Bertrand Duguesclin

Bertrand Duguesclin

Bertrand du Guesclin

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Blason Bertrand du Guesclin wikipedia.png Bertrand du Guesclin
 Bertrand du Guesclin
Naissance 1320
Motte-Broons
Décès 13 juillet 1380 60 ans)
Châteauneuf-de-Randon
Origine COA fr BRE.svg Breton
Allégeance Blason Blois-Châtillon.svg Maison de Blois, puis
Blason pays fr FranceAncien.svg Royaume de France
Blason Castille Léon.svg Royaume de Castille
Grade Connétable de France
Connétable de Castille
Service vers 1335 - 1380
Conflits Guerre de Cent Ans
Guerre de Succession de Bretagne
Première guerre civile de Castille
Faits d’armes Bataille de Cocherel
Bataille d'Auray
Bataille de Nájera
Bataille de Montiel
Bataille de Pontvallain
Hommage Enterré à la Basilique Saint-Denis
Autres fonctions Chambellan de France
Capitaine de Pontorson
Capitaine du mont Saint-Michel
Duc de Longueville
Roi de Grenade
Duc de Molina
Image : Gisant de Bertrand du Guesclin à la Basilique Saint-Denis

Bertrand du Guesclin, né en 1320 au château de la Motte-Broons près de Dinan, mort le 13 juillet 1380 devant Châteauneuf-de-Randon, fut connétable de France.

Sommaire

Biographie

Le Dogue noir de Brocéliande

Fils aîné de Robert II du Guesclin (v. 1300-1353), seigneur de la Motte-Broons et de son épouse Jeanne de Malesmains (morte en 1350), dame de Sens, sa laideur (on dit de lui qu'il est « le plus laid qu'il y eut de Rennes à Dinan »), et sa brutalité lui valent l'opprobre paternelle, et il doit gagner le respect de la noblesse à la pointe de son épée. Il se fait remarquer dès son enfance par sa force, son habileté dans les exercices du corps et ses goûts belliqueux. Lors d'un tournoi sur la Place des Lices à Rennes, où il a interdiction de participer, il défait tous ses adversaires, avant de refuser de combattre son père en inclinant sa lance par respect au moment de la joute (à la grande surprise de l'assemblée). Il a 15 ans.

statue équestre de Bertrand du Guesclin à Dinan

Bertrand du Guesclin se fait connaître en 1357 en participant à la défense de Rennes assiégée par Henry de Grosmont, duc de Lancastre. Le chevalier Alacres de Marès[1], dépendant du bailliage de Caux, l'adoube chevalier au château de Montmuran dans les Iffs et le nomme capitaine de Pontorson et du mont Saint-Michel sur recommandation de Pierre de Villiers. Il commence à signaler sa bravoure dans les guerres que se livrent Charles de Blois et Jean de Montfort pour l'héritage du duché de Bretagne. Soutenant Charles de Blois, imposé par le roi de France, c'est en guerroyant plusieurs années dans la forêt de Paimpont et ses alentours qu'il devient celui que les Anglais vont craindre : Le Dogue noir de Brocéliande[2].

En 1360, il est lieutenant de Normandie, d'Anjou et du Maine puis, en 1364, capitaine général pour les pays entre Seine et Loire et chambellan de France.

Il passe en 1361 au service de la France et célébre l'avènement de Charles V en avril 1364, en remportant la bataille de Cocherel contre l'armée du roi de Navarre. Il reçoit le duché de Longueville en Normandie.

La bataille d'Auray, d'après la Chronique de Bertrand du Guesclin par Cuvelier

Après cette victoire, il vole de nouveau au secours de Charles de Blois en Bretagne ; mais, en septembre 1364, à la bataille d'Auray, malgré tous ses efforts, son parti est battu : il est fait prisonnier par John Chandos, chef de l'armée anglaise (sept. 1364). Le roi de France paie sa rançon de 100 000 livres. En 1365, à la demande du roi de France, il délivre le royaume des Grandes compagnies, amas de soldats indisciplinés qui ravageaient les provinces. Il les persuade de participer à la première guerre civile de Castille au côté d'Henri de Trastamare qui dispute à Pierre le Cruel le trône de Castille. Il s'y couvre de gloire, et déjà il a anéanti le parti de Pierre le Cruel, lorsque celui-ci appelle à son secours deux vaillants capitaines anglais, Chandos et le Prince Noir.

Du Guesclin est défait et pris après des prodiges de valeur à la bataille de Nájera, livrée contre son avis (1367). Il est fait prisonnier et n'est libéré que contre une forte rançon, à nouveau payée par Charles V. Il participe et venge sa défaite à la bataille de Montiel, en 1369. Il rétablit Henri sur le trône et, en récompense de ses actions en Espagne, il est fait duc de Molina.

Connétable de France

Du Guesclin est fait connétable par le roi

En octobre 1370, revenu en France, il est fait connétable par Charles V. Sa grande entreprise va être d'expulser les Anglais. Contrairement aux habitudes de la chevalerie française, il ne procède pas par grandes campagnes avec tout l'ost français, mais préfère reconquérir méthodiquement des provinces entières, assiégeant château après château. Il va chasser les Anglais de la Normandie, de la Guyenne, de la Saintonge et du Poitou.

