- Duke Nukem 64
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Duke Nukem 3D
Duke Nukem 3D Éditeur Apogee Software
FormGen/GT InteractiveDéveloppeur 3D Realms Concepteur George Broussard, Todd Replogle Date de sortie 29 janvier 1996 (PC)
25 mai 1997 (Mac)
31 octobre 1997 (Nintendo 64)
3 décembre 1997 (PlayStation)Genre Jeu de tir subjectif Mode de jeu Un joueur ; multijoueur (DM, co-op, CTF) en local ou en ligne (PC) Plate-forme PC (DOS), Mac, Saturn, Nintendo 64, PlayStation, Megadrive, game.com Média CD-Rom, cartouche Langue Anglais (VO) Contrôle Clavier & souris, manette Évaluation ESRB : M
OFLC : MA15+
BBFC : 18Moteur Build engine Duke Nukem 3D est un jeu de tir subjectif développé par 3D Realms et initialement sorti en 1996 sur PC. Troisième opus proposant d'incarner le personnage musclé et machiste Duke Nukem, le jeu oriente l'initiale série de jeu de plate-forme vers le jeu de tir, tout en apportant un ton résolument adulte et très second degré. Duke Nukem 3D obtint un grand succès, faisant de son personnage principal une figure célèbre du jeu vidéo.
Sommaire
Description du jeu
Synopsis
De retour sur Terre après ses aventures spatiales dans Duke Nukem II, Duke Nukem survole Los Angeles lorsque son vaisseau est abattu par des extraterrestres. Ces derniers ont envahi le monde pour asservir l'humanité, piller ses ressources minières et s'emparer des femelles humaines. Le gouvernement décide donc d'envoyer Duke en dernier recours pour stopper l'invasion Alien.
Gameplay
Principes
Alors que les précédents opus de la série étaient des jeux de plate-forme en deux dimensions, Duke Nukem 3D est un tournant majeur dans l'évolution de la série en s'orientant vers le jeu de tir subjectif et la 3D. Duke Nukem 3D propose au joueur de contrôler le personnage éponyme à travers 28 niveaux répartis en trois épisodes au choix (L.A. Meltdown, Lunar Apocalypse, Shrapnel City, se déroulant respectivement à Los Angeles et ses alentours, sur la Lune, et de nouveau en ville). Dans chaque niveau, Duke doit récupérer des cartes d'accès (bleue, rouge, jaune) pour lui permettre d'avancer et de trouver la fin du niveau symbolisé par un bouton nucléaire sur lequel il faut appuyer. Évidemment, de nombreux adversaires sont disséminés dans le niveau pour lui faire obstacle. À la fin de chaque épisode, un niveau est consacré à l'élimination d'un boss.
Tandis que la plupart des jeux de tir subjectif de l'époque, comme Doom, n'autorisent qu'à avancer et à tirer, le personnage de Duke Nukem 3D peut sauter, nager et même voler grâce à un jetpack. De nombreux passages du jeu se déroulent d'ailleurs dans l'eau ou dans les airs. D'autres éléments furent aussi assez novateurs pour l'époque comme la présence de nombreux éléments destructibles ou interactifs dans le décor, la possibilité d'orienter son regard à 360° que ce soit vers le haut ou le bas, l'existence d'une vue à la troisième personne, ou encore la présence d'un viseur (« crosshair ») qui permet de viser plus aisément.
Le jeu comprend quatre niveaux de difficulté croissante : Piece of Cake, Let's Rock, Come Get Some, Damn I'm Good. Les ennemis sont de plus en plus nombreux, de plus en plus résistants, et infligent de plus en plus de dégâts avec la difficulté. En mode Damn I'm Good, les ennemis abattus se relèvent au bout d'une vingtaine de secondes tant que leur cadavre n'a pas été explosé.
