- Alphonse Georges
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Alphonse Georges Naissance 19 août 1875
Montluçon, FranceDécès 24 avril 1951
Paris, FranceOrigine Français Allégeance Armée française Arme Infanterie Grade Général d'armée Années de service 1895 - 1945 Conflits Première Guerre mondiale, Seconde Guerre mondiale modifier Alphonse-Joseph Georges (né le 19 août 1875 à Montluçon et mort le 24 avril 1951 à Paris) est un général français du XXe siècle ayant combattu lors des deux guerres mondiales.
Sommaire
Biographie
Jeunesse et début de carrière
Alphonse Georges est né le 19 août 1875 à Montluçon. Originaire d’un milieu modeste, son père est contremaître dans une verrerie, il obtient des résultats hors normes durant toute sa scolarité à Saint-Amand-Montrond et à Bourges. Attiré par l’armée, il prépare le concours d’entrée à Saint Cyr au lycée Lakanal de Sceaux, puis intègre l’École spéciale militaire en 1895.
Sorti troisième de Saint Cyr en 1897 (sur 578 élèves), promotion de Tananarive, il choisit l’infanterie, et en particulier, le 1er régiment de tirailleurs à Alger, un des régiments les plus réputés de l’Armée. En Afrique du Nord, le jeune officier apprend son métier, participe à plusieurs colonnes qui visent à pacifier le Sahara et se fait rapidement remarquer par ses chefs. Il se marie en 1902, avec une jeune fille de la bourgeoisie locale, et prépare à partir de 1903 le concours de l’École supérieure de guerre qu’il réussit brillamment. Après celle-ci, le commandant en second de l’école, le général Toutée, devenu entre temps chef de cabinet du ministre de la Guerre, le fait affecter en mars 1908, au poste d’aide de camp de Picquart, ministre de la Guerre dans le gouvernement Clemenceau. Deux ans plus tard, le capitaine Georges retourne en Algérie commander la 15e compagnie du 2e régiment de tirailleurs stationnée à Alger. Alors qu’il n’a pris la direction de sa compagnie que depuis quelques mois, il est désigné pour participer à une « opération de police » sur les confins algéro-marocains. Au cours d’un accrochage sérieux avec des rebelles, il mène sa compagnie au feu victorieusement sous les yeux du général Lyautey qui tient immédiatement à connaître ce capitaine intrépide.
De retour à Alger, il mène la vie classique des officiers de garnison lorsque, en 1912, on lui confie un dossier jusque-là inextricable : l’incorporation des « Indigènes ». Georges en vient à bout en quelques mois, alors qu’aucun de ceux qui avaient étudié ce dossier précédemment n’était parvenu jusqu’alors à trouver de solution. Joffre, mis au courant, fait affecter le capitaine Georges au 1er bureau de l’état-major de l’armée à Paris. Sous les ordres du général de Castelnau, il va désormais préparer la mobilisation de millions d’hommes, comme prévu au plan XVII.
Première Guerre mondiale
En août 1914, le chef de bataillon Georges sert à l’état-major de la IIe Armée du général de Castelnau puis obtient enfin, début septembre, de pouvoir prendre un commandement dans la troupe. Il ne restera cependant que quelques jours à la tête de son bataillon du 122e régiment d’infanterie, car il est grièvement blessé le 11 septembre. Après plusieurs semaines de soins puis de convalescence, Georges souhaite retrouver un commandement, mais Joffre ne l’entend pas ainsi : il n’est pas question qu’il retourne au front, il est trop précieux comme officier d’état-major et se retrouve à l’état-major de l'armée (EMA).
En octobre 1916, il obtient de pouvoir rejoindre l’armée d’Orient au poste de sous-chef d’état-major mais ne s’entend pas avec le général Sarrail. Il rentre en France en mars 1917, mais deux mois plus tard, Charles Jonnart, l’ancien gouverneur-général de l’Algérie qui se souvient du jeune officier prometteur qu’il a connu jadis, demande à ce que ce soit, non pas un officier général, mais le lieutenant-colonel Georges, qui assume la tâche de conseiller militaire dans la difficile mission qu’on vient de lui confier : déposer le roi de Grèce Constantin 1er, favorable aux Allemands. Le plan militaire échafaudé par Georges est une complète réussite ; le monarque doit quitter le pays.
