- Francis Basin
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Francis Basin, né en 1903 à Grasse, fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret franco-britannique du Special Operations Executive.
Sommaire
Identités
- État civil : François Marcel Basin[1]
- Comme agent du SOE :
- Nom de guerre (field name) : « Olive »
- Nom de code opérationnel : URCHIN (en français GARNEMENT)
Parcours militaire : Special Operations Executive, section F ; grade : lieutenant.
Éléments biographiques
Francis Basin naît le 6 août 1903.
Il s'engage dans l'armée britannique sur le conseil du colonel Massip dont il est le secrétaire et qui est proche du général de Gaulle. Incorporé comme simple soldat avec une trentaine d'autres Français, il fait toutes ses classes sans penser à devenir agent secret. Un jour il reçoit la visite du commandant Nicholas Bodington, qui dirige alors la section F avant l'arrivée de Maurice Buckmaster. Bodington lui propose de suivre un entraînement spécial pour aller en France remplir une mission dangereuse. « Réfléchissez, lui conseille-t-il. Vous me donnerez votre réponse demain. » Basin réplique : « Je préfère vous dire oui tout de suite. Si je réfléchis, je me dégonflerai. »[2] Il est une des premières recrues du SOE et suit l'entraînement[3].
- Mission en France
Définition de la mission : chef du réseau URCHIN, sur la Côte-d’azur. Son nom de guerre est « Olive ».
Dans la nuit du 19 au 20 septembre 1941, il est infiltré par voie maritime[4].
Peu après son arrivée, Francis Basin est interpellé par la police à son hôtel et enfermé au fort Saint-Nicolas de Marseille. Le juge d’instruction reconnaît sa bonne foi et le remet en liberté provisoire.
Pendant près d’un an, il va mener son action sur plusieurs fronts :
- il développe son réseau, en établissant son quartier général à Antibes, dans la Villa Isabelle du baron de Malval « Antoine ». Là, il est d’un grande utilité pour recevoir les agents du SOE débarqués sur la Côte-d’Azur. Basin réussit à former 31 cellules couvrant plusieurs départements : Bouches-du-Rhône, Var, Basses-Alpes, Alpes-Maritimes. Sept cellules sont affectées à la propagande.
- il se rapproche d’André Girard, chef du réseau CARTE. Celui-ci, impressionné par les possibilités de contacts avec Londres que Francis Basin peut assurer, accepte d’envoyer en Angleterre l’un de ses officiers. Il choisit Henri Frager, son second. Mettant à profit le départ de Max Hymans « Frédéric » pour Londres, Francis Basin envoie un rapport sur ses relations avec le réseau CARTE. Malheureusement, Max Hymans est interné trois mois en Espagne, et le rapport n’arrive à Londres que le 12 août 1942
- il est en contact régulier avec Virginia Hall « Marie ». Ensemble, ils préparent des rapports envoyés à Londres par la valise diplomatique suisse.
- il établit des contacts avec les leaders des mouvements de résistance et les aide financièrement : Henri Frenay (LIBERTÉ, qui deviendra COMBAT) ; le général de La Laurencie (LIBÉRATION NATIONALE) ; Emmanuel d'Astier de la Vigerie « Bernard » (LIBÉRATION).
15 janvier 1942. Peter Churchill, en provenance d’Angleterre, lui apporte des directives révisées.
19/20 avril 1942. Arrivée de son opérateur radio, Isidore Newman « Julien »[5].
- Arrestation
18 août 1942. Francis Basin est arrêté à Cannes par les autorités françaises. Il a été donné par un courrier diplomatique suisse, Jean Cogniat, arrêté à la frontière suisse en possession de rapports secrets de Basin.
27/28 août 1942. Arrivée en France de Peter Churchill, qui va prendre la suite du réseau URCHIN dans le midi, sous le nom de SPINDLE.
4 septembre 1942. Une tentative d’évasion de Francis Basin organisée par le réseau CARTE, dans le train qui l’emmène à la prison Montluc de Lyon, échoue.
- De nouveau libre
29 novembre 1942. Francis Basin est relâché.
Il poursuit ses activités de Résistance dans la région du Puy
19 août 1943. Un Hudson le ramène à Londres[6].