Équipement
Une dizaine d'armes sont à la disposition du joueur pour éliminer ses adversaires, progressivement récoltées au fur et à mesure du jeu. Au corps à corps, Duke peut donner des coups de pieds ce qui n'est réellement efficace que contre les ennemis les moins résistants. Par défaut, l'arme de Duke est son arme de poing, un pistolet classique. Rapidement, des armes plus puissantes sont accessibles comme un fusil à pompe, une mitrailleuse Nordenfeldt à trois canons, un lance-roquette, des bombes tuyau (pipe bombs), qui sont des grenades télédéclenchables. Enfin, certaines armes sont complètement originales : le Devastator est un double lance-missile qui tire en rafale, le réducteur (shrinker) émet un rayon qui réduit l'ennemi et permettant ainsi de l'écraser d'un coup de semelle, et le réfrigérateur (freezer) congèle les ennemis qui peuvent ainsi être réduits en mille morceaux. Ces différentes armes reviendront ensuite régulièrement dans les futurs opus de la série.
À côté de cela, d'autres objets peuvent être ramassés et viennent s'ajouter à l'inventaire du personnage pour être utilisable en cas de besoin. La trousse de soin portative (portable medikit) permet de soigner les blessures du joueur n'importe quand. Les stéroïdes sont une drogue qui permet au joueur de courir plus vite et de faire plus de dégâts lorsqu'il donne des de coups de pieds. Les lunettes de vision nocturne permettent de se repérer dans le noir. L'« Holoduke » est un hologramme à l'effigie de Duke qui sert à confondre les ennemis. Les bottes de protection permettent de traverser des terrains dangereux (lave, déchets radioactifs…). Le scaphandre autonome permet de rester plus longtemps sous l'eau. Enfin, le jetpack permet au joueur de voler dans tout le niveau, ce qui permet souvent d'accéder à des recoins cachés.
Ennemis
Les nombreux adversaires du jeu sont en grande majorité des extraterrestres et des monstres mutants, plusieurs d'entre eux ont ensuite été repris dans les futurs jeux. Duke doit aussi faire face à des requins, des tourelles et des robots-sentinelles volantes.
Parmi les plus fréquents, le soldat d'assaut (assault trooper) est l'ennemi de base, armé d'un simple pistolet laser et d'un jetpack. Il existe également sous une forme un peu plus résistante, le capitaine d'assaut (assault captain) qui peut se téléporter pour surprendre le joueur. Parfois, lorsqu'il est tué, il ne meurt pas immédiatement mais agonise quelques secondes et il ne tient qu'au joueur de l'achever ou non. Le Polgore (Pig Cop) est un agent alien transformé en phacochère mutant pour supprimer l'opposition humaine résiduelle[1]. Ils portent l'uniforme du LAPD mais les initiales ont été remplacées par l'acronyme « LARD ». Plutôt lent, le Polgore est néanmoins armé d'un fusil à canon scié et possède un gilet pare-balles qui le rend assez résistant. Il peut conduire des véhicules comme un vaisseau de reconnaissance. L'octobrain (Octabrain) est une sorte de pieuvre volante qui peut lancer des décharges d'énergies mentales. Le protozoaire gélifonge est une créature largement inspiré du Facehugger d’Alien[2]. Après éclosion, la créature rampe jusqu'à Duke pour s'accrocher à son visage. Elle peut infliger des dégâts conséquents mais est facilement éliminable.
Univers du jeu
Atmosphère
Par rapport aux épisodes précédents, Duke Nukem 3D adopte un ton résolument plus adulte et souvent très politiquement incorrect. Le jeu est une parodie de l'univers des séries Z et du cinéma gore, à commencer par son héros qui incarne l'archétype du mâle tout-puissant, macho, brutal, vulgaire et narcissique. Dans cet univers trash, tout tourne autour des armes à feu, du sexe et des clichés de la science-fiction. Tout le long du jeu, Duke, à travers la voix de Jon St. John, fait régulièrement des commentaires pleins d'humour noir et de grivoiseries sur tout ce qui l'entoure.
Les lieux visités dans le jeu sont extrêmement variés, du fast-food à la station spatiale en passant par la villa japonaise, et amène souvent le joueur à visiter des lieux glauques, délabrés et peu fréquentables (cinéma pornographique, boîte de striptease, prison…). Les graphismes du jeu sont tournés vers le réalisme et fourmillent de détails. De très nombreuses interactions avec l'environnement sont permises, généralement inutiles à la progression mais destinées à renforcer l'ambiance, que ce soit avec des interrupteurs, des toilettes, ou des tables de billard. Chaque niveau est pensé pour accueillir de nombreux passages secrets, souvent rendus accessibles justement en interagissant avec le décor. Ces passages peuvent receler des armes, des ennemis, des clins d'œil humoristiques, voire des accès vers des niveaux secrets.
