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Île de Noirmoutier
Île de Noirmoutier
Carte de l'île de NoirmoutierGéographie Pays France Localisation Océan Atlantique Coordonnées Superficie 49 km2 Point culminant non nommé (20 m) Géologie Île continentale Administration France Région Pays de la Loire Département Vendée Intercommunalité Communauté de communes de l'île de Noirmoutier Démographie Population 9 592 hab. Densité 195,76 hab./km2 Autres informations Découverte Préhistoire Fuseau horaire UTC+1 Îles de France L' île de Noirmoutier est une île française de l'Atlantique située dans le département de la Vendée. Elle est reliée au continent grâce à un pont depuis 1971. Elle est constituée de 10 hameaux et de quatre communes. Sa longueur est d'approximativement 25 km, sa largeur varie de 500 mètres à 15 km et sa superficie de 49 km².
L'île est souvent surnommée l'« île aux mimosas » pour sa douceur climatique permettant aux mimosas de pousser et d'y fleurir en hiver. Ses paysages dominants sont les marais salants, les dunes et les forêts de chênes verts.
Sommaire
Géographie
Noirmoutier, le « monastère noir » (ancienne orthographe Noirmoutiers), Nérmoutàe en poitevin et de nermouster en breton, est une île de l'océan Atlantique, située au nord du golfe de Gascogne et au sud de l'estuaire de la Loire, dans la baie de Bourgneuf (ou baie de Bretagne), au sud-est de Belle-Île-en-Mer et au nord-est de l'île d'Yeu. Elle recouvre une surface de 4 800 hectares et est aujourd'hui une Communauté de Communes, qui fait partie du département de la Vendée.
L'île de Noirmoutier est constituée de quatre parties distinctes :
- Un îlot rocheux au Nord, anciennement appelé "île d'Her", qui abrite la commune de Noirmoutier-en-l'Île,
- Un cordon dunaire constituant sa partie méridionale et orientale,
- Des marais salants soudant ces deux parties.
- Des polders
Reliée par un pont en 1971, elle est surtout célèbre pour son passage du Gois (ou Goâ) qui est une chaussée d'environ 4 500 m (longueur variant suivant les coefficients de marée) submergée par l'eau à marée haute et praticable à marée basse.
Climat
Le climat de l'île est particulièrement doux grâce à l'influence de l'océan Atlantique. Les hivers sont doux et les étés sont tempérés. Le nombre d'heures de soleil est important : il est comparable à celui de Carcassonne avec 2100 heures pour l'année dont 550 heures pour les mois de juillet et août[1].
Toutes ces conditions permettent à l'île de développer la culture de la pomme de terre, la bonnotte, précoce au printemps, mais aussi favorisent l'évaporation des marais salants en été. De plus, des espèces végétales peu communes sur le continent aux mêmes latitudes peuvent se développer, comme le mimosa ou les arbousiers très présents au bois de la Chaize.
Environnement
L'île fait partie d'un site Natura 2000 englobant également le marais breton, la baie de Bourgneuf et la forêt des Pays de Monts. Ce site a été proposé en 2003 comme site d'intérêt communautaire, prélude à son intégration dans le réseau Natura 2000.
Administration
Les 4 communes du Canton de Noirmoutier-en-l'Île que cette île abrite sont, en outre, regroupées en une Communauté de communes de l'île de Noirmoutier sont du sud au nord :
Histoire
C'est sur l'ancienne "île d'Her" ou d’Hero, habitée dès la préhistoire, que le moine saint Philibert s'installa en 674. Il y fonda un monastère qui fut plus tard à l'origine de celui de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. Il y organisa la récolte du sel et la construction de nombreuses digues.
Pour lutter contre les invasions vikings et normandes, les seigneurs de la Garnache, propriétaires des lieux, ainsi que les moines, firent construire successivement des fortifications à partir de 830. Ceux-ci construisirent une résidence à Déas (aujourd'hui "Saint-Philbert-de-Grand-Lieu") sur le continent pour y passer l’été, saison la plus dangereuse, pour s’y abriter des incursions vikings. Ceux-ci tentent une attaque en août 834, repoussée, puis une nouvelle en août 835. Celle-ci est repoussée par le comte Renaud d'Herbauges. Les Vikings reviennent à la charge en septembre 835, et réussissent à piller le monastère[2].
