- Henri Estienne
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Henri II Estienne, né à Paris en 1528 et mort à Lyon en 1598, est un imprimeur, philologue, helléniste et humaniste français.
Sommaire
Biographie
Origine et éducation
Fils de l'imprimeur Robert Estienne et petit-fils de l'imprimeur Henri I Estienne, Henri Estienne reçut une solide éducation humaniste. Son amour pour le grec, d'après la légende, naquit alors que le professeur auquel son père Robert Estienne l'avait confié expliquait à ses élèves la Médée d'Euripide. Henri, ayant entendu déclamer cette pièce par ses camarades fut si frappé de la douceur et de l'harmonie de la langue grecque, qu'il résolut de l'apprendre. Il éprouva quelque obstacle à son dessein, de la part du professeur, qui pensait que l'étude du latin doit toujours précéder celle du grec ; mais, heureusement pour lui, son père ne partageait pas cette opinion, et il lui fut permis de suivre son goût. Ses progrès furent plus rapides qu'on ne l'espérait ; quelques jours lui suffirent pour acquérir l'intelligence de la grammaire ; on lui mit ensuite un Euripide entre les mains, et comme il ne se lassait pas de le lire, il le sut par cœur avant de le comprendre parfaitement.
Études
Henri Estienne poursuivit son apprentissage de la langue grecque avec Pierre Danès, professeur au Collège des lecteurs royaux, qui lui montra une affection particulière ; il suivit aussi les leçons de Tusan, d'Adrien Turnèbe, et devint, par leurs soins, en assez peu de temps un très habile helléniste. Henri n'avait montré de l'éloignement pour le latin que parce qu'on voulait le contraindre à l'apprendre. Les notes qu'il publia sur Horace, à l'âge de vingt ans prouvent qu'il n'avait pas tardé d'associer l'étude de cette langue a celle du grec. Il possédait aussi l'arithmétique, la géométrie, et même avait étudié quelque temps l'astrologie judiciaire, science alors fort à la mode, mais dont il avait bientôt reconnu la futilité.
L'Italie
Henri fit plusieurs voyages en Italie, sans doute trois, à partir de 1547. Le voyage en Italie était pour le Français un moment d'apprentissage. Il dit dans la postface de l'édition d'Eschyle de 1557 qu'il a travaillé dans de nombreuses bibliothèques, où il a collationné des manuscrits des auteurs antiques. Il voulait aussi y parfaire ses connaissances en typographie tout en apprenant les langues et en « chassant », comme il disait, les meilleurs manuscrits des auteurs anciens. On croit qu'il y fit plusieurs voyages, puisqu'il dit lui-même avoir demeuré trois ans à Florence, Rome, Naples et Venise. Il était à Rome vers la fin de l'année 1554 ; il se rendit ensuite à Naples pour tâcher d'obtenir des renseignements que lui demandait l'ambassadeur de France Odet de Serves, et il n'échappa à la mort pour espionnage que « par son nayf et comme naturel langage Italien » qui lui permit de persuader tout le monde qu'il était italien et non français ; de là, il vint à Venise, où il s'occupa à collationner d'excellents manuscrits de Xénophon et de Diogène Laërce. C'est sans doute lors de son dernier voyage qu'il rencontra à Florence l'humaniste Piero Vettori, qui lui confia le manuscrit des tragédies d'Eschyle. Eschyle fit partie de ses premières éditions genevoises en 1557[1].
Les voyages en Europe
Il en rapporta des copies d'ouvrages précieux, tels que les Hypotyposes de Sextus Empiricus, quelques parties de l'histoire d'Appien, les Odes d'Anacréon, etc. A son retour d'Italie, il visita l'Angleterre et ensuite les Pays-Bas. II apprit l'espagnol en Flandre comme il avait appris l'italien à Florence, et revint à Paris, en 1551, au moment où son père se disposait à se retirer à Genève. Il paraît que Henri l'accompagna dans cette ville et fut comme lui calviniste, mais il était de retour à Paris en 1554.