Bien souvent, le siège ne dure pas, l'issue en étant accélérée par un assaut victorieux ou plus souvent encore par une ruse. Pour libérer Niort de la domination anglaise, il utilise un subterfuge : il fait revêtir ses soldats de l'uniforme anglais. Ceux-ci, confiants, ouvrent les portes de la ville et l'armée de du Guesclin s'en empare.

  • en 1374, il combat à La Réole ; La même année il se marie avec Jeanne de Laval qui lui apporte en dot le château de Montsabert en Anjou.
  • en 1376, il reçoit la seigneurie de Pontorson en Normandie ;
  • Charles V, ayant en 1378 essayé de confisquer la Bretagne à Jean IV de Bretagne, les soldats bretons, jaloux de l'indépendance de leur patrie, désertent l'armée de du Guesclin, et le connétable est soupçonné lui-même de trahison. Indigné d'un tel soupçon, il renvoie aussitôt au roi son épée de connétable, et veut passer en Espagne auprès de Henri de Trastamare ; mais, apaisé bientôt par le roi, qui reconnaît son erreur, il retourne dans le Midi pour combattre encore les Anglais ;
  • en 1378, il participe à la campagne contre la Bretagne, avec son cousin Olivier de Mauny — chevalier banneret, seigneur de Lesnen et pair de France, qui fut nommé capitaine général de Normandie et chambellan de Charles V en 1372.

En 1380, il combat contre les Grandes compagnies en Auvergne et le sud du Massif central, et il met le siège devant Châteauneuf-de-Randon (Gévaudan) : après plusieurs assauts terribles, la place promet de se rendre au connétable lui-même, si elle n'est pas secourue dans 15 jours. Mais du Guesclin meurt dans cet intervalle (d'avoir bu trop d'eau glacée après avoir combattu en plein soleil), le 13 juillet 1380, et le gouverneur vient, la trêve expirée, déposer les clefs de la place sur son cercueil. Son corps est déposé à Saint-Denis.

Après sa mort

Mort de du Guesclin
Tombeau de Bertrand du Guesclin à la Basilique Saint-Denis.

Du Guesclin avait souhaité que son corps reposât en Bretagne après sa mort. Pour exaucer son vœu et comme la route était longue et qu'il faisait chaud, on décida de l'embaumer. En l'absence des embaumeurs royaux, on éviscéra et décervela le corps (au couvent des dominicains du Puy[3]) qui fut baigné dans une mixture de vin et d'épices. Mais l'effet escompté ne fut pas obtenu, et quelques jours plus tard, un nuage de mouches obscurcit le cortège, suivant de près la charrette sur laquelle le corps était déposé. Il fallut le bouillir (au couvent des dominicains de Clermont-Ferrand) dans un grand chaudron pour détacher les chairs du squelette. Celui-ci et le cœur poursuivirent leur route vers la Bretagne jusqu’à ce que le roi Charles V prît la décision de faire enterrer les ossements de son défunt connétable dans la basilique royale de Saint-Denis, aux côtés des rois de France. Sa sépulture, comme celles de la plupart des princes et dignitaires qui y reposaient, fut profanée par des révolutionnaires en 1793, comme le fut aussi le tombeau contenant ses chairs bouillies (à Montferrand).

Quant au tombeau qui contenait ses entrailles (église Saint-Laurent, au Puy), il échappa à la profanation : l'urne fut mise en dépôt à la mairie en vue de lui donner une sépulture laïque puis fut finalement replacée dans l'église Saint-Laurent avec son contenu, ils y demeurent toujours.[3] Son cœur seul parvint en Bretagne où il fut déposé sous une dalle au couvent des Jacobins à Dinan. En 1810, la pierre tombale et l'urne contenant le cœur furent transférées dans l'église Saint-Sauveur de Dinan. Trois des quatre tombes sont encore visibles et ornées de monuments, celle de Montferrand ayant disparu lors de la Révolution française. Les gisants de Saint-Denis et celui du Puy permettent d'observer un personnage et un visage apparemment sculptés à la ressemblance du sujet, par ailleurs connu par des descriptions physiques et plusieurs miniatures contemporaines, insistant toutes sur la laideur et la pugnacité que révélait son visage.
Il existe à Chateauneuf-de-Randon (Lozère) et au lieu dit "L'Habitarelle" où se situait le campement de du Guesclin au moment de sa mort, un cénotaphe construit par subvention et souscription nationales, dont le gisant reproduit celui du Puy. [3]

Eustache Deschamps composa une Ballade sur le trépas de Bertrand du Guesclin[4].

Unions

On lui connaît deux unions :

De sa relation avec Dona de Soria[5], dame de la cour de la reine Jeanne de Castille, il eut deux enfants :

  • Olivier du Guesclin (né vers 1366), qui sera l'ancêtre des marquis de Fuentès ;
  • Bertrand Torreux du Guesclin.

On connaît également un troisième enfant, d'une autre relation :

  • Michel du Guesclin.

