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Adana La ville d'Adana et le lac SeyhanAdministration Pays Turquie District Adana Province Adana ( 01 ) Région Région méditerranéenne
(Akdeniz Bölgesi)2004) Maire Aytaç Durak
(2009, MHP)Géographie Coordonnées Localisation Internet Site de la province http://www.adana.gov.tr Sources World Gazetteer Index Mundi/Turquie Adana (en turc Adana ; en grec ancien Ἄδανα (Ádana) ; en arménien Ադանա (Adana) ; en kurmandji Edene) est une ville de Turquie, préfecture de la province du même nom, située à 30 kilomètres de la côte méditerranéenne. La ville comprend quatre districts, Yüreğir, Çukurova, Sarıçam et Seyhan. Avec 1 572 000 habitants, Adana est une des villes les plus dynamiques et la quatrième ville de Turquie après İstanbul, Ankara et Smyrne. Pour les Turcs, la ville est associée à la gastronomie, notamment le kebap, le şalgam suyu (jus de navet) et les oranges, un climat chaud et la culture du coton.
Sommaire
Géographie physique
Situation géographique
Située à 30 kilomètres de la côte méditerranéenne, elle s'ouvre sur la plaine de Cilicie, aujourd'hui dénommée plaine de Çukurova, une terre fertile baignée par la rivière Seyhan (l'ancien Saros), barrée par un barrage et qui s'étend jusqu'aux contreforts des Monts Taurus.
Topographie
Hydrologie
La ville est traversée par le fleuve Seyhan.
Climat
La ville est soumise à un climat méditerranéen : les étés sont chauds et humides avec des températures allant de 32° à 39° tandis que les températures hivernales moyennes sont de l'ordre de 8° à 12° :
Étymologie
Plusieurs hypothèses coexistent sur l'origine du nom de la ville :
- du hittite Adaniya, du nom du royaume qui avait Adana pour capitale. Ce royaume est ensuite annexé par le Kizzuwatna, un autre royaume anatolien ;
- serait liée à la légende de Danaos et des Danaïdes. Dans l'Iliade, poème d'Homère, une ville est connue sous le nom « d'Adana ». Pendant la domination grecque, la ville est connue sous l'appellation « d'Antioche de Cilicie » — Αντιόχεια της Κιλικίας (Antiokheia tês Kilikias) ou « Antioche sur le Saros » — Αντιόχεια η προς Σάρον (Antiokheia ê pros Saros), la rivière aujourd'hui connue sous le nom de Seyhan ;
- la ville serait également identifiée à Quwê, la capitale de la province assyrienne du même nom et la ville biblique de Coa où le roi Salomon acquiert des chevaux.
Un épisode mythologique évoque la création de la cité par Adanus et Sarus, les deux fils d'Ouranos, tandis que le dieu hittite Adad, le dieu du tonnerre vivant dans des forêts, aurait donné son nom à la région.
On connait la ville sous plusieurs noms tels que Adanos, Ta Adana, Uru Adaniya, Erdene, Edene, Ezene, Batana, Atana, Azana ou encore Addane.
Histoire
L'histoire d'Adana remonte à l'époque des Hittites au XIVe siècle av. J.‑C.. Les Grecs s’y sont installés dès le Xe siècle av. J.‑C.. Les Assyriens s’emparèrent de ce territoire qui fut ensuite englobé dans le royaume d'Antiochos IV Épiphane et passa ensuite sous le contrôle des Romains. Au IIe siècle, sous le règne de l'empereur Hadrien, le grand pont de pierre d'Adana (en turc Taşköprü) est construit pour traverser le fleuve Seyhan. Bien que seules quatorze arches sur les vingt-et une que comportent le pont soient d'origine, ce pont fut d'une grand importance dans les échanges commerciaux entre l'Anatolie et la Perse.
La ville passe ensuite sous la domination byzantine, celle des Seldjoukides et des mamelouks avant de devenir arménienne en 1132. Elle est capturée par les forces armées de la principauté arménienne de Cilicie et en fit partie jusqu'en 1360.
Elle devient ensuite ottomane en 1515 et Adana resta sous la domination turque, sauf pendant une brève période dans la première moitié du XIXe siècle, quand elle fut annexée temporairement à l'Égypte.
