- Deuxième combat de la Pèlerine
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Le combat de la Pellerine fut une embuscade tendue par les chouans au républicains en 1796.
Le combat
En avril 1796, trois jours après le combat de Juvigné, un détachement républicain parti d'Ernée se porte en direction de Fougères. Sur la route il est assaillit par deux compagnies chouannes commandées par Chalus, mais le commandant républicains préfère poursuivre sa route et n'envoie que quelques tirailleurs sur ses flancs afin de maintenir les chouans à distance. Si Chalus ne parvient pas à diviser les forces républicaines comme il le souhaitait, sa diversion empêche néanmoins les Républicains de découvrir l'embuscade tendue par le gros de forces chouannes commandées par Auguste Hay de Bonteville. Les Chouans, postés sur les hauteurs de La Pellerine (Mayenne) font une décharge à bout portant. Les Républicains hésitent, le commandant se porte à l'arrière-garde pour lui ordonner d'avancer mais les hommes de l'avant-garde croient que leur chef prend la fuite et se débandent, ils sont poursuivis jusqu'à Ernée. Selon Pontbriand, les pertes des Chouans ne sont que de quelques blessés tandis que celles des Républicains de plus de 250 hommes[1].
Récit de Toussaint du Breil de Pontbriand « Bonteville fut informé qu’un bataillon, fort de cinq cents hommes, venant de la Vendée, avait couché à Ernée et devait se rendre, le lendemain, à Fougères. Il alla prendre position sur les buttes de la Pèlerine. Chalus se chargea de commencer l’attaque avec deux cents hommes, résolu à faire peu à peu sa retraite sur l’embuscade. Il étendit son détachement sur un assez grand front, et fit commencer la fusillade d’assez loin, des deux côtés de la route, dans l’espoir que l’ennemi se diviserait pour le combattre ; mais le commandant, qui avait été instruit à Ernée du dernier combat, marchait avec précaution et en bon ordre ; il se contenta d’envoyer quelques tirailleurs pour flanquer sa colonne. En vain Chalus réunit sa troupe et feignit ensuite de prendre la fuite, il ne put faire changer la résolution de ce chef, qui s’arrêta même et montra de l’hésitation avant de monter à la Pèlerine. Son avant-garde s’était repliée, et Chalus crut un instant qu’il allait reprendre la route d’Ernée ; mais enfin il se décida, et, toujours sous le feu assez éloigné de Chalus, il commença à monter les buttes et vint tomber ainsi au milieu de l’embuscade de Bonteville, où il fut reçu par une décharge à bout-portant, sans l’avoir découverte. En vain il voulut se former en bataille, le terrain lui était défavorable ; une partie de ses soldats reculaient ; lui-même courut au bout de sa colonne pour la faire avancer ; ceux qui étaient en avant crurent qu’il prenait la fuite, en sorte que la déroute devint général. Cette malheureuse troupe fut poursuivie jusqu’à Ernée, où la moitié à peine put rentrer ; le reste périt sur la route, avec cinq officiers. La perte de Bonteville fut seulement de quelques blessés ; Pierre le Marchand, de Dompierre-du-Chemin, le fut grièvement.
Chalus conduisit parfaitement son attaque ; s’il ne put réussir à faire diviser la colonne républicaine, il força l’avant-garde à se replier et empêcha l’embuscade d’être découverte, ce qui fut cause du prompt succès de cette affaire.
Plusieurs charriots chargés d’effets militaires furent pris. [1]. »
Bibliographie
- Toussaint du Breil de Pontbriand, Mémoire du colonel de Pontbriand sur les guerres de la Chouannerie, édition Plon, Paris, 1897 (réimpr. Y. Salmon, 1988), p. 333-334.
- Marie-Paul du Breil de Pontbriand, Un chouan, le général du Boisguy, édition Honoré Champion, Paris, 1904 (réimpr. La Découvrance, 1994), p. 332-334.
Références
Catégories :- Chouannerie
- Bataille des guerres de la Révolution française
- Bataille sur le sol français
- Histoire de la Mayenne
- Bataille de 1796
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