Henri Dericourt

Henri Dericourt

Henri Déricourt

Henri Déricourt (1909-1962) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent français du service secret britannique Special Operations Executive. Il est généralement admis qu'il fut un agent double et probablement triple.

Sommaire

Identités

  • État civil : Henri Alfred Eugène Déricourt
  • Comme agent du SOE, section F :
    • Nom de guerre (field name) : « Gilbert », puis « Claude »
    • Nom de code opérationnel : FARRIER (en français MARÉCHAL-FERRANT)
    • Identité de couverture : Maurice Fabre (identité abandonnée, car les papiers sont mal imités)[1].
  • Comme agent de la Gestapo : BOE 48 (V-Mann de Karl Boemelburg, Gestapo), puis K 48 (V-Mann de Hans Josef Kieffer, SD)

Pour accéder à une photographie d'Henri Déricourt, se reporter au paragraphe Sources et liens externes en fin d'article.

Biographie

1909. Le 2 septembre, Henri Déricourt naît à Coulonges-en-Tardenois, Aisne, France. Il est le troisième enfant d'une famille modeste : son père est facteur ; sa mère, orpheline, a été élevée par des religieuses.

1927. Passionné d'aviation depuis l'enfance, il se trouve au Bourget parmi la foule qui accueille Charles Lindbergh le 21 mai après sa traversée de l'Atlantique.

1930. Après avoir reçu une formation, il obtient un brevet de pilote à l'école d'aviation Farman à Toussus-le-Noble, alors second aérodrome de Paris après Le Bourget. Un peu plus tard, à la fin de son service militaire, il décroche un nouveau brevet de sergent-pilote de réserve. Il fait connaissance de Rémy Clément, pilote comme lui, de dix ans son aîné.

1935. En novembre, Didier Daurat, le patron de l'ancienne Aéropostale, l'engage comme pilote à la compagnie Air bleu, qu'il a créée et qui, basée au Bourget, distribue le courrier dans tout l'Hexagone.

1936. Il est approché par un certain André Borrie, officier du 2e bureau de l'Armée de l'Air. Pour ce dernier, il réalise une série de photos aériennes des docks italiens établis à Chambéry ainsi que des clichés de la ligne Siegfried. Il aide les républicains espagnols.

1937. À Paris, il rencontre Nicholas Bodington, correspondant de l'Intelligence Service et futur numéro 2 de la section F, qui opère pour l'agence de presse Reuters.

1938. Bodington présente Déricourt au Kriminalrat Karl Boemelburg, en mission à Paris[2].

1939. Au commencement des hostilités, Déricourt est incorporé à la Section aérienne de Transport basée à Étampes ; il convoie des avions vers le front au nord.

1940. Il est muté à Marseille-Marignane, il évacue des appareils vers le sud. Il est pilote d'essai d'un bombardier d'avant-garde puis d'un autogire. En juin, l'armistice interrompt les essais. Il retourne à l'aviation civile : il est engagé par Air France. Il se lie avec des membres de la pègre[3]. Il se livre aussi à un trafic de marché noir avec un certain Bladier, à Paris. À l'occasion d'une escale à Alep, un corps expéditionnaire anglo-gaulliste ayant envahi la Syrie restée fidèle au maréchal Pétain, il est immobilisé. Peu après, un colonel de l'Intelligence Service lui propose de rentrer en Grande-Bretagne. Il accepte. Sur la route, il passe par Marseille, pour mettre sa femme Jeannot à l'abri du besoin, puis est pris en charge par le MI9. À la fin de l'année, il revoit Boemelburg, et c'est à ce moment-là probablement qu'il fut recruté comme agent (V-Mann ou homme de confiance) BOE 48.

1941.