De retour en France, Georges devient ensuite un des plus proches collaborateurs du maréchal Foch jusqu’en 1921, notamment comme chef du bureau des théâtres d’opérations extérieures. À ce titre, il prend une part déterminante à l’organisation de l’offensive que mène le maréchal Franchet d'Esperey à partir de Salonique en septembre 1918.
La Ruhr
Colonel depuis décembre 1919, il prend le commandement du 64e régiment de tirailleurs à Spire en Allemagne en janvier 1922, mais se voit appeler un an plus tard par le général Degoutte, à prendre la direction du « secrétariat des Affaires techniques », lors de l’occupation de la Ruhr. Ayant réussi à faire redémarrer l’activité économique, il termine son temps de commandement, puis est nommé général en mars 1924.
La guerre du Rif
Après avoir suivi les cours du Centre des hautes études militaires (CHEM), il devient chef d’état-major du général Degoutte, commandant désigné de l’armée des Alpes en cas de guerre. Cependant, sa réputation est faite dans toute l’armée et le maréchal Pétain l’appelle à ses côtés pour le seconder lors de la guerre du Rif. C’est Georges qui conçoit et met en œuvre l’essentiel du plan qui permettra de venir à bout des rebelles.
Alger/Maginot
Promu général de division, 18 mois seulement après avoir été nommé général de brigade, il prend le commandement de la division d’Alger en septembre 1928. Toutefois, il ne va rester à la tête de sa division qu’un peu plus d’un an, le nouveau ministre de la Guerre André Maginot voulant qu’il devienne son chef de cabinet. Après 15 mois à l’hôtel de Brienne, de novembre 1929 à février 1931, le général de corps d’armée Georges retourne en Afrique du Nord prendre le commandement du prestigieux 19e corps d’armée.
Conseil supérieur de la Guerre
En novembre 1932, il est promu général d'armée et entre au Conseil supérieur de la guerre (CSG). À 58 ans, et compte tenu des limites d’âge en vigueur, il peut encore rester en activité de 7 à 10 ans. Presque tous ses collègues généraux le voient devenir inspecteur général de l’armée, c’est-à-dire généralissime en cas de guerre.
L'attentat de Marseille
A l’automne 1934, il est désigné pour accueillir le roi Alexandre de Yougoslavie, avec qui il a noué une solide amitié durant la Première Guerre mondiale, et qui doit débarquer à Marseille le 9 octobre. Malheureusement, quelques minutes après l’arrivée de la délégation yougoslave, un attentat survient sur la Canebière. Le roi est tué, tout comme le ministre Louis Barthou, et le général Georges grièvement blessé.
Article détaillé : Assassinat du roi Alexandre Ier et de Louis Barthou.Le haut commandement
C’est finalement le général Gamelin qui est nommé en remplacement du général Weygand, atteint par la limite d’âge, en janvier 1935. Georges devient inspecteur des troupes d’Afrique du Nord, mais ne possède pas d’autres responsabilités concrètes. Certes Gamelin lui confie certaines missions comme rédiger les nouveaux règlements d’emploi des grandes unités, ou diriger les grandes manœuvres, mais en fait il cherche à l’écarter des circuits de prise de décisions.
Lors de toutes les conférences que le général Georges prononce à cette époque, il ne manque jamais une occasion d’exprimer sa préoccupation devant l’état de l’armée, le manque d’entraînement des réserves, la motorisation très insuffisante, les carences de l’aviation, le déficit de production d’armements modernes, etc.
Seconde Guerre mondiale
À la mobilisation, il devient adjoint du général Gamelin pour le front du Nord-Est puis, seulement en décembre, commandant en chef du front du Nord-Est. Pourtant ce titre ne doit pas faire illusion : Georges voit en fait ses prérogatives réduites, car Gamelin scinde le Grand quartier général (GQG), et lui retire des moyens ainsi que certains de ses collaborateurs les plus proches. Georges ne peut donc exercer pleinement son commandement. Surtout, il est obligé d’appliquer un plan qu’il désapprouve, en particulier l'envoi en Hollande de la puissante VIIe armée.
