- Expropriations de Mirabel
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Aéroport international Montréal-Mirabel
Pour les articles homonymes, voir Mirabel.Aéroport international Montréal-Mirabel
Montréal-Mirabel International AirportCode AITA
YMXCode OACI
CYMXPays Canada Ville desservie Montréal (Québec) Nom cartographique - Type d'aéroport fret Gestionnaire Aéroports de Montréal Altitude 82 m 270 ft Latitude 45°40′47″N Longitude 74°02′19″W Pistes Direction Longueur Surface mètres pieds 06/24 3 658 12 000 béton 11/293 65812 000bétonCatégories Aéroports • Aéroports par pays Listes Liste des aéroports • Par code AITA
Par nombre de passagersL'aéroport international Montréal-Mirabel (code AITA : YMX ; code OACI : CYMX) est situé à Mirabel, dans la banlieue de Montréal, dans la province de Québec, Canada. Issue d'un plan de développement aéroportuaire de la région de Montréal par le gouvernement fédéral canadien de la fin des années 1960, il a été victime de la crise pétrolière des années 1970 et de la concurrence de l'aéroport de Toronto[1]. Originalement destiné à devenir le principal aéroport de la région, considé souvent aujourd'hui comme un éléphant blanc[2], il n'était plus qu'en 2008 qu'au 42e rang d'activité des aéroports canadiens, n'étant plus utilisé que pour le fret aérien[3]. Il est le seul aéroport canadien ne recevant pas de passagers faisant parti du réseau national des aéroports[4].
Aujourd'hui, les installations de Bombardier aéronautique (CR700/CR900) de même que plusieurs sociétés liées à la construction ou l'entretien d'avions (L3 Comm, Mecachrome, TurboMeca) se trouvent sur le site même de l'aéroport international Montréal-Mirabel.
De plus, l'aéroport se trouve à proximité des installations de Bell Helicopter Textron, de CAE ainsi que celles de Messier-Dowty, une société de renommée mondiale fabricant des trains d'atterrissage.
Sommaire
Historique
Développement
À la fin des années 1960, l'augmentation du trafic aérien incite le gouvernement fédéral canadien à construire un nouvel aéroport pour délester l'aéroport de Dorval, en banlieue ouest de Montréal, qui devenait trop petit et surtout entouré de toutes parts dans une zone de plus en plus urbaine[5]. On pense diviser le trafic aérien entre deux aéroports comme pour Orly et Charles-de-Gaulle en France. À l'époque, le gouvernement fédéral préfère le site de Vaudreuil-Dorion (en fait au Parc Joseph-Carrier) ou les Basses-Laurentides, alors que le gouvernement provincial préfère la ville de Drummondville[6]. Après de nombreux débats, Mirabel est choisi en 1969 pour devenir l'aéroport international, laissant les vols vers le Canada et les États-Unis assurés par l'aéroport de Dorval. Le site retenu est en milieu agricole et en direction d'Ottawa ce qui serait un avantage pour desservir cette ville[7].
Expropriation
Le gouvernement Libéral fédéral de Pierre Elliott Trudeau exproprie à bas prix sur un très grand territoire (en fait: dix fois la superficie finalement occupée par l'aéroport et ses dépendances, le développement de tout ce territoire aurait fait de Mirabel le plus grand aéroport au monde), mécontentant les agriculteurs et entame sa construction au début des années 1970[7].
Inauguration
L'inauguration officielle a lieu le 4 octobre 1975 en présence de nombreux dignitaires dont; Pierre Elliott Trudeau, Jean Drapeau et Robert Bourassa[8]. Construit en un temps record de 5 ans au coût de 500 millions de dollars, il est prêt à temps pour les Jeux olympiques d'été de 1976 à Montréal. Un Boeing 747-200 d'Air Canada est le premier avion à se poser sur la piste pour l'inauguration[8]. La même journée, le Concorde français de pré-série F-WTSA 02 est la vedette de l'ouverture, avec André Turcat aux commandes[9].
Déclin
Le premier choc pétrolier porte un dur coup au transport aérien et Mirabel en subit les contrecoups. Le fait de séparer les vols intérieurs incluant ceux vers les États-Unis (à Dorval) des vols internationaux (à Mirabel) rend cet aéroport peu attrayant pour les voyageurs n'ayant pas Montréal pour origine ou pour destination. De plus, le transfert graduel de l'importance industrielle et économique de Montréal vers Toronto, et l'octroi intempestif de vols internationaux à cette dernière par le gouvernement fédéral, assombrit encore plus les perspectives de Mirabel. L'augmentation du nombre de vols ne se réalise donc pas. On prévoyait donc recevoir 40 millions de passagers en 2000 et passer d'une aérogare et deux pistes, à six aérogares et 6 pistes à son apogée[8].
