fleuve, sur la rive droite, il aurait fondé vers 650 un petit lann (situé en fait sur le territoire de l'actuelle commune de Plouédern) qu'on appela de son nom lann Tinidor', dont le nom est devenu Landerneau par la suite. « Ce lieu était inconnu, jusqu'alors inaccessible aux hommes, inculte, tout entouré d'un épais rempart d'arbres et de halliers que la forêt de Beuzit, au milieu de laquelle il se trouvait, produisait en abondance. C'est dans la forêt de Beuzit que s'était déjà établi Conogan, un des compagnons de saint Pol, qui est à l'origine de la création de l'ancienne paroisse de Beuzit-Conogan qui fut supprimée en 1791 et dont le territoire fut partagé entre Landerneau et Saint-Thonan[4].
En face, de l'autre côté de l'Élorn (sur la rive gauche) s'étendait la forêt de Talamon, non moins fourrée et moins épaisse. Aujourd'hui encore ces deux forêts sont peuplées d'innombrables bêtes sauvages »[5]. L'historien Arthur de La Borderie ajoute : « Il venait souvent se délasser, se retremper, dans son ermitage de l'Élorn, et l'on croit qu'il y mourut ».
Le château de Joyeuse Garde
Ce château est très ancien, il aurait été édifié par les Romains. Un proverbe dit : « Pa n'oa kastell é néb léac'h, oa kastell aman èn è léac'h » (« Alors qu'il n'y avait château en nul lieu, il y avait château ici en ce lieu »[6]. Ce château, dénommé d'abord "château de Douloureuse Garde" fut «le théâtre d'une partie des exploits des Chevaliers de la Table ronde, de la résistance des Bretons aux Français, aux Saxons, aux Danois ; enfin des vives compétitions de Blois et de Montfort »[7] pendant la Guerre de succession de Bretagne (1361 - 1364).
Peu de temps avant l'arrivée de Ténénan en Bretagne, les Danois « peuple sauvage et idolâtre » avaient débarqué sur la côte du Léon, manant force raids et pillages. « En cet endroit due Léon où aborda saint Ténénan, il y avoit une grande forest qui aboutissoit à ce bras de mer qui va à Landerneau, dans lequel s'étaient retirés grand nombre de paysans de divers cantons, pour éviter la fureur des barbares et, y ayant amené leurs troupeaux et le plus beau et meilleur de leurs biens, et pour n'estre forcez (...) tenoient sentinelle et garnison dans le chasteau pour défendre la rivière et le chemin droit, entre lesquels il est situé. Quand la sentinelle du chasteau apperçeut le vaisseau de saint Ténénan, il cria à pleine voix "que le serviteur de Dieu, qui les devoit garantir des Barbares et délivrer de la peur et apprehension, arrivoit". A ce cri, le capitaine du chasteau et toute la garnison se jetterent sur les créneaux et guerites du donjon et, voyant le navire venir, à toutes voiles (...), firent retentir l'air, les rivages et toute la forest, d'un cry de joye. A ce cry, ceux qui estoient dans la forest s'enquirent du sujet de cette réjouissance, disans l'un à l'autre : «Merbet à joa a zeus ar Goard» (« ils mènent grande réjouissance à la Garnison ») et de là, ce chasteau fut nommé "Chasteau de la Joyeuse Garde"[8].
Cette forteresse fut prise et reprise plusieurs fois au XIIe siècle lors des guerres contre Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre entre 1153 et 1189 et l'un de ses fils Geoffroy II Plantagenêt duc de Bretagne entre 1181 et 1186. Récupéré par les seigneurs de Léon, le château aurait été reconstruit par Hervé Ier de Léon, décédé en août 1203.
M. de Fréminville décrit ainsi le château : « En suivant les bords de l'Élorn, et les remontant un peu au-dessus de l'anse de Kerhuon, on arrive aux ruines de ce château de la Joyeuse-Garde, si célèbre dans les chroniques de la Table ronde et même dans les légendes des saints bretons. Quelques pans de murailles, des fondements à fleur de terre, le pied des tours et la circonvallation des fossés, enfin l'arcade ogive du portail sont tout ce qui reste aujourd'hui. Ces débris suffisent pour en faire reconnaître le plan entier, qui était un carré long, flanqué de cinq tours, dont une à chaque angle et la cinquième au milieu d'un des côtés du carré. Mais, si depuis le XIème siècle, le château de la Joyeuse-Garde n'a pas changé de place, il a certainement bien changé de forme, car rien dans tous les vestiges qui nous en restent, n'annonce des constructions antérieures au XIIe siècle. Il aura sans doute été rebâti à cette époque, ou du moins presque entièrement restauré ».
