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Frasne
Vue générale du village depuis le bord de l' "étang Lucien".Administration Pays France Région Franche-Comté Département Doubs Arrondissement Pontarlier Canton Levier Code commune 25259 Code postal 25560 Maire
Mandat en coursPhilippe Alpy
2008 - 2014Intercommunalité Communauté de communes
du plateau de Frasne
et du val du Drugeon (CFD)Démographie Population 1 789 hab. (2008) Densité 54 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 810 m — maxi. 882 m Superficie 32,87 km2 Frasne est une commune française, située dans le département du Doubs et la région Franche-Comté.
Ses habitants sont appelés les Frasnois (les Fraignauds, en patois).
Sommaire
Géographie
Frasne est traversée par la route nationale 471. La gare de Frasne est située à une bifurcation de deux voies internationales de chemin de fer (vers Berne et Lausanne).
Communes limitrophes
Histoire
Le village dépendait de la seigneurie de Nozeroy et pendant longtemps il portait le non de Frâne-les-Nozeroy. Par sa situation il dépendait de La Rivière pour le bourg et de Nozeroy pour les eaux et les forêts. La voie romaine passait près du village, plus précisément à Sous-le-Pré-de-Bry, à Pouaille et à Es-Libard (les Liébards) ; dans le voisinage de cette voie il existait une fontaine entourée de pierre de taille appelée le Puit-de-Fraigneau (au lieu-dit Frainiau). Entre le village et Bief-du-Fourg il se dressait une borne nommée "La pierre-qui-vire"[1].
La Cessay
Le fief comprenait, outre le bourg, l'Étang-Vieux ou Moulin-de-Chiérel, les Moulins-Vieux, les Moulins-neufs, le Moulin-de-Paray, la Scie-Besancenet, le Lac-de-l'Écoulant et le hameau de La Cessay. Ces lieux étaient mentionnés dans les titres de l'abbaye de Mont-Sainte-Marie en 1200. La Cessay était appelé Sicais à cette époque et Sexsex dans le mandement de créance de Jean III de Chalon-Arlay en 1369. En 1708 l'abbé de Baume disait dans un mémoire que : "Cessay ne dépend point de Frâne, qui a son territoire dépendant de l'abbaye de Sainte-Marie, et partant que c'est une paroisse distincte et séparée de Frâne; qu'il y avait autrefois une église dont on voit encore à présent (1708) les vestiges, où les religieux de l'abbaye faisaient les fonctions de curé et administraient les sacrements à leurs fermiers dudit Cessay; que si, à la suite des temps, l'église est tombée en ruines, les religieux ont abandonné l'endroit pour le tout réduire à ladite abbaye : et lesdits fermiers ont pratiqué les sacrements à Frâne , non en qualité de paroissiens du lieu, mais par nécessité et comme endroit le plus voisin". Le hameau de La Cessay n'était réuni à Frasne qu'après la révolution[1].
Condat et Sainte-Marie
Le nom de Frasne apparaît en 1090 dans une donation d'un meix (habitation d’un cultivateur, jointe à autant de terre qu’il en faut pour l’occuper et le nourrir) et d'un pré de la part de Gaucher II de Salins à l'abbaye de Cluny. En 1184 l'empereur Frédéric Barberousse confirmait les biens de l'abbaye de Saint-Oyand de Joux et entre autres il était question de l'église de Dompierre et de la chapelle de Saint-Georges à Frâne ("ecclesiam de domino Petro cumprioratu et capella sancti Georgii"). Il semble qu'il existait trois châteaux dans le village, un près de l'église, un autre au Clos-chez-Jean et le troisième dans l'habitation de l'ancien capitaine Marmier. En 1311 Jean Ier de Chalon-Arlay rendait hommage à Philippe IV de France pour les fiefs qu'il tenait, Frasne y était cité sous le nom de "Frainne"[1].