En-dehors des extraterrestres, les seuls personnages croisés dans le jeu sont des prostituées ou des stripteaseuses. Même si elles n'apportent aucune aide, Duke peut interagir avec, par exemple en leur glissant un billet pour les faire danser (You wanna dance ?).
Grabbag, la musique thématique du jeu, a été composée par Lee Jackson. En 1999, le groupe de metal Megadeth reprit la chanson et l'inclut dans la version japonaise de leur album Risk.
Références culturelles
Le jeu contient d'innombrables références à la culture populaire que ce soit à des films (Alien, Terminator, Star Wars, Indiana Jones…), à d'autres jeux (Doom), ou encore à l'actualité de l'époque (plusieurs allusions à l'affaire O. J. Simpson)[3].
Les extra-terrestres rencontrés dans Duke Nukem 3D s'inspirent fortement de certains genres cinématographiques. Les œufs sont ronds, gris et orangés à leur racine et éclosent de la même façon que dans Alien. Les protozoïdes qui en sortent sautent sur le visage de leurs proies, autre référence au film de Ridley Scott. Dans l’Atomic Edition, un monstre inédit fait son apparition et ressemble à l'extraterrestre du film Independance Day.
Une autre grande source d'inspiration à Duke Nukem 3D est le film Invasion Los Angeles de John Carpenter (1988), où le héros John Nada (grand, blond et musclé comme Duke Nukem) déambule dans Los Angeles en possession d'une paire de lunettes qui lui permettent de voir la réalité telle qu'elle est : le monde est gouverné par des extraterrestres. Dans une scène du film, il combat des policiers du LAPD qu'il voit comme d'hideux aliens ; les polgores de Duke Nukem 3D sont des phacochères mutants portant l'uniforme du LAPD et l'action du jeu se déroule en grande partie à Los Angeles. La réplique récurrente du film, « I have come here to chew bubble gum and kick ass and I'm all out of bubble gum ! », est également reprise dans le jeu. Beaucoup de citation de Duke Nukem sont aussi tirées de celles d'Ash Williams, le héros satirique des Evil Dead (« Come get some ; Hail to the king, baby ! »)[4].
Parmi les nombreuses autres références peut être citée la série Les Simpson ; le jeu vidéo The Simpsons: Hit & Run a d'ailleurs fait référence au jeu en plaçant une borne arcade « Nuke » avec un dessin d'explosion atomique dans le minimarché Kwik-E-Mart.
Mode multijoueur
Duke Nukem 3D a été l'un des premiers jeux à proposer la possibilité de jouer en ligne[5]. Le jeu ne fonctionne pas sur le modèle TCP/IP et son réseau repose sur le protocole IPX. Les joueurs utilisaient souvent Kali, un émulateur de réseau IPX, TEN, Microsoft's Gaming Zone, Heat ou iC. Aujourd'hui, seul Kali persiste et contient toujours une communauté de joueurs.
En 1996, TEN organise un championnat Duke Nukem en ligne avec une récompense de 500$. Le championnat est remporté par Christopher S. Carpentier, alias « Creamator », un des premiers cyber-champion[réf. nécessaire].
Les nouveaux systèmes d'exploitation comme Windows 2000 et XP ne supportant pas ou mal le jeu, les joueurs étaient jusqu'à présent forcés d'utiliser des systèmes Windows 98 ou antérieurs pour jouer en réseau. Cependant, un client compatible avec les portages multijoueurs les plus populaires de Duke Nukem 3D, nommé DukesterX[6], est sorti en 2004. Malgré la popularité initiale du portage Rancimeat, il a été progressivement abandonné jusqu'à fin 2005, l'avènement du portage xDuke, représentant aujourd'hui l'immense majorité des parties multijoueur sur DukesterX. Un autre client, Dukonnector, a été introduit en 2006.
Le mode multijoueur propose un mode « Dukematch » (Deathmatch) ou un mode coopération permettant de refaire l'aventure à deux. Dans l’Atomic Edition, un nouveau mode fait son apparition, « Duke Tag », calqué sur le mode Capture the Flag.
