- Agriculture en Chine
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L'agriculture en Chine est un secteur économique important, elle emploierait plus de 300 millions d'agriculteurs. La Chine occupe le premier rang de la production agricole, produisant essentiellement du riz, du blé, des pommes de terre, du sorgho, de l'arachide, du thé, du millet, de l'orge, du coton, des oléagineux, du porc et du poisson. Selon les estimations de l'Organisation de coopération et de développement économiques, le secteur agricole représente encore aujourd'hui 15 % du produit intérieur brut de la Chine et assure 40 % de l'ensemble des emplois. Une part qui s'élevait à 71 % à la fin des années 1970[1].
Les exploitations sont actuellement détenues par les collectivités villageoises qui les louent à des agriculteurs, souvent avec des baux de trente ans. Cette semi-privatisation s'est accompagnée d'un boom de la productivité et de la production.
L'agriculture chinoise est pénalisée par le peu de zones cultivables. En outre, elle dispose de seulement dix pour cent de la superficie cultivable mondiale et doit nourrir 22 % de la population mondiale. L'agriculture chinoise est également handicapée par son morcellement, avec 200 millions de foyers exploitant chacun, en moyenne, une superficie de 65 ares. De plus, du fait de l’urbanisation croissante, de la pollution et de la désertification, on estime que la surface cultivable diminue d’environ 2 500 km² par an. Pourtant, entre 1990 et 2003, la production agricole a augmenté de 90 %.
Sommaire
Histoire
L'agriculture chinoise est l'une des plus anciennes du monde. Elle s'est épanouie dans l'ouest du pays, en profitant de sols localement très riches (épaisses couches de lœss), mais elle a aussi été responsable d'une déforestation qui date d'il y a environ 8000 ans et qui a été une cause importante d'érosion, dégradation et de perte de sols. Depuis 5 000 ans, le riz domine l'activité rurale de la Chine et constitue l'aliment de base de la majorité de ses habitants.
L'ère maoïste
- A l'occasion du Grand Bond en avant décidé par Mao Zedong, un important volet agricole a été mis en œuvre, avec une politique volontariste de 1958 à 1962 qui affecta le monde rural en profondeur. L'objectif était de stimuler en un temps record la production par la collectivisation et la planification agricole.
- À la fin des années 1970, le gouvernement délaisse les objectifs maoïstes et introduit des réformes pour l'agriculture. La planification et la collectivisation sont en partie abandonnées. La priorité n'est plus la céréaliculture.
Début du XXIe siècle
Au début du XXIe siècle, l'agriculture chinoise doit faire face à un certain nombre de problématiques.
- Productivité : dans les années 1960, 80 % des Chinois travaillaient pour le secteur primaire[2]. Aujourd'hui, l'agriculture occupe encore une part importante de la population active. Un grand nombre d'exploitations familiales sont minuscules. Les fermes d'état existent toujours et participent à la politique de colonisation Han dans le Xinjiang ou en Mongolie-Intérieure[réf. nécessaire].
- Érosion des sols.
- Pollution des terres et des nappes phréatiques.
- Désertification : les déserts couvrent maintenant 1/3 du territoire chinois, au nord et à l'ouest du pays. La désertification progresse et menace 90 % des pâturages[3].
- Écart grandissant entre villes et campagnes les plus pauvres : la croissance chinoise exceptionnelle des années 2000 ne profite pas à toutes les régions. Les agglomérations du littoral et leur aire d'influence se développent rapidement, alors que les campagnes de l'intérieur restent pauvres. Cette différence provoque l'afflux d'une main d'œuvre d'origine rurale dans les villes. Selon les statistiques officielles, les grandes agglomérations sont trois fois plus riches que les espaces ruraux[4].