D'autre part, le gouvernement provincial, qui favorisait un site sur la rive sud de Montréal, mieux desservie par le réseau d'autoroutes, devait construire les infrastructures routières et ferroviaires vers Mirabel ainsi qu'entre Dorval et Mirabel. Il ne finit en fait que partiellement l'autoroute 13 entre les deux aérogares. Cette dernière se termine en effet sur l'autoroute 640, une autoroute de ceinture de la rive nord de Montréal, obligeant un détour par l'autoroute 15 pour atteindre Mirabel. Québec ne construit pas du tout la 50 vers Ottawa. Il abandonne également l'ambitieuse liaison ferroviaire rapide appelée TRRAMM (Transport Rapide Régional Aéroportuaire Montréal-Mirabel), car le financement conjoint avec le gouvernement fédéral ne se réalise pas. Le tout crée des problèmes de correspondances et l'aéroport de Mirabel périclite progressivement et, dès 1981, le gouvernement fédéral démarre un programme de rétrocession d'une grande partie des terrains[7].
En juillet 1992, le gouvernement canadien change mandat de Transports Canada et cette dernière confie la gestion des aéroports à des organismes locaux. À Montréal, c'est Aéroports de Montréal (ADM) qui reçoit la gestion, l'exploitation et le développement par le biais d'un bail foncier de 60 ans des aéroports Dorval, devenu depuis Pierre-Elliott-Trudeau (YUL) et Mirabel[7].
En 1997, ADM annonce le tranfert des vols de passagers vers Pierre-Elliott-Trudeau (YUL)[10].
Dernier vol
Le dernier vol passager eut lieu le 31 octobre 2004, soit le vol TS-710 d'Air Transat à destination de Paris[11]. Les compagnies aériennes internationales transférèrent petit à petit leurs vols passagers vers Toronto et YUL[7]. Il est aujourd'hui consacré exclusivement au transport de marchandises. L'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal est à nouveau le seul aéroport international de passagers de Montréal, grâce à des aménagements supplémentaires.
Aujourd'hui
Des 97 000 acres (39 255 hectares) expropriés en 1969, 80 000 ont été rétrocédés en 1985 par le conservateur Brian Mulroney et 11 000 par le conservateur Stephen Harper en décembre 2006[6],[7],[8]. Le gouvernement fédéral ne garde plus que 6 000 acres (2 428 hectares), les constituants de l'aéroport.
En 2006, un consortium a proposé de transformer l'aérogare de Mirabel en vaste complexe récréo-touristique comprenant un centre commercial, un hôtel, une plage intérieure et des dômes géodésiques. Cela devait mettre fin aux activités aéroportuaires de cet aéroport[6]. Cependant, en août 2009, les promoteurs de ce projet, appelé Rêveport et qui devait ouvrir ses portes en 2008, ont annoncé qu'il ne se réalisera finalement pas, suite à la crise financière de 2008 les affectant[12].
Caractéristiques
L'aéroport international Montréal-Mirabel est situé à environ 40 km du centre-ville de Montréal. L'architecture de l'aérogare avait été confié aux architectes, Papineau, Gérin-Lajoie, Leblanc[13]. Le terminal aéroportuaire de Mirabel était conçu comme modèle de salle d'attente mobile comme à l'aéroport international de Washington-Dulles, c'est à dire avec un autocar transbordeur transportant les passagers de l'aérogare à l'avion.
L'aéroport comprenait à l'origine deux pistes d'une longueur de 3 650 mètres et d'une largeur de 61 mètres : 06-24 et 11-29. Cependant, la zone de la piste 11-29 a été réaménagé en circuit de course automobile. Ces installations peuvent accueillir différents types de sports motorisés sur un circuit de 3,8 km et 12 à 20 mètres de large à configurations multiples respectant les plus récentes normes de la FIA (Fédération internationale de l'automobile). Le site peut être l’hôte de présentations de voitures, de conduite d'essais privés, de conférences de fidélisation de la clientèle ainsi qu'à d'autres fonctions du même type. Le site comprend aussi une piste consacrée au karting de huit mètres de largeur et 1,26 km de long avec 19 virages[14].
L'autre aéroport de Montréal, destiné au trafic de passagers est maintenant l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal. Il y a également un aéroport régional à Saint-Hubert sur la rive sud du Saint-Laurent.
