Histoire De L'animation

Histoire De L'animation

Histoire de l'animation

Sommaire

Avant l'animation

Animation sur gobelet

Il y a 5000 ans, dans la province du Sistan-o-Balouchestan, en Iran, des gobelets semblaient être utilisés pour produire des animations. Un de ceux ci a été retrouvé représentant différentes étapes du saut d'une chèvre[1].

Théâtre d'ombre

En Chine depuis le VIe siècle une forme de théâtre semblable à l'animation est présentée : le théâtre d'ombres. Une lanterne est utilisée pour projeter sur une toile les ombres de marionnettes articulées en peau de bœuf séchée.

Marionnettes

Le théâtre de marionnettes se faisait dans la tradition du cirque indien, elle a été amenée, en Europe avec la tradition du cirque par les tziganes.

Images projetées

Au XVIIIe siècle, la projection d'images à l'aide d'une lanterne magique était une distraction populaire. Le Belge Robertson présentait des fantasmagories où, caché derrière un écran, il projetait des images de personnes, de monstres ou d'esprits qui donnaient au public le sentiment d'une apparition surnaturelle.

Les débuts de l’animation

L’histoire de l’animation débute, contrairement à ce que l’on pourrait croire, bien avant le début du cinéma. Au XIXe siècle, une variété de différents jouets optiques font leur apparitions. Parmi ceux-ci notons le thaumatrope de l’Anglais John Ayrton Paris, le phénakistiscope du Belge Joseph Plateau, le zootrope de l’Anglais William George Horner et le praxinoscope du Français Émile Reynaud.

Le théâtre optique

Émile Reynaud améliorera son invention plusieurs fois jusqu’à créer le théâtre optique permettant de projeter un dessin animé. Il est le seul à savoir le faire fonctionner tant il est complexe. Il fait donc lui même les projections en le maniant manuellement.

Il peut avec cette machine faire des ralentis, des accélérations et des retours en arrière, ce qui lui permet de varier les projections en fonction de l'humeur du public, comme cela se pratique couramment au théâtre.

Le film est composé de nombreuses images sur un film (de gélatine), et qui passent d'une bobine à une autre via un projecteur. Des aimants et d'autres éléments ingénieux permettent de faire des bruitages. Ces films sont par contre muets, et accompagnés au piano.

Il peint lui-même les personnages sur la gélatine, et sa femme peint le noir autour des personnages. Le jeu de miroirs du théâtre optique permet déjà d'incruster automatiquement les personnages dans un décor comme le permettra des dizaines d'années plus tard la technique du cellulo.

Son film de gélatine inséré dans du carton (comme des diapositives) et de 70 mm de largeur se conservera par contre très mal. La fin d'un exemplaire de Autour d'une cabine fut découpé et envoyé à un musée cinématographique de Prague.

Les débuts du cinéma

Le kinétoscope et le kinétographe

Le kinétoscope d'Edison

Thomas Alva Edison présente en 1891 deux de ces inventions. Le kinétographe, une enregistreuse et le kinétoscope, une visionneuse. Il fit breveter son invention uniquement aux États-Unis, ne voyant pas l’utilité de payer pour un brevet dans le reste du monde.

Le cinématographe

L’erreur d’Edison de ne pas breveter son invention en Europe permit aux Frères Lumières, alors possesseurs d’une usine d’équipement photographique, de créer à partir des deux inventions d’Edison une seule machine permettant à la fois d’enregistrer et de visionner, le cinématographe.

Le 28 décembre 1895, Auguste et Louis Lumière présentent pour la première fois des films devant un public pour un certain montant. C’est le début du cinéma tel qu’on le connaît.

Aux origines du cinéma d’animation

Avec l’invention du cinéma, l’idée d’animer des dessins, des découpages ou des objets en trois dimensions prend forme dans l’imagination des réalisateurs du début du XXe siècle. A l’origine du cinéma d’animation, on retrouve plusieurs appareils de provenances différentes, mais qui utilisent tous ce principe de persistance rétinienne : le phénakistiscope, les livres animés (petits fascicules à plier et relier soi-même), qui, quand on les feuillette à bonne vitesse, reproduisent un mouvement fluide), la lanterne magique. La filiation avec ces appareils est particulièrement évidente dans le dessin animé. Les personnages et les décors étaient dessinés sur le même papier, ce qui obligeait à redessiner le décor à chaque étape de l'animation. Le système du papier déchiré (slash system) employé dans la plupart des dessins animés des années vingt permettait des économies certaines en réalisant un trou dans le décor et en positionnant en dessous l’animation des personnages. Cette technique limitait tout de même les mouvements du personnage à une zone du décor complètement blanche. Puis est venu le celluloïd : chacune des 24 images par seconde sont dessinées séparément, mais décalquées, sur des feuilles transparentes, puis empilées et feuilletées avec le pouce pour vérifier la fluidité et le bon enchaînement des mouvements. C’est là la particularité du cinéma d’animation, quelle que soit la technique adoptée : chaque image est « photographiée » séparément au moyen d’une caméra spéciale, puis insérée dans la séquence d’un mouvement. Restituer ce dernier le plus fidèlement possible appartient au talent de l’animateur-réalisateur.

