- Clodulf de Metz
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Clodulf de Metz (né avant 610 - mort en 697), également connu comme Chlodulf[1], Clodoul[2], Cloud[3],[4] était le 30e évêque de Metz, de 657 à 697. Il fut par la suite canonisé ; il est fêté le 11 janvier[5] ou le 8 juin[6].
Sommaire
Biographie
Fils aîné d'Arnulf, évêque de Metz, et de son épouse Dode, il est donc membre d'une importante famille franque présente à la cour des rois d'Austrasie. Sa naissance se place au moins deux ans avant la nomination de son père comme évêque de Metz. Selon la Vita Arnulf, son père Arnulf projetait de se retirer en 629 et le roi Dagobert Ier menaça alors Clodulf et Ansegisel pour obliger Arnulf à conserver sa charge d'évêque. Il semble qu'en fait le roi s'en prit aux fils pour obliger le père à quitter l'épiscopat de Metz[7].
Il s'ensuit une période d'une quinzaine d'années au cours de laquelle la famille se trouve reléguée au second plan politique, et ce n'est que vers 643-7 que les deux frères sont de nouveau cités, Clodulf comme vir inluster (homme illustre) dans une lettre de l'évêque Désiré de Cahors, et Ansegisel comme marié à une sœur de Grimoald, maire du palais d'Austrasie. Les deux frères sont ensuite mentionnés en 648 comme domestiques dans un acte du roi Sigebert III et du maire Grimoald[7].
Nommé ensuite évêque de Metz en 657[8], il s'occupe d'administrer son nouveau diocèse, notamment en patronnant un certain Trudo, noble de Hesbaye, qui se fait prêtre à Metz puis lègue ses biens à l'église de Metz. Dans les années qui suivent, son frère Ansegisel est assassiné, et le beau-frère de ce dernier, Grimoald est tué à la fin du règne de son fils Childebert l'adoptif. Chlodulf reste cependant en place. Il ne semble pas avoir été inquiété, et il est possible qu'il se soit mis en rupture de la politique de son clan. C'est probablement pour cette raison que les Carolingiens ont par la suite laissé courir des histoires peu flatteuses sur son compte et n'ont pas repris son prénom ni celui de son fils pour d'autre membres de la famille[7].
Il meurt le 8 mai 697, centenaire selon l'auteur de la Vita Chlodulfi, mais plus vraisemblablement nonagénaire[7],[8].
Mariage et enfant
Le nom de son épouse n'est pas donné par les documents contemporains. Cependant la tradition de Looz signale que le corps de saint Amour fut transféré dans l'église par « Hilda, femme du noble Clodolfus ». Il pourrait s'agir du même[7],[8].
Quel que soit le nom de son épouse, il a eu pour fils un certain Aunulf, connu dans un acte de donation fait en 714 par Pépin de Herstal de bien hérité de son cousin Aunulf, fils de Clodulf, en faveur de l'église de Metz[9]. Cet acte nous apprend qu'Aunulf est mort entre 697 et 714 et qu'il n'avait pas d'héritiers plus proches que son cousin Pépin[7].
Il lui est parfois attribué un autre fils, le comte Martin[8],[10] qui combattit le maire Ébroïn aux côtés de Pépin de Herstal et tué en 690. Mais le rattachement de Martin aux Arnulfiens est plus tardif[11], l'onomastique n'explique pas son nom, et d'autres sources font de Martin un fils du maire du palais Wulfoald[12].
Généalogie
Arnulf
évêque de Metz
(† 640)Dode Hilda
(?)Clodulf
évêque de Metz
(† 697)Ansegisel
domestique
(† 662)Aunulf
(† 697/714)Martin
comte
(† 680)Pépin de Herstal
maire du palais
(† 714)Liens externes
Références
- Le h n'est pas conservé dans la version française des prénoms germaniques Clovis, Clotaire, Clodomir, Cloud, il n'y a pas de raison de le conserver pour Clodulf.
- Etant donné que la racine germanique wulf c'est-à-dire loup est traditionnellement transcrite en français par oul ou olphe, comme dans les prénoms doublets Raoul ou Rodolphe, Arnoul et Arnolphe, la transcription logique du prénom Clodulf devrait être Clodoul ou Clodolphe.
- Jean-Chrétien-Ferdinand Hoefer, Nouvelle biographie universelle, 1854 [lire en ligne], p. 908.
- Il ne faut par rendre ce prénom par Cloud qui est la version française de Clodoald et non celle de Clodulf.
- Jean-Maurice Barbé, Tous les prénoms, Jean-Paul Gisserot, 1994 [lire en ligne], p. 99
- Voir site Nominis.
- Christian Settipani, La Préhistoire des Capétiens (Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France, vol. 1), éd. Patrick van Kerrebrouck, 1993 (ISBN 2-9501509-3-4), p. 147-150.
- Foundation for Medieval Genealogy
- Otton le Grand en date du 30 avril 948 dans lequel il confirme la donation. Cet acte s'est perdu, mais il est repris dans un diplôme d'
- Abhandlungen der Königlichen Akademie der Wissenschaften zu Berlin [lire en ligne], p. 111 année=1800.
- IXe siècle. car mentionné seulement dans une généalogie du
- L'art de vérifier les dates , 1818 [lire en ligne], p. 416.
Bibliographie
- Pierre Riché, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », 1983 (réimpr. 1997), 490 p. (ISBN 2-01-278851-3).
- Christian Settipani, La Préhistoire des Capétiens (Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France, vol. 1), éd. Patrick van Kerrebrouck, 1993 (ISBN 2-9501509-3-4), p. 147-150.
- Jean-Charles Volkmann, Bien connaître les généalogies des rois de France, Éditions Gisserot, 1999 (ISBN 2-877472086)
- Michel Mourre, Le Petit Mourre. Dictionnaire d'Histoire universelle, Éditions Bordas, avril 2007 (ISBN 978-2-04-732194-2)
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