Clotilde dite Doda

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Clotilde (en fait Chrothildis) également nommée Doda († 3 juin 694^[1]) est une reine des Francs en tant qu'épouse du roi mérovingien Thierry III (v. 651 † 690-1).

Son nom

Bien que le Liber Historiae Francorum la nomme Clotilde, les chartes et diplômes contemporains la nomment Chrotechildis ou Chrothildis, soit Rothilde, ainsi que l'a montré Karl-August Eckardt^[2]. Quand au nom de Doda, il apparaît dans la mention de leur sépulture : « Théodoric, roi des F(rancs et) la reine Doda ». L'épitaphe précise également : « Le roi Theodoric (...) repose ici, avec sa femme Doda »^[3].

Mariage et enfants

Peu avant 678, elle épouse Thierry III (v. 651 † 690-1), roi francs de Neustrie et de Bourgogne en 673 puis de 675 à 691 et d'Austrasie de 687 à 691. De ce mariage sont nés :

• Clovis IV (v. 678 † 695), roi des Francs,
• Childebert IV († 711), roi des Francs.

A ces deux enfants s'ajoutent de manière hypothétique deux autres enfants :

• Clotaire IV († 718), roi des Francs. La question de la parenté entre Thierry III et Clotaire IV est assez complexe, d'une part parce qu'aucun document contemporain ne la précise, d'autre part parce que les quelques sources tardives qui la mentionne sont souvent contradictoires entre elles et avec les autres données connues. Il semble cependant que, compte tenu de la restitution des différentes confusions qui ont induit ces incohérences, Clotaire IV soit le fils de Thierry III et de Clotilde Dode^[4].
• Bertrade, fondatrice de l'abbaye de Prüm et mère du comte Caribert de Laon^[5].

Veuvage

Son époux, bien que roi est sous la coupe des différents maires du palais : Ébroïn (en 673), Leodegar (675-676), Ébroïn de nouveau (676-680), Waratton (680-686) et Berchaire (686-687) lequel est vaincu par Pépin le Jeune, maire du palais d'Autrasie qui réunifie les trois royaumes francs et domine Thierry III.

Ce dernier meurt en 691. Clotilde Doda lui survit et devient régente du royaume au nom de son fils Clovis jusqu'à la date du 5 juin 692, qui est considérée comme celle de son décès. Elle est enterrée auprès de son mari à l'abbaye Saint-Vaast d'Arras^[6].

Filiation

Sa filiation n'est pas mentionnée par les textes contemporains. Tout au plus a-t-on la Chronicon d'Adémar de Chabannes qui écrit à la fin du X^e siècle qu'en 717 « Charles Martel (...) s'empare de Plectrude, sa belle-mère (...) et place sur le trône Clotarius, son cousin, fils de Clodoveus, qui était le fils de Dagobert ». Même si la filiation de Clotaire (IV) est erronée et résulte d'une confusion avec Clotaire III, la mention du cousinage entre Clotaire IV et Charles Martel peut être exacte. Comme ni Charles, ni ses parents ne sont des mérovingiens, le lien de parenté passe probablement par la mère de Clotaire^[7].

D'autres arguments militent dans ce sens :

• plusieurs parents proches de Bertrade de Prüm, portent des noms mérovingiens^[8] ce qui militent pour une parenté entre Bertrade de Prüm et les Mérovingiens.
• Pépin le Bref et son épouse Bertrade de Laon possédaient chacun la moitié de deux villas, une à Rommersheim, l'autre à Rheinbach et tenaient chacun leur moitié de leur père respectif. Cela suppose un partage de ces propriétés à une génération relativement récente. Caribert, le père de Bertrade de Laon, tenait ses propriétés de sa mère Bertrade de Prüm

Une première explication a été avancé, considérant que Plectrude, belle-mère de Charles Martel, est une parente proche de Bertrade de Prüm, explique qu'il y a eu partage de la villa entre Plectrude et Bertrade, qui seraient sœurs, mais ce raisonnement ne rend pas comte de la transmission des noms mérovingiens, et ne tient pas comte de l'existence d'autres sœurs de Plectrude. Maurice Chaume propose une autre solution, que Bertrade de Laon soit une fille de Thierry III et de Clotilde Dode, elle même fille d'Ansegisel et de Begga, donc sœur de Pépin le Jeune, le père de Charles Martel^[9]. Cette proposition explique également le cousinage entre Clotaire IV et Charles Martel, ainsi que la raison pour laquelle Clotilde Dode est devenue régente à la mort de son mari : le maire de palais était son frère.

Mais l'onomastique suggère une variante de cette démonstration légèrement différente : Chrothildis est composée des racines chrot (que l'on retrouve dans Chrodoare, la mère probable de saint Arnoulf) et hildis (qui est le nom de l'épouse de Clodulf). Clotilde Doda serait alors la fille de Clodulf et de Hilda et donc la cousine germaine de Pépin le Jeune, plutôt que la sœur. Quand au nom de Doda, il renvoie à celui de sa grand-mère, l'épouse de saint Arnoulf.

Généalogie

Notes et références

Annexes

Bibliographie

• Maurice Chaume, « La famille de Saint Guillaume de Gellone », dans Annales de Bourgogne, 1929, p. 28-56 
• Paule Lejeune, Les reines de France, Paris, éd. Vernal et P. Lebaud, 1989 (ISBN 978-2-86594-042-4) (LCCN 90125514), p. 45-46 
• Christian Settipani, Les Ancêtres de Charlemagne, Paris, 1989, 170 p. (ISBN 2-906483-28-1), p. 29-31 et 42-3 
  • Christian Settipani, Les ancêtres de Charlemagne - Addenda, Paris, 1990 [lire en ligne], p. 12 
• Christian Settipani, La Préhistoire des Capétiens (Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France, vol. 1), éd. Patrick van Kerrebrouck, 1993 (ISBN 2-9501509-3-4), p. 113-8 

Articles connexes

• Place de la femme dans la France mérovingienne
• Généalogie des Mérovingiens
• Faux Mérovingiens

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