Charles de Brosses

Charles de Brosses
Charles de Brosses
Gravure de Charles-Nicolas Cochin.

Activités Écrivain
Naissance 1709
Dijon
Décès 1777
Paris

Charles de Brosses, comte de Tournay, baron de Montfalcon, seigneur de Pregny, de Chambezy, de Vezins et de Prevessin, dit « le président de Brosses », est un magistrat, historien, linguiste et écrivain français né à Dijon le 7 février 1709 et mort à Paris le 7 mai 1777.

Sommaire

Biographie

Il est né le 7 février 1709 à Dijon - au Palais d'Orange (9, place Bossuet) et fut baptisé en l'église Saint Jean de Dijon le même jour. Il est le fils de Charles de Brosses seigneur baron de Montfalcon, conseiller au parlement de Bourgogne et de dame Pierrette Fevret de Saint Mesmin. Son parrain fut Charles Fevret de Saint Mesmin son aïeul maternel et sa marraine fut Françoise Moisson relicte (veuve) de Messire Pierre de Brosses conseiller au Parlement son aïeule paternelle.

Il fit ses humanités chez les jésuites de sa ville natale où il eut notamment pour condisciple Buffon, qui devait rester sa vie durant son ami le plus cher. Il étudia ensuite le droit et fut nommé, à vingt-et-un ans, conseiller à la grand’chambre du Parlement de Bourgogne.

En 1739-1740, il effectue un long périple en Italie, en compagnie de Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Palaye (1697-1781)[1], du frère jumeau de celui-ci, Edmond de Lacurne (1697-1779), de Bénigne Le Gouz de Gerland, grand bailli dijonnais (1695-1774), Germain-Anne Loppin de Montmort, marquis de La Boulaye (1708-1767)[2], et de Abraham-Guy de Migieu, marquis de Savigny[3] (1718-1749), tous érudits et passionnés[4]. À son retour, il épouse le 23 novembre 1742 Françoise Castel de Saint-Pierre, petite-nièce de l’abbé de Saint-Pierre, l’auteur de la Paix perpétuelle, fille du marquis de Crèvecœur, écuyer de la duchesse d’Orléans, parent du maréchal de Villars. Celle-ci meurt le 23 décembre 1761. Il épouse en secondes noces Marie-Jeanne Le Gouz de Saint-Seine (1747-1778) en septembre 1766. Il devient président à mortier au Parlement de Bourgogne, puis Premier président en 1775.

Il cultiva les lettres avec distinction tout en remplissant ses fonctions avec zèle. Buffon écrit à son sujet : « Sa vue s’étendait d’en haut jusque sur les plus petits détails, au point de ne laisser échapper aucun de ces rapports fugitifs que le coup d’œil de génie peut seul apercevoir ».

Cédant aux incitations de Buffon, lecteur des Petites Lettres de Maupertuis, il rédigea l’Histoire des navigations aux terres Australes, compilation de tous les voyages alors connus dans les mers du Sud, précédée d’un plaidoyer en faveur d’une campagne de voyages d’exploration dans ces eaux afin d’y découvrir et exploiter le continent Austral qui, pour des raisons mécaniques, ne pouvait manquer de s’y trouver. Ouvrage dont il a été dit que la lecture convainquit Bougainville, alors soldat au Canada, de se faire marin. Charles de Brosses entretint une correspondance avec l’Ecossais Alexander Dalrymple, futur premier Hydrographe de sa Majesté Britannique et concurrent malheureux de James Cook à la tête du voyage de découverte finalement entrepris par ce dernier, qui partageait ce point de vue[pas clair].

C’est à Charles de Brosses que l’on attribue la paternité des mots « Polynésie » (1756[5]) et « Australasie », lui qui n’avait pas le pied marin, même sur le Rhône. Il a également fourni des articles de critique littéraire à l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert.

Passionné par l’œuvre de l’historien romain Salluste, ce fut pour rechercher le livre perdu de sa grande histoire de la République romaine qu’il partit en Italie. Cette recherche s’étant avérée infructueuse, il occupa trente années de sa vie à composer une Histoire de la République Romaine dans le cours du VIIe siècle (1777), dans laquelle, après avoir traduit tous les morceaux conservés du travail de Salluste, il s’efforça d’en combler les lacunes.

De son voyage en Italie, il ramena cependant l’ouvrage qui a le plus contribué à établir sa réputation, les Lettres écrites d’Italie, publiées pour la première fois sous le titre Lettres historiques et critiques écrites d’Italie (1799) d’après une mauvaise copie tombée entre les mains de Séryeis, puis rééditées par Colomb d’après le texte authentique sous le titre L’Italie il y a cent ans, ou Lettres écrites d’Italie à quelques amis en 1739 et 1740 (1836), avant d’être enfin publiées par H. Babou sous le titre le plus usité Lettres familières écrites d’Italie (1858).

De Brosses fut reçu associé libre à l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1750. Il fit également partie de l’Académie de Dijon. Des démêlés qu’il eut avec Voltaire l’empêchèrent d’entrer à l’Académie française.

Charles de Brosses mourut dans les bras de sa fille après une maladie de trois jours à Paris le 7 mai 1777 ; il fut inhumé dans l'église Saint André des Arts à Paris qui fut depuis démolie.

Œuvres

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Lettres sur l’état actuel de la ville souterraine d’Herculée et sur les causes de son ensevelissement sous les ruines du Vésuve, Dijon, Desventes, 1750, in-8 : Premier ouvrage qui ait été publié au sujet d’Herculanum.
  • Histoire de la République Romaine dans le cours du VIIe siècle, par Salluste, en partie traduite du latin sur l’original, en partie rétablie & composée sur les fragments qui sont restés de ses livres perdus, remis en ordre dans leur place véritable ou le plus vraisemblable, Dijon, Frantin, 1777, 3 vol. in-4

Notes et références

  1. Reçu à l’Académie française en 1758 après avoir été membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres à 27 ans.
  2. Il sera président à mortier au Parlement de Bourgogne en 1752
  3. Il était conseiller au Parlement de Bourgogne.
  4. Voir l’excellente édition des Lettres d’Italie du président de Brosses, introduction et notes par Frédéric d’Agay, Mercure de France, 1986, 2 vol.
  5. Dans un sens plus large que celui, restreint par Jules Dumont d'Urville en 1831, il s'appliquait alors à toutes les îles de la mer du Sud (océan Pacifique).

Sources

Bibliographie



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