  • Novembre. De nouveau à Marseille, il signe un contrat avec la SCLAM (société de livraison réservée aux ministères). Puis, grâce à un de ses anciens compagnons pilotes, Léon Doulet, il entre en relation avec l'ambassade américaine, relais possible avec l'Angleterre où il désire se rendre. Il est alors dirigé sur la Pat-Line, la filière d'évasion d'Albert Guérisse, dit Pat O'Leary (dépendant du MI9). Sitôt après cette prise de contact, il est convoqué à Londres[4].

1942.

En Angleterre
  • Août. Le 15, Déricourt et Doulet franchissent la passerelle du HMS Tarana (en fait un chalutier armé en guerre, mitrailleuses et canon dissimulés sous des filets de pêche), à Narbonne-plage, avec une sept autres personnes[5]. Le bâtiment des "Special Flotillas" met alors le cap sur Gibraltar. Après une semaine sur le rocher, les deux voyageurs se retrouvent dans un convoi d'une cinquantaine de navires qui s'achemine vers les îles britanniques.
  • Septembre. Le 7, ils débarquent à Greenock, en Écosse, où des agents de la "Special Branch" les attendent pour les conduire à Londres. Là, ils passent quatre jours à Patriotic School, le centre d'interrogatoire du MI5. Puis ils sont séparés. À la fin du mois, il aurait été parachuté en France[6].
  • Décembre. Le 3, Déricourt signe l'"Official Secret Act", reçoit le nom de code FARRIER, le nom de couverture "Marius Fabre" et le nom de guerre (field name) « Gilbert ». Il déclare ses contacts avec les Allemands ; il cite les noms des membres des Commissions d'armistice qui furent ses passagers à Marseille ainsi que ceux des pilotes de la Lufthansa qu'il a fréquenté au Bourget avant la guerre. Le jugement porté sur lui est très favorable. Un seul point noir : ses allées et venues en France, qui peuvent avoir attiré l'attention des Allemands. Mais, sur l'intervention de Bodington, la difficulté est tranchée et il est engagé à titre de lieutenant dans la RAF, détaché au SOE. On l'envoie alors à Tempsford, base des "Moon Squadron, les escadrilles 138 et 161, sans même le faire passer par les stages de sécurité et d'entraînement, signe d'une probable protection particulière.

1943.