- Nourrir la multitude : avec la mondialisation et la croissance démographique chinoise, la question de l'approvisionnement en nourriture se pose avec acuité, d'autant que le goût des Chinois évolue. Les citadins consomment de plus en plus de viande, alors que la civilisation chinoise repose sur la céréaliculture. La production de lait de vache reste très limitée. Le gros bétail est employé comme animal de trait. L'essor de l'élevage (porc, volaille) entraîne un besoin nouveau de fourrage.
D'autre part, il est difficile de mettre en culture de nouveaux terroirs, tant les contraintes naturelles semblent importantes. L'agriculture chinoise se modernise et se mécanise (motoculteurs, tracteurs) pour augmenter les rendements, mais la structure sociale et productive demeure celle d'un pays du tiers-monde. Pékin aménage de nouveaux périmètres irrigués par une politique de grands travaux (barrage des Trois Gorges sur le Yangzi Jiang). L'augmentation de la productivité passe également par l'utilisation d'engrais chimiques et par les OGM : les surfaces cultivées en OGM ont fortement augmenté (150 000 hectares à la fin des années 1990[5] ; 3,3 millions d'hectares en 2005[6]).
Les régions agricoles en Chine
- Traditionnellement, la Chine est un pays céréalier.
- On peut observer tout d'abord une différence entre l'ouest et l'est du pays : 90 % des productions agricoles se concentrent dans la moitié est[7].
- La Chine intérieure est marquée par plusieurs contraintes liées à la disposition des reliefs et des climats. Les provinces occidentales souffrent de l'aridité ou de la sécheresse (bassins intérieurs, désert de Gobi, Désert du Taklamakan). Les montagnes (Himalaya, Tian Shan, Qilian Shan...) ou les plateaux de hautes altitudes (Tibet) réduisent considérablement les potentialités agricoles. Ces régions sont exploitées pour leur bois. Les pentes peuvent être aménagées en terrasses.
- La Grande Plaine du Nord représente l'une des régions agricoles les plus étendues du pays. Elle produit surtout du blé, du maïs et du sorgho.
- La Chine du Changjiang : blé, riz, pêche, aquaculture
- La Chine du Sud : riz (jusqu'à trois récoltes par an), plantes tropicales, aquaculture.
Les principales productions agricoles
Production en tonnes[8] 1949 1978 1999 Céréales 113,180,000 304,770,000 508,390,000 Coton 444,000 2,167,000 3,831,000 Oléagineux 2,564,000 5,218,000 26,012,000 Canne à sucre 2,642,000 21,116,000 74,700,000 Betterave à sucre 191,000 2,702,000 8,640,000 Tabac 43,000 1,052,000 2,185,000 Thé 41,000 268,000 676,000 Fruits 1,200,000 6,570,000 62,376,000 Viandes 2,200,000 8,563,000 59,609,000 Pêche 450,000 4,660,000 41,220,000 Bien que la production agricole de la Chine est la plus importante du monde, seulement environ 15% de sa superficie peut être cultivée. Les terres arables de la Chine représente 10% du total des terres arables dans le monde mais supporte plus de 20% de la population mondiale. Sur ces 1,4 million de kilomètres carrés de terres arables, 525.800 kilomètres carrés sont irrigués. 200 millions de ménages se partage ces terres agricoles avec une parcelle moyenne par ménage d'un peu plus de 0,65 hectares.
Les céréales
Le riz est la plus importante culture du pays, elle s'étend sur environ 25% de la superficie cultivée. La majorité du riz est cultivé dans les régions au sud du Huai He, dans la vallée du Yangtze, le delta de la rivière des Perles, et dans les provinces du Yunnan, du Guizhou, et du Sichuan.
Le blé est la deuxième céréale la plus répandue, elle est cultivé dans la plupart des régions mais elle est présente surtout dans la plaine du nord de la Chine, les vallées de Wei et Fen, et dans les provinces du Jiangsu, du Hubei et du Sichuan. Le Maïs et le mil sont cultivés essentiellement dans le nord de la Chine. L'avoine est surtout présent dans la Mongolie intérieure et le Tibet.