Au Xe siècle Ibrahim ibn Ya'qub marchand arabe envoyé par le Calife Omeyade de Cordoue décrit l'île en ces termes:
Furmantîna (Fromentine, c'est-à-dire Noirmoutier), île dans l'Océan, longue de vingt milles et large de trois. Elle est en pleine mer. Bon climat, sol fertile, eaux courantes et puits d'eau douce. Elle est habitée et cultivée. En raison de son climat et de son sol, qui sont sains, il n'y a aucun reptile, car les reptiles et les insectes naissent des miasmes, et il n'y en a pas dans l'île. On dit qu'il y pousse un safran d'excellente qualité qu'on ne trouve nulle part ailleurs.[3]
Le château est construit au XIIe siècle.Une île de la seigneurie de la Garnache
L'île de Noirmoutier, comme l'ancienne île de Bouin (aujourd'hui rattachée à la terre ferme), dépendait avant la Révolution de la seigneurie de la Garnache, fief tantôt poitevin (duché d'Aquitaine et comté du Poitou) au Moyen Âge, tantôt liée à la Bretagne (expansion bretonne au IXe siècle cassée par les incursions vikings, puis liens juridiques avec la région des Marches de Bretagne du XVIe au XVIIe siècle). L'île est par ailleurs marquée dialectalement par cette double influence nord-sud. Le parler noirmoutrin, marqué de nombreux particularismes, se rapproche fortement au sud du poitevin de Vendée, tandis que dans la pointe nord le parler posséde des similarités avec le gallo parlé en Haute-Bretagne méridionale.
Au cours de son histoire, l'île eut à subir plusieurs tentatives d'invasions :
Mais ne pût résister à l'invasion hollandaise de 1674 par l'amiral Cornelis Tromp.
La guerre de cent ans et les aventuriers
En 1350, Noirmoutier tomba aux mains d'un seigneur à la solde de l'Angleterre, Raoul de Cahours, qui finit par se brouiller avec le monarque anglais, pour n'avoir pas voulu rendre ses conquêtes à Jeanne de Belleville, dame de Clisson et de la Garnache. Il passa au roi de France, moyennant 2.430 livres par an et la possession reconnue de Beauvoir, de Lampant, de Bouin et de l'île Chauvet, dont s'était empare en 1349, Guillaume, dit le Galois de la Heuse, capitaine souverain pour le roi en Poitou.
Un autre chef mercenaire, Maciot de Mareuil, bourgeois de Nantes, aidé d'aventuriers nantais, s'empara l'année suivante de Noirmoutier et de Cahours, qui ne voulut relâcher à aucun prix, malgré les lettres de rémission offertes par le roi de France. Guillaume Estner, capitaine à la solde du seigneur de l'île, Amaury de Craon, parvint à le faire déménager en 1353, moyennant finances, nouvelles lettres de rémission et menace de pendaison.
Au XVeme siècle l'île de Noirmoutier était rattachée à la vicomté de Thouars qui appartenait à la famille d'Amboise
Corsaires huguenots au 16ème, contrebande de tabac au 17ème
En 1562, les corsaires huguenots venus de La Rochelle s'emparent de l'île, dont ils font un sanctuaire jusqu'en 1569, selon "L'île de Noirmoutier" de G.Ganachaud et B.Barbier, éditions Ouest-France.
Cette île bénéficiait dès le XIVe siècle de franchises insulaires, propices au développement de la contrebande. Au XVIIe siècle, les îliens font fleurir le commerce clandestin de tabac en se lançant dans l'importation massive.
Ce trafic prend son essor après 1670 lorsque le tabac de Saint-Domingue est placé sous un monopole que Louis XIV confie à la Marquise de Maintenon, qui s'empresse de le revendre. Le monopole fixe des prix de vente trop élevés et d'achat trop bas, incitant les planteurs à écouler le tabac vers les colonies de l'Amérique du Nord. C'est le début de la fortune de la Virginie.
Des sociétés de "faux tabatiers" se structurent, impliquant toutes les couches de la société îlienne pour réguler le trafic. Du tabac de Virginie, du Maryland, de Hollande, de Martinique ou de Saint-Domingue fait marcher le négoce. De gros navires marchands hollandais ou anglais approvisionnent l'île. Un circuit de petites embarcations (chattes) permettent l'acheminement illégal sur le continent.
Dès le XVIIe siècle, l'île subit de nombreuses transformations grâce à la constructions de digues et de polders. Des centaines d'hectares furent asséchés, selon des techniques issues des procédés flamands. Les terres ainsi gagnées sur la mer permirent de créer des champs pour les pâtures et la culture de céréales.
Durant la Révolution française, l'île fut la théatre deux batailles de la Guerre de Vendée : la première en 1793 se solda par une victoire vendéenne, tandis que la seconde l'année suivante vit la défaite de ses derniers.
Durant la première guerre mondiale, le lieutenant Joseph Ecomard fut gouverneur militaire de l'île de Noirmoutier, mais il résidait à l'île d'Yeu où il y était également gouverneur. Il descendait des Joubert de Noirmoutier, gouverneurs de l'ile aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Économie
- Le tourisme est la principale activité économique de l'île offrant aux visiteurs un nombre important d'hébergement (hôtels, chambres d'hôtes, campings, centres de vacances,...).