Mission en France. Sa mission consiste : • à trouver des terrains d’atterrissage appropriés • à organiser les mouvements aériens : réception et retour des agents (des autres réseaux) • à acheminer le courrier qui lui sera remis (de la main à la main, ou dans des boîtes aux lettres) ; il s'agit de tout ce qui ne peut pas être transmis par radio en morse : rapports trop longs, plans, photos, courrier personnel, documents non codés, paraphrases codées de messages radio déjà envoyés. Il ne dispose pas d'un opérateur radio propre[7] : il devra faire transiter ses messages par Jack Agazarian l'opérateur du réseau Prosper-PHYSICIAN.
  • Janvier. Dans la nuit du 22/23, un avion Halifax emmène Déricourt, ainsi que Jean Worms « Robin » qui vient établir le réseau JUGGLER. Ils sont parachutés « blind », c'est-à-dire sans comité de réception au sol, à Fréville-du-Gâtinais, vers Vitry-aux-Loges, à l'est d'Orléans. Un faux départ avait eu lieu le 14 décembre 1942. Vers le 30 janvier, il revoit le Kriminalrat Boemelburg et, à partir de ce moment-là, s'affiche avec lui au Bristol, hôtel de grand luxe réservé aux hauts dignitaires du Reich. Commence alors sa collaboration visible avec le SD. Par prudence, Boemelburg communiquera avec lui par l'intermédiaire de ses subordonnés : Götz et son chef direct, Hans Josef Kieffer.[8].
  • Mars. Déricourt et Rémy Clément recherchent et identifient des terrains susceptibles de servir aux atterrissages (LZ = landing zones). Ils vérifient également les LZ du réseau SCIENTIST, que Claude de Baissac « David » anime dans le sud-ouest. Dans la nuit du 17/18, Déricourt réalise son premier pick-up sur le terrain situé à 4,5 km au nord de Marsay, au nord de Poitiers. C'est un doublé de Lysander, qui déposent Francine Agazarian, John Goldsmith, Pierre Lejeune, Roland Dowlen, et remmènent Claude de Baissac, France Antelme, Raymond Flower et son opérateur radio. Dans les mois qui suivent, il travaillera principalement au profit du réseau Prosper-PHYSICIAN, et organisera les déplacements par avion de plus de 67 agents, dont Noor Inayat Khan, Vera Leigh, Yolande Beekman, Eliane Plewman, Diana Rowden, Jack Agazarian, Francis Suttill, Pearl Witherington et Lise de Baissac.
  • À l'été, la Gestapo arrête de nombreux agents du SOE travaillant en France. Il apparaît clairement qu'un agent double a infiltré les réseaux. Plusieurs agents, y compris Francis Cammaerts, Jack Agazarian et Francis Suttill sont convaincus que Déricourt est le responsable. Ces soupçons s'accroissent quand on apprend que Déricourt habite à Paris dans un appartement qui jouxte celui loué par Hugo Bleicher de l’Abwehr, rue Pergolèse.
  • Juillet. Un autre agent, Henri Frager, dit à Nicholas Bodington, alors en mission en France pour comprendre l'effondrement du réseau Prosper-PHYSICIAN, que Déricourt est un espion allemand. Bodington écarte cette théorie, arguant du fait que Déricourt s'était chargé de son voyage en France et qu’il n'avait pas été arrêté. Quand Bodington refuse d’agir, certains agents commencent à penser que lui aussi est un agent double.
  • Peu de temps après, Georges Pichard informe Maurice Buckmaster, chef de la section F à Londres, qu'il a entendu dire de bonne source qu'un « Français responsable des opérations aériennes dans les régions de Paris et d’Angers » travaillait pour l'Abwehr. Buckmaster, comme Bodington avant lui, écarte les charges contre Déricourt et lui permet de continuer son travail.
  • Septembre. Dans la nuit du 16 au 17, un opérateur radio affecté à FARRIER, A. Watt « Geoffroi », est déposé en Lysander sur le terrain BRONCHITE, près de Tours[9]

1944. En février, Déricourt est rappelé à Londres. Sur avis défavorable du MI5, il n'est plus renvoyé en France.

Après la Seconde Guerre mondiale, en interrogeant les Allemands, il apparut clairement que Déricourt était coupable d'avoir fourni des informations à l'Abwehr et à la Gestapo, et que cela avait entraîné l'effondrement de plusieurs réseaux et sous-réseaux, avec l'arrestation et l'exécution de nombreux agents comprenant Noor Inayat Khan, Vera Leigh, Yolande Beekman, Eliane Plewman, Diana Rowden, Gilbert Norman, Jack Agazarian et Francis Suttill.

1945. Le 13 février, au cours d'un voyage à Londres, étant en possession de devises et d'or, il est arrêté.

1946. En novembre, Déricourt est remis aux autorités françaises. Il est accusé d'avoir donné à la Gestapo l'officier du SOE Jack Agazarian.

1948.

  • En juin, il comparaît devant le tribunal militaire, caserne de Reuilly. Au procès, Nicholas Bodington se déclare responsable de toute l’activité de Déricourt sur le terrain. Il admet s'être rendu compte que Déricourt était en contact avec les Allemands mais affirme qu'aucune information importante n'avait été révélée. Pendant le procès, la défense argue du fait que, bien que l’accusation soit en mesure d'apporter de nombreux indices indirects confortant les soupçons à l’encontre de Déricourt, elle ne pourrait réellement apporter la preuve d'aucun acte précis de trahison. C’est en grande partie grâce au témoignage de Nicholas Bodington que Déricourt est finalement acquitté, le 7 juin. Il était agent du MI6 et du BCRA.
  • Il est engagé dans l'aviation civile en Indochine.