Un grand nombre d'Arméniens continueront de s'y installer au fil des siècles formant une population prospère et créatrice. À la fin du XIXe siècle, le sultan Abdülhamid II, animé par le panislamisme, sorte de nationalisme musulman, met en œuvre une campagne de massacres d'Arméniens qui, en 1896, aura fait plus de 200 000 morts[1]. L'Europe indignée n'intervient toutefois pas et les Arméniens de l'empire et de la diaspora, sous le choc, accueillent positivement l'arrivée au pouvoir du mouvement « Union et Progrès » qui promet la réconciliation entre les religions et les ethnies de l'empire. Mais les Jeunes-Turcs à la tête du mouvement, répondent aux protestations de dévouement des Arméniens, avant même la chute du sultan, par une nouvelle série de massacres dans la ville d'Adana et ses alentours entre les 14 et 27 avril 1909[2]. À l'instar du sultan Abdülhamid, les Jeunes-Turcs sont animés par un nationalisme musulman, le panturquisme, qui place la race turque au-dessus des Arabes et des Perses. L'idée originale que « l'Empire de l'Islam sera assez vaste pour que nous puissions rompre tout contact avec les Chrétiens » a fait son temps et l'idée de régénération de la Turquie est finalement passé par une épuration de tous les « infidèles de l'Empire »[3]. S'ensuit six ans plus tard la déportation et l'extermination méthodique sur ordre du gouvernement des mêmes Jeunes-Turcs en 1915. Ce sera le génocide arménien. Après la Première Guerre mondiale (1914-1918) les Français l'occupèrent de 1919 à 1922 et la ville d'Adana est devenue définitivement turque par le traité d'Ankara, le 5 janvier 1922.
Culture et Patrimoine
Architecture
La ville est connue pour abriter de nombreuses mosquées, dont la plus célèbres est la mosquée Sabancı.
Culture
La ville abrite divers musées dont :
- le musée régional : il abrite une glyptothèque, des sarcophages et des stèles funéraires.
- le musée ethnographique : sis dans le quartier central de Kuruköprü, le musée occupe depuis 1983 le bâtiment d'une église construite en 1845 et abandonnée et transformée en musée dès 1924. Le jardin comporte des kûfi ou stèles calligraphiée et des pierres tombales[4].
- Le musée de mosaïques de Misis, située à l'extérieur de la ville[5].
- Le musée d'Atatürk[6].
Gastronomie
Réputée pour sa gastronomie, le cité d'Adana promeut son nom, intimement lié à certaines spécialités régionales tels que le kebab, ou Adana kebab, le şalgam suyu ou jus de navet rouge fermenté, acide et salé mais rafraîchissant.
Médias
Il existe de nombreuses chaînes locales de télévision (Çukurova TV, Kanal A, Akdeniz TV, Adana TV) et de radios à Adana région métropolitaine.
Religions
Creuset de l'histoire des religions, les régions proches de la Cilicie sont tour à tour des lieux abritant des communautés vivant en paix et historiquement des lieux d'affrontements religieux et ethniques. L'exemple des massacres d'Adana en 1909 voit les Jeunes-Turcs, pas encore au pouvoir, tenter d'anéantir les Arméniens de l'empire pour accomplir le panturquisme tant désiré.
Aujourd'hui, bien qu'une part importante de la population turque soit musulmane sunnite (comme 80 % des musulmans du monde), Adana abrite une importante communauté alévie, les Nosaïris ainsi que des minorités chrétiennes et juives.
Les lieux de culte musulman sont nombreux. La « grande mosquée » (Ulu Camii) est édifiée au XVIe siècle. De style syrien, elle recèle un grand nombre de faïences qui en font sa richesse. Citons également la mosquée Eski (Eski Camii) et la mosquée Hasan Ağa (Hasan Ağa Camii).
Organisation de la ville
Administration
La municipalité est actuellement dirigée par Aytaç Durak.
Démographie
Évolution démographique 1970 1980 1985 1990 1997 2009 351 655 574 515 777 554 916 150 1 033 571 1 572 261 L'accroissement démographique positif de la ville est en grand partie lié aux flux migratoires importants. La population de la ville a quadruplé depuis 1970 et l'arrivée massive des paysans anatoliens venus chercher un emploi dans cette grande ville proche de la côte méditerranéenne.
Après les massacres de la population arménienne de la région par les Ottomans en 1896 et en 1909, il reste encore dans la ville une forte communauté de 26 430 âmes à la veille de la Première Guerre mondiale[7]. Après le génocide, la ville est définitivement vidée de toute présence arménienne.
