- Raymond Roche (SOE)
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Raymond Roche fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret français du Special Operations Executive.
Identités
- État civil : Raymond Roche
- Comme agent du SOE, section F :
- Nom de guerre (field name) : « François »
- Pseudo : Bruce Cadogan
Éléments biographiques
Raymond Roche, Parisien, naît vers 1912. Il fait ses études à Paris, au collège Stanislas, puis à sciences Po.
1939. Raymond Roche est mobilisé comme sergent infirmier à la 6ème section des infirmiers militaires.
1940. En avril, il entre à la mission française de liaison. Il accompagne son unité britannique en Belgique puis à Dunkerque où il gagne l'Angleterre. Il reste deux jours à Tilworth, repart pour Cherbourg, retrouve la mission de liaison à Évron, qui l'envoie auprès de la 1ère division canadienne à Brest. Il se porte avec elle sur la ligne de feu, regagne Brest, d'où il s'embarque pour l'Angleterre le 18 juin, jour du message du dénéral de Gaulle.
Les Anglais réunissent un certain nombre d'officiers de liaison à Trentham Park. Chacun suit son bon plaisir ; cependant des officiers anglais de leur ancienne unité viennent leur proposer de s'engager dans l'armée anglaise pour effectuer d'éventuelles missions en France, mais les perspectives sont encore très vagues. Ceci se passe en juillet 1940 et Raymond Roche n'envisage pas d'autre solution, car les services FFL sont à l'époque à peine formés. Il entre donc au Royal Army Medical Corps (RAMC)) comme private (simple soldat), fait toutes ses classes (service ordinaire).
1941. En janvier, il est appelé à Londres pour une interview, et au bout de trois jours on lui propose une mission en France qu'il accepte.
Il suit alors les écoles spéciales du SOE et après un certain temps, il est nommé officier. Le 25 août, il part en mission ; dans la nuit du 19 au 20 septembre, il est déposé en France au Barcarès, à l'aide d'une liaison maritime effectuée par un petit bateau, un Q-boat, spécialisé dans le camouflage, qui émerge chaque nuit avec une identité différente[1].
Il passe deux jours à Perpignan, puis rejoint Georges Bégué à Châteauroux. Là, ils travaillent ensemble. Raymond Roche est organisateur. Il s'agit à l'époque de faire du recrutement pour une organisation générale qui donnerait à la résistance un peu plus de sens qu'elle n'en avait jusqu'alors. La guerre devait être longue encore, il fallait s'adapter à ses conditions. Une des directives données aux agents était la destruction d'objectifs d'ordre industriel.
Mais il n'a pas le temps de travailler longtemps. Si tout avait bien marché, il se serait rendu sans retard dans son propre secteur qui devait être Bordeaux. Néanmoins, comme sa présence auprès de Georges Bégué lui paraît utile, il reste sur place pour le seconder.
Le 4 octobre, Marcel Fleuret, garagiste à Châteauroux et boîte aux lettres, est arrêté. Comme Georges Bégué doit rester sur place à cause de sa radio, Raymond Roche entreprend une tournée pour prévenir les uns et les autres de n'avoir plus à se servir de cette boîte aux lettres et attend de nouvelles instructions. Il se rend à Limoges, à Marseille, à Cannes, à Grenoble où il va voir Lefrou de la Colonge dont on n'a jamais plus eu de nouvelles. Il revient à Limoges pour retrouver Georges Bégué, il avait trouvé un endroit pour lui à Antibes, pour laisser passer le grain et s'organiser entre temps.
Puis il se rend à Marseille à un rendez-vous chez Gilbert Turck « Christophe ». Le 24 octobre, avec Georges Bégué, il est pris, à la même souricière que plusieurs autres[2].
Il est enfermé à Périgueux, puis à Mauzac.
1942. Il est l'un des onze évadés de Mauzac, dans la nuit du 15 au 16 juillet 1942. Il passe la frontière espagnole avec le premier contingent qui est arrêté, va à Madrid, Gibraltar et regagne l'Angleterre. Il ne retournera pas en France avant le débarquement en Normandie.
1943-1944. Il demeure avec Nicholas Bodington comme instructeur dans les écoles spéciales, puis entre à l'Intelligence Corps du War Office. En juin 1944, il débarque en France et fait toute la campagne avec l'état major de la 1ère Armée.
Annexes
Notes
- Francis Basin « Olive », Robert Leroy « Louis », Raymond Roche « François », et Georges Duboudin « Alain ». [Source : Sir Brooks Richards, p. 923] Opération : AUTOGYRO ; navire : HMS Fidelity ; agents débarqués :
- Il sera persuadé d'avoir été trahi par Gilbert Turck.
Sources et liens externes
- Témoignage de Raymond ROCHE recueilli par Melle PATRIMONIO le 11 mars 1947, Archives nationales, Paris, dossier 72 AJ 39 I pièce 19 et dossier 72 AJ 40 II pièce 7f.
- Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8), (EAN 9782847343298). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
Ce livre présente la version « officielle » britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur le sujet du SOE en France.
- Sir Brooks Richards, Flottilles secrètes. Les liaisons clandestines en France et en Afrique du Nord, 1940-1944, traduction de Secret Flotillas par Pierrick Roullet, Éditions Marcel-Didier Vrac (M.D.V.), 2001, (ISBN 2-910821-41-2)
- Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographié (exemplaire en provenance de la bibliothèque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable à la bibliothèque de Valençay). Voir sheet O, FIRST STEPS BY SOE TO START OPERATIONS IN FRANCE.
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