L’attaque allemande du 10 mai démontre l’incapacité de l’armée française à opérer des mouvements stratégiques. Le front est rompu sur la Meuse le 15 mai. Georges, depuis le GQG, voit ce qu’il faudrait faire mais ses ordres arrivent souvent trop tard. L’ennemi progresse à une vitesse jamais imaginée, même dans le pire des scénarios. Le stress le gagne. Après le limogeage de Gamelin le 19 mai, remplacé par Weygand, Georges retrouve tous ses moyens et entreprend d’organiser de nouvelles lignes de défense mais sans illusion, les Allemands ayant désormais, après la destruction des armées du Nord, trois fois plus de divisions que les Alliés.
Après l’armistice du 22 juin 1940, le général Georges organise pendant quelques semaines la nouvelle armée de Vichy qui ne doit plus compter que 100 000 hommes en métrople, puis, atteint par la limite d’âge en août 1940 (65 ans), il est placé dans la deuxième section du cadre des officiers généraux.
Alger/CFLN
En 1943, Churchill organise son évasion de France afin qu’il puisse travailler de concert avec le général Giraud en Algérie. Georges participe activement au Comité français de la Libération nationale de juin à novembre, mais ne parvient pas à imposer son point de vue modéré. Il est éliminé par le général de Gaulle, et se retire alors définitivement de toute activité politique ou militaire.
Retour à Paris - les procès
À la Libération, il apporte son témoignage, notamment aux procès du maréchal Pétain et à l’instruction qui vise le général Weygand, puis se retire de la vie publique. Il meurt en 1951 au Val de Grâce à Paris.
Placard
Décorations
Françaises
- Grand Croix de la Légion d'honneur
- Médaille Militaire
- Croix de guerre 1914-1918 deux palmes
- Croix de guerre des TOE, deux palmes
- Médaille coloniale agrafes Sahara et Maroc
- Officier du Mérite agricole
- Officier de l'Instruction Publique
Étrangères
- Officier du Distingued Service Order (Empire Britannique)
- Commandeur de l’ordre du Bain (Empire britannique)
- Commandeur de l’ordre de Léopold (Belgique)
- Croix de guerre belge 1914-1918
- Officier de l’Ordre National du Mérite Militaire Bulgare
- Officier de l'Étoile Royale de la Grande Comore
- Officier de l’ordre Royal du Sauveur de Grèce
- Croix de Guerre hellénique (Grèce)
- Croix du Mérite militaire hellénique
- Grand officier de l’ordre de la Couronne d'Italie
- Croix de Guerre italienne
- Chevalier de 1re classe de l’ordre de Saint-Olaf (Norvège)
- Chevalier de 2e classe de la Solidarité de Panama
- Commandeur de l’ordre de Georges Ier (Grèce)
- Officier de l’ordre Royal de St-Benoit d'Aviz (Portugal)
- Commandeur de l’ordre Royal de la Couronne Roumaine
- Ordre de Saint-Vladimir (4e classe) (Russie)
- Ordre de l’Aigle blanc (4e classe) (Russie)
- Ordre royal de Saint-Sava (5e classe) (Serbie)
- Médaille de Serbie
- Ordre Royal de Karageorgevitch
- Ordre de Virtuti Militari (Pologne)
- Grand-croix Mérite Militaire (Espagne)
- Grand officier de l'Ordre de Charles III d'Espagne
- Grand-croix du Nichan Iftikhar (Tunisie)
- Grand-croix du Ouissam Alaouite (Maroc)
- Commandeur du Trésor Sacré (Japon)
- Grand-croix de l’ordre de Jade (Chine)
Bibliographie
- Max Schiavon - Le général Georges, un destin inachevé, éditions ANOVI - octobre 2009
Catégories :- Élève de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr
- Militaire français du XXe siècle
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