Développement
Conception
Développés par Apogee Software, les deux premiers opus de Duke Nukem, Duke Nukem et Duke Nukem 2, étaient des jeux d'action/plates-formes en 2D qui n'avaient connu qu'un succès d'estime. Le troisième épisode de Duke Nukem est placé entre les mains de 3D Realms, un nouveau studio de développement interne à Apogee. Produit et distribué par Apogee Software et FormGen (ensuite racheté par GT Interactive en 1996), ce troisième épisode doit faire entrer la série dans le monde de la 3D. À quelques jours près, 3D Realms commence le développement de Duke Nukem 3D immédiatement après la sortie de Duke Nukem II, le 10 décembre 1993[7].
La même année, alors qu'il vient juste d'entrer à l'université, Ken Silverman signe un contrat avec Apogee software pour créer un nouveau moteur 3D, le Build engine. Silverman suspend alors ses études de 1994 à 1996 pour se consacrer entièrement au Build engine. Comme il habite à Rhode Island et que 3D Realms est situé au Texas, il effectue en tout dix voyages pour aider les développeurs à travailler avec son code[8].
Pour le personnage de Duke Nukem, Scott Miller explique que l'idée était de faire un héros parlant afin de se démarquer des autres jeux de l'époque dont les protagonistes restaient muets[9]. De son côté, en 1994, Jon St. John, alors animateur de radio à San Diego, est approché par la comédienne de doublage et directrice de casting Lani Minella qui lui propose de devenir doubleur de jeux vidéo. Parmi les premiers projets qu'elle lui propose, Jon St John décroche le rôle de Duke Nukem pour lequel les développeurs recherchaient une voix proche de l'inspecteur Harry de Clint Eastwood mais en un peu plus rauque[10].
Programmé en décembre 1994, LameDuke est une version bêta de Duke Nukem 3D qui comprend quatre épisodes : Mrr Caliber, Mission Cockroach, Suck Hole et Hard Landing. Plusieurs armes de cette bêta ont été supprimées ou modifiées dans la version finale. La version finale de Duke Nukem 3D sortit le 29 janvier 1996. Un an après la sortie de Duke Nukem 3D, le 29 janvier 1997, LameDuke fut rendu disponible par 3D Realms en tant que bonus[7].
Technologie
Configuration minimum Système d'exploitation {{{os}}} Processeur 486DX2/66 MHz Mémoire vive 8 Mb Carte graphique VGA Disque dur {{{mémoire morte}}} Le moteur graphique de Duke Nukem 3D est le Build engine, programmé par Ken Silverman, qui représente une avancée technologique par rapport au Doom engine de 1993. Tout comme Doom, Duke Nukem 3D ne possède pas à proprement parler un moteur de jeu en trois dimensions mais plutôt en « 2.5D », néanmoins celui-ci permet des effets plus complexes que le Doom engine. Les maps sont encodées entièrement en deux dimensions et divers effets permettent un rendu en fausse 3D. Les effets de troisième dimension sont obtenus en modulant la hauteur des sols et des plafonds de prismes qui creusent l'espace. Duke Nukem 3D s'est démarqué de Doom par une gestion plus souple de la fausse 3D, au prix d'une vitesse plus faible. Duke Nukem 3D se rapproche de la vraie 3D, même si les ennemis et les armes ne sont que des sprites[11].
Premier jeu à utiliser la technologie du portal engine[11], la différence la plus visible avec Doom est que le joueur peut regarder de haut en bas et que sols et plafonds peuvent être fortement dénivelés[11]. Les cartes de Doom étaient compilées en arbre statique afin d'accélérer le z ordering ce qui permettait quelques animations sur l'axe Z (ascenseurs et portes) mais les architectures restaient pauvres, proches de l'abstraction. Duke Nukem 3D se base sur une structure plus simple (plan segmenté en polygones quelconques) qui rend l'espace entièrement dynamique sur le plan X-Y ce qui a permis diverses innovations. Le Build engine permet en effet à plusieurs chemins 2D de se chevaucher sur un même emplacement 2D. Lorsque le joueur est situé dans l'un de ces espaces, il ne peut pas voir les autres espaces. Beaucoup de cartes de Duke Nukem 3D présente ainsi une architecture particulière où plusieurs salles se superposent littéralement mais le moteur 2.5D est capable de les afficher séparément sans problème. Cela permet au jeu d'inclure des pièces superposées sur l'axe Z, à l'inverse de Doom.
