- Combat du pont de Quincampoix
-
Le combat du pont de Quincampoix se déroula pendant la Chouannerie.
Le combat
D'après le mémoires de Pontbriand, l'affrontement semble se dérouler peu après le combat de Tremblay en novembre[1], cependant les rapports républicains le fixe au 24 frimaire[2] (15 décembre 1795).
À cette date les Chouans commandés par Aimé Picquet du Boisguy marchent sur Romazy et Rimou, avec l'intention de s'emparer de ces deux communes patriotes[1]. Un détachement de la garde nationale et de la garnison de Rimou se porte en reconnaissance[2]. Boisguy envoie alors Bonteville avec 500 hommes s'opposer à eux[1]. Les Républicains, au nombre d'une centaine selon Pontbriand, battent en retraite sans combattre et rétrogradent sur leur bourg. Cependant comme les Chouans se sont emparés du pont qui traverse le Couesnon, ils se rabattent sur un petit pont traversant la rivière de Quincampoix[2]. Pressés par les Chouans, plusieurs tentent de traverser la rivière à la nage et certains se noient. Une fois la rivière traversée, les Républicains et les Chouans échangent des coups de feu pendant une heure[2].
La fusillade entendue à Rimou, sonne l'alerte dans la paroisse. Les Républicains sonnent le tocsin pour avertir les communes voisines. La surprise ayant échoué, Boisguy préfère abandonner la marche sur Rimou et Romazy et ordonne la retraite[1],[2].
Selon les Républicains, les pertes sont de quatre hommes, tous morts par noyade, et aucun blessé[2]. Pour Pontbriand, six Républicains ont été tués, la plupart par noyade également[1].
Récit de Toussaint du Breil de Pontbriand « Le capitaine qui commandait à Tremblay apprit en sortant d’Antrain la prise du bourg et l’incendie de l’église. Il passa le Couesnon avec sa petite troupe, et fut renforcer la garnison de Romazy, dont il était utile de défendre le pont qui était fortifié. Il écrivit pour demander du secours, et on fit partir de Pontorson cent hommes, qui vinrent coucher à Antrain. Du Boisguy, prévenu, pendant la nuit de leur arrivée, envoya Bonteville pour s’opposer à leur passage. Ce dernier les atteignit à Montmoron ; mais ils prirent la fuite sans combat, espérant passer la rivière à un petit pont peu éloigné ; ils furent toutefois poursuivis si vivement, et le pont se trouva si étroit, qu’une partie de ce détachement se précipita dans le Couesnon, où plusieurs se noyèrent. Il y en eut six de tués.
Cette petite action avait donné l’alarme à Rimou, et à Romazy, dont du Boisguy voulait s’emparer, et, le tocsin sonnant de tous côtés, il rappela ses troupes et remit cette expédition à un autre temps[1]. »
— Mémoires de Toussaint du Breil de Pontbriand
Bibliographie
- Toussaint Du Breil de Pontbriand, Mémoire du colonel de Pontbriand sur les guerres de la Chouannerie, édition Plon, Paris, 1897 (réimpr. Y. Salmon, 1988), p. 227-228.
- Théodore Lemas, Le district de Fougères pendant les Guerres de l'Ouest et de la Chouannerie 1793-1800, Rue des Scribes Éditions, 1894, p. 225.
- Marie-Paul du Breil de Pontbriand, Un chouan, le général du Boisguy, édition Honoré Champion, Paris, 1904 (réimpr. La Découvrance, 1994), p. 212.
Références
Catégories :- Chouannerie
- Bataille des guerres de la Révolution française
- Bataille sur le sol breton
- Histoire d'Ille-et-Vilaine
Wikimedia Foundation. 2010.