Parenté

Bertrand du Guesclin avait un frère :

  • Olivier du Guesclin : (mort en 1403). À la mort de Bertrand du Guesclin il reprit le titre de comte de Longueville.

et deux cousins :

Titres

Bertrand du Guesclin

Armoiries

«D'argent à l'aigle bicéphale éployée de sable becquée et membrée de gueules, à la cotice du même brochant sur le tout »

La cotice (ou bâton en bande — quasi-équivalent) est une bande réduite en largeur et était utilisée en général comme brisure pour les cadets. Le père de Bertrand représente une branche cadette de la famille du Guesclin.

Anecdotes

  • « Du Guesclin » est une forme modernisée de son nom, dont on ignore la graphie exacte. Selon certains historiens, le nom des seigneurs de Pontorson, puis de Broons était Du Guerplic. Le connétable lui-même ne nous laisse aucune indication, signant simplement Bertran. Sa mère, Jeanne de Malemains, se désigne elle-même « Uxor domini mei Roberti de Glaquino ». Ce nom de Glaquin, ou plus souvent Claquin, se retrouve chez les poètes du siècle suivant François Villon et Marot. La dalle de la basilique Saint-Sauveur de Dinan derrière laquelle est enterrée son cœur mentionne Gueaqui (avec un tilde sur le "ui" qui peut representer le "n" final ou éventuellement une autre lettre en supposant que le "n" est disparu par usure du bord). Une légende le fait descendre d'Aquin ou Haquin, le général mythique qui aurait conduit les armées arabes à la bataille de Poitiers.
  • Bien que la plupart des représentations qui ont été faites de lui le montrent avec une épée, du Guesclin n'utilisait pas cette arme avec laquelle il n'était pas très habile, lui préférant une grande hache[réf. nécessaire].
  • Du Guesclin est considéré comme « le Ganelon de la Bretagne » par de nombreux nationalistes bretons qui lui reprochent d'avoir fait marcher les troupes du roi de France qu'il commandait en tant que connétable, sur celles du duché de Bretagne, alors indépendant.
  • Un portrait de du Guesclin radicalement différent est dressé dans le Cycle d'Ogier d'Argouge, une saga historique de Pierre Naudin. Cette oeuvre de fiction le présente comme un personnage peu recommandable, mal élevé et incapable de prouesses, preuves historiques à l'appui. L'auteur conteste même le « du » de son nom, affirmant que le personnage s'appelait en réalité Bertrand Guesclin, la marque de noblesse n'ayant été rajoutée que très longtemps après sa mort par des romanciers en manque de héros.
  • Il fut pendant longtemps, du milieu du XIXe siècle au milieu du XXe, un des héros français qui furent à la République ce que sont les saints aux religions. À cette époque, son histoire, plus ou moins romancée, était présentée comme la vie d'un citoyen modèle, que sa conscience très personnelle avait toujours amené à faire le bien du plus grand nombre, au service de sa patrie.
  • Un timbre postal, d'une valeur de 0.15 + 0.05 franc a été émis à l'effigie de Du Guesclin le 22 mai 1961, avec une oblitération "Premier Jour" le 20 mai à Broons.[6]

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Sa vie a été écrite plusieurs fois :

  • Jehan Froissart, Chroniques, Livre I, Chapitre CCCLVI, (consultables en ligne)
  • Histoire de Bertrand du Guesclin, connestable de France et des royaumes de Léon de Castille, de Cordovë et de Séville, duc de Molines, comte de Longueville, etc. Par P.H.D.C. Paris, Louis Billaine, 1666, 1693 de Paul Hay du Chastelet
  • Guyard de Berville, Histoire de Bertrand du Guesclin, comte de Longueville, connétable de France Reims - Le Batard - 1807 - 2 tomes, Mame, 1877.
  • Chronique de Cuvellier, en vers, publiée par Charrière, 1845.
  • Alexandre Mazas (1797-1856), Bertrand Duguesclin, connétable de France : Dugueslin combat les Anglais et sauve le royaume. – [Reproduction en fac-similé] – Nîmes : C. Lacour, coll. « Rediviva », 2005. – 240 p., 21 cm. – ISBN 2-7504-0775-3. – Fac-similé du volume 3, 2e partie, de l'édition de, Paris : E. Devenne, 1828, parue dans la collection « Vies des grands capitaines français du Moyen Âge ».

Source partielle

« Bertrand du Guesclin », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions]  (Wikisource)

Notes

  1. Siméon Luce Histoire de Bertrand du Guesclin et de son époque 1876, p. 127
  2. Emmanuel Melmoux, David Mitzinmacker 100 personnages qui ont fait l'histoire de France 2004, p. 61
  3. a , b  et c Jean Chervalier, Le mausolée de du Guesclin au Puy, Éd. des Cahiers de la Haute-Loire, Le Puy, 1978
  4. Disponible en ligne sur Wikisource : Ballade sur le trépas de Bertrand du Guesclin
  5. Paul Ladouce, Portrait de la Bretagne Ducale, 1997, p. 3
  6. Le timbre
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