Histoire de la Géorgie sous la RDF de Transcaucasie

Histoire de la Géorgie sous la RDF de Transcaucasie

L'Histoire de la Géorgie sous la République démocratique fédérative de Transcaucasie est une période très courte de l'histoire de la Géorgie, un pays situé entre l'Europe et l'Asie. Toutefois, il est notable que malgré la longueur de vie de ladite République transcaucasienne, cette période est très importante dans le récit de l'histoire contemporaine de la Géorgie. En effet, après près d'un siècle de lutte pour son indépendance vis-à-vis de l'Empire russe qui avait annexé le pays au début du XIXe siècle, le peuple géorgien se retrouva entre 1917 et 1918 dans une phase intérimaire qui le prépara à l'autonomie suprême. Celle-ci sera acquise le 26 mai 1918 et le développement nationaliste géorgien connaîtera un premier renouveau depuis le XVIIIe siècle.

Sommaire

Contexte historique

L'annexion du Caucase par la Russie

Article détaillé : Guerre du Caucase.

Les visées russes sur le Caucase sont à remonter jusqu'au XVIe siècle, lorsque l'Empire ottoman et la Perse séfévide, les deux principales puissances du Proche-Orient de l'époque, commencèrent à se battre entre elles. En effet, en 1453, le sultan turc Mehmed II prit Constantinople et le siège religieux et culturel de l'État byzantin passa alors à Moscou, principale puissance orthodoxe de la région, et les tsars russes décidèrent de prendre, en plus de l'héritage culturel et spirituel, l'héritage impérial de ce successeur de l'Empire romain. C'est pour cette raison que de timides accords entre la Russie et le royaume de Géorgie orientale de Kakhétie furent passés à de maintes reprises, avec des notions bien plus symboliques que de facto. Mais tout au long du XVIIIe siècle, lorsque le jeune Tsarat fut remplacé par un Empire russe sous le règne de Pierre Ier (1721-1725), les combats entre Saint-Pétersbourg et les pouvoirs musulmans à son sud prirent une telle ampleur que la question du Caucase devint une priorité pour les dirigeants de la Russie. C'est ainsi qu'en 1770, les généraux russes ouvrirent un nouveau front contre les Ottomans dans le sud de la Géorgie (Bataille d'Aspindza) et, en 1783, un traité d'alliance qui se tourna en protectorat puis en annexion fut signé entre Catherine II et le roi de Kartl-Kakhétie (Géorgie orientale) Héraclius II à Gueorguievsk. En 1801, ce traité disparut et la « Province géorgienne », première marche russe dans le Caucase, fut créée après la mort de Georges XII.

Scène de la guerre du Caucase

Puis petit-à-petit, la Russie gagna de la puissance et, en 1810, la Géorgie occidentale (Royaume d'Imereti) se voit à son tour annexer après un traité bafoué et l'Azerbaïdjan, le Daghestan, le Karabagh et les côtes orientales de la Mer Noire (alors sous domination turque) entrèrent à leur tour dans le globe impérial russe suite au Traité de Golestan, en 1813. Lors du Traité de Turkmanchai qui fut signé entre la Perse et la Russie après la guerre russo-persane de 1826-1828, le Nakhitchevan, de même que le khanat d'Erevan furent également faits provinces russes. Toutefois, ces acquisitions n'étaient pas grandemant utiles à Petrograd en raison de leur situation : ces territoires n'étaient rattachés à la Russie propre que par le mince Daghestan et il était nécessaire, pour bien établir la présence impériale dans la région, d'annexer les hauteurs de Ciscaucasie, ce qui n'était pas chose simple.

C'est pourquoi, une véritable conquête débuta en 1817. Chamil était à l'époque un héros de la résistance caucasienne face à l'evahisseur russe. Mais ces actes de violence étaient également dirigés contre la population géorgienne, contre qui il organisa plusieurs raids en enlevant femmes, enfants et princes. Ces actes n'arrêtèrent guère l'Empire russe et dans les années 1850, presque toute la Ciscaucasie était entré dans le giron de Petrograd. Il faudra attendre le manifeste de l'empereur Alexandre II datant du 2 juin 1864 pour que la guerre du Caucase soit officiellement terminée. La paix était ainsi revenue entre la Mer Noire et la Mer Caspienne, mais au prix de l'indépendance de la région.