Les portes et les murs peuvent tourner et coulisser alors que Doom était limité à des portes ne pouvant que s'ouvrir de haut en bas. Le système de script permet plusieurs actions de déplacement simultanées et synchronisées avec des effets sonores, contrairement à Doom qui ne peut généralement réaliser qu'un déplacement à la fois, ce qui rend possible la création de tremblements de terre, d'écroulement d'immeubles ou de murs destructibles… Les éléments du décor peuvent être animés, des espaces en mouvement peuvent même déplacer le joueur (voitures, métros, portes à tambour, engrenages, manèges, ouverture de crevasses…). Duke Nukem 3D est également le premier jeu vidéo à prendre en compte la réflexion des miroirs[11]. De nombreux autres effets enrichissent le moteur : sols et plafonds inclinés, personnages secondaires, animation manuelle des ombres, effets de lumière, téléporteurs…
Techniquement révolutionnaire dans le monde de la 3D[11], Duke Nukem 3D s'est tout autant démarqué par une grande richesse de level design et de mise en scène.
Portages
Duke Nukem 3D a été porté sur plusieurs consoles de jeu.
PlayStation : Duke Nukem: Total Meltdown
Une version PlayStation, nommée Duke Nukem:Total Meltdown, a été produite par GT Interactive en 1997[12]. Cette version propose un épisode inédit en plus des 3 originaux de la version PC, Plug and Pray, comportant 6 niveaux exclusifs. La musique a également été remixée et comprend des morceaux originaux composés par Mark Knight. Le sang des ennemis, initialement rouge, est devenu vert, le pad analogique est pris en charge, et le jeu, y compris les voix, a été traduit en français. Le mode multijoueur permet à deux joueurs de s'affronter en deathmatch et peut accueillir jusqu'à huit bots dans une partie.
Saturn
La version Saturn du jeu a été développé en 1997 par Lobotomy Software. Elle utilise un moteur différent des autres versions, nommé Slave Driver, développé antérieurement par Lobotomy Software pour la version Saturn d’Exhumed. Ainsi, le portage Saturn de Duke Nukem 3D est en fait la seule version véritablement en 3D. Ce moteur présente des avantages et des inconvénients : il permet des éclairages dynamiques (que l'on ne retrouve dans aucune autre version), mais ne supporte pas plus d'un type de porte, par exemple (ainsi, toutes les portes sont différentes sur cette version).
La version nord-américaine comporte un mode NetLink qui permet à deux joueurs de jouer par ligne téléphonique avec leur modem NetLink. Puisque le jeu se connecte directement à l'autre joueur, il n'est alors pas nécessaire d'avoir une connexion internet.
Le jeu contient également un mini-jeu caché, Death Tank Zwei, dérivé du mini-jeu Death Tank qui se trouvait dans la version Saturn de Exhumed.
Nintendo 64 : Duke Nukem 64
La version sur Nintendo 64, développée par Eurocom, est sortie en 1997. Bien que le jeu reprenne les grands principes de l'original sur PC, de nombreux changements ont été apportés.
On y retrouve les 3 épisodes du jeu PC, ainsi qu'un mode multijoueur avec des bots où jusque 4 joueurs peuvent s'affronter. Les graphismes sont d'une qualité bien meilleure et les explosions sont en 3D, tout comme le boss final. Certains niveaux de l’Atomic Edition ont été rajoutés.
Le thème principal du jeu a eu droit à une version améliorée ainsi que les bruitages. Les musiques des niveaux ont été supprimées et les voix ont été ré-enregistrées. Les armes et objets bonus restent globalement les mêmes, mais certaines armes ont beaucoup changé. Ainsi, la mitrailleuse Nordenfeldt devient une double mitraillette, le lance-roquette devient un lance-grenades, et le freezer devient un extenseur qui augmente la taille de l'ennemi jusqu'à ce qu'il explose.
Le jeu a été censuré à la demande de Nintendo. Ainsi, quasiment toutes les références au sexe, à l'alcool et à la drogue ont été effacées : le cinéma pornographique ne diffuse plus un film X mais Independence Day, les stéroïdes sont renommés « vitamine X », la boîte de striptease a été remplacée par la réserve d'un fast-food, etc. De plus, les femmes captives des aliens ne peuvent plus être tuées mais peuvent être libérées.