En 1233 le prévôt de Frasne, nommé Vaucher, vendait à l'abbaye Sainte-Marie un pré au lieu-dit de Pouaille, cette vente était garantie par Amaury III de Joux. Cette même année les habitants du village accordaient aux religieux de Sainte-Marie le "droit de parcours sur les terres du territoire de Cessay". En 1237 Pichot, habitant du bourg, donnait aux religieux de cette abbaye un quart du moulin de Chenol et plus tard Ponce lui faisait don de tous ses droits sur ce même moulin. L'abbaye augmentait encore ses revenus par les dons de Hugues et Henry d'Usie, par la donation de Pierre de Molpré en 1248 et par celui de Béatrix de Vienne, épouse d'Hugues Ier de Chalon-Arlay, en 1338[1].
Marescot et Cécile
En 1266 vivait à Frasne Robelin, dit Comte, fils de Richard Contat, il était cité dans un acte de vente d'un pré à Fauque (ou Faucon) Marescot. Cette famille possédait beaucoup de terre à Frasne mais aussi à La Rivière, Bonnevaux et Bannans. L'un d'eux, Jean Clerc Marescot, était affranchis pour 120 livres estevenantsen 1337. En 1360 Jean II de Chalon-Arlay permettait à Jean et Guillaume, frères et moines à Romain-Moûtier, de posséder les biens qui dépendaient des frères Hugues, Pierre et Oudot Marescot car ceux-ci étaient décédés sans héritiers ; cette donation était faite à la condition que ces moines, ou l'un des deux, résident dans le village et qu'ils ne pourraient ni vendre ce bien ni le donner[1].
Une autre famille connue du village était celle des Cécile, elle donnait plusieurs conseillers au parlement de Dole mais aussi des magistrats et des notaires à Pontarlier. Elle était affranchie en 1318 en même temps que la famille Quetal ou Quetaud[1].
L'église
Au XIIe siècle l'église du village était dirigée par Pierre, second abbé de Saint-Vincent, il succédait à Achard, premier abbé de cette abbaye, à qui l'archevêque Hugues III donnait l'autel de Frâne avec ses dépendances en 1092 ("altare quoque Fraxini cum appenditiis suis")[1].
Liste des curés du village[1]- Henry, cité en 1261 cité dans une donation à l'abbaye de Mont-Sainte-Marie du droit qu'il avait au moulin du village.
- Guillaume Cécile, chapelain de Hugues Ier de Chalon-Arlay, affranchi par celui-ci avec ses deux frères en 1318.
- Jean Ligiel ou Ligier, demeurant à Mâcon, fait, le douze septembre 1490, un traité avec les habitants de Frasne, au sujet des poses et charrues.
- Etienne De Faltans est pourvu le trente mars 1505.
- Pierre De Faltans devint curé de Frasne par suite de permutation avec le précédent, il traite avec les habitant pour les droits mortuaires le dix-neuf juillet 1519.
- Guillaume de Boujeaillet reçoit des lettres d'affranchissement de Marguerite, archiduchesse d'Autriche, en 1520.
- Jean Tournon, était, le dix-huit février 1532, doyen de Nozeroy ; il décède official de Besançon.
- Jacques Gonier, le 4 août 1547, était chanoine de St.-Michel de Salins.
- Claude Cécile, le 30 juin 1567, il était protonotaire le 1er novembre 4578.
- Louis Quetand, en 1590.
- Claude Doron, de 1596 à 1601, fut chanoine de Besançon.
- Guillaume Cécile teste le trente juin 1628 et fait deux donations à l'église de Frasne, l'une à la chapelle des Cécile, l'autre à celle du Rosaire.
- Marc Vuittenel était, en 1659, prieur de Saint-Louis.
- Ferdinand Caire a obtenu le mandement à terrier, le 7 septembre 1674.
- Jacques Rouget, fait exécuter ce mandement le 18 octobre 1687.
- Jean-Claude Hautier, décédé le 20 octobre 1733.