Le développement des sentiments nationalistes du peuple géorgien

L'annexion de la Géorgie par la Russie fut considérée comme un affront au peuple géorgien, aussi bien par les nobles que par les paysans, et ce malgré les développements économiques qui seront apportés à la région durant le XIXe siècle. Ainsi, dès 1802, les principaux grands nobles de Kakhétie déclarèrent leur insoumission à Petrograd pour prêter allégeance au prince Ioulon Bagration, fils de Héraclius II. Cette révolte fut bientôt écrasée mais un acte similaire se produisit en 1804 dans les hauteurs du nord du Kartli, et aussi une rébellion bien plus importante en 1812, durant laquelle le jeune Grigol Bagration, petit-fils de Georges XII, fut même proclamé roi. Toutefois, tous ces éveils étaient liés au lobby géorgien à la cour de Perse et il faudra attendre 1819 pour que le peuple exprime à son tour son mécontentement. En effet, en cette année une conspiration bien plus importante se propagea en Géorgie occidentale et, sous la direction de religieux et de paysans géorgiens, réussit à déstabiliser les régions d'Imereti et de Gourie. Finalement, la classe littéraire rejoint le reste du peuple en 1832, lorsque les principaux écrivains de l'époque (Kipiani, Orbéliani, Eristavi, Dodachvili...) organisèrent à leur tour une conspiration, qui sera bientôt arrêtée par le Baron Rozen, vice-roi du Caucase de l'époque.

Les tentatives de révoltes se multiplièrent par la suite : 1841 en Gourie, 1856-1857 en Mingrélie et autres, tout au long de la seconde moitié du XIXe siècle. De plus, au début des années 1900, le socialisme, récemment apparu en Russie, arriva en Géorgie et se mélangea au nationalisme. C'est à ce moment qu'apparurent les futures grandes figures politiques de l'Union soviétique (dont Iosseb Djoughouachvili, le futur Staline) et entre 1902 et 1905, plusieurs dizaines de manifestations et révoltes furent organisés par les jeunes socialistes. Ces développements s'amplifièrent lors de la révolution russe de 1905, quand un groupe de gauche, regroupant à la fois les futurs bolcheviks et mencheviks, fut créé à la Douma sous la présidence du géorgien Noé Jordania. De plus, un nouveau leader de la pensée nationaliste géorgienne apparut également : Ilia Tchavtchavadzé. Tchavtchavadzé luttait pour la restauration de l'autocéphalie de l'Église orthodoxe géorgienne, annulée un siècle auparavant. Il sera assassiné puis canonisé pour cette même raison en 1907. Tous ces facteurs furent importants pour comprendre la création d'une future entité transcaucasienne, dirigée par des mencheviks, mais aussi pour comprendre sa dissolution, les trois membres de l'union étant dirigés par des « chauvino-nationalistes », contraire au termes de la fédération.

Établissement du pouvoir menchevik à Tiflis

Le Seïm et le Commissariat

Article détaillé : Seïm.

Le 23 février [8 mars] 1917 fut marqué par un évènement qui changea l'histoire de l'Empire russe et de ses provinces à jamais. Le régime absolutiste et tsariste dirigé par l'empereur Nicolas II Romanov depuis 1868 fut, pour la première fois depuis 1905, bousculé dans ce qui sera connue en Occident comme la « Révolution de Février ». En effet, en ce jour, des centaines de femmes commencèrent à manifester dans les rues de la capitale russe, Pétrograd, pour réclamer du pain. Elles furent bientôt soutenues par les ouvriers, qui s'allièrent aux soldats de la ville. Le 28 février [13 mars], les révolutionnaires réussirent à organiser le premier changement brutal de pouvoir dans l'histoire russe et le 2 [15] mars, Nicolas II abdiqua. La monarchie fut finalement abolie le lendemain, tandis qu'un gouvernement provisoire censé dirigé la Russia « propre » fut proclamé.

Gueorgui Lvov, un ancien député socialiste à la Douma, fut nommé à la tête du nouveau gouvernement lors d'une réunion de l'Assemblée constituante. Dès lors, son principal objectif était d'« étendre les libertés dans le reste de la Russie », notamment en Transcaucasie.

Turquie-Transcaucasie : Armistice

Arrivée des sociaux-démocrates au pouvoir

La question de Brest-Litovsk

Article détaillé : Traité de Brest-Litovsk.

La Conférence de Paix de Trébizonde

La guerre turco-transcaucasienne

Déclaration d'indépendance de Tiflis

Un mois de question

La RDFT : utile ou inutile ?

Le problème des bolcheviks dans le pays des mencheviks

Le réchauffement germano-géorgien

Une nouvelle conférence de paix

La désintégration secrète de l'union

« À partir de ce jour... »

La Géorgie et la naissance des problèmes séparatistes

Nationalistes ou bolcheviks en Abkhazie

Le problème des Ossètes

Et après

Relations entre les trois républiques transcaucasiennes après mai 1918

Invasions, annexions, sovietisations

La Géorgie, au cœur d'une nouvelle union caucasienne

La culture géorgienne sous la RDFT

L'Université de Tbilissi

Article détaillé : Université d'État de Tbilissi.

Sciences et histoire

Théâtre et cinématographie

Autres

Sources

Références

Liens internes

Liens externes


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