- Adaptation aux changements climatiques
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Adaptation aux changements climatiques
L’adaptation aux changements climatiques ou aux dérèglements climatiques est la stratégie par la quelle des individus, entreprises, associations, collectivités, etc s'organisent, par des mesures adaptées, pour faire face à l'évolution actuelle du climat et pour anticiper les effets des dérèglements climatiques sur l'environnement et donc sur l'économie, la société, la santé et la vie quotidienne.
Cette adaptation est rendue difficile par les marges d'incertitudes et les difficultés à appliquer le principe de précaution dans l'aménagement du territoire. Tout ce qui suit reste bien sûr au niveau théorique dans la mesure où il n'y a aucune certitude sur l'évolution future du climat ni sur la réalité des conséquences décrites dont aucune n'a jusqu'ici été constatée.Sommaire
Adaptation et atténuation
L'Europe insiste dans son livre vert que l'adaptation est nécessaire, mais ne doit pas faire oublier l'atténuation (mitigation pour les anglophones), car plus le réchauffement sera important, « plus les coûts de l’adaptation monteront en flèche. Voilà pourquoi l’atténuation est une nécessité impérieuse pour la communauté internationale. ».
L'atténuation consiste à limiter la vitesse d'augmentation des taux de gaz à effet de serre dans l'air, en maîtrisant mieux des gaspillages énergétiques, en substituant des énergies nouvelles aux énergies fossiles et en stockant du carbone.
« l'ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse à des stimuli climatiques présents ou futurs ou à leurs effets, afin d’atténuer les effets néfastes ou d’exploiter des opportunités bénéfiques ».
L’adaptation consiste à rendre les systèmes ou territoires moins vulnérables aux dérèglements climatiques, au travers d'actions diminuant les impacts effectifs du changement climatique, ou améliorant les capacités de réponse des sociétés.
Adaptation et Plans-Climat
L'adaptation est aussi un des volets des plans "climat" et une démarche de réduction et gestion des risques et dommages, préparée et mise en œuvre par des collectivités, entreprises et individus. Ces acteurs peuvent s'appuyer sur d'éventuelles études rétrospectives (ex : un réchauffement climatique a déjà touché l'Europe et une partie du globe à l'époque carolingienne : remarquons que la société s'en est alors très bien accommodée et s'est développée harmonieusement) et prospectives, pour cherchent à anticiper les effets des bouleversements climatiques attendus, liés notamment au forçage anthropique de l'effet de serre.
Il s'agit en particulier de se préparer à mieux ou moins subir une augmentation et une aggravation de la fréquence et/ou de l'intensité d'aléas tels que
- Aléas climatiques tels que sécheresses, canicules, augmentation des moyennes de température nocturne, tempêtes, fortes pluies,
- Montée du niveau des mers,
- Raréfaction des ressources en eau douce
- Incendies de forêts
- Régression et dégradation des sols, désertification, salinisation, coulées de boues
- Développement de maladies émergentes, et progression d'espèces invasives
- Chutes de productivité agricole, ou pertes importantes de récoltes, etc.
L'adaptation, peut aussi, dans certaines régions, chercher à valoriser quelques avantages possibles d'un réchauffement.
L'expression franglaise «climate proofing» décrit le processus garantissant la viabilité d'un investissement pour toute sa durée de vie par la prise en compte du changement climatique (y compris pour sa fin de vie / Voir ACV).
Modes d'adaptation
Il s'agit à la fois de s'adapter préventivement (individuellement et collectivement) à des changements pour partie incertains ; ce qui passe par des changements de comportements, et d'adapter notre environnement construit et cultivé pour qu'il résiste mieux aux aléas climatiques prévus par certains.
De nombreuses stratégies sont possibles et complémentaires, et pour certaines en préparation, dont par exemple :
- stratégie d'adaptation « à petits pas », c'est à dire au fur-et-à-mesure de la concrétisation d'aléas climatiques, ou au contraire via des grands projets ou lois-cadres imposant une adaptation de l'aménagement et de la gestion du territoire à ces nouveaux risques
- stratégies basées sur des scenarii prospectifs
- stratégies intégrant des éléments de Résilience écologique, économique, sociale, sanitaire...
- mise en place d'outils de gestion du risque, d'assurance
- mise en place d'outils de gestion des ressources (espace, eau, halieutique, ligneuse, etc)
- mise en place de solidarités territoriales (par exemple dans le cadre d'un SDAGE pour ce qui concerne l'eau, en Europe), mais face à des risques de grande ampleur (submersion par la mer par exemple), ces solidarités sont rapidement aujourd'hui limitée.
- adaptation aux conditions climatiques attendues et aux aléas météorologiques extrêmes ,des modes de subvention (écoéligibilité, écotaxes..) ainsi que des normes et règlements concernant l'aménagement du territoire et la construction.
- ouvrages de défense (digues, écluses, pompes..) contre les inondations et contre l'invasion marine des terres basses)
- cultures tolérant la sécheresse ou le sel (ex : pré salés),
- gestion forestière restaurant les conditions d'une meilleure résilience face aux tempêtes, maladies, parasites et incendies,
- corridors biologiques climatiques, dans les trames vertes terrestres, pour aider les espèces à migrer vers des zones climatiques permettant leur survie et la migration naturelle de ces espèces.
