- Gaule lyonnaise
-
La Gaule lyonnaise parfois appelée Gaule Celtique était une des trois provinces (avec la Aquitaine et la Belgique) créées par Auguste en 27 av. J.-C. de la Gaule romaine (outre la Gaule narbonnaise).
Sa forme géographique en bande partant de Lyon pour inclure la Bretagne péninsulaire actuelle peut paraître aberrante à nos yeux modernes. Elle s’explique pour plusieurs raisons :
- ethnique : elle reprend la division des Gaules en Aquitaine, Gaule centrale et Belgique (voir la Guerre des Gaules de Jules César : Gallia est omnis divisa in partes tres…).
- politique : elle limite l’importance de la Gaule centrale, en rattachant des tribus gauloises aux provinces voisines d’Aquitaine et de Belgique mais surtout consacre la position centrale des Eduens au détriment des Arvernes.
- géographique : d’après l’étude de la Table de Peutinger, il semblerait que les Romains se firent une représentation schématique du territoire gaulois pour son organisation. Sa masse grossièrement quadrangulaire se trouvait divisée en quatre parties de superficie semblable se réunissant à Lugdunum. On peut aussi supposer que ce découpage cherchait à respecter la géographie des bassins versants des principaux fleuves et de leur affluent.
- économique : dans le Gaule antique le commerce fluvial, aux mains de très puissantes corporations, est une source de profits considérables pour les cités, et la Lyonnaise relie justement à la nouvelle capitale, par la Loire, le port des Namnètes, siège de la principale de ces corporations, celle des nautes de la Loire, et au-delà l'île de Bretagne, destination principale du commerce.
La Gaule lyonnaise était une province impériale administrée par un légat d'Auguste propréteur de rang prétorien installé à Lugdunum (Lyon). Elle eut notamment pour gouverneur Septime Sévère le futur empereur d’origine nord-africaine[1]. Le rôle privilégié de Lugdunum fut renforcé par la présence d’un atelier monétaire impérial puis du sanctuaire fédéral des trois Gaules, dédié au culte de Rome et Auguste.
La Gaule Lyonnaise est l’une des provinces les plus peuplées de l’Empire, et des plus riches. Elle fournit à partir de l’an 48 un nombre important et grandissant de sénateurs, notamment Éduens. Elle fournit aussi des légionnaires et des auxiliaires aux légions du Rhin, et les villes d’Augustodunum et Lugdunum sont d’importants centres dans l’Occident bien que la population de ces villes n’ait sûrement jamais excédé 35 000 habitants pour Augustodunum, 70000 pour Lugdunum. D’autre part, la campagne est bien exploitée avec une densité importante de villas et de vici (bourgade rurale).
En 68, ce fut la première à se soulever contre Néron de toutes les provinces, bien que les habitants de Lugdunum ne suivirent guère le mouvement. Le Gaulois Caius Julius Vindex etait le gouverneur et proclama Galba empereur avant d’être vaincu.
Villes principales : Lugdunum, Augustodunum (Autun, reste d’un temple gallo-romain et de porte d’entrée de la ville), Lutecia (Paris, vestiges des thermes et d’un amphithéâtre), Juliomagus (Angers), Condate (Rennes), Rotomagus (Rouen), Caesarodunum (Tours), Augustodurum (Bayeux), Colonia Forum Segusiavorum (Feurs), etc.
Sous la tétrarchie, la Gaule Lyonnaise est divisée en quatre provinces : Lyonnaise I (vallées de la Saône et de l’Allier), Lyonnaise II (Normandie actuelle), Lyonnaise III (Armorique, Maine, Anjou et Touraine) et Lyonnaise IV ou Sénonaise (Orléanais, sud de l'Ile de France, Sénonais), toutes rattachés à la préfecture du prétoire des Gaules.
Les Bretons installés en Lyonnaise III se révoltèrent contre le pouvoir impérial vers les années 450, la Lyonnaise I fut occupée par les Burgondes vers 460, la présence romaine demeura en Lyonnaise II et IV jusqu’en 486 avec Ægidius et Syagrius.
Notes
- ISBN 2-228-89336-6 Anne Daguet-Gagey,Septime Sévére, p.166-167, Payot, 2000,
Article connexe
Catégories :- Gaule
- Province romaine
- Empire romain
- Monde gallo-romain
- Lugdunum
- Géographie du monde celtique
Wikimedia Foundation. 2010.