Quand plus tard Jean Overton Fuller interviewe Déricourt pour son livre Agent double, celui-ci lui affirme que les chefs du SOE savaient bien que l'organisation avait été pénétrée par la Gestapo et que des hommes et les femmes avaient été délibérément sacrifiés afin de mystifier les Allemands au sujet des débarquements planifiés en Sicile et en Normandie.

1962. Le 20 novembre, Henri Déricourt meurt dans un accident d’avion au Laos, au-dessus du triangle d'or, dans la province de Sayaboury. Son corps n'ayant jamais été retrouvé, certains auteurs ont avancé l'hypothèse que sa mort pouvait avoir été truquée pour lui permettre de commencer une nouvelle vie sous un autre nom[10].

Œuvre

  • Espionage as a fine Art, with an introduction and commentary by Jean Overton Fuller, Michael Russel, 2002.

Inspiration

Larry Collins s'est inspiré du réseau Prosper et de Déricourt notamment pour un roman basé sur l'"Opération Fortitude".

Notes, sources et liens externes

Notes

  1. Lartéguy-Maloubier, p. 116.
  2. C'est le futur patron de la Gestapo en France
  3. Simon Sabiani, Spirito et les frères Carbone, "barons" des Commissions d'armistice allemande et italienne.
  4. Charles Le Brun commente : Auparavant, il avait rencontré Ian Garrow, promoteur de cette filière, et lui avait demandé d'appuyer sa requête d'aller à Londres (Garrow fut ensuite arrêté en octobre 1941). En principe le MI9 préférait n'embarquer que des passagers britanniques travaillant dans un de leurs services. Ce qui n'était le cas ni de Déricourt ni de Doulet. Or l'ordre arriva presque aussitôt de les embarquer l'un et l'autre par le moyen le plus rapide.
  5. Voir Sir Brooks Richards, p. 727 et 928 (opération BLUEBOTTLE et non pas BULL).
  6. Ce parachutage, qui aurait donc eu lieu avant qu'il soit introduit dans la section F, est attesté par trois témoignages de son ex-maîtresse, Juliette Aisner, dont l'un à l'instruction du procès. Certes, on ne peut pas prouver qu'il fut envoyé par le MI6, mais pour qui alors ? Gagnant Paris, il s'installa chez cette même Juliette, puis entreprit de rechercher un adjoint. Son choix tomba sur Rémy Clément qui accepta son offre et vint de Marseille pour le rejoindre. [Source : Charles Le Brun].
  7. Un opérateur radio spécifique, A. Watt, arrivera huit mois plus tard.
  8. Plus tard, en juin 1943, Boemelburg passera Déricourt à Hans Josef Kieffer, et Déricourt deviendra K 48. [Source : Charles Le Brun].
  9. Verity, p. 282
  10. Point à vérifier. En effet, selon le site Special Forces Roll of Honour, il serait enterré à Vitry-aux-Loges, Loiret, France.

Sources et liens externes

  • Photographie d’Henri Déricourt sur le site Special Forces Roll of Honour.
  • Dossier personnel de d'Henri Déricourt aux National Archives britanniques. Le dossier HS 9/421-425 est accessible depuis le 6 mars 2003.
  • Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, ISBN : 978-2-84734-329-8 / EAN 13 : 9782847343298. Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur le SOE en France.
  • Patrice Miannay, Dictionnaire des agents doubles dans le Résistance, le cherche-midi, 2005.
  • Bob Maloubier et Jean Lartéguy, Triple jeu. L'espion Déricourt, Robert Laffont, 1992.
  • Jacques Bureau, Le Soldat menteur, Robert Laffont, 1992.
  • Charles Le Brun, Réseau Adolphe. Pierre Culioli, bouc émissaire de l’Intelligence Service ?, in 39/45 Magazine, n° 219, janvier 2005, p. 23-33.
  • Site internet britannique Spartacus
  • Sir Brooks Richards, Flottilles secrètes - Les liaisons clandestines en France et en Afrique du Nord 1940-1944, M.D.V., 2001.
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