En 1341, le château est assiégé par les troupes de Jean de Montfort dans le cadre de la guerre de succession de Bretagne, ses alliés anglais prennent la forteresse et massacrent la garnison. Repris par des troupes favorables à Charles de Blois, le château est à nouveau réinvesti par des troupes anglaises dirigées par le duc de Northampton en septembre 1342. Passé aux mains des Rohan à la suite du décès en 1363 d'Hervé VIII de Léon, le château est un temps contrôlé par une garnison française dirigée par Bertrand Duguesclin en 1373 avant d'être repris par les troupes du duc de Bretagne Jean IV, aidé par les Anglais, vers 1375. La forteresse est démantelée vers 1490 sur ordre du roi Charles VIII, mais il était déjà probablement à demi ruiné[6].
Ce château est en ruines depuis longtemps. A. Mahé de La Bourdonnais le décrit ainsi en 1892 :
« Le château de Joyeuse Garde se présente sous l'aspect de pans de murs épais, au milieu desquels est un tertre circulaire couvert d'un joli gazon ; de là, on aperçoit l'Élorn, la forêt et les rochers saillants brisés, suspendus sur l'abîme de la côte de Plougastel. Cet aspect est mélancolique ; une multitude de corbeaux d'une très grande espèce, et la corneille à tête grise, des éperviers, des buses, y font de tout temps leur séjour. Les cris aigres et plaintifs des mauves, les goélands qui planent au-dessus des eaux ; l'âpreté du climat, le vent, un ciel d'orage habituel, augmentent la tristesse de ce séjour qui conviendrait à certaines dispositions de l'âme : on s'y plairait dans les beaux jours au coucher du soleil, quand le silence et le calme du soir ne pourraient être interrompus que par les chants de quelques matelots, que par le sillage des bateaux à voile, qu'assis sur un rocher, appuyé contre un arbre, on verrait glisser sous son regard[9]. »
Époque moderne
- Au XVIe siècle, La Forest-Landerneau faisait partie de la sénéchaussée de Brest et Saint-Renan [10].
La Révolution française
Les trois députés représentant la paroisse de La Forest lors de la rédaction du cahier de doléances de la sénéchaussée de Lesneven le 1er avril 1789 étaient Gouven, Gloanec et Louis Le Guen[11].
Lieux et monuments
- Le château de Joyeuse Garde classé au titre des monuments historiques[12],
- L'église paroissiale Saint-Ténénan date de 1887 mais a remplacé un édifice antérieur datant de 1761 qui lui-même avait remplacé une ou des églises plus anciennes.
- Une statue de Taliesin, « prince des magiciens, barde du roi Arthur », par R.Joncourt, se trouve depuis 2000 sur la place de la mairie.
Personnalités liées à la commune
- Goulven Morvan, né en 1819.
Voir aussi
Notes et références
- Populations légales 2008 de la commune : La Forest-Landerneau sur le site de l'Insee
- populations légales 2008 sur le site de l’INSEE
- Selon Albert le Grand, Tinidor serait en fait le nom de son père
- http://nominis.cef.fr/contenus/saint/12368/Saint-Conogan.html
- Arthur de La Borderie Vita S. Tenenani, manuscrit retranscrit par P. du Paz et cité par
- http://www.infobretagne.com/forest-landerneau.htm
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1019834/f360.image Valentine Vattier d'Ambroyse, "Le littoral de la France", tome 2, 1890, consultable
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760/f345.image.r=Guerlesquin.langFR Vita S. Tenenani, cité dans : Albert Le Grand, Les vies des saints de la Bretagne Armorique : ensemble un ample catalogue chronologique et historique des evesques d'icelle... et le catalogue de la pluspart des abbés, blazons de leurs armes et autres curieuses recherches... (5e éd.), J.Salaün, Quimper, consultable
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k555953/f66.image.r=Kerhuon.langFR A. Mahé de la Bourdonnais, " Voyage en Basse-Bretagne ...", 1892, consultable
- 1544, Institut culturel de Bretagne, 1984. Jean Kerhervé, Anne-Françoise Perès, Bernard Tanguy, Les biens de la Couronne dans la sénéchaussée de Brest et Saint-Renan, d'après le rentier de
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k480097g/f495.image.r=Locquenole.langFR J. Madival et E. Laurent, "Archives parlementaires de 1787 à 1860 : recueil complet des débats législatifs et politiques des Chambres françaises" , imprimé par ordre du Corps législatif. 1e série, 1787-1799, consultable
- Notice no PA00089961, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
Liens externes
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