L'imprimeur
Il présenta requête à la Sorbonne pour l'établissement d'une imprimerie, et joignit à sa demande le privilège accordé à son père par François Ier. Robert Estienne, après avoir été nommé imprimeur du roi, était parti s'établir à Genève pour des raisons religieuses. Henri Estienne commencera sa carrière d'imprimeur à Genève, où il imprime en 1557 ses sept premiers livres. Auparavant, il avait travaillé à Paris avec son oncle Charles Estienne, lui-même imprimeur, chez qui il mena à bien les Odes d'Anacréon (Anacreonta) avec des notes, les Imitations d'Horace, et une traduction latine, en vers de même mesure que ceux du poète grec.
La protection de Fugger
Ce fut au commencement de l'année 1557 qu'il publia quelques-uns des ouvrages qu'il s'était procurés avec tant de peines et de soins. Les dépenses considérables qu'il avait faites dans ses voyages avaient épuisé ses ressources, et il n'aurait pu soutenir longtemps son imprimerie, si Ulrich Fugger ne lui eût avancé les sommes dont il avait besoin. Henri, par reconnaissance, prit le titre d' imprimeur de Fugger, qu'il conserva tant que vécut son illustre protecteur. La mort de son père, arrivée en 1559, lui causa un vif chagrin, qu'il ne put dissiper même en se livrant à l'étude.
Le mariage
Il éprouvait une langueur secrète, un dégoût de la vie, maladie peu connue alors, et qu'il se plaint de n'avoir pas trouvée décrite dans les auteurs de médecine. Ses amis lui conseillèrent de se marier, et il se détermina à suivre leur avis. Il loue, en plusieurs endroits, la douceur et les autres belles qualités de son épouse, que Michael Maittaire croit de la famille des Scrimger. Sa santé se rétablit, et il reprit ses travaux avec une nouvelle activité. Son père, en mourant, l'avait nommé l'exécuteur de ses volontés, et lui avait recommandé de prendre soin de ses frères. C'était une charge ajoutée à toutes les autres, et les inquiétudes qu'il en ressentait le privaient du repos qui lui aurait été nécessaire.
La profession publique qu'il faisait des principes de la réforme était encore pour lui une source de peines, puisque à chaque instant il se voyait obligé d'abandonner ses affaires et de quitter Paris. En 1566, il publia une nouvelle édition de la traduction latine d'Hérodote par Valla, corrigée avec soin, et la fit précéder d'une apologie de cet historien, pour le justifier du reproche de crédulité ; informé qu'on se proposait de traduire cette pièce, il prit la résolution de la mettre lui-même en français ; mais il ajouta à cette traduction une foule d'anecdotes qu'il avait apprises en Italie, de traits satiriques, d'épigrammes contre les prêtres et les moines, ce qui l'aurait exposé à un danger continuel, s'il en eût été connu pour l'auteur.
Dictionnaire de la langue grecque
On sait que Robert Estienne avait eu le projet de publier un dictionnaire de la langue grecque. Henri en avait recueilli les principaux matériaux, et depuis il n'avait cessé d'en rassembler d'autres pour ce grand ouvrage. Enfin, après douze années de soins et de recherches, il fit paraître ce trésor d'érudition et de critique, qui seul suffirait pour assurer à son auteur une réputation durable. Il employa douze ans à préparer et à imprimer un grand Dictionnaire de la langue grecque, paru à Paris en 1572 sous le titre de Thésaurus graeca lingua[2]
Les savants donnèrent à cet ouvrage les plus magnifiques éloges, mais la vente en fut retardée par le prix auquel Henri avait été obligé de le porter pour s'indemniser de ses frais. Pendant ce temps-là, Joannes Scapula[3] en publia un abrégé qui acheva de paralyser le débit du dictionnaire, et la ruine de Henri fut consommée.