Transports et communications
Infrastructures routières
La ville sera reliée par autoroute à la capitale Ankara par l'axe O21 dont l'achèvement des travaux est prévu pour 2012.
Transports urbains
Le dolmus est un système de minibus collectifs suivant des lignes régulières. La course se paie en montant et varie selon la destination. Les taxis se reconnaissent à leur bandeau à damiers jaunes et noirs.
Métro
Une ligne de métro léger aérienne de 8 kilomètres a été inaugurée en mars 2009 entre les stations Hastane et Vilayet[8]. Elle fait partie d'un projet d'une ligne de 13,3 kilomètres dont la partie souterraine entre Valilik et Ankicilar est encore en construction. La ligne complète desservira 13 stations. Les travaux ont commencé en 2002 puis ont été arrêtés jusqu'à la reprise en 2006. Les rames sont fournies par le constructeur canadien Bombardier Inc.[9].
Desserte ferroviaire
La ville est située sur la ligne de chemins de fer Istanbul - Bagdad qui la relie également à la capitale Ankara.
Desserte aérienne
La ville et la région alentour sont desservis par l'aéroport international d'Adana-Sakirpasa construit en 1937 et situé à 5 kilomètres de la ville. Il est relié à celle-ci par une navette bus. Des vols desservent les autres régions de Turquie (Istanbul, Antalya, Izmir, Kayseri, Trabzon). Plusieurs villes d'Allemagne sont également reliées à Adana par vols direct (Munich, Cologne, Stuttgart et Düsseldorf).
À douze kilomètres du centre se trouve aussi une base aérienne des United States Air Forces in Europe, l'Incirlik Air Base qui accueille des services opérationnels de l'OTAN près de la petite ville de Incirlik.
Justice
Santé
La ville abrite l'hôpital d'État.
Cadre de vie
Environnement
Enseignement
Sports et loisirs
L'équipe de football locale, l'Adanaspor, a été Vice-championne de Turquie en 1981 mais n'évolue plus dans la Turkcell Süper Lig, l'élite du championnat.
Le stade 5 Ocak (stade du 5 janvier), construit en 1938, est aujourd'hui trop petit et un nouveau stade de 45 000 places doit être construit en périphérie de la ville.
Économie
Carrefour stratégique dominant un arrière-pays fertile, la ville est un centre industriel et commercial enrichi d'une vaste zone cultivée, la plaine de Çukurova, qui produit coton, agrumes, lin, sésame, et légumes. Du fait de son potentiel économique, la ville attire de très nombreux paysans en quête de travail. Leur chiffre est estimé à plusieurs centaines de milliers[réf. souhaitée].
La Banque européenne d'investissement (BEI) a concédé un prêt à la ville pour la construction d'un réseau de collecte et de traitement des eaux usées[10].
Tourisme
- Ancienne ville de Anazarbe.
- Ancienne pont romain de Justinien.
- Barrage de Seyhan
- Magarsus vieille ville et les ruines.
- Ruines de la forteresse construite par Haroun ar-Rachid en 782.
- Seyhan Rivière.
- Mosquée Sabancı
Jumelages
- Shymkent (Kazakhstan)
- Djeddah (Arabie saoudite)
- Saint Petersburg (Russie)
- Cordoue (Espagne)
- Beersheba (Israël)
Notes et références
- Jacques de Morgan (préf. Constant Vautravers et Edmond Khayadjian), Histoire du peuple arménien : depuis les temps les plus reculés des annales jusqu'à nos jours, Académie de Marseille, Venise, 1981, p. 269.
- Jacques de Morgan, op. cit., p. 270.
- Jacques de Morgan, op. cit., p. 270-271.
- Site francophone du Consulat de Turquie de Zürich en Suisse
- Site francophone du Consulat de Turquie de Zürich en Suisse
- Site francophone du Ministère de la culture et du tourisme de Turquie
- La Cilicie : Une région en pleine expansion démographique et économique », Imprescriptible.fr, 1999. Consulté le 12 juin 2010. Taymond H. Kévorkian, «
- Le site UrbanRail.Net
- (en) Le site de Bombardier
- Site de la BEI
Voir aussi
- Pont de pierre (Adana)
- Selahattin Çolak, ancien maire
Bibliographie
- Paul de Rémusat du Véou, La Passion de la Cilicie 1919-1922, Le cercle d'écrits caucasiens, 2004, ISBN 978-2-913564-15-2
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