Autres versions
Le jeu est sorti sur la console portable game.com en 1997.
En 1998, Tec Toy porte le jeu sur Megadrive pour le marché brésilien[13]. Le jeu a subi de nombreuses simplifications pour fonctionner sur la console : seul l'épisode Lunar Apocalypse est jouable, le personnage évolue dans des couloirs fermés en 3D mappée, les objets ont tous disparus en-dehors des clés d'accès, les cinématiques ont été supprimées, les graphismes sont limitées aux 64 couleurs affichables, et les bruitages et la voix de Duke ont été transposés mais sont de bien moindre qualité. Le contrôle se fait par des combinaisons des 6 ou 3 boutons de la manette. Comme pour la version PC, il est possible de sauvegarder à tout moment ce qui est exceptionnel pour un jeu Megadrive. L'obtention de la licence par Tec Toy semble toutefois être litigieuse[réf. nécessaire].
Le jeu est mis à disposition sur le Xbox Live le 24 septembre 2008. Cette version inclut la possibilité de revenir en arrière une fois mort. Elle possède également un mode multijoueur, avec un classement mondial sur Internet, qui permet de jouer jusqu'à huit personnes en deathmatch ou en coopératif.
La version 3D sort également le 3 aout 2009 sur l'app store de apple, disponible sur iphone et iod touch, une version très complet reprenant tout les niveau de Duke Nukem 3D.
Extensions
Extensions
Quelques mois après sa sortie initiale, en novembre 1996, le jeu sort sous une édition incluant le Plutonium Pak, Duke Nukem 3D : Atomic Edition. Seule extension développée par 3D Realms, le Plutonium Pak est une extension qui vient ajouter un nouvel épisode aux trois épisodes initiaux soit 11 niveaux supplémentaires[14]. Quelques éléments ont été ajoutés au gameplay pour enrichir le mode multijoueur[14] comme de nouveaux ennemis et l'apparition d'une nouvelle arme : l'expanseur (expander), alternative du rétrécisseur, qui augmente la taille de l'adversaire jusqu'à le faire éclater. Le langage de script du jeu a subi également de nombreuses améliorations, permettant à la communauté de moddeurs de créer de nouveaux ennemis et objets sans supprimer ceux qui existent déjà. Des bots peuvent désormais être émulés dans les parties multijoueurs.
Quatre extensions officielles ont ensuite été développées par d'autres studios que 3D Realms.
En 1996, WizardWorks Software commercialise Duke!ZONE, un pack de 500 nouveaux niveaux conçus par la communauté de fans. Il est suivi par Duke!ZONE II qui contient trois épisodes développés par WizardWorks.
En 1997, deux autres extensions développés par Sunstorm Interactive, sortent : Duke : Été Meurtrier et Duke it out in D.C.. Dans Duke : Été Meurtrier (Duke Caribbean: Life's a Beach), Duke se repose sur une île tropicale lorsqu'il découvre que les aliens y prennent leurs propres vacances. L'extension a donc pour thème la plage, les hôtels de vacances et le soleil. Certains niveaux sont de Charlie Wiederhold, plus tard recruté par 3D Realms pour travailler sur Duke Nukem Forever. Dans Duke it out in D.C., Bill Clinton, le président des États-Unis de l'époque, est capturé par les extraterrestres et Duke part à son secours. Plusieurs niveaux de cette extension se basent sur des lieux réels de Washington D.C., comme la Maison blanche, les quartiers du FBI, le Washington Monument, ou le Smithsonian Institution. Sunstorm a également développé Duke Xtreme qui contient un pack de 50 niveaux et divers utilitaires.
L'année suivante, Simply Silly Software développe Duke : Hiver Nucléaire (Duke: Nuclear Winter). Dans cet épisode, le Père Noël est sous le contrôle mental des aliens. La plupart des niveaux se déroulent donc près du pôle Nord.
Projets dérivés
Le 15 novembre 1996, les artistes Tobias Bernstrup et Palle Torsson inaugurent leur premier « Museum Meltdown project » au musée d'art moderne Arken, au Danemark[15]. Le Museum Meltdown consiste en une reproduction du musée Arken réalisée avec le Build editor de Duke Nukem 3D. Dans Museum Meltdown, le joueur doit éliminer les aliens dans le musée pour survivre mais également les œuvres d'art présentes autour d'eux. Le but étant d'examiner la capacité du joueur à s’adapter à l’éthique de la culture des jeux vidéo[16].