L'Allemagne
Il fit alors un voyage en Allemagne, soit pour chercher quelques distractions à ses chagrins, soit pour se procurer des ressources qu'il ne pouvait obtenir dans sa patrie. Le peu de reconnaissance de ses concitoyens n'altéra point les sentiments qu'il leur portait, et il soutint par ses discours et par ses écrits l'honneur de la France dans les pays étrangers. Cette conduite lui mérita la bienveillance de Henri III.
La langue française
Féru de grec et de latin, il était également un ardent défenseur de la langue française. Il mettait presque le français au niveau du grec et du latin, et publia en 1569 un Traité de la conformité du langage françois avec le grec.
À l'époque de la Renaissance qui voyait la prépondérance de l'Italie dans presque tous les domaines, les emprunts du français à l'italien étaient très nombreux : on en nombra jusqu'à 2000[4], dont seulement environ 700 restèrent dans la langue[5]. Dans ce contexte, Henri Estienne fut l'un des principaux pourfendeurs des italianismes. Dans son ouvrage Deux dialogues du nouveau français italianizé, et autrement desguizé, principalement entre les courtisans de ce temps. De plusieurs nouveautez qui ont accompagné ceste nouveauté de langage. De quelques courtisianismes modernes et de quelques singularitez courtisianesques publié en 1578, il critique violemment les « nouveautez » et « courtisianismes » adoptés par certains auteurs français, par exemple spaceger, strade, ragionner, mescoler, leggiadres, qualifiant ces usages de « barbarismes », de « barragouinage », de « langage farragineux », de « jergonnage » ou encore de « jergon si sauvage / appelé courtisan langage ». Il aurait affirmé sur son lit de mort qu'il avait voulu « maintenir la pureté de la langue française »[6]. Ironisant sur l'emploi de termes italiens, il fait dire à l'un de ses personnages qu'il est un peu straque (d'un mot italien signifiant « fatigué »), parce qu'il a battu la strade (« il a parcouru les rues ») depuis le matin et qu'il ne pourra donc pas se rendre dans une case un peu discote (« une maison un peu éloignée »)[7].
Son Projet du livre de la précellence du langage français rencontra en 1579 un large succès. Henri III lui accorda une gratification de 3 000 livres pour son ouvrage de la Précellence du langage français, et une pension de livres pour l'encourager à la recherche des manuscrits ; il l'invita en outre à demeurer à sa cour, l'admit plusieurs fois dans ses conseils, et lui fit délivrer des ordonnances pour des sommes considérables ; mais ces sommes étaient mal payées ou ne l'étaient pas du tout, à raison du désordre des finances ; de sorte qu'Estienne prit la résolution d'abandonner la cour pour s'occuper plus utilement de sa famille.
Une fin de vie errante
Il recommença bientôt à mener une vie errante, poursuivi par ses créanciers ; on le voit tour à tour à Orléans, à Paris, à Francfort, à Genève, à Lyon, fuyant sa patrie, la regrettant, et achevant, par ses incertitudes, d'épuiser le peu de ressources qui lui restaient. Dans un dernier voyage qu'il fit à Lyon, il y tomba malade, et fut transporté à l'hôpital, où il mourut aliéné[8], à l'hôpital de Lyon, au mois de mars 1598[9].
Henri Estienne avait été marié deux fois. Il eut trois enfants de son premier mariage, Paul, imprimeur à Genève, et deux filles, dont l'une, nommée Florence, épousa Isaac Casaubon.
Imprimerie
Utilisant en particulier les grecs du roi, gravés par Garamond et dont deux matrices furent emmenées à Genève par son père, Henri Estienne a publié de très beaux livres. Lors qu'il imprimait des auteurs anciens dont l'édition scientifique avait été établie par un autre humaniste, il est manifeste qu'il lui est arrivé à plusieurs reprises d'intervenir sur le contenu du livre, de le modifier sans en informer l'éditeur scientifique, et de nombreuses sources contemporaines, en particulier des lettres, nous en informent (Joseph Juste Scaliger ou Piero Vettori par exemple). Il se défendait généralement en indiquant en préface ou en postface qu'il avait consulté de nombreux manuscrits pour corriger ainsi ces textes, mais l'étude précise des éditions permet d'en doute et de penser que, certain de sa maîtrise exceptionnelle de la langue grecque, il a parfois préféré la correctio ope ingenii à la correctio ope codicii, substituant ses propres conjectures aux leçons des manuscrits : c'est le reproche principal que lui font ses contemporains.