Europe
Dans le cadre de son programme sur le changement climatique, le 29 juin 2007, la Commission européenne a publié et mis en consultation un Livre vert[1] sur «l’adaptation au changement climatique en Europe (sous-titré : les possibilités d’action de l’UE»). Il propose plusieurs possibilités d’action pour traiter les effets du changement climatique. L'étape de consultation s'est terminée en octobre 2007 ; ces deux premières phases devant être le support de débats avant une prise de décision prévue en 2008. Il prône à la fois l'adaptation et l'atténuation.
En 2007 la commission a annoncé prévoir la création d'un « groupe consultatif européen sur l'adaptation ».
En février 2008, L'UE encourage tous les acteurs à se préparer à vivre avec le changement climatique[2], c'est à dire préparer leur adaptation au changement climatique[3],[4], avec une triple priorité concernant l'adaptation :
- Anticiper les effets du changement climatique
- Prendre des mesures rentables pour réduire les impacts néfastes
- Développer des stratégies aux niveaux local, régional, national et communautaire
Les Pays-Bas préparent une dépoldérisation partielle. Des pays baltes (Estonie, Finlande, Allemagne, Lettonie, Lituanie et Pologne) mettent en œuvre un Projet ASTRA (Interreg III B) visant à hiérarchiser et localiser les risques et anticiper les effets du changement climatique sur les zones littorales de la Baltique.
En France
La France a, en juillet 2007, publié une « Stratégie nationale d’adaptation au changement climatique »[5], validée par le gouvernement lors du Comité interministériel pour le développement durable du 13 novembre 2006. Elle propose que la France se prépare dés à présent à vivre dans un climat modifié, en planifiant l'adaptation de différents secteurs d’activités, avec la société civile, et sous la responsabilité du Délégué interministériel au développement durable. La stratégie propose de réévaluer les critères et seuils d'aléas et vulnérabilités au regard des changements attendus
Ce n'est pas un plan national d’adaptation mais un document fixant des stratégies à l'Etat et les proposant à ses partenaires économiques et sociaux, avec quatre priorités et 9 axes d'application : Priorités :
- Sécurité et santé publique.
- Aspects sociaux : les inégalités devant le risque.
- Limiter les coûts, tirer parti des avantages.
- Préserver le patrimoine naturel.
Axes :
- Développer la connaissance ;
- Consolider le dispositif d’observation ;
- Informer, former, sensibiliser les acteurs (élus, administrations, collectivités, agences et établissements publics, entreprises, – associations, citoyens, consommateurs, sans oublier les médias.) ;
- Promouvoir une approche adaptée aux territoires ;
- Financer l’adaptation ;
- Utiliser les instruments législatifs et réglementaires ;
- Favoriser approche volontaire et dialogue avec les acteurs privés ;
- Prendre en compte la spécificité de l’outre-mer ;
- Contribuer aux échanges internationaux.
…en traitant thématiquement transversalement les problèmes stratégiques qui se poseront ou se posent déjà pour l'eau, la gestion et prévention des risques, la santé et la biodiversité, avec une approche spécifiques pour des secteurs qui seront a priori touché par les changements climatiques que sont l'agriculture, l'énergie, l'industrie, les transports, le tourisme, les banques et les assurances. Une approche par milieux (ville, mers et littoraux, montagne et forêt est aussi proposée.
- La Caisse des dépôts et consignations a annoncé préparer pour mi 2008 la création d'un club des décideurs territoriaux pour l’adaptation (villes, urbanistes, experts en matière de climat et HQE, sociologues, économistes, etc.).
- Une étude pilotée par le secrétaire général aux affaires régionales est en cours sur les impacts du changement climatique, sur une zone littorale allant de Marseille à la frontière italienne.
- Un travail interministériel évalue le coût économique de l’adaptation en France (résultats attendus pour 2009)
Le Grenelle de l'Environnement et sa trame verte et bleue, ainsi que le Grenelle de la mer (qui entamera son travail fin mars 2009) devraient y contribuer.
Notes et références
- ↑ Livre vert (Europarlement)
- ↑ Vivre avec le changement climatique (en)
- ↑ « Le changement climatique - S'adapter pour survivre » EUROPE, 22/02/08
- ↑ Page concernant la campagne « S'adapter pour survivre »
- ↑ Sratégie, préparée avec une phase de concertation, puis publiée par par l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique
Voir aussi
Bibliographie
- Stratégie nationale d’adaptation au changement climatique (pour la France), 97 pages, pdf; La documentation française, ISBN:978-2-11-006618-0
- « Collectivités locales et changements climatiques ; Quelles stratégies d'adaptation ? » ONERC, Paris, mai 2005.
- « Evaluation du coût des impacts du changement climatique et de l’adaptation en France » ; Rapport de la deuxième phase des travaux du Groupe interministériel « Impacts du changement climatique, adaptation et coûts associés en France », ONERC, France, Septembre 2009
Articles connexes
- Climat,
- Réchauffement climatique,
- modifications climatiques
- Effet de serre
- ONERC
- Résilience écologique
- Biodiversité
- Climatisation
- HQE, toiture végétalisée, mur végétalisé
- Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie
- Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique
- Grenelle de l'environnement
Liens externes
Catégorie : Climat
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