Compagnies aériennes
Initialement, Mirabel était desservi par les compagnies aériennes locales soit Air Canada, Canadian Pacific Airlines, Nordair, Québecair ainsi que plus de quinze compagnies aériennes de différents pays dont, Aer Lingus, Aeroflot, Air France, Alitalia, British Airways, CSA Czech Airlines, El Al, Iberia Airlines, KLM, Lufthansa, Olympic Airways, Sabena, SAS, Swissair et TAP Portugal.
D'autres compagnies aériennes desservaient Mirabel à un certain moment soit Aerolíneas Argentinas, Aeroméxico, Air India, Business Express Airlines, Corsairfly, Cubana, Finnair, Jaro International, Jat Airways, LAN Chile, LOT Polish Airlines, Peoplexpress Airlines, Royal Air Maroc, Royal Jordanian, TAROM et Varig. Graduellement, elles perdirent espoir en Mirabel, elles transférèrent leurs vols vers Dorval ou carrément quittèrent Montréal. Plusieurs compagnies aériennes charter aussi servirent Mirabel, Air Transat, Canada 3000, Nationair et Wardair.
Aujourd'hui, les compagnies de fret aérien suivantes desservent Mirabel:
- Air Georgian
- Cargojet Airways
- DHL
- FedEx Express
- Morningstar Air Express
- Kelowna Flightcraft Air Charter
- Nolinor
- SkyLink Aviation
- UPS Airlines
Au cinéma
L'aéroport international Montréal-Mirabel a servi de lieu de tournage à des films, notamment :
- Le Terminal, film de 2004 réalisé par Steven Spielberg avec Tom Hanks.
- Armen & Bullik, film de 1992 réalisé par Alan Cooke avec Roch Voisine, Mike Connors et Marushka Detmers.
- Hold-up, film de 1985 réalisé par Alexandre Arcady avec Jean-Paul Belmondo, Guy Marchand, Kim Cattrall, Jean-Pierre Marielle, Jacques Villeret
D'autres films (scènes de film) ou clip-vidéos québécois furent également tournés dans l'aérogare.
Notes et références
- ↑ (fr)Chronique d'un échec annoncé, 8 septembre 1992, Archives, Radio-Canada. Consulté le 2009-09-04
- ↑ (en)Clifford Krauss, « End of Era Near in Montreal For White-Elephant Airport », 3 octobre 2004, Archives, New York Times. Consulté le 2009-09-04
- ↑ (fr)(en)Rapport d'achalandage des aéroports canadiens, 2007, Transports Canada. Consulté le 2008-10-09[pdf]
- ↑ (fr)Aéroports du réseau national d'aéroports (Annexe A), 12 janvier 2009, Politique nationale des aéroports, Transport Canada. Consulté le 2009-09-04
- ↑ (fr)Où sera le nouvel aéroport de Montréal?, 9 août 1968, Archives, Radio-Canada. Consulté le 2009-08-04
- ↑ a , b et c (fr)Jean-Maurice Duddin (Journal de Montréal), « L'aérogare de Mirabel transformée en aquarium! », 2 févier 2006, Canoë Inc.. Consulté le 2009-02-01
- ↑ a , b , c , d , e et f (fr)Transports Canada, « Chronologie des décisions entourant l'aéroport de Mirabel », décembre 2006, Gouvernement du Canada. Consulté le 2009-02-14
- ↑ a , b , c et d (fr)Mirabel, l'aéroport de l'an 2000, 4 octobre 1975, Archives, Radio-Canada. Consulté le 2009-08-04
- ↑ (fr)Athis Paray, « Musée Athis Paray aviation : Concorde 02 », Museedelata.fr. Consulté le 2008-09-04
- ↑ (fr)Historique, 2009, Aéroports de Montréal. Consulté le 2009-09-04
- ↑ (fr)Bryan Myles, « Le rêve évanoui », 1er novembre 2004, Le Devoir. Consulté le 2009-09-04
- ↑ (fr)Stéphanie Grammond, « Mirabel : un rêve de 300 millions qui tombe à l'eau », 20 août 2009, La Presse Affaires, Cyberpresse. Consulté le 2009-09-04
- ↑ (fr)Aérogare de l'Aéroport international de Montréal, Mirabel, Québec, Ville de Montréal. Consulté le 2009-09-04
- ↑ (fr)Pierre Roberge, « Le nouveau site automobile au Québec! », 1e novembre 2007, Génération automobile.com. Consulté le 2009-03-14
Liens externes
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