Travail
Poésie
Henri composait des vers latins avec la plus grande facilité, souvent en marchant, ou a cheval, dans ses voyages ou même en conversant avec ses amis. Il fut lié avec tous les savants de l'Europe ; il était cependant d'un caractère railleur, n'aimait point à être contredit, et se permettait des épigrammes mordantes contre ceux qui ne partageaient point son opinion.
Auteurs anciens
Henri Estienne est un imprimeur et un philologue. Il publia un très grand nombre d'auteurs anciens, établissant parfois le texte lui-même, travaillant d'autre fois avec un humaniste qui lui procurait le texte prêt à être édité. Parmi ses éditions, l'editio princeps d'Anacréon, avec une traduction en vers latins, mais aussi des éditions d'Appien et de Maxime de Tyr. On trouve encore Diodore, Xénophon, Thucydide, Hérodote, Sophocle, Eschyle, Diogène Laërce, Plutarque, Apollonius de Rhodes, Callimaque, Platon et Hérodien ; Horace, Virgile, Pline le Jeune, Aulu-Gelle, Macrobe, un recueil d'historiens latins, etc.
Il traduisit également en latin Anacréon, Platon, Bion et Moschus, Théocrite, Pindare, Sextus Empiricus, Sophocle, Euripide, les Sentences des comiques grecs, un choix d'épigrammes de l'anthologie grecque, plusieurs des Vies de Plutarque, Denys d'Alexandrie,Dicéarque, etc.
Ouvrages
- Ciceronianum Lexicon grœco-latinum, id est, Lexicon ex variis grœcorum scriptorum locis a Cicérone interpretatis collectum, 1557, Paris, in-8°, réimprimé à Turin, 1745, in-8°[10].
- In Ciceronis quamplurimos locos castigationes, Paris, 1557, in-8°[11].
- Admonitio de abusu litiguœ grcecœ in quibusdam vocibus quaslatina usurpat, H. Steph., 1565, in-8°[12].
- Fragmenta poetarumveterum latinorum, quorum opera non extant, H. Steph. 1564, in-8° ; rare.
- Dictionarium medicum vel Expositiones vocum medicinalium ad verbum excerptae ex Hippocrate, Aretaeo, Galeno, Oribasio, Rufo Ephesio, Aetio, Alex. Tralliano, Paulo Aegineta, Actuario, Corn parut à Genève en 1564[13].
- Introduction au Traité de la conformité des merveilles anciennes avec les modernes, ou Traité prèparatif à l'apologie pour Hérodote, Genève, 1566, au mois de novembre, petit in-8° de 572 pages.
cause de cet ouvrage, Henri Estienne fut obligé de s'enfuir de Paris, il se réfugia dans les montagnes d'Auvergne, encore couvertes de neige. Aussi disait-il qu'il n'avait jamais eu aussi froid que le jour où on le brûla en effigie en Place de Grève)[14]
- Artis medicse principes, 1567 ;
- Traité de la conformité du langage français avec le grec, sans date, in-8°, première édition, très recherchée, à raison des suppressions qu'a éprouvées la suivante, Paris, 1569, in-8° ;
- Artis typographicœ querimonia de illitteratis quibusdam typographis, 1569, in-4°[15].