À ses débuts, l’animation était principalement projetée dans les salles de cinéma, sous forme de courts métrages. Les dessins animés étaient alors projetés à une vitesse de 16 images par seconde pour les films muets, et ensuite à 24 images par seconde (vitesse de défilement standard du film sonore).

Le premier dessin animé cinématographique est Fantasmagorie du Français Émile Courtet (dit Émile Cohl), projeté pour la première fois le 17 août 1908 au Théâtre du Gymnase à Paris. Il amène ensuite ses techniques aux États-Unis à partir de 1912 où il travaillera pour les studios de Fort Lee, non loin de la ville New York.

Winsor McCay se lança lui aussi dans la réalisation de dessins animés et présenta Gertie the Dinosaur en 1914. Il aurait fait le pari d’être capable de faire un dessin animé seul avec trois amis. Le dessin animé est certainement la branche de l’animation qui a connu le plus gros succès populaire, dû notamment à quelques animateurs de renommée mondiale : Walt Disney, Tex Avery, auteurs pour l’un de Mickey Mouse et Donald Duck, et pour l’autre de Droopy, de Daffy Duck, de The Wolf.

En Europe, on compte également d’excellents auteurs de dessins animés comme Julius Pinschewer, Bruno Bozzetto (La Linea), Jiří Trnka, John Halas, qui ont pris d’autres directions que les Américains cités plus haut, mais toujours avec la même technique : les prises de vue image par image.

L’industrialisation de l’animation

L'animation 3D

La premiere animation 3D a été créée dans les années 60. Cette animation mettais en vedette une main gauche. La compagnie Pixar a révolutionnée l'animation 3D et à quasiment fait disparaitre l'animation 2D dans la fin des années 90 début 2000 avec les films qui ont eux de gros succès tels que : Toy's Story (1995), Les 1001 Pattes (1997), Toy's Story 2 (1999) et bien d'autres.

La règle à tenons

La règle à tenons est une invention de Raoul Barré qui révolutionna le monde de l’animation. Il s’agit d’une simple barre possédant des extrusions de différentes formes. Il suffisait ensuite d’insérer une feuille trouée aux endroits ou se trouvaient les tenons dans la règle pour assurer que chaque dessin soit exactement au bon endroit par apport au précédent.

Le cellulo

Émile Reynaud et Émile Courtet avaient trouvé différents moyens artisanaux de superposer personnages et décor, mais ces techniques n'étaient pas adaptées pour une industrialisation du cinéma d’animation.

John Randolph Bray (producteur) et Earl Hurd inventent en 1914 la technique du cellulo qui révolutionne le dessin animé industriel dans les années 1930. En utilisant une feuille d'acétate transparente sur lequel les personnages ou objets animés sont dessinés, puis coloriés, on permet la superposition avec le décor qui restera sur papier, sauvant ainsi bien du temps. Il fut utilisé par la majorité des studios depuis cette époque jusqu'au passage à la composition numérique.

En 1920, Bray fut le premier à présenter un film d'animation tourné avec une pellicule couleur: The Debut of Thomas Cat. La cherté et la fragilité du procédé ne permit toutefois pas de généraliser cet essai avant les années 1930[2].

Le rotoscope

Max Fleischer inventera également un dispositif permettant d’économiser beaucoup de temps. Le rotoscope est un outil permettant d’afficher une image à la fois d’un film de prises de vues réelles sous une table munie d’une vitre. En déposant une feuille sur cette vitre il devient possible de copier chaque image et ainsi de pouvoir rapidement tracer le contour d’un acteur pour reproduire un mouvement complexe en animation. Ce procédé est nommé rotoscopie.

Le « Studio system »

C'est un peu plus tard au début du XXe siècle (à préciser, mais vers 1930), que le « Studio system » est développé aux États-Unis par les frères Fleischer et John Randolph Bray pour la production de dessins animés pour l'armée américaine.