- Cependant, l'activité maritime reste très importante sur l'île possède ainsi trois ports :
- Celui de Noirmoutier-en-l'Île, le port traditionnel et n'a plus aujourd'hui qu'un rôle touristique.
- Celui de l'Herbaudière, un port de pêche moderne en eau profonde, possédant une criée, il est le deuxième du département de la Vendée après celui des Sables-d'Olonne. C'est aussi un port de plaisance important.
- Celui de l'Épine, dénommé historiquement le port de Morin, était un port à échouage. D'importants travaux achevés fin 2005 en ont fait un port de plaisance.
- Ostréiculture qui est également présente au Port de Noirmoutier et au Port du Bonhomme.
- La pisciculture est aussi active sur l'île : le groupe Adrien avec France Turbot.
- L'île jouit d'un climat favorable à la production d'une variété de pommes de terre locale : la bonnotte, mais aussi de beaucoup d'autre variétés comme la sirtéma et la charlotte[4].
- L'artisanat du bâtiment, du paysage et des BTP, fort de plus de 120 entreprises, représente 300 emplois à l'année ce qui le place dans les principales activités de l'économie insulaire[5].
La production de sel
Le climat de l'île a également favorisé très tôt la production de sel marin. Ainsi, dès le Ve siècle, les moines bénédictins commencèrent à transformer les marais humides en marais salants afin d'y récolter l'or blanc. Ceux-ci couvrent aujourd'hui une grande partie du territoire insulaire.
Le sel et la fleur de sel y sont encore de nos jours récoltés de façon artisanale et la production atteint, les meilleures années, 1 500 tonnes de sel. On peut noter toutefois que durant les années 1980, la production de sel a été mise à mal : beaucoup de marais salants ont été abandonnés. Cependant, l'activité repart depuis une quinzaine d'années ; en effet beaucoup de jeunes sauniers se sont installés.
Depuis 1942, la coopérative des sauniers de Noirmoutier regroupe près d’une centaine d’adhérents, soit 90% des producteurs de l’île. L’avenir de cette agriculture traditionnelle et du métier de saunier est pérennisé par un contrat passé avec Aquasel[6], société créée en 1993 pour permettre de valoriser les efforts de tous les sauniers du groupement, répondant aussi aux besoins spécifiques de chaque client par la disponibilité de son équipe commerciale. Ce contrat garantit ainsi les prix et les volumes de production sur le long terme.
Malaise de l'économie insulaire
On assiste depuis quelques années sur Noirmoutier à une forte inflation des prix de l'immobilier du fait de l'arrivée de touristes aisés ayant investis sur l'île en achat de résidences secondaires, provoquant à terme la fuite des jeunes originaires de l'île ne trouvant alors aucun logement à prix abordable.
Patrimoine
Monuments
L'île possède un patrimoine varié avec :
- le château de Noirmoutier datant du IXe siècle,
- l'église Saint-Philbert est une ancienne abbatiale bénédictine au style à la fois roman et gothique. Elle recèle une belle crypte du XIe siècle, ainsi que le tombeau du moine saint Philibert.
- L'ancien Hôtel Lebreton de Grapillières, bel hôtel particulier du XVIIIe siècle, MH, devenu hotel de tourisme sous le nom d'Hôtel d'Elbée.
- des maisons de maître datant du XVIIIe siècle.
Actions culturelles
De nombreuses actions culturelles ont lieux sur l'île comme la fête de la bonotte, les Régates du Bois de la Chaize et le Festival 7e Art et Sciences.
Sites
- Le passage du Gois, chaussée submersible, principale attraction touristique de l'île.
- Le bois de la Chaize est connu pour ses bois de chênes verts et de mimosas, ainsi que de belles plages ombragées. De nombreuses villas blanchies à la chaux sont disséminées dans cette forêt.
- La promenade des Souzeaux longe l'océan avec ses nombreuses criques.
- La maison-phare de la Pointe des dames dans le bois de la Chaise.
Notes et références
- ↑ Site de Météo France pour plus de précisions
- ↑ Michel Dillange, Les Comtes de Poitou, Ducs d'Aquitaine (778-1204), Geste éditions, coll. « La Crèche », 1995, 304 p. (ISBN 2-910919-09-9), p. 54.
- ↑ Mohammed Arkoun, « La France vu par un voyageur arabe au Xe siècle » dans Histoire de l'Islam et des musulmans en France du Moyen-Age à nos jours, 2006, page 44
- ↑ Coopérative Agricole de Noirmoutier : Les variétés
- ↑ Association des entreprises du bâtiment de l'Île de Noirmoutier : Précisions
- ↑ Site officiel : Aquasel
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Île de Noirmoutier sur Google maps
- climat de l'île sur le site de Météo France
- Fiche du site FR5200653 (Natura 2000)
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