- Epistola qua ad militas multorum amicorum respondet de suœ typographie statu, nominatimque desuo Thesauro linguœ grœcœ, 1569, in-8°[16] ;
- Comicorum græcorum sententiæ, idest, gnomæ Latinis versibus ab Henr. Steph. redditæ (...)", in-24 ;
- Epigrammata grœca selecta ex Anthologia interpretata ad verbum et carmine, H. Steph., 1570, in-8° ;
- Thesaurus græcæ linguæ, H, Steph., 1572, 4 vol. in-fol. (en ligne). On y joint : Glossaria duo e situ vetustalis eruta, ad utriusque linguce cognitionem et locupletationem perutilia, H. Steph., in-fol[17].
- Virtutum encomia, sive gnomes de virtutibus, etc. H. Steph., 1575, in-12 ;
- Francofordiense emporium, sive francofordienses nundinœ, 1574, in-8°[18].
- Discours merveilleux de la vie et départements de la reine Catherine de Médicis, 1575, in-8°[19].
- De latinitate falso suspecta expostulatio, necnon de Plauti latinitate dissertatio,H. Steph., 1576, in-8°[20].
- Pseudo-Cicero, dialogus, in quo de multis ad Ciceronis sermonem pertinentibus, de delectu editionum ejus et cautione in eo legendo, 1577, in-8° ;
- Schediasmatum variorum, id est, observationum, emendationum, expositiomim, disquisitionum, libri tres, 1578, in-8°[21].
- Nizolio-Didascalus sive monitor Ciceronianorum Nizolianorum dialogus, 1578, in-8° ;
- Deux dialogues du nouveau français italianisé et autrement déguisé entre les courtisans de ce temps, in-8°[22] ;
- Projet de livre intitulé de la précellence du langage français, Paris, 1579, in-8°[23] ;
- Paralipomena grammaticarum grœcœ lingues institutionum, H. Steph., 1581, in-8° ;
- Hypomneses de gallica lingua, peregrinis eam discentibus necessaria ; quœdam vero ipsis Gallis multum profutura, 1582, in-8°[24].
- De criticis veteribus grœcis et latinis, eorumque variis apud poetas potissimum reprehensionibus dissertatio, H. Steph., 1587, in-4° ;
- Les prémices, ou le premier livre des proverbes épigrammatisés, ou des épigrammes proverbiales rangées en lieux communs, 1595, in-8° ;
- De Lipsii latinitate palœstra ; Francfort, 1595, in-8°.
Bibliographie
- Bénédicte Boudou,« H. Estienne et le stoïcisme dans l'Apologie pour Hérodote », dans Esculape et Dionysos, Mélanges en l’honneur de Jean Céard, éd. J. Dupèbe, F. Giacone, E. Naya et A.-P. Pouey-Mounou, Genève, Droz, 2008 (Travaux d’Humanisme et Renaissance, 189), p. 3-14.
- Hans Widmann, Der Drucker-Verleger Henri II. Estienne : (Henricus II Stephanus). Mit einem Dankwort an Aloys Ruppel, den Begründer und langjährigen Redaktor des Gutenberg-Jahrbuchs. [Vortrag gehalten in der Festsitzung der Gutenberg-Gesellschaft aus Anlass der Jahrestagung zu Mainz am 26. Juni 1969.], Mainz : Verlag der Gutenberg-Gesellschaft, 1970 (Kleine Druck der Gutenberg-Gesellschaft ; 87).
- Henri Estienne : [actes du Colloque organisé à l'Université de Paris-Sorbonne le 12 mars 1987 par le] Centre V.L. Saulnier, Université de Paris Sorbonne et l'École normale supérieure de jeunes filles, Paris : Presses de l'École normale supérieure, 1988 (Collection de l'École normale supérieure de jeunes filles, Cahiers V. L. Saulnier).
- Denise Carabin, Henri Estienne, érudit, novateur, polémiste : étude sur Ad Senecae lectionem proodopoeiae, Paris, Champion, 2006 (Études et essais sur la Renaissance ; 66).