En 1999, une équipe de moddeurs, la Team TNT, sort WWII GI, un mod exploitant le code source de Duke Nukem 3D. Le programmeur de ce mod, Matthew Saettler, avait grandement amélioré le langage de script utilisé par les moddeurs pour changer l'aspect original du jeu. Saettler décide de pousser encoure plus loin son amélioration du language de script sur WWII GI et de le rendre ensuite disponible pour Duke Nukem 3D, avec la permission de 3D Realms. Le 28 juillet 2000, le travail final de Saettler, intitulé EDuke (Enhanced Duke Nukem 3D), sort en tant que patch de l’Atomic Edition avec une démo montrant différents effets réalisables avec Eduke (échelle, eau translucide, téléporteur personnel…)[17].
Après la diffusion du code source du moteur du jeu par Ken Silverman en juin 2000, 3D Realms a décidé de placer le code source de Duke Nukem 3D sous la licence libre GPL le 1er avril 2003[18], tout en gardant les droits des données graphiques et sonores. Le premier portage a été celui de la communauté Icculus sur la plupart des plates-formes existantes[19], puis de nombreux autres ont suivi comme JfDuke en solo[20] ou xDuke en multijoueur.
Si xDuke est basé sur l'expérience originale de jeu, permettant aux joueurs multijoueurs les plus chevronnés de retrouver leurs marques très facilement et de jouer les enregistrements du jeu original, JfDuke est basé sur le confort d'utilisation et l'avancée technique, contenant un moteur graphique OpenGL et permettant la substitution de nouvelles données graphiques au jeu. La communauté de fans a également sorti un High Resolution Pack (HRP), tenu régulièrement à jour, qui permet de jouer à Duke Nukem 3D avec des textures en haute résolution et de remplacer les sprites par de la vraie 3D[21].
Un instant, 3D Realms avait également envisagé un mod pour Half-Life 2, Duke Nukem 3D Source, qui aurait été une refonte du jeu basé sur le moteur graphique Source, mais le projet fut annulé en 2005[22].
En 2003, Duke Nukem 3D a été porté sur Amiga, Mac, et MorphOS par une équipe de fans[23].
Compilations
Plusieurs compilations ont inclus Duke Nukem 3D. Le 16 mars 1998 sort une compilation nommée East Meets West comprenait Duke Nukem 3D: Atomic Edition et Shadow Warrior[24]. Un autre appelé Duke Nukem: Kill-A-Ton Collection incluait Duke Nukem 3D: Atomic Edition, Duke Xtreme, Duke!ZONE II, Duke Nukem I, Duke Nukem II et différents utilitaires.
En 1998, FormGen poursuit en justice Micro Star pour sa compilation non-autorisée Nuke It[25]. Vendu à 61 000 exemplaires[25], Nuke It était une compilation de 300 niveaux de Duke Nukem 3D réalisés par des fans, soit uniquement les fichiers MAP réalisés avec l'éditeur de niveau. Micro Star considèrait que les niveaux crées par les fans ne représentaient pas des travaux dérivés car le fichier MAP ne contient aucun élément du jeu, uniquement les instructions pour réarranger ces éléments[26]. La cour a toutefois jugé que l'exploitation commerciale de niveaux de fans était une claire violation du copyright du jeu[27], considérant que les auteurs ont des droits sur l'histoire de Duke Nukem et que les niveaux supplémentaires peuvent être considérés comme des suites[26].
Sortie, succès et influence
Réception des critiques
Duke Nukem 3D est sorti cinq mois avant Quake, son principal concurrent qui obtiendra également un fort succès. Si l'atout de Quake était de proposer véritablement un environnement en 3D, objets et personnages compris, Duke Nukem 3D se démarquait par son ambiance humoristique, son personnage charismatique, et ses décors résolument plus réalistes que les autres jeux de tir de l'époque[28].
Controverses
L'aspect corrosif de Duke Nukem 3D lui a valu de nombreuses polémiques.
