Franco-algériens

Franco-algériens

Immigration algérienne en France

En France, le terme Franco-algérien désigne un français dont les ancêtres sont originaires d'Algérie [citation nécessaire].

Sommaire

Histoire

Depuis la conquête de l'Algérie, par les troupes françaises, qui débuta par la prise d'Alger, le 5 juillet 1830, jusqu'à la guerre d'Algérie en 1954, puis finalement son indépendance le 18 mars 1962, suite aux accords d'Évian, la vie des deux nations est étroitement liée.

Immigration algérienne

Première phase (1898-1918)

La première phase de l'immigration algérienne en France débute en 1905, la main d’œuvre kabyle travaille dans les raffineries et huileries de Marseille ou comme dockers ou chauffeurs sur des navires. Puis des centaines de travailleurs algériens sont embauchés dans les mines et les usines du Nord et du Pas-de-Calais, les industries de Clermont-Ferrand et Paris. Dès 1912, on parle d'un véritable mouvement migratoire de 4 000 à 5 000 Algériens.

Dans le nord de la France c'est environ 1 500 kabyles qui travaillent dans les mines, pour un salaire normal et bénéficiant de l'application des lois sociales de l'époque pour les mineurs. Ils sont généralement bien accueillis par la population ouvrière. En région parisienne, ils travaillent dans le bâtiment et les travaux publics, les industries chimiques, les raffineries de sucre Say, la compagnie des omnibus, les chemins de fer et le métro. Ils s'installent, dans les villes et se regroupent dans certains quartiers comme Montmartre.

Le mouvement migratoire s'accélère dès 1913 grâce à la suppression du permis de voyage qui était alors requis pour les Algériens et l'on compte, en 1914, environ 13 000 Algériens en France.

Première Guerre mondiale

Lors de la Première Guerre mondiale, la France fait très largement appel aux travailleurs et aux soldats de l'Empire colonial. Ils seront alors près de 80 000 travailleurs et 175 000 soldats à venir d'Algérie. Ceux qui ne sont pas sur le front sont employés dans les secteurs vitaux à l'effort de guerre, production d'armement, génie, aéronautique, transports, mines, etc. La participation des travailleurs coloniaux à l'effort de guerre, est reconnue et ils jouissent de la sympathie des français. À cette époque, les fêtes musulmanes sont célébrées en France avec un certain faste et l'on assiste à de nombreux mariages mixtes.

Immigration algérienne installée (1920-1939)

Après guerre, la France rapatrie 250 000 travailleurs et soldats des colonies. Dès 1920, l'immigration reprend, la France, victorieuse mais ruinée par la guerre, est en partie détruite. Elle fait à nouveau appel aux travailleurs des colonies. Entre 1919 et 1931, on assiste à une immigration massive. Si la composante kabyle reste importante parmi les immigrés algériens, d'autres, comme celle des habitants du nord-ouest oranais gagne du terrain. C'est aussi durant cette période que naissent les premiers mouvements anti-impérialistes au sein de la communauté algérienne immigrée.

Seconde Guerre mondiale

Quand, après 1943, de Gaulle s’installe à Alger, l'Empire à nouveau fournit les soldats et les crédits pour poursuivre la lutte. Les Nord-Africains forment le gros de l'armée d'Afrique dont les officiers eux viennent de métropole. Cette armée est engagée en Tunisie, en Italie puis lors de la bataille de France. Cependant de Gaulle refuse aux Algériens d'élire librement une Assemblée Constituante.

Migration de travailleurs (1946-1962)

Après 1945, le flux migratoire reprend, les Algériens occupent des emplois dans les domaines qui permettent la reconstruction de la France et la relance économique, comme mines et sidérurgie, mais aussi l'industrie et la construction de nouvelles infrastructures. Dès 1947, les Algériens deviennent des franco-musulmans et commencent à s'organiser politiquement aussi bien en métropole qu'en Algérie.

Cependant, selon Daniel Lefeuvre, professeur à l'Université de Paris 8, qui est l'un des grands spécialistes de l'Algérie française, il apparaît que l'immigration algérienne en France dans les années 50 a pour origine l'explosion démographique et la pauvreté. En effet, dans son ouvrage chère Algérie publié en 2005, il affirme que cette immigration ne répond pas aux besoins de main d'oeuvre de l'économie française au cours des années de reconstruction ou des Trente Glorieuses mais bien à la situation terrible dans laquelle vivent les populations musulmanes à cette époque. Les ressources sont insuffisantes pour nourrir une population qui croît très vite. la misère s'étend et les Algériens sont contraints de s'expatrier pour nourrir leurs familles. Les administrateurs de la colonie encouragent cette émigration pour alléger la pression sociale. Mais la métropole est peu disposée à accepter ces nouveaux travailleurs, qui n'ayant aucune formation professionnelle, ne répondent pas à la demande des entreprises.

La guerre d’indépendance (1954-1962)

Le gouvernement de Guy Mollet, en 1956, obtient du parlement les pouvoirs spéciaux, rappelle les réservistes et envoie le contingent en Algérie. En 1958, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) est formé, le Front de libération nationale (FLN) prend le contrôle de l’émigration. Il lance une guerre contre le peuple français ennemi. Le FLN lance la guerre en France afin de rendre impossible toute solution démocratique au conflit algérien. De Gaulle tente un démantèlement du FLN et de ses réseaux de resistance. Finalement il négocie avec le seul GPRA, les accords d’Évian qui mettent un terme à la guerre d’Algérie et entérinent la libre circulation entre l'Algérie et la France des ressortissants des deux pays.

La presque totalité des Européens et des milliers de Franco-musulmans abandonnent l'Algérie et se réfugient en métropole. L'empire colonial se réduit, la France se tourne vers le Marché commun et l'industrialisation qui requiert toujours plus de bras, l’émigration est alors la seule ressource. L'immigration algérienne explose alors au fur et à mesure que les chantiers s'ouvrent en France.

Voir aussi

Bibliographie

  • Ahmed Rafa : le général franco-algérien de l'Armée française ; Manuel Gomez ; Paris : Page après page, 2005. (OCLC 59010680)[1]
  • Algériens et Français : mélanges d'histoire ; Centre de recherche et d'étude sur l'Algérie contemporaine (France) ; Paris : L'Harmattan 2004. (OCLC 56531225)
  • L'Immigration algérienne en France de 1962 à nos jours ; Jacques Simon; Centre de recherche et d'étude sur l'Algérie contemporaine (France); Paris, France : L'Harmattan, 2002. (OCLC 51342555)
  • Mariages et immigration : la famille algérienne en France ; Abdelhafid Hammouche ; Lyon : Presses universitaires de Lyon, 1994. (OCLC 33970161)
  • Ils venaient d'Algérie : l'immigration algérienne en France (1912-1992) ; Benjamin Stora ; Paris : Fayard, 1992. (OCLC 26077813)
  • L'Immigration algérienne en France : origines et perspectives de non-retour ; Belkacem Hifi; Paris : Harmattan : CIEM, 1985. (OCLC 13902950)
  • Les Algériens en France; étude démographique et sociale. ; Institut national d'études démographiques (France); Paris Presses universitaires de France, 1955. (OCLC 1988492)
  • Chère Algérie: La France et sa colonie 1830-1962;Daniel Lefeuvre; Flammarion, 2005.

Notes et références

  1. Cet ouvrage est toutefois truffé d'incohérences chronologiques et ne peut être considéré comme une référence.
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