Oléagineux
Le soja est cultivé dans les régions du nord et du nord-est de la Chine. La Chine est également un important producteur d'arachide, surtout cultivée dans les provinces du Shandong et du Hebei. Les autres cultures oléagineuses sont le sésame, le tournesol, le colza et le tung.
La production textile
La Chine est le premier producteur mondial de coton, qui est cultivé surtout dans la plaine du Nord de la Chine, dans le delta et la vallée du fleuve Yangtze], et dans le Xinjiang. Parmi les autres plantes à fibres, on trouve la ramie, le lin, jute et chanvre. La Sériciculture est surtout pratiqué en Chine centrale et méridionale.
Les plantations
Les principales cultures commerciales du pays sont le thé, la canne à sucre et la betterave à sucre. Les plantations de thé sont situées sur les coteaux de la moyenne vallée du Yangtsé et dans les provinces du Fujian et du Zhejiang. La canne à sucre est cultivée dans le Guangdong et du Sichuan, tandis que la betterave à sucre est cultivée dans la province de Heilongjiang et sur des terres irriguées en Mongolie intérieure. Le lotus est cultivé dans le sud de la Chine.
L'élevage
Entre 1991 et 2002, la consommation de viande des Chinois a été multipliée par quatre. Les élevages industriels de porcs et de volailles se concentrent sur le littoral et en accentuent la pollution[9].
Autres
Des fruits tropicaux sont cultivés sur l'île de Hainan, les pommes et les poires sont cultivées dans le nord du Liaoning et du Shandong, et les agrumes sont cultivés dans le sud de la Chine.
- Tomate: la province du Xinjiang produit à elle seule 2,8 millions de tonnes de tomates pour l'exportation [10], le n°2 mondial de la tomate transformée étant Xinjiang Chalkis Co.Ltd
- Champignons en boîte: 1er exportateur mondial[10]
- Asperges de conserves: 1er exportateur mondial[10]
- Poire de conserve
- Pomme variété Fuji (30% moins chère que les pommes française, la France étant 1e exportatrice de pomme[10])
- Concentré de jus de pomme (1e place)
- Surgelé: pois gourmand
Culture et élevage en République populaire de Chine[11] Chine
2008Part
du total mondialTotal mondial
2008Population (millions) 1 324 20% 6 692 Riz, paddy (millions de tonnes) 193 28% 685 Maïs (millions de tonnes) 166 20% 822 Blé (millions de tonnes) 112 16% 689 Total céréales 481 19% 2 525 Bœufs (millions de têtes) 82 6% 1347 Porcs (millions de têtes) 446 47% 941 Poulets (millions de têtes) 4 602 25% 18 398 Moutons (millions de têtes) 136 13% 1 078 Chèvres (millions de têtes) 149 17% 862 Viande (millions de tonnes) 75 27% 280 Voir aussi
Articles connexes
Notes
- Le Monde, 15 novembre 2005
- Jean-Pierre Larivière, Jean-Pierre Marchand, Géographie de la Chine, page 212
- lire en ligne] Philippe GRANGEREAU, « La Chine se détruit à force de trop croître », dans Libération, 06/06/2006 [
- D'après Frédéric Bobin, Le Monde, 17 juin 2005
- Jean-Pierre Larivière, Jean-Pierre Marchand, Géographie de la Chine, page 218
- site web de l'ISAAA source :
- Jean-Pierre Larivière, Jean-Pierre Marchand, Géographie de la Chine, page 227
- Beijing Official Website International
- Le Point du 22 juin 2006, n°1762, page 68, [lire en ligne] Frédéric Lewino, « Élevages. Une catastrophe écologique », dans
- Les tomates de Provence passées au chinois, Commerce international, 2 juillet 2004
- Faostat pour l'agriculture, Banque mondiale pour la population.
Bibliographie
- Jean-Pierre Larivière, Jean-Pierre Marchand, Géographie de la Chine, Paris, Armand Colin, 1999, ISBN 978-2-200-25118-5
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