En Australie, un massacre perpétré le 28 avril 1996 dans la ville de Port Arthur[29] rend sensible la question de la violence dans les médias, entraînant un retrait des ventes de Duke Nukem 3D par l'OFLC[30]. Le 28 mai 1996, 3D Realms sort alors une version du jeu avec le contrôle parental automatiquement activé[31].
En Allemagne, le BPjM a placé le jeu sur sa liste de médias dangereux pour la jeunesse[réf. nécessaire].
Lors de la fusillade du lycée Columbine en 1999, Duke Nukem a fait partie des différents jeux accusés d'avoir donné l'idée aux deux adolescents d'organiser le massacre. Selon ces accusations, les adolescents se serait inspirés de la manière de tuer ses ennemis dans le jeu pour installer une série de pipe bombs dans les couloirs du lycée afin de déclencher une réaction en chaîne[32]. De la même manière, les deux adolescents auraient pensé que parcourir les couloirs en tirant frénétiquement avec leurs TEC-9 et leurs fusils Hi-Point était un plan qui pouvaient fonctionner parce que cela marchait dans Duke Nukem[32].
Le 5 novembre 1999, un ex-étudiant en médecine agé de 24 ans, Mateus da Costa Meira, ouvre le feu avec un uzi dans une salle de cinéma de São Paulo et fait trois morts[33]. Le jeune homme est suspecté de s'être largement inspiré de « Hollywood Holocaust », premier niveau de Duke Nukem 3D où le joueur doit éliminer les aliens dans un cinéma. Suite à cela, le Brésil interdit à la vente Duke Nukem 3D, ainsi que plusieurs autres jeux violents comme Doom et Postal[34].
Duke Nukem 3D est également décrié pour son usage des stéroïdes, dont l'utilisation rend le joueur plus fort et plus rapide quelques instants, qui pourrait influencer les jeunes joueurs[35]. Le long de sa progression, le joueur rencontre parfois des femmes captives des aliens (bound women) qui implorent le joueur de les tuer pour abréger leurs souffrances. Le choix du joueur n'a pas d'incidence sur le reste du jeu mais certains voient cela comme un encouragement au meurtre[36].
De manière générale, le succès de Duke Nukem 3D auprès des jeunes joueurs inquiète car l'univers violent et ordurier du jeu est censé s'adresser à un public mature[37]. Une étude de 1998 réalisée sur plus de 500 parents indique que moins de 5% d'entre eux ont entendu parler de Duke Nukem alors que 80% des collégiens disent le connaître[38]. Le problème se retrouve en 1999 avec la commercialisation par Bandai de figurines Duke Nukem dans les magasins de jouets[38],[39]. Co-fondateur de 3D Realms, George Broussard déclare d'ailleurs qu'il serait « suicidaire » d'interdire le jeu aux jeunes joueurs[39].
Suites
En 1997, 3D Realms sort Shadow Warrior, un jeu de tir subjectif dont l'esprit proche de celui de Duke Nukem en fait une suite spirituelle.
Toutefois, Duke Nukem Forever, la véritable suite de Duke Nukem 3D, était toujours en développement depuis des années, 3D Realms annonçant toujours que le jeu sortirait « when it's done » (quand ce sera prêt). Initialement prévu pour 1997, le projet a plusieurs fois été repris depuis le début et a été amené à changer plusieurs fois de moteur graphique. Le jeu a été présenté aux E3 de 1998 et 2001, et une nouvelle bande annonce est sortie en décembre 2007. En mai 2009, le studio 3D Realms ferme officiellement ses portes et le développement du jeu Duke Nukem Forever est abandonné, mettant fin à 12 ans de développement du titre.[40]
Le très long développement et la relative discrétion de 3D Realms sur le jeu ont fait de lui l'un des plus célèbres vaporwares[41]. Entretemps, plusieurs jeux basés sur la franchise Duke Nukem sont sortis, mais aucun d'entre eux n'est un jeu de tir subjectif.
Voir aussi
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Duke Nukem 3D ».
- ↑ Fascicule de Duke Nukem 64, p. 15.
- ↑ Sébastien Genvo, Le game design de jeux vidéo: Approches de l'expression vidéoludique [lire en ligne], p. 200, éd. L'Harmattan, 2005, 376 p (ISBN 2747591034).
- ↑ L'affaire Duke Nukem : Les références, SpyTelegraph (site de fan), (page consultée le 21 mai 2008).
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Articles connexes
Liens externes
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