- Théâtre d'ombres
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Le théâtre d'ombres consiste à projeter sur un écran des ombres produites par des silhouettes que l'on interpose dans le faisceau lumineux qui éclaire l'écran. Les plus connues sont probablement les ombres chinoises PiYing et les wayang kulit d'Indonésie.
Sommaire
Historique
Tout comme sa cousine la marionnette, le théâtre d'ombres a des origines très anciennes. La tradition fait de la Chine son lieu de naissance (la fameuse « ombre chinoise »), mais certains auteurs le situent plutôt en Inde. C'est de là qu'à la faveur des grandes migrations il aurait gagné le Proche-Orient.
Utilisé d'abord à des fins religieuses (évoquer l'âme des morts) et d'exorcisme, il est rapidement devenu une forme particulièrement séduisante de spectacle populaire, mettant en scène aussi bien de grands poèmes épiques que des satires politiques ou grivoises, comme le célèbre Karagöz de Turquie par exemple.
La tradition du théâtre d'ombres est encore vivace en Asie (Chine, Cambodge, Thaïlande, Malaisie, Java, Bali), le Karaghiosis en Grèce et le Karagöz en Turquie, et dans une plus faible mesure en Europe occidentale ou en Amérique du Nord au Québec grâce à des compagnies comme le Théâtre de la Pire Espèce à Montréal.
Asie
Cambodge
Article détaillé : Sbek Thom.Chine
Article détaillé : Pi ying.Indonésie
Article détaillé : Wayang.Europe
France
Différentes sources citent le théâtre d'ombres de Dominique Séraphin véritable fondateur en France des ombres chinoises. Installé à Versailles il divertit plusieurs fois la famille royale
À la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle, le théâtre d'ombres connut un grand succès au cabaret du Chat Noir avec des artistes comme Henri Rivière et Caran d'Ache. De véritables petits chefs d'œuvres furent donnés comme La Tentation de Saint-Antoine ou La Marche à l'Étoile d'Henri Rivière L'Épopée de Caran d'Ache sur des poèmes musicaux de Georges Fragerolle
Aujourd'hui plusieurs compagnies se sont spécialisées dans cet art. On peut citer notamment : Cie. Coppelius, Amoros et Augustin, La Loupiote, Le Théâtre des Ombres, Les Montreurs d'Ombres, La Luciole Dansante, Le Théâtre Les Chaises , Le Théâtre du Petit Miroir, Le Théâtre de la Lanterne, la Compagnie Jean-Pierre Lescot ou Le Théâtre de l'Ombrelle. En Belgique nous avons le Clair de Lune Théâtre et la Compagnie de L'ombre.
En Italie, le Musée de PRECINEMA collezione Minici Zotti à Padoue abrite une collection de 70 ombres françaises comparables aux ombres employées dans le cabaret du Chat Noir, avec un théâtre original, plusieurs toiles de fond peintes et deux lanternes magiques pour projeter les scènes. Jusqu'à maintenant, les théâtres d'ombres identifiés sont: La Marche a l'Etoile, La Sphinx, L'Age d'Or et Le Carneval de Venise. On croit que les théâtres ont été créés par le Prestidigitateur Alber à la fin du XIX siècle.
Bibliographie
Le Séraphin de l'enfance, recueil de pièces d'ombres chinoises dédiées à la jeunesse, Dembour et Gangel, Metz, 1843. [1]
Guignollet, Le Théâtre Des Ombres Chinoises, nouveau Séraphin des enfants, Le Bailly, 1880. [2]
Paul Eudel, Les Ombres chinoises de mon père, Edouard Rouveyrer, Paris, 1885. [3]
Victor Effendi Bertrand, Les Silhouettes animées à la main, Charles Mendel, Paris, 1892. [4]
Louis Lemercier de Neuville, Les Pupazzi Noirs, Charles Mendel, Paris, 1897. [5]
Louis Lemercier de Neuville, dessins de Jean Kerhor, Ombres chinoises, Le Bailly, Paris, 1911. [6]
Paul Jeanne, Les Théâtres d'ombres à Montmartre De 1887 À 1923, Les éditions des presses modernes, Paris, 1937.
Denis Bordat et Francis Boucrot, Les Théâtres d'ombres, histoire et techniques, L’Arche, Paris, 1956.
Jeanne Cuisinier, Le Théâtre d’ombres a Kelantan, Préface de Jean Filliozat, Gallimard, Paris, 1957.
Pascale Remise, Magie lumineuse, du théâtre d'ombre à la lanterne magique, Balland, Paris, 1979.
Hetty Paërl, Jack Botermans, Pieter Van Delft, Ombres et Silhouettes, Chêne Hachette, Paris,1979.
Voir aussi
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