En effet, suite au naufrage du Lusitania, coulé par un sous-marin allemand, l'Amérique s'engage dans la Première Guerre mondiale sans préavis. Il lui faut donc former très rapidement des soldats à diverses manœuvres. C'est alors que J.R. Bray, avec « la patte » des frères Fleischer - précurseurs indéniables des techniques de l'animation moderne - a l'idée d'utiliser l'animation pour accélérer cette formation militaire. On dit qu'« un dessin vaut mieux qu'un long discours », lorsqu'il est animé, c'est encore plus vrai. Il perçoit donc des fonds de l'état-major de l'armée pour développer cette technique et la mettre en œuvre le plus rapidement possible.

Le principe est simple. Diviser le travail en plusieurs sections indépendantes un peu à la manière d’une chaîne de montage. Ainsi, au lieu de faire une animation en entier, chaque personne occupe un poste précis. Parmi ceux-ci se trouve; les animateurs, les « cleaners » pour la mise au propre des dessins, les coloristes, les caméramans, etc.

Les résultats sont là, et le tour est joué. Après la guerre, et même durant, le studio Fleischer naît, et va poursuivre l'aventure en produisant plusieurs films et séries d'animation : Koko le Clown, Betty Boop, Popeye the Sailor Man, Superman. Ils seront même les premiers à produire un long métrage - Les Voyages de Gulliver. Ce film ne sortira qu'en 1939, car privés des droits d'exploitation du Technicolor acquis par Walt Disney pour la sortie de Blanche-Neige et les Sept Nains en 1937, les Fleischer doivent utiliser une autre technologie, le Stéréo Color. La synthèse des couleurs est moins précise, ce qui a pour conséquence de forcer les rouges vers le carmin (limite marron).

Les longs métrages

Les premiers long métrages d'animation furent crée en Argentine, dès les années 1910 avec El Apóstol en 1917 et Sin dejar rastros, en Europe, il fallut attendre 1926 pour voir le premier long métrage d'animation avec Les Aventures du prince Ahmed, réalisation allemande de Lotte Reiniger utilisant la technique du papier découpé. L'URSS innova en 1935 avec Le Nouveau Gulliver, mêlant prise de vue réelle avec acteur et marionnettes articulées, cette qui fut un succès international. Deux ans après, en 1937, le succès de ce long métrage incita différents réalisateurs internationaux à animer des longs métrages ; Die sieben Raben film de marionnettes allemand, Blanche-Neige et les Sept Nains dessin animé de Walt Disney, puis Le Roman de Renard (film) de Ladislas Starewitch, réalisé en France. En Asie, le premier long métrage d'animation fut La Princesse à l'éventail de fer, dessin animé réalisé en Chine, sorti en 1941.

Les grands studios américains et l’animation américaine

L'explosion de la production japonaise

Article détaillé : Histoire des animes.

Quelque temps après l’industrialisation du cinéma en Amérique arrivèrent les séries japonaises appelées animes (prononcer : animés), et inspirées des bande dessinées manga, avec notamment Le Roi Léo et Astro, le petit robot de Osamu Tezuka ; les techniques d'animation simplifiée crées par Hanna Barbera sont importées au Japon par Osamu Tezuka qui les améliore pour réutiliser davantage les dessins. C'est le début de l'explosion de l'anime qui dépassera rapidement le cartoon américain en quantité de production aux dépens de la fluidité de l'animation. L'anime japonais apporte de plus un certain travail sur les prises de vues très important dans le dessin animé (animation pseudo-3D, plans rapprochés, etc.).
Plutôt que de courtes histoires, comme dans les séries de Cartoon, certains animes sont construits en forme de feuilletons, comme Candy ou des adaptation de romans célèbres comme Tom Sawyer ou Sans Famille. L'arrivée de Goldorak a changé la donne en 1978 provoquant la colère des ménagères jugeant les dessins trop violents et qui finiront par avoir gain de cause avec l'arrêt du Club Dorothée en 1997[3]. D'autres animes comme Jeanne & Serge ont pour trame de fond le milieu sportif. L'erreur de cible faite par le Club Dorothée a créé une réputation de violence et de mauvaise qualité aux animes (les « japoniaiseries »). Si la production est effectivement de qualité inégale (la fringale des lecteurs incite à une production de masse disponible rapidement), il existe des séries de qualité. Une des principales difficultés pour juger est le décalage culturel entre le Japon et l'Europe.

La diversité des techniques dans le monde

Alors que les studios des États-Unis et le Japon se concentrent sur l'industrialisation de l'animation, au Canada, en Amérique du Sud, en Europe et dans le reste de l'Asie, continuent le développement et les innovations des techniques artisanales et artistiques de l'animation.

