- Graffigny-Chemin
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Graffigny-Chemin Administration Pays France Région Champagne-Ardenne Département Haute-Marne Arrondissement Chaumont Canton Bourmont Code commune 52227 Code postal 52150 Maire
Mandat en coursMichel Renaut
2001-2008Intercommunalité Communauté de communes du Bourmontais Démographie Population 235 hab. (2006) Densité 14 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 322 m — maxi. 500 m Superficie 17,27 km2 Graffigny-Chemin est une commune française, située dans le département de la Haute-Marne et la région Champagne-Ardenne.
Sommaire
Géographie
Histoire
Pendant la deuxième guerre mondiale, la commune de Graffigny-Chemin est restée relativement tranquille car assez isolée. Cependant, au petit matin de la nuit du 23 juillet 1944, un avion Stirling de la Royal Air Force (RAF, armée de l’air britannique) de l’escadron 190 s’y est écrasé. L’avion faisait route vers une zone de largage près de Joinville[1] (environ 50 km au nord-est de Graffigny) mais s’est perdu après avoir traversé un violent orage électrique dans la région de Troyes (10). Alors que l’équipage tentait de déterminer sa position à basse altitude et dans des conditions de très faible visibilité, l’avion s’est écrasé sur la colline nommée “La Montagne” à proximité de Graffigny.
Cinq aviateurs et huit soldats britanniques du régiment des forces spéciales, la Special Air Service (SAS), décédèrent lors de l’accident et sont enterrés dans un cimetière local. Il y eut trois survivants. Les soldats de la SAS formaient un groupe de reconnaissance pour une opération de la SAS (Opération Rupert)[2] qui visait à attaquer les lignes de communication allemandes sur le front de Normandie dans la région de Saint-Dizier. En plus des troupes, l’avion transportait des explosifs, des armes, des vivres et de l’argent destinés aux forces de la Résistance française.
Le navigateur de l’avion, le lieutenant Joseph Vinet[3], fut soigné à la Ferme des Noyers par une certaine madame Phillips qui vivait dans le village voisin de Brainville avec ses trois enfants. Madame Phillips était mariée avec un Anglais qui servait dans la RAF mais elle s’est retrouvée isolée à Brainville suite à l’occupation de la France en 1940. Le survivant de la SAS, le soldat Rex Boreham, fut soigné par madame Dauvoin et sa fille Bernadette à Graffigny.
Après avoir été examiné par le médecin de Bourmont, Dr Boin, les deux hommes furent rendus aux autorités plus tard le même jour à cause de la sévérité de leurs blessures. Ils passèrent six semaines dans un hôpital militaire à Chaumont avant d’être envoyés en Allemagne où ils furent emprisonnés pendant le reste de la guerre. Les deux furent bien traités par les forces de l’occupation allemande, dans le respect la Convention de Genève.
Le troisième survivant, le sergent-chef canadien Paul Bell, l’artilleur arrière de l’avion, fut légèrement blessé et passa les dix jours suivants dans le village voisin de Soulaucourt guérissant de ses blessures[4]. Il partit ensuite vers la Suisse avec Tom Hervel (l’ingénieur de bord d’un bombardier Lancaster qui s’était écrasé non loin la semaine suivante)[5]. Cependant, avant d’atteindre la Suisse ils furent libérés par l’avancée des troupes alliées et envoyés en Italie. Ils rentrèrent finalement chez eux en passant par l’Algérie et le Maroc et arrivèrent en Angleterre en septembre. Le sergent-chef Bell trouva la mort en mars de l’année suivante lorsque son avion, rentrant d’un vol d’entraînement, fut abattu à proximité de sa base par un avion allemand[6].
Les Maquisards avaient récupéré de l’épave de l’avion certains des approvisionnements destinés à la Résistance française et démontèrent les quatre mitrailleuses de la tourelle arrière de l’avion qui furent ensuite cachées dans la maison familiale des Dubois à Soulancourt. Lorsque les autorités allemandes en eurent vent, ils prirent des otages à Graffigny-Chemin et menacèrent de mettre le village à feu et d’en déporter les habitants. Une certaine madame Meine[7], veuve française d’un colonel allemand mort en 1911, vivait à Graffigny-Chemin. L’une des filles de madame Meine avait épousé un officier de l’armée de terre américaine dont elle avait fait la connaissance en 1918 lorsque le foyer familial des Meine avait été réquisitionné par l’armée américaine. Son autre fille épousa un diplomate allemand. Madame Meine intervint auprès des autorités et obtint la libération des otages et l’annulation de l’ordre d’incendier le village. Elle fut “récompensée” par une attaque à la grenade sur sa maison pendant la période de l’”Épuration” suite à la libération de la France, probablement à cause des ses connexions allemandes.
Joe Vinet visita Graffigny à trois occasion après la guerre. Sa visite la plus récente fut en 1999 lorsqu’il fut l’invité d’honneur à une cérémonie organisée à Graffigny-Chemin pour marquer le 55ème anniversaire de l’accident. Rex Boreham était encore en vie en 2010. En 2009 le neveu de Rex Boreham se rendit au cimetière pour placer des fleurs sur la tombe des camarades de guerre de son oncle.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 2008 Michel Renaut Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
Graphique d'évolution de la population 1794-1999Pyramide des âges
Lieux et monuments
Personnalités liées à la commune
Voir aussi
Lien interne
Notes et références
- Archives Britanniques AIR20/8837
- Archives Britanniques WO218/192
- ISBN 0-9731380-0-9) J P Vinet "02:13 July 23 1944 as I remember it" (
- La Résistance en Haute-Marne, Tome 2”, publié sous le patronage de L’Association Nationale des Anciens Combattants de La Résistance (Secteur de Langres), sorti chez Dominique Gueniot, imprimeur – éditeur, 52200 Langres (France)
- “Des loges...aux éloges. Un Chemin Difficile” écrit par la Résistance Centre Doubs – chapitre 10, “Un Aviateur Anglais au Maquis”, pp137-143
- Archives britanniques AIR 27/2134
- http://graffigny.blogspot.com/search/label/Julie%20Chevallier
- Graffigny-Chemin sur le site de l'Insee
- Pyramide des âges, Recensement 1999 sur le site de l'INSEE
Liens externes
Catégorie :- Commune de la Haute-Marne
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