- Grésivaudan
-
Grésivaudan
Vue du Grésivaudan depuis le sommet de la Croix de Belledonne, au fond le massif de la Chartreuse.Massif Chartreuse / Belledonne Pays France Région Rhône-Alpes Département Isère Latitude
LongitudeOrientation sud-ouest Longueur 45 km Type Vallée glaciaire Écoulement Isère Voie d'accès principale A 41, N 90, D 523 modifier Le Grésivaudan, ou Graisivaudan selon l'autre orthographe fréquente jusqu'au milieu du XXe siècle, est une vallée des Alpes françaises située en majeure partie dans le département de l'Isère et qui constitue une partie du cours inférieur de l'Isère.
Cet article traite du Grésivaudan au sens strict, c'est-à-dire la portion de vallée comprise entre Albertville en amont et Tullins en aval.
Sommaire
Toponymie
« Graisivaudan », selon l'étymologie traditionnellement admise, provient de Gratianopolitanum valdanum (l'adjectif fait sur Gratianopolis, le nom gallo-romain de Grenoble) et signifie « vallée de Grenoble » (le suffixe -vaudan, qu'on trouve aussi dans le toponyme Valdaine, signalant une vallée où courent de nombreux cours d'eau).
À l'origine, le Grésivaudan ne désignait que la partie de la plaine alluviale de l'Isère en amont de Grenoble qui prolonge la Combe de Savoie[1],[2]. Mais, depuis la fin du XXe siècle, le terme Grésivaudan a été généralisé à toute la plaine alluviale de l'Isère comprise entre Tullins (en aval de Grenoble) et Albertville. On parlera alors de Bas-Grésivaudan (entre Tullins et Grenoble)[3], de Moyen-Grésivaudan (entre Grenoble et Pontcharra) et de Haut-Grésivaudan (entre Pontcharra et Albertville). Par ailleurs, les 47 communes situées en amont de Grenoble jusqu'à Barraux sont regroupées dans la Communauté de communes du Pays du Grésivaudan et il existe un Syndicat Mixte Pays du Sud-Grésivaudan regroupant les 43 communes des cantons de Saint-Marcellin, Vinay et Pont-en-Royans. Le Grésivaudan est alors la partie de l'Isère qui s'étend depuis sa confluence avec l'Arc (entre Aiton et Montmélian), voire avec l'Arly (à Albertville) en amont, jusqu'à celle de la Bourne (à Saint-Nazaire-en-Royans) en aval.
Géographie
Le Grésivaudan marque la limite entre préalpes ou Alpes externes, formées en majorité de massifs montagneux calcaires et marno-calcaires (Bauges, Chartreuse, Vercors), et massifs internes alpins constitués en majorité de roches granitiques et métamorphiques (Vanoise, Belledonne).
Le Grésivaudan fait partie du sillon alpin : l'ensemble des vallées et dépressions au centre des Alpes françaises orientées sud-sud-ouest - nord-nord-est. En général, on y inclut le cours inférieur du Drac, le Grésivaudan supérieur, la Combe de Savoie (vallée de l'Arly et cours supérieur de l'Arve), et parfois la vallée de Chamonix. Géologiquement, on pourrait également y inclure le cours supérieur du Rhône en Suisse (Valais). Le sillon alpin s'étend donc sur les départements de l'Isère, de la Savoie et de la Haute-Savoie.
Les villes importantes du Grésivaudan sont, du nord au sud : Albertville, Montmélian, Pontcharra, l'agglomération grenobloise et Moirans.
Le Grésivaudan est une ancienne vallée glaciaire. Son profil en auge (fond plat et parois escarpées) a été modelé par des phénomènes glaciaires et post-glaciaires.
Voici les étapes du creusement de la vallée lors de la dernière glaciation, celle du Würm :
- le glacier de l'Isère s'installe dans la vallée à la faveur d'un refroidissement climatique[2] ;
- il s'épaissit et s'étend jusqu'au niveau de Tullins, plaqué contre le Vercors par le glacier du Rhône qui s'étale dans le nord de l'Isère et la plaine lyonnaise ;
- pendant des milliers d'années, il érode par des phénomènes complexes les côtés et le fond de la vallée qui prend un profil en « U » ;
- dans le même temps, les glaces, gênées dans leur écoulement par la cluse de Voreppe et le glacier du Rhône, s'amassent et surcreusent la vallée jusqu'à atteindre -800 mètres sous le niveau de la mer au niveau de Meylan. Au niveau de Grenoble, il y a alors jusqu'à 1 600 mètres d'épaisseur de glace ;
- lors du dernier réchauffement climatique il y a 10 000 ans, le glacier de l'Isère se retire petit à petit en laissant une vaste dépression devant lui qui se remplit d'eau jusqu'à former un immense lac du même type que les grands lacs italiens (lac Majeur, Lac de Côme, lac de Lugano, etc.) ;
- la vallée de l'Isère est entièrement occupée par un lac, de Tullins jusqu'à Albertville, dont le niveau est légèrement inférieur à l'altitude de la vallée actuelle ;
- les montagnes étant dénudées de glaciers et de végétations, les torrents érodent et charrient d'énormes quantités de matériaux qui viennent sédimenter dans le lac de l'Isère ;
- une fois le lac comblé, la vallée acquiert son visage actuel : un fond plat qui correspond à l'ancienne surface du lac bordé par des parois abruptes et des falaises.
Histoire
Le Grésivaudan est un ancien bailliage du Dauphiné.
Entre massif de Belledonne et Chartreuse, le Grésivaudan offre un cadre grandiose : à cause de ses terres riches et propices à la culture du blé, des arbres fruitiers et de la vigne, Louis XII, traversant le Grésivaudan en 1507, « enchanté par la diversité de ses plantements, par les tours en serpentant qu'y fait la rivière Isère », l'appela « le plus beau jardin de France »[4].
Le Grésivaudan a été le berceau de l'hydro-électricité (la Houille blanche) : on trouve à Lancey (Commune de Villard-Bonnot) les vestiges des premières hautes chutes construites par Aristide Bergès en 1869. L’hydraulique industrielle et l’hydro-électricité ont été les moteurs essentiels de l'industrialisation précoce de la vallée (scieries, papeteries, aluminium, etc).
Permettant de circuler au cœur des Alpes, le Grésivaudan est un important axe de communication. Aussi, la vallée connaît une circulation très dense : autoroutes A41, A43, A48 et A49, routes nationales et départementales, voies ferrées vers la Maurienne et l'Italie. La voie ferrée sera electrifiée au milieu des années 2010.
La vallée abrite aujourd'hui des zones d'activités orientées innovation et haute technologie, Inovallée (ex-ZIRST) à Meylan et Montbonnot, pôle d'activité microélectronique à Crolles (STMicroelectronics) et Bernin (Soitec).
Environnement
La vallée joue un rôle important de corridor biologique[5].
Notes et références
- Définition du Robert des noms propres
- Le Grésivaudan sur Géol-Alp. Consulté le 8-09-2010
- La vallée de l'Isère en péril sur Persée, 1927 Le terme est déjà ancien :
- Selon Guy Allard, Album du Dauphiné, 17e siècle
- M. Pezet-Kuhn, M. Lebrun, « Pour un aménagement du territoire intégrant et valorisant les corridors écologiques dans le Grésivaudan - Diagnostic et proposition d’actions », Agence d’urbanisme de la région grenobloise, mars 2006, 185 p.
Annexes
Article connexe
Lien externe
Catégories :- Géographie de l'Isère
- Géographie de la Savoie
- Vallée des Alpes françaises
Wikimedia Foundation. 2010.