Graffigny-Chemin

Graffigny-Chemin

48° 10′ 10″ N 5° 37′ 45″ E / 48.1694444444, 5.62916666667

Graffigny-Chemin
Administration
Pays France
Région Champagne-Ardenne
Département Haute-Marne
Arrondissement Chaumont
Canton Bourmont
Code commune 52227
Code postal 52150
Maire
Mandat en cours
Michel Renaut
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes du Bourmontais
Démographie
Population 235 hab. (2006)
Densité 14 hab./km²
Géographie
Coordonnées 48° 10′ 10″ Nord
       5° 37′ 45″ Est
/ 48.1694444444, 5.62916666667
Altitudes mini. 322 m — maxi. 500 m
Superficie 17,27 km2

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Voir la carte administrative

Graffigny-Chemin est une commune française, située dans le département de la Haute-Marne et la région Champagne-Ardenne.

Sommaire

Géographie

Histoire

Pendant la deuxième guerre mondiale, la commune de Graffigny-Chemin est restée relativement tranquille car assez isolée. Cependant, au petit matin de la nuit du 23 juillet 1944, un avion Stirling de la Royal Air Force (RAF, armée de l’air britannique) de l’escadron 190 s’y est écrasé. L’avion faisait route vers une zone de largage près de Joinville[1] (environ 50 km au nord-est de Graffigny) mais s’est perdu après avoir traversé un violent orage électrique dans la région de Troyes (10). Alors que l’équipage tentait de déterminer sa position à basse altitude et dans des conditions de très faible visibilité, l’avion s’est écrasé sur la colline nommée “La Montagne” à proximité de Graffigny.

Cinq aviateurs et huit soldats britanniques du régiment des forces spéciales, la Special Air Service (SAS), décédèrent lors de l’accident et sont enterrés dans un cimetière local. Il y eut trois survivants. Les soldats de la SAS formaient un groupe de reconnaissance pour une opération de la SAS (Opération Rupert)[2] qui visait à attaquer les lignes de communication allemandes sur le front de Normandie dans la région de Saint-Dizier. En plus des troupes, l’avion transportait des explosifs, des armes, des vivres et de l’argent destinés aux forces de la Résistance française.

Le navigateur de l’avion, le lieutenant Joseph Vinet[3], fut soigné à la Ferme des Noyers par une certaine madame Phillips qui vivait dans le village voisin de Brainville avec ses trois enfants. Madame Phillips était mariée avec un Anglais qui servait dans la RAF mais elle s’est retrouvée isolée à Brainville suite à l’occupation de la France en 1940. Le survivant de la SAS, le soldat Rex Boreham, fut soigné par madame Dauvoin et sa fille Bernadette à Graffigny.

Après avoir été examiné par le médecin de Bourmont, Dr Boin, les deux hommes furent rendus aux autorités plus tard le même jour à cause de la sévérité de leurs blessures. Ils passèrent six semaines dans un hôpital militaire à Chaumont avant d’être envoyés en Allemagne où ils furent emprisonnés pendant le reste de la guerre. Les deux furent bien traités par les forces de l’occupation allemande, dans le respect la Convention de Genève.

Le troisième survivant, le sergent-chef canadien Paul Bell, l’artilleur arrière de l’avion, fut légèrement blessé et passa les dix jours suivants dans le village voisin de Soulaucourt guérissant de ses blessures[4]. Il partit ensuite vers la Suisse avec Tom Hervel (l’ingénieur de bord d’un bombardier Lancaster qui s’était écrasé non loin la semaine suivante)[5]. Cependant, avant d’atteindre la Suisse ils furent libérés par l’avancée des troupes alliées et envoyés en Italie. Ils rentrèrent finalement chez eux en passant par l’Algérie et le Maroc et arrivèrent en Angleterre en septembre. Le sergent-chef Bell trouva la mort en mars de l’année suivante lorsque son avion, rentrant d’un vol d’entraînement, fut abattu à proximité de sa base par un avion allemand[6].

Les Maquisards avaient récupéré de l’épave de l’avion certains des approvisionnements destinés à la Résistance française et démontèrent les quatre mitrailleuses de la tourelle arrière de l’avion qui furent ensuite cachées dans la maison familiale des Dubois à Soulancourt. Lorsque les autorités allemandes en eurent vent, ils prirent des otages à Graffigny-Chemin et menacèrent de mettre le village à feu et d’en déporter les habitants. Une certaine madame Meine[7], veuve française d’un colonel allemand mort en 1911, vivait à Graffigny-Chemin. L’une des filles de madame Meine avait épousé un officier de l’armée de terre américaine dont elle avait fait la connaissance en 1918 lorsque le foyer familial des Meine avait été réquisitionné par l’armée américaine. Son autre fille épousa un diplomate allemand. Madame Meine intervint auprès des autorités et obtint la libération des otages et l’annulation de l’ordre d’incendier le village. Elle fut “récompensée” par une attaque à la grenade sur sa maison pendant la période de l’”Épuration” suite à la libération de la France, probablement à cause des ses connexions allemandes.

Joe Vinet visita Graffigny à trois occasion après la guerre. Sa visite la plus récente fut en 1999 lorsqu’il fut l’invité d’honneur à une cérémonie organisée à Graffigny-Chemin pour marquer le 55ème anniversaire de l’accident. Rex Boreham était encore en vie en 2010. En 2009 le neveu de Rex Boreham se rendit au cimetière pour placer des fleurs sur la tombe des camarades de guerre de son oncle.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 2008 Michel Renaut    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique

Évolution démographique
(Source : INSEE[8])

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
780 916 897 717 871 811 805 790 824
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
769 794 781 702 704 741 734 696 712
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
688 645 591 505 468 440 417 435 433
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006    
394 370 329 319 273 213 235    

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


Graphique d'évolution de la population 1794-1999

Pyramide des âges

Pyramide des âges à Graffigny-Chemin en 1999[9] en pourcentage.
Hommes Classe d'âge Femmes
Avant 1904
16,3 
1905-1924
11,9 
21,2 
1925–1939
30,3 
23,1 
1940-1954
21,1 
10,6 
1955-1969
14,7 
21,2 
1970-1984
11 
7,7 
1985-1999
11 

Lieux et monuments

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Lien interne

Notes et références

  1. Archives Britanniques AIR20/8837
  2. Archives Britanniques WO218/192
  3. J P Vinet "02:13 July 23 1944 as I remember it" (ISBN 0-9731380-0-9)
  4. La Résistance en Haute-Marne, Tome 2”, publié sous le patronage de L’Association Nationale des Anciens Combattants de La Résistance (Secteur de Langres), sorti chez Dominique Gueniot, imprimeur – éditeur, 52200 Langres (France)
  5. “Des loges...aux éloges. Un Chemin Difficile” écrit par la Résistance Centre Doubs – chapitre 10, “Un Aviateur Anglais au Maquis”, pp137-143
  6. Archives britanniques AIR 27/2134
  7. http://graffigny.blogspot.com/search/label/Julie%20Chevallier
  8. Graffigny-Chemin sur le site de l'Insee
  9. Pyramide des âges, Recensement 1999 sur le site de l'INSEE

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Graffigny-Chemin de Wikipédia en français (auteurs)

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