- Après la guerre
Le 3 novembre 1971, il témoigne de son expérience auprès d'André Gillois.
Reconnaissance
Francis Basin a reçu les distinctions suivantes :
- Royaume-Uni : membre de l’Ordre de l’Empire britannique (MBE),
- France : Croix de guerre 1939-1945, Médaille de la Résistance.
Annexes
Sources et liens externes
- Fiche Francis Basin : voir le site Special Forces Roll of Honour.
- Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8) / (EAN 9782847343298). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur le sujet du SOE en France.
- Hugh Verity, Nous atterrissions de nuit..., préface de Jacques Mallet, 5e édition française, Éditions Vario, 2004. Voir p. 275.
- Sir Brooks Richards, Flottilles secrètes. Les liaisons clandestines en France et en Afrique du Nord, 1940-1944, traduction de Secret Flotillas par Pierrick Roullet, Éditions Marcel-Didier Vrac (M.D.V.), 2001.
- Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographié (exemplaire en provenance de la bibliothèque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable à la bibliothèque de Valençay). Voir sheet 17, DONKEYMAN CIRCUIT.
- Thomas Rabino, Le Réseau CARTE. Histoire d'un réseau de la Résistance antiallemand, antigaulliste, anticommuniste et anticollaborationniste, Perrin, 2008, (ISBN 978-2-262-02646-2)
- Vincent Nozille, L’Espionne Virginia Hall, une Américaine dans la guerre, Fayard, 2007, (ISBN 978-2-213-62827-1).
- André Gillois, Histoire secrète des Français à Londres de 1940 à 1944, Hachette, 1973.
- Claude Bourdet, L’aventure incertaine.
Notes
- Le site SFRoH et Nouzille p. 376 donnent comme premier prénom : François. The National Archives donnent : Francis.
- André Gillois, ch. 4.
- Entraînement de Francis Basin - Il apprend à faire des faux et des photos-miniatures, à forcer des serrures et à servir de plastic. Ensuite on le met à l'épreuve en l'envoyant, en civil et sans papiers, à travers l'Angleterre, avec mission de s'introduire dans un aérodrome et d'en relever les plans. Il réussit, et à son retour il est nommé organisateur d'un réseau, tandis que le commandant de l'aérodrome où il a pu pénétrer en fraude perd son poste et est l'objet d'une sanction disciplinaire. Au moment de son départ, on lui donne rendez-vous au bar de l'hôtel Dorchester. Il s'y installe à l'heure dite dans une salle bourrée de consommateurs. Un inconnu s'approche de sa table et lui dit à haute voix, en s'asseyant à ses côtés : « Basin, vous êtes Allemand. Vous vous cachez mal puisque la police vous a repéré ». Basin constate avec stupéfaction que personne n'a remarqué cette interpellation. Alors le nouveau venu se penche à son oreille et chuchote quelques mots. Aussitôt toutes les têtes se tournent vers eux : « Vous voyez, lui dit son interlocuteur, les chuchotements sont plus dangereux que les conversations normales. Retenez bien cette leçon, et bonne chance. » [Source : témoignage de Francis Basin, 3 novembre 1971, recueilli par André Gillois. Voir André Gillois, ch. 4.]
- Le Barcarès ; agents débarqués : Francis Basin « Olive », Robert Leroy « Louis », Raymond Roche « François », et Georges Duboudin « Alain ». [Source : Sir Brooks Richards, p. 923] Opération : AUTOGYRO ; navire : HMS Fidelity ; provenance : Gibraltar ; point de débarquement :
- Brooks Richards, p. 637 et 925.
- Henri Déricourt ; appareil : Hudson ; terrain : ACHILLE ; personne amenée (1) : Peter Deman « Paul » de la section DF ; personnes ramenées (10) : Marie-Thérèse Le Chêne, Tony Brooks (SOE) « Alphonse », Robert Boiteux « Nicolas », Octave Simon, Joseph Marchand, Victor Gerson, Robert Benoist, Francis Basin, Raymonde Mennessier, J.L. de Ganay ; circonstances : brume basse et bœufs sur le terrain. [Source : Verity, p. 275] Opération DYER, organisée par
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