Norman McLaren

Le Canadien Norman McLaren continue les innovations de ses prédécesseurs français en faisant du cinéma d'animation expérimental. Il développe notamment des techniques de grattage ou peinture sur pellicule permettant de créer des effets sonores. Ses innovations concernent de nombreux domaines et techniques de l'animation.

Séries pour télévision

Peu après le développement de la télévision, quelques séries firent leur apparition; et ce fut l'explosion de l'industrie des séries de dessin animé pour enfant, comme les séries des américains Hanna Barbera.

En France, la majorité de la production du film d'animation pour enfants utilisait alors d'autres techniques comme les marionnettes (C'est l'animation en volume) : (Chapi Chapo, Aglaé et Sidonie, Le Manège enchanté, Colargol, etc.).

Développement

La production américaine a été rapidement très importante en volume et en diversité, grâce notamment aux dessins animés des studios Hanna Barbera. L'Europe a aussi à son actif plusieurs séries marquantes telles que Colargol ou Les Shadoks. La production de séries animées a par la suite connu un développement spectaculaire en Asie dans les années 1970 avec les prémices de ce qui allait devenir la vague Manga, avec des titres tels que Le Roi Léo, Goldorak, Albator ou Candy.

Élargissement du public

Dans les années 1990, la production a commencé à chercher à élargir l'audience de ces dessins animés en ne s'adressant plus uniquement aux enfants, mais également aux adolescents et aux adultes. Le succès emblématique de cette démarche est la série américaine Les Simpson qui connaît un succès sans précédent dans l'histoire du dessin animé télévisé. En effet, en 2007, elle atteint 19 années d'existence, ce qui constitue un record. D'autres séries suivront son exemple, voire abandonneront carrément la « cible » des enfants, comme la série South Park ou King of the Hill. Il faut signaler également le cas inattendu d'une série spécifiquement destinée aux enfants qui, par la qualité de sa production et de son humour, a largement dépassé l'audience attendue et compte en moyenne un tiers d'adultes parmi ses spectateurs : Bob l'éponge.

Le numérique

Depuis peu, l'apport du travail numérique a révolutionné le travail du dessin animé, tant au niveau de la 2D, avec le gouachage qui est systématiquement fait par ordinateur et l'aide au line test, qu'au niveau de la synthèse d'images en 3D, qui permet d'obtenir un rendu proche de celui que l'on pouvait obtenir facilement sur des cellulos. Ce travail sur ordinateur a également permis de libérer un peu la palette et les détails utilisés pour les personnages qui étaient toujours limités à quelques couleurs pour des raisons de production de couleur identique, et de quelques niveaux d'ombrage. Le numérique a également considérablement abaissé les coûts de production, et le home studio du dessin animé a commencé à faire son apparition. Aujourd'hui plusieurs dessins animés professionnels sont réalisés avec un budget matériel et logiciel très bas, notamment, grâce au prix très bas des appareils photo numériques et des scanners. Des logiciels vectoriels comme Flash, mais également, des outils destinés à la base à de l'illustration (comme The GIMP ou Photoshop), permettent également le compositing d'image. Un dérivé de GIMP, appelé Filmgimp puis CinePaint, a d'ailleurs été développé et est utilisé par quelques-uns des plus gros studios d'animation (Rhythm'n'hues, Sony, etc.). Il s'est spécialisé dans le compositing d'animation et permet un travail avec une plus grande précision au niveau des couleurs que GIMP ou Photoshop ; de plus, il est disponible gratuitement, puisqu'il garde la licence libre de GIMP.

L'outil numérique, un outil polyvalent

Le travail sur ordinateur peut intervenir à différents niveaux.

  • L'artiste peut aussi modéliser son œuvre en trois dimensions, et appliquer des filtres (type cell-shading) pour obtenir un rendu plus proche du dessin animé classique.
  • Le travail de composition permet d'utiliser des éléments de différents sources (ex. Personnage en 3 dimensions dans un décors en 2 dimensions).
  • L'animation peut être réalisée par la juxtaposition d'images dessinées ou par la synthèse des images d'une séquence (Rendu d'une animation 3D, animation vectorielle, morphage, etc.).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Histoire

  • Giannalberto Bendazzi, Cartoons, Liana Levi, 1991, 704p. (édition originale en italien: Marsilio Editori, 1988). (ISBN 2-86746-073-5)
  • Olivier Cotte, Il était une fois le dessin animé, Éditions Dreamland, 2001. (ISBN 2-910027-77-5)

Références

  1. * (en) La plus ancienne animation du monde
  2. Giannalberto Bendazzi, Cartoons, Liana Levi, 1991, p51 et 606.
  3. En fait, les dessins animés diffusés correspondaient à un public plus mûr que celui du Club Dorothée car au Japon l'offre est très segmentée.
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