- Alexandre Sebile, décédé le 4 janvier 1759.
- Jean-Charles Grillon, décédé en 1759.
- Alexis Fraivre, curé jusqu'en 1792.
- Bonpart.
- Jacques-Joseph Sebille, décédé en 1829.
- Pergaud.
Le péage de La Rivière
La maison de Chalon possédait de très bonne heure des biens dans le village, c'est ainsi qu'en 1273 Laure de Commercy, épouse de Jean Ier de Chalon, achetait une maison dans le bourg, l'année suivante elle acquérait le four. Hugues Ier de Chalon-Arlay, en 1289, y possédait des "ménages" d'hommes mainmortables[1].
Ils avaient également établi dans le village, de même qu'à Bouverans, un droit de péage sur les marchandises allant "de vent à bise ou de bise à vent" (du sud-est au nord-ouest ou l'inverse). D'après le "terrier" de La Rivière en 1339, ce droit était : "le cent de fer, d'acier, de plomb, de cuivre, de laiton et toutes autres marchandises qui se pèsent = 6 deniers ; la tonnelle d'harengs blancs = 6 deniers ; le tonneau d'harengs sans sel tenant trois tonnes = 18 deniers ; le demi tonneau = 9 deniers ; la basle de mercerie, mestée d'épices et autre mercerie = 18 deniers ; la baste de drap et de laine = 24 deniers ; la baste de futailles appelée rucin = 2 deniers ; la baste de petites peaux, comme renard, de martes et de petits agneaux = 24 deniers ; la chevalée d'huile d'olive à trois chamées = 24 deniers ; le cheval de prix qui passe vingt livres = 3 sous ; la meule de moulin = 5 sous ; le char chargé de vin, bled ou sel = 4 deniers ; pour la charrette = 2 deniers ; la luge (traineau) double chargée = 4 deniers ; la luge simple à un cheval = 2 deniers ; le cheval ferré = 4 deniers ; le cheval non ferré comme le poulain et la pouline = 2 deniers ; le bœuf ou la vache = 1 denier ; la brebis, le mouton ou le porc = 1 engrogne ; les bêtes de teil rien ; les cuirs de bœufs, de vache et de cheval = 1 denier ; la douzaine de peaux de brebis ou de moutons = 4 deniers ; celle de petits agneaux, petits veaux, renards et autres petites bêtes = demi denier ; le bascon catier que l'on mène sur le char = 1 denier ; le char qui mène un demi drap non embaslé = 4 deniers ; le chaval chargé de poissons doit au châtelain de La Rivière cinq sous estevenants ; parmi ce, le châtelain doit au marchand son dîner et un picotin d'avoine pour son cheval ; et si le châtelain veut, il peut prendre un poisson après les deux meilleurs ; item le marchand conduisant ledit poisson, pour le même péage = 2 deniers ; le cheval chargé de bled, vin ou autres = 2 deniers"[1].
Dans une charte du 10 mai 1375 Hugues II de Chalon-Arlay reconnaissait le droit d'usage qu'avaient les habitants du village dans les forêts de la seigneurie de Nozeroy, qui seront délimitées en 1586 par des bornes aux armoiries des Chalon, et voulait bien convertir en un cens de 80 livres, payable au receveur de ce lieu, les prestations que lui devaient les villageois en raison de ces mêmes droits, entre autres celui de "tréhut" ("droit dû au seigneur à raison du grand gibier", en 1517 les religieux de Sainte-Marie réclamèrent un ours qui avait été tué dans le bois de Chalamont) ; mais aussi les droits de "servitudes, exactions, missions de blés, de corvées, de fromages, de courtoisie et d'argent, et de toutes les autres choses auxquelles ils étaient tenus à cause de leur foresterie". En 1425 les habitants du village obtenaient le "droit de parcours" dans les bois du seigneur de Chalon[1].
