Histoire de la sierra leone

Histoire de la sierra leone

Histoire de la Sierra Leone

Fragments de poteries préhistoriques découverts à l'abri sous-roche de Kamabai, dans le nord du pays[1]

Cette page traite de l'histoire de la Sierra Leone.

Sommaire

Époque précoloniale

Le territoire de l'actuelle Sierra Leone fut le refuge de nombreux peuples, tels que les Kissi, les Sherbro et les Krim, lors des conflits politiques de la savane.

Au XVe siècle, refoulant les premiers occupants, des peuples mandingues s'y établissent, les Mendé sur la côte orientale, les Temne vers la frontière de l'actuel Liberia et les Soussou dans le centre.

En 1460, l'explorateur portugais Pedro de Sintra donne le nom de Serra Leoa (rebaptisée plus tard "Sierra Leone" par les Espagnols, littéralement la « montagne du lion ») à la presqu'île où sera plus tard la capitale Freetown.

Au XVIe siècle, la traite négrière commence véritablement. Des Européens, avec la participation des populations côtières, commencent le commerce triangulaire dans le pays.

Époque coloniale

En 1787, les Britanniques achètent l'emplacement où sera bâtie la capitale Freetown. Ils y accueillent des esclaves d'Amérique, libérés pour les récompenser d'avoir choisi le camp britannique pendant la Guerre d'Indépendance des États-Unis. D'autres groupes d'esclaves libérés les rejoignent de toute l'Afrique et la Sierra Leone devient en 1792 la première colonie britannique de l'Afrique de l'Ouest. Manquant de main-d'œuvre pour les travaux agricoles, ces anciens esclaves se lancent dans le commerce.

La population de la Sierra Leone, de 2 000 habitants en 1807, passe à 11 000 en 1825 et à 40 000 en 1850. Aux 400 Noirs revenus de Londres, Grande-Bretagne en 1787, s’ajoutent successivement les Nova Scotians (Noirs d’Amérique qui ont combattu aux côtés des Britanniques pendant la guerre d’Indépendance et qui ont été repliés en Nouvelle-Écosse), des Nègres marrons de Jamaïque (reconquise en 1796) déportés en Nouvelle-Écosse et un nombre croissant de recaptives, Noirs arrachés par les croiseurs britanniques aux bateaux négriers de contrebande. Ces Saros (Sierra Leonians), formés dans des écoles chrétiennes, donneront naissance à une bourgeoisie de fonctionnaires et de profession libérales très brillante et à une classe entreprenante de commerçants, agent des missions, travailleurs manuels, qui essaimeront de la Gambie au Cameroun, voire à l’Angola. Il seront particulièrement nombreux au Nigeria après le retour de 3 000 recaptives egba vers 1850 à Abeokuta.

Au cours du XIXe siècle, la Sierra Leone développe une culture originale mêlant éléments traditionnels africains et influence européenne. Le langage local, le krio, combine une syntaxe yoruba et un vocabulaire en partie européen. En 1868, un sixième de la population est scolarisé, soit un taux supérieur à celui du Royaume-Uni. La Sierra Leone accueille aussi le Collège de Fourah Bay, première université de type occidental établie en Afrique sub-saharienne. À la fin du siècle, toutefois, le déclin du commerce et l'accroissement de la pression européenne conduisent à la perte d'influence de l'élite africaine noire, comme dans l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest.

En 1951, un programme de décolonisation est préparé. Milton Margai, ancien médecin et chef du Parti du peuple de Sierra Leone (Sierra Leone People's Party), est nommé gouverneur général en 1954.

Depuis l'indépendance

Répartition des groupes ethniques en 1969

Le 27 avril 1961, le pays obtient son indépendance. Mais à cause de luttes entre ethnies, le pays connaît une grande instabilité politique. Albert Margai, frère de Milton Margai, lui succède comme Premier ministre en 1964.

En mars 1967, Siaka Stevens, chef du parti All People's Congress (APC), remporte les élections, mais son accession au pouvoir est retardée jusqu'en avril 1968 par une série de coups d'Etat militaires. Le 19 avril 1971, il instaure un régime de parti unique. Il tente alors d'assainir la vie politique, en luttant contre la corruption par exemple. Mais il abandonne vite cette voie pour exploiter les mines de diamants au nord du pays.

En 1971 le Sierra Leone adopte la conduite à droite[2].

Le 28 mai 1975, avec 14 autres États, la Sierra Leone fonde la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest.

Siaka Stevens laisse sa place au commandant en chef des armées, Joseph Saidu Momoh, en novembre 1985. Ce dernier est officiellement élu président en janvier 1986. En novembre 1987, Momoh décrète « l'état d'urgence économique » et prend des mesures d'austérité draconiennes. Mais l'exploitation des mines de diamants continue toujours de rapporter beaucoup d'argent aux principaux chefs du régime.

La guerre civile

Article détaillé : Guerre civile de Sierra Leone.

La Guerre civile de la Sierra Leone se déroula de mars 1991 au 18 janvier 2002. Cette guerre avait pour principal but le contrôle des zones diamantifères.

Il causa la mort de 100 000 à 200 000 personnes et le déplacement de plus de 2 millions de personnes (ce qui représente le tiers de la population de l'époque). De nombreuses mutilations eurent également lieu, ainsi que l'emploi massif d'enfants soldats.

Depuis la fin de la guerre civile

Le 14 mai, le président sortant, Ahmad Tejan Kabbah, est réélu avec 70,6% des voix.

Le pays est actuellement en paix. Les différentes mesures prises par l'ONU sont progressivement réduites, voire supprimées, comme la levée de l'embargo sur les exportations de diamants du sang. La diminution des effectifs de la MINUSIL, les casques bleus, est également effectuée. Après un pic de 17 500 hommes en mars 2001, les effectifs sont ramenés à 13 000 en juin 2003 et à 5 000 en octobre 2004.

Cependant, pour des raisons économiques, de nombreux enfants travaillent toujours dans les mines de diamants, qui sont très dangereuses. La propagation du SIDA chez eux est également très importante : 16 000 enfants de moins de 15 ans sont séropositifs.

Notes

  1. cf. John H. Atherton, « Excavations at Kamabai and Yagala rock shelters, Sierra Leone », in West African journal of archaeology, 2, 1972, p. 39-74
  2. http://www.rue89.com/2009/09/06/samoa-des-aujourdhui-je-conduis-a-contresens, Rue89, 6 septembre 2009

Voir aussi

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Bibliographie

  • (en) C. Magbaily Fyle et Cyril P. Foray, Historical dictionary of Sierra Leone, Scarecrow Press, Lanham, Md., 2006 (nouvelle édition révisée), LII-288 p. (ISBN 978-0-8108-5339-3)
  • (en) Ernest Graham Ingham, Sierra Leone after a hundred years, Frank Cass, Londres, 1968, XI-368p. (reproduction en fac-similé de l'éd. de Londres, Seeley and C° Ltd, 1894)
  • (en) Alexander Peter Kup, A history of Sierra Leone, 1400-1787, Cambridge University Press, Cambridge, 1961, 211 p.
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