Notes et références
- XVIe siècle : Piero Vettori, Henri Estienne et Eschyle (1557) », dans Positions des thèses soutenues par les élèves de la promotion de 1994 pour obtenir le diplôme d’archiviste paléographe (...), Paris, École des chartes, 1994, p. 145-151. voir Raphaële Mouren, « Une édition de texte classique au
- Londres en 7 volumes entre 1816 et 1828 et à Paris par les frères Didot à partir de 1840. Voir aussi plus bas. Puis réimprimé à
- Etymologicum linguae graecae). Voir aussi une (de) bio. Johannes Scapula (c. 1540-1600), Lexicon græco-latinum novum, Basel, 1580 (cf.
- Jean Pruvost, La langue française : une longue histoire riche d'emprunts, p. 8
- Henriette Walter, L'aventure des mots français venus d'ailleurs, Robert Laffont, p. 17
- La prépondérance de l'Italie, sur le site de l'université Laval
- Henriette Walter, L'Aventure des mots français venus d'ailleurs, Robert Laffont, p. 148
- Firmin Didot, p. 262. Voir les Bucoliques de M.
- religionnaires, près de l'hôpital. Il fut le premier dont le convoi fut accompagné par un détachement de la compagnie du guet. Les magistrats de Lyon jugèrent que cette précaution était désormais nécessaire pour garantir les convois funèbres des protestants des insultes que leur avait faites la populace. Colonia, Histoire littéraire, t. 2, p. 609. Henri Estienne fut enterré dans le cimetière des
- Cette édition, moins rare que l'originale, est plus estimée.
- Ce petit ouvrage se trouve joint ordinairement au précédent.
- Berlin, in-8°. Almeloveenen cite une édition de 1573. Guill. Roloff en a donné une avec les notes de J. H. Kromayer,
- anatomie et eut une influence considérable sur le vocabulaire anatomique moderne, est toujours utile pour la compréhension des auteurs anciens. Ce dictionnaire latin-grec, qui fixa nombre de termes d'
- la Haye, 1735, 5 vol. petit in-8°, avec des remarques qui lui assurent la supériorité sur toutes les autres, aux yeux des personnes pour qui la rareté d'un livre n'en est pas le premier mérite. Sallengre prouve très bien que cet ouvrage n'a jamais été condamné juridiquement, et que Henri Estienne ne s'en étant point nommé l'auteur, on doit ranger tout ce qu'on dit de sa fuite dans les montagnes de l'Auvergne au nombre de ces fables qui, pour être souvent répétées, n'en ont pas plus de fondement. Ce qui semblait annoncer une œuvre d’érudition et de critique, est avant tout un pamphlet du protestant qu’il était contre le catholicisme. Ce chef-d'œuvre de la littérature satirique fut censuré, après son impression, par le Conseil de Genève. Estienne dut réimprimer 56 pages de son livre. Quelques exemplaires avaient cependant déjà été expédiés et vendus à Lyon. En 1879, Isidore Lisieux et Paul Ristelhuber publièrent une édition critique de ce texte. Ils ne recensèrent alors que deux exemplaires de ce premier tirage, qui se reconnaît entre autres par le passage non censuré de la page 280, où on lit : Mais oserais-je bien parler de l'infame tribut qu'on voulait faire payer aux prestres pour estre dispensez d'en tenir, et le nommer par son nom, le couillage ? Ce « couillage » a été remplacé dans l'édition officielle par « qui a aussi este nomme par un nom de mesme ». Edition originale, rare et recherchée, et la seule des anciennes éditions dont le texte n'a pas été altéré. Sallengre, dans ses Mémoires de littérature, tome 1er, indique les marques qui peuvent servir à la faire reconnaître, et donne la liste de douze autres éditions imprimées jusqu'en 1607. Le Duchat en publia une nouvelle,
- Michael Maittaire ont inséré ce petit poème dans les ouvrages qu'ils ont publiés sur les Estienne (voir: Henri III Estienne). Lottin l'a réimprimé avec une traduction française, Paris, in-4°. On trouve dans cette réimpression la Généalogie des Estienne, depuis l'an 1500. Almeloveen et
