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Affinité électronique
L’affinité électronique, AE, équivaut à la « quantité d’énergie échangée suite à la capture d’un électron à un élément en phase gazeuse »¹. Cette énergie est souvent rapportée en kJ/mol dans les ouvrages de références. En thermodynamique, l’affinité électronique est en fait la variation d’enthalpie, ΔH, de la réaction de capture d’électron. Donc, si l’élément capte l’électron et produit un dégagement d’énergie, la réaction est exothermique et ΔH est affecté d’un signe négatif. Toutefois, il existe une convention selon laquelle, les valeurs d’affinité électroniques sont données en valeurs absolues (comme dans le tableau plus bas). Selon cette convention, plus la valeur d’affinité électronique est grande, plus l’élément est un bon capteur d’électrons.
Le processus selon lequel le premier électron capté par l’élément est nommé première affinité électronique. Le processus selon lequel le deuxième électron est capté par l’élément est nommé deuxième affinité électronique et ainsi de suite.
Par exemple, de façon générale:
X(g) + e- → X-(g) (1ère affinité électronique)
X-(g) + e- → X2-(g) (2e affinité électronique)
Cas spécifique: (avec O)Espèce neutre: O(g) + e- → O-(g) ΔH= -142 kJ/mol
La valeur de ΔH est négative et la réaction est exothermique. Il est donc favorable pour l’oxygène de capter un électron.
Anion: O-(g) + e- → O2-(g) ΔH= +744 kJ/mol
La valeur de ΔH est positive et la réaction est endothermique. L’ajout d’un 2e électron n’est pas favorable. La charge négative de l’anion O - crée une répulsion importante pour l’électron à être capté.Sommaire
L’affinité électronique dans le tableau périodique
Il est difficile de tirer des tendances périodiques généralisées pour cette propriété car il existe plusieurs irrégularités. Cependant, l’affinité électronique est généralement grande en valeur absolue pour les petits atomes car les électrons sont plus près du noyau et donc l’attraction avec ce dernier est plus forte.
Discussion pour quelques familles chimiques
Les halogènes (Fluor F, Chlore Cl, Brome Br, Iode I - le groupe 7A), auxquels il ne manque qu'un électron pour adopter la structure électronique du gaz rare le plus proche, ont une grande tendance à capter un électron et former l'anion correspondant (F-, Cl-, Br-, I- etc). Dans cette famille, les éléments ont une grande affinité électronique car une de leurs orbitales p n’est pas entièrement remplie et peut recevoir un électron. Ce processus est favorisé énergétiquement (exothermique). Ceci n’est pas le cas dans l’éventualité d’un ajout d’un électron additionnel. Une telle réaction serait très endothermique car l’électron devrait être ajouté sur la couche électronique suivante de plus haute énergie. De ce fait, l’électron est très peu attiré par le noyau.
Leur structure ionique est donc très stable car leur affinité électronique est importante. Par exemple, un atome de chlore captant un électron forme l'anion chlorure et fournit 349 kJ/mol à l'environnement à l'issue de cette réaction.
Par contre, dans le cas du fluor, la première affinité électronique est inférieure à la valeur prévue. Ceci s’explique par la petite taille des orbitales 2p de cet élément qui font en sorte que les électrons, très rapprochés les uns des autres, subissent d’importantes forces de répulsion entre eux. « Dans les autres halogènes, les orbitales sont plus grandes et par conséquent, les répulsions sont moins fortes»².
Les métaux alcalins (Lithium Li, Sodium Na, Potassium K, Rubidium Rb) doivent perdre un électron pour adopter la structure électronique du gaz rare le plus proche. Ils possèdent donc un potentiel d'ionisation très faible. Les affinités électroniques, sont elles aussi sont très faibles, il n'y a qu'un faible gain énergétique à former des anions de ces éléments.
Les gaz rares ont une affinité électronique presque nulle, car leurs orbitales respectives sont entièrement remplies, leur conférant une stabilité inégalée.
Évolution dans la classification périodique
Groupes 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 Période 1 H
73He
02 Li
60Be
0B
27C
154N
7O
141F
328Ne
03 Na
53Mg
0Al
43Si
134P
72S
200Cl
349Ar
04 K
48Ca
2Sc
18Ti
8V
51Cr
64Mn
0Fe
16Co
64Ni
112Cu
118Zn
0Ga
29Ge
119As
78Se
195Br
325Kr
05 Rb
47Sr
5Y
27Zr
41Nb
86Mo
72Tc
53Ru
101Rh
110Pd
54Ag
126Cd
0In
29Sn
107Sb
103Te
190I
295Xe
06 Cs
45Ba
14Lu
50Hf
0Ta
31W
79Re
14Os
106Ir
151Pt
205Au
223Hg
0Tl
19Pb
35Bi
91Po
183At
270Rn
0Tableau périodique des affinités électroniques en kJ/mol. Les lanthanides et actinides ne sont pas représentés Articles connexes et références
1. G. CHABOT, J.-L. RIENDEAU et coll. (ZUMDAHL, S. S. and S. A.), Chimie Générale 3ème édition (Chemistry 7th édition ), Éditions CEC Quebecor Media (Houghton Mifflin Company), 20072. R. CANTIN et coll. (J. W. HILL, R. H. PETRUCCI, T. W. MCCREARY, S. S. PERRY), Chimie Générale 2ème édition (General Chemistry), Erpi (Pearson Education Inc.), 2008
3. P. ARCHIREL, G. CHAMBAUB, N. PAUNE, S. GAILLARD (P. ATKINS) Chimie Générale (General Chemistry), Éditions Décarie Inc (Scientific American Books), imprimé et publié à Montréal, Canada (New York, États-Unis), 1992 p. 210 à 212.
4. F. BRESCIA, J. ARENTS, H. MEISLICH, A. TURK, Fundamentals of Chemistry (4th Edition), Academic Press Inc., publié et imprimé à New York, États-Unis, 1980 (8.6 chapter)
5. A. POUSSE (P. ATKINS, L. JONES), Chimie : molécules, matière, métamorphoses (3ème édition), DeBoeck Université, Paris, Bruxelles, 1998, p. 255 à 257
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