- Bataille de La Pellerine
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La bataille de la Pellerine fut une embuscade tendue par les chouans aux républicains en 1796.
Sommaire
La bataille
En janvier 1796, les Chouans commandés par Auguste Hay de Bonteville se postent au nombre de 900 hommes plus la compagnie émigrée des Chevaliers catholiques, sur la butte de La Pellerine afin de tendre une emscade à une colonne républicaine estimée au nombre de 800 hommes par les Chouans. Celle-ci, partie d'Ernée est en route pour Fougères. Le combat s'engage à 10 heures du matin, l'avant garde républicaine découvre l'embuscade et se replie sur le gros des troupes. Les Républicains se déploient alors en colonnes et chargent les Chouans retranchés derrière des fossés. Ils sont accueillis par une fusillade meurtière mais sur plusieurs points, engagent la lutte au corps-à-corps. Cependant les Chevaliers catholiques, commandés par René Augustin de Chalus et compagnies d'élite de grenadiers et de chasseurs à pied contournent les lignes et chargent sur le flanc, forçant les Républicains à reculer. Hay de Bonteville et ses hommes contre-attaquent, mettent les Républicains en fuite et les poursuivirent jusqu'à Ernée[1].
Récit de Toussaint du Breil de Pontbriand « M. de Bonteville, ayant appris qu'une troupe de huit cent hommes était arrivée à Ernée et devait se rendre à Fougères le lendemain, résolut de l'attaquer. Il se porta sur les buttes de la Pèlerine, position très favorable, où il fit embusquer sa colonne, forte, ce jour là, d'environ neuf cents hommes, plus la compagnie des Chevaliers Catholiques.
Il était dix heures du matin quand l'avant-garde des Républicains parut ; elle découvrit l'embuscade et se replia sur le gros de la troupe, qu'un chef de bataillon fit à l'instant former en colonne d'attaque et marcher sur l'embuscadev; elle l'aborda franchement, mais elle fut reçue par une fusillade bien soutenue, qui éclaircit ses rangs. Quoique dans une position désanvantageuse, le chef de bataillon s'obstinait à franchir les fossé qui formaient les retranchements des Royalistes, et, dans plusieurs endroits, on se battit au corps à corps. Chalus, à la tête des Chevaliers Catholiques et de deux compagnies d'élite, chargea les Républicains en flanc et força ceux qui avaient franchi le fossé et obtenu quelques avantages de reculer. Dans ce moment, Bonteville ordonna une charge générale et fit porter son chapeau au milieu des rangs ennemis. Chalus poursuivait ses succès sur la droite, et bientôt Bonteville enfonça toute la ligne de l'ennemi, dont la déroute fut complète[1]. »Les pertes
Les Chevaliers catholiques n'ont aucune perte, les chouans ont 10 morts et 22 blessés. Selon Pontbraind les Républicains ont perdus 30 hommes au combat et 400 dans la déroute mais il s'agit probablement d'une exagération.
Récit de Toussaint du Breil de Pontbriand « Il fut poursuivi jusqu'auprès d'Ernée, avec une perte de quatre cents hommes ; le chef de bataillon fut tué, et huit autres officiers ; une malle que ces troupes escortaient fut prise ; un des chevaux avait été tué ; enfin la victoire fut complète.
Bonteville eut dix hommes tués et vingt-deux blessés ; François Orieux et François Cogé, de Saint-Germain ; Rouillé, de Luitré ; et Louis Pacé, de Dompierre-du-Chemin, le furent assez grièvement.
Cette affaire fit beaucoup d'honneur à Bonteville, qui commandait les troupes ; toutes montrèrent tant d'ardeur dans le combat que cette colonne fut surnommée la Brutale.
Chalus se distingua particulièrement, ainsi que Chappedelaine, Cintré et les Chevaliers Catholiques qu'ils commandaient ; ce fut son impétueuse attaque qui décida le succès.
Les Républicains n'avaient perdu qu'une trentaine d'hommes à l'attaque de l'embuscade ; mais la déroute, ainsi qu'il arrivait toujours, fut terrible pour eux ; ils étaient chargés de leurs sacs, de cinq à six paquets de cartouches, et le pays leur était inconnu.
Les troupes qui furent battues ce jour là n'avaient point encore fait la guerre dans les provinces insurgées ; elles étaient en marche pour joindre le général Hoche, qui leur fit donner contre-ordre à Angers[1]. »Bibliographie
- Toussaint du Breil de Pontbriand, Mémoire du colonel de Pontbriand sur les guerres de la Chouannerie, édition Plon, Paris, 1897 (réimpr. Y. Salmon, 1988), p. 278-280.
- Christian Le Boutellier, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, 1989, p. 512-513.
- Marie-Paul du Breil de Pontbriand, Un chouan, le général du Boisguy, édition Honoré Champion, Paris, 1904 (réimpr. La Découvrance, 1994), p. 294-296.
Références
Catégories :- Chouannerie
- Bataille des guerres de la Révolution française
- Bataille sur le sol français
- Histoire de la Mayenne
- Bataille de 1796
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