- Gonorrhée
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Gonorrhée
Classification et ressources externesPublicité pour le traitement par la pénicilline de la gonorrhée en 1944 CIM-10 A54 CIM-9 098 MedlinePlus 007267 eMedicine article/782913 MeSH D006069 La blennorragie ou gonorrhée (aussi appelée familièrement chaude-pisse ou chtouille) est une infection sexuellement transmissible. C'est une infection des organes génito-urinaires, due au gonocoque (Neisseria gonorrhoeae) découvert par Albert Neisser en 1879 dans un pus d’urétrite aiguë et isolé en 1885 par Bumm. Elle fait partie des gonococcies.
Pendant des siècles la blennorragie a été confondue avec la syphilis ; leur non-identité sera définitivement démontrée par Hernandez (1812) et surtout par Ricord (1838).
Le traitement est par antibiotiques mais on assiste à l'apparition de souches résistantes à certains d'entre eux.
- Les groupes les plus touchés sont les femmes de 15 à 19 ans et les hommes de 20 à 24 ans.
- La période d’incubation est habituellement de 2 à 7 jours.
- Plus de 50 % des hommes et des femmes peuvent être des porteurs asymptomatiques de ces infections, qui sont le plus souvent localisées dans certaines parties du corps comme le rectum et le pharynx.
- Le plus souvent, les contacts sont asymptomatiques.
- Une infection chronique asymptomatique est possible.
- La présence d’une infection génitale peut faciliter la transmission du VIH.
Sommaire
Facteurs comportementaux
- Sujets ayant des contacts sexuels avec une personne porteuse d’une infection diagnostiquée.
- Personnes ayant des rapports sexuels non protégés avec un partenaire issu d’une région de forte endémicité et où le taux de résistance risque d’être plus élevé.
- Voyageurs qui se rendent dans des pays où ces infections sont endémiques et qui ont des relations sexuelles non protégées avec des membres de la population locale (risque plus élevé de résistance).
- Travailleurs de l’industrie pornographique, prostitution.
- Personnes ayant une mauvaise hygiène des parties génitales
Diagnostic
Signes cliniques
Chez l'homme
Les premiers signes d'alerte sont, chez l'homme:
- Douleurs mictionnelles (brûlures importantes en urinant)
- Écoulement de pus à l'extrémité de la verge
- Douleurs épididymaires
- Prurit urétral
Les manifestations d'une infection à Neisseria gonorrhoeae peuvent se révéler sous la forme de :
Séquelles chez l'homme :
Chez la femme
Les risques de complication sont plus importants pour la femme. Cette infection, si elle n'est pas traitée se complique parfois de cystite chronique et surtout de rétrécissement urétral.
- Écoulement vaginal
- Dysurie
- Saignements vaginaux anormaux
- Douleurs abdominales basses
- Dyspareunie profonde
Les manifestations d'une infection à Neisseria gonorrhoeae peuvent se révéler sous la forme de :
- Cervicite
- Infection génitale haute
- Urétrite
- Périhépatite
- Bartholinite
Séquelle chez la femme
- Atteinte inflammatoire pelvienne responsable de douleurs chroniques
- Infertilité
- Grossesse extra utérine
- Syndrome de Reiter
Dans les deux sexes
- Pharyngite
- Conjonctivite
- Rectite, voire écoulements au niveau du rectum,
- Infection gonococcique disséminée: arthrite, dermatite, endocardite, méningite
Chez le nouveau-né
- Conjonctivite prévenue par usage de collyre au nitrate d'argent en systématique
- Septicémie
Diagnostic bactériologique
Évolution et conséquences
Sans traitement, les risques d'évolution vers une stérilité irréversible sont très importants, dans les deux sexes. Parfois (moins de 3 à 4 % des infections génitales) les gonocoques diffusent et peuvent se localiser :
- à la peau (aspect de poussée subite d'acné généralisée),
- dans les articulations (voir arthrite des genoux)
- ou même (très exceptionnellement) dans l'endocarde où ils provoquent des lésions mortelles en l'absence de traitement efficace.
Traitement
Le traitement consiste en la prise d'antibiotiques.
L'évolution de la résistance aux antibiotiques du germe a modifié sa prise en charge suivant l'époque : de la sulfonamide à la fin des années 1930, on est passé à la pénicilline à doses croissantes, cette dernière n'étant plus utilisée à partir des années 1980. Les fluoroquinolones et les céphalosporines ont pris alors le relais, avec l'apparition de résistances à partir des années 1990[1]. Cette évolution pose un réel problème de santé publique d'autant que certaines souches peuvent être résistantes à plusieurs antibiotiques à la fois. La proportion de ces dernières varie de façon importante suivant les pays.
Tous les patients traités pour une gonococcie devraient également être traités pour une chlamydiose, cette infection étant très fréquemment associée[2].
Un traitement sous observation directe de la prise d’une seule dose est souhaitable pour garantir l’observance.
Tous les partenaires qui ont eu des relations sexuelles avec le malade au moins dans les 60 jours précédant l’apparition des symptômes, ainsi que les parents de nouveau-nés infectés doivent subir le même traitement que le cas index. Les personnes traitées pour une infection gonococcique devraient également être traitées pour une chlamydiose.
Traitement de choix
- Céfixime 400 mg per os en dose unique
Traitements alternatifs
Pour cause d'allergie au traitement de choix, il y a ces possibilités :
- Ceftriaxone 125 mg en dose unique en intramusculaire
- Ciprofloxacine 500 mg per os en dose unique
- Ofloxacine 400 mg per os en dose unique
Distribution internationale
France
La gonococcie est devenue rare en France pour des raisons mal déterminées. Les précautions liées à l'épidémie de SIDA y sont certainement pour quelque chose mais le déclin de la gonococcie s'était amorcé avant que le SIDA ne soit connu par le public. Mais le tourisme sexuel (infection de Français ayant résidé à l'étranger) est un facteur important de la non-disparition de cette maladie en France.
Sources
- Antimicrobial resistance for Neisseria gonorrhoeae in the United States, 1988 to 2003: The spread of fluoroquinolone resistance, Ann Int Med, 2007;147:81-84 Wang SA, Harvey AB, Conner SM et Als.
- Gonorrhea and chlamydia in the United States among persons 14 to 39 Years of Age, 1999 to 2002, Ann Int Med, 2007;147:89-96 Datta SD, Sternberg M, Johnson RE et Als.
Catégories :- Infection bactérienne
- Maladie sexuellement transmissible
- Maladie en gynécologie
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