Après les ravages des guerres de Trente Ans au XVIIe siècle les registres de l'état civil du village attestent que la paroisse était déserte "parochia deserta". Plusieurs familles quittèrent le pays et deux d'entre elles partirent à Rome, celle des Barbaud et des Cornier ; lors du premier Empire un sergent d'un régiment napoléonien nommé Barbaud était logé à Frasne où il apprit que ses ancêtres étaient originaire de ce village[1].
Blasonnement
Le blason de la commune a pour définition héraldique : D'or chargé en chef d'un écusson de gueules à la bande d'or et en flancs de deux sapins de sinople fusté de sable, à la champagne ondée d'azur.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1904 1922 Charles Girod 1922 1929 Adolphe Girod député du Doubs mars 2001 février 2007 Lucien Bôle mars 2007 mars 2008 Maurice Vanthier mars 2008 2014 Philippe Alpy[2] UMP Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
(Source : Insee[3])1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2009 1 367 1 353 1 430 1 355 1 519 1 624 1 753 1 789 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
- Les tourbières de Frasne (Réserve naturelle régionale des tourbières de Frasne)
- Ancienne chapelle du XVIIe siècle (qui dépendait de la Grange de Cessay)
- Ancienne "chapelle de l'Étang", au lieu-dit "ancienne scierie de l'Étang", au bord de l'étang de Frasne, sur la route de Bonnevaux.
Cette chapelle fait partie d'un ensemble de maisons et bâtiments d'usine (scierie) construit aux alentours de 1930 constituant le lieu-dit " hameau de la scierie" (appellation cadastrale), rebaptisé récemment "hameau de l'étang". C'est sous l'impulsion d'un maître scieur M. Chauvin associé au propriétaire de l'étang M. Charton qu'une scierie s'installe à cet endroit à cette époque. L'existence d'une entreprise du même type antérieurement à cette date est très probable. L'eau de cet étang canalisé depuis très longtemps a servi à d'autres fins (moulin à grain) au fil des siècles passés. Les machines de la scierie fonctionnaient grâce à la force motrice de l'eau de l'étang qui s'écoulait par une canalisation souterraine traversant la route. Le propriétaire de l'époque, animé sans doute d'un certain esprit paternaliste d'entrepreneur, construisit côté étang sa propre demeure typique des maisons dîtes "bourgeoises" ou de "maître" des années trente (encore visible). La maison du régisseur est du même côté.On y trouve également cette chapelle et tout au bord de l'eau, l'école réservé aux enfants du personnel. De l'autre côté, se trouvaient la scierie proprement dite et les bâtiments du personnel. Ainsi, il satisfaisait en un même lieu, en maître et fondateur, à toutes les dimensions de la vie humaine: le travail, la religion et l'éducation.
Personnalités liées à la commune
- Jean Simon Loiseau, jurisconsulte français né à Frasne le 10 mai 1776.
- Le général Adolphe Girod (1872-1933), journaliste, ancien maire de Frasne, ancien député du Doubs, créateur de l'aéroport du Bourget[4].
- Jean-Mary Accart, commandant de l'escadrille SPA 67 du groupe de chasse I/5 de Reims et as de guerre, qui, le 1er juin 1940, touché en pleine figure lors d'un combat aérien par une balle tirée depuis un Heinkel 111, dut abandonner son Curtiss H-75, sauta en paparachute et fut récupéré inconscient sur le territoire de la commune.
Voir aussi
Sources
Bibliographie
- Jean Ignace Joseph Bourgon, Recherches historiques sur la ville et l'arrondissement de Pontarlier, 1841, p. 328 à 343 books.google.fr
Notes et références
- Recherches historiques sur la ville et l'arrondissement de Pontarlier
- Site officiel de la préfecture du Doubs - liste des maires (doc pdf)
- Frasne sur le site de l'Insee
- Biographie d'Adolphe Girod
Liens externes
Catégories :- Commune du Doubs
- Ancien chef-lieu de canton du Doubs
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