- Réimprimée par Almeloveen et Maittaire
- XIXe siècle légèrement revu] Ces glossaires ont été réimprimés à Londres en 1812, à un très petit nombre d'exemplaires. Maittaire croit qu'Estienne a donné une nouvelle édition du Thesaurus, sans cependant en pouvoir fixer la date précise. Le rédacteur de l'article de cet imprimeur inséré au tome 56 des Mémoires de Nicéron, pense au contraire qu'Estienne s'est contenté de supprimer le frontispice des exemplaires qui lui restaient en magasin, et de le remplacer par un nouveau feuillet, portant une épigramme contre Scapula, dont le plagiat lui occasionnait une perte considérable. Cependant Brunet, qui a examiné un grand nombre d'exemplaires de cet ouvrage, avec le premier et le second frontispice, partage l'opinion de Maittaire sur l'existence d'une seconde édition. On peut donc regarder ce fait comme éclairci. MM. Barker et Valpy, Anglais, ont publié depuis une nouvelle édition du Trésor grec de H. Estienne. Ils ont fondu les suppléments donnés par Estienne, et ils ont augmenté l'ouvrage d'une foule de mots et de remarques critiques. MM. (de) Hase, Wilhelm et Ludwig Dindorf ont entrepris, sous la direction de Dübner, une nouvelle édition imprimée par M. Firmin-Didot, et augmentée de nouvelles notes. Ils ont alors classé les mots par ordre alphabétique. Cette publication est imprimée entre 1831 et 1865 à Paris en 8 volumes et 9 tomes (notice ; repr. à Graz, en Autriche, en 1954). Chacun connaît l'excellence de l'ouvrage original d'Estienne ; mais les mots s'y trouvent rangés, non dans l'ordre alphabétique, mais par les racines et leurs dérivés ; l'usage en est peu commode, parce que beaucoup de racines sont contestables ; d'ailleurs une foule de mots y sont omis et ne se trouvent que dans l'Index alphabétique du 4e volume, de sorte que les recherches sont difficiles (voir : J.-C. Dieterich, Karl Müller, P. Petitmengin 1983 et la bcs). [texte du
- Ce recueil est peu commun.
- Cette satire violente est généralement attribuée à Henri Estienne. Elle a été réimprimée plusieurs fois, et insérée dans des recueils de pièces relatives à l'histoire de France. Un écrivain protestant la traduisit en latin, sous ce titre : Legenda sanctœ Catharincemediceœ, 1575, in-8°. La Caille, compilateur, dit que la vie de Catherine de Médicis fut un des ouvrages pour lesquels Estienne reçut une récompense du roi. On ne connaît pas d'autre vie de cette reine que celle qu'on vient de citer ; et si Estienne l'eût avouée, il est probable qu'elle lui aurait valu autre chose qu'une récompense.
- Cicéron, et qu'on nommait pour cette raison Cicéroniens. Cet ouvrage est dirigé contre les écrivains qui affectaient de n'employer que des termes pris des ouvrages de
- Ces trois livres portent les noms des trois premiers mois de l'année ; on y a joint trois autres, qui parurent en 1589. Cette seconde partie est la plus rare ; Gruter a inséré cet ouvrage dans le supplément du tome 5 de son Thesaurus criticus.
- Mamert Patisson, en 1579. Il y en a une deuxième d'Anvers, 1579, in-12 Brunet croit que cette édition a été imprimée par
- Rare et curieux.
- Henri Estienne inséra dans ce volume la grammaire française de son père.
Source partielle
- Pierre Petitmengin, "Deux têtes de pont de la philologie allemande en France : Le Thesaurus Linguae Graecae et la Bibliothèque des auteurs grecs (1830-1867), dans Philologie und Hermeneutik im 19. Jahrhundert, 2, sous la dir. de M. Bollack, et al., Göttingen, 1983, p. 76-107.
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Henri Estienne » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 (Wikisource), s. v. Etienne (Henri II)
- « Henri Estienne », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition], s. v. ESTIENNE (HENRI II).
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