Charles Théveneau De Morande

Charles Théveneau De Morande

Charles Théveneau de Morande

Charles Théveneau de Morande
Theveneau de Morande.jpg
Portrait de Théveneau de Morande, d’après une gravure du XIXe siècle
Naissance 9 novembre 1741
Arnay-le-Duc (France France)
Décès 6 juillet 1805
Arnay-le-Duc (France)
Média Presse écrite
Journal Le Courier de l'Europe, L’Argus patriote
Spécialité polémique, libelliste et journalisme politique

Charles Théveneau, (dit) de Morande ou chevalier de Morande, né le 9 novembre 1741 à Arnay-le-Duc où il est mort le 6 juillet 1805, est un libelliste, espion et polémiste français. Son parcours est représentatif de celui d'un « aventurier des Lumières[1] » ou d'un « Rousseau des ruisseaux[2] » : de l'armée il passe à la littérature clandestine, puis à l'espionnage et enfin au journalisme. « Mandrin littéraire », folliculaire, il se fait connaître par son activité de maître chanteur et par le succès considérable de son libelle clandestin, Le Gazetier Cuirassé. Il est par la suite, après avoir mis à contribution la cour de Louis XV, retourné par le gouvernement français, dont il devient l'un des informateurs en Angleterre[3]. Il joue un rôle dans la prérévolution française comme rédacteur puis directeur du Courier de l'Europe[4] avant de regagner Paris lors de la Révolution, où il poursuit son activité de gazetier.

Sommaire

La jeunesse turbulente et la fuite en Angleterre

Façade de la « Maison-Bourgogne » d’Arnay-le-Duc ornée de grotesques.

Charles est fils d’un procureur d’Arnay-le-Duc, notaire royal, Louis Théveneau et de Philiberte Belin. On lui connaît deux frères : Lazare-Jean, dit Théveneau de Francy, et Louis-Claude-Henry-Alexandre.
Brouillé avec un père autoritaire, après des études de droit à l’université de Dijon, il repousse la profession paternelle avec l’ambition de vivre de sa plume. Il est conduit dans le régiment des dragons de Bauffremont en 1759[5]. Il y demeure jusqu’à la paix de 1763. Repoussant toujours la carrière du barreau, il compose des épigrammes, courtise et se bat en duel. Sa famille obtient contre lui une première lettre de cachet pour y remédier[6].
Libéré, il gagne alors Paris où il mène une vie de libertinage entre larcins, jeu et proxénétisme, côtoyant des femmes entretenues et soudoyant de jeunes étrangers[7]. Il vit au-dessus de ses moyens et se dit « attaché au prince de Limbourg, aventurier notoire[8] ». On imagine qu’il adopte la particule à l’occasion.
Le 17 février 1765, il est signalé au lieutenant général de police Sartine et « s’étant fait connaître pour un libertin crapuleux qui avait du mal vénérien et qui était dans les frictions », « coureur de filles », « brutal » et « mauvais sujet », il est écroué au For-l'Évêque[9].
Il est remis en liberté un mois plus tard. Mais sa conduite reste suspecte : il fréquente les maisons closes, y vole des montres. En mai 1768, après un nouveau scandale – il a tenté d’enlever une danseuse de l’Opéra, Melle Danezy – il regagne For-l’Évêque sous la pression de sa famille. Il tente de s’évader, est mis au cachot pour tapage et, le 22 juillet 1768, il est transféré à la Maison des Bon-Fils d’Armentières où il demeure dix-huit mois dans une apparente tranquillité[10].
À sa sortie, guère assagi, il distribue des écrits irrévérencieux à des grands seigneurs. L’un d'entre ceux-ci, adressé au duc de la Vrillière, lui vaut une nouvelle lettre de cachet[11].
Accablé de dettes, poursuivi par la police, il gagne Liège par la Champagne, de là Bruxelles puis Ostende afin d’y embarquer pour l’Angleterre[12].

Les premières années londoniennes

Frontispice du Gazetier cuirassé
Page de titre du Gazetier cuirassé

Arrivé à Londres dans le plus grand dénuement en 1770, il fait la connaissance d’un couple de Français, le sieur et la dame de Courcelle, qui lui fournissent des anecdotes scandaleuses et l’encouragent à écrire[13]. Ainsi naît le Gazetier cuirassé vers les mois d’avril-mai 1771. Dès le mois d’août 1771, l’ouvrage est à Paris. Le censeur royal François-Louis Claude Marin le décrit au duc d’Aiguillon, alors à la tête du secrétariat d’État des affaires étrangères, comme un livre dangereux. S’il est un temps attribué au duc de Lauraguais, qui s’en irrite[14], la police de Paris comme les rédacteurs des Mémoires secrets savent que la « brochure est du sieur Morande ci-devant escroc à Paris, & qui ne l’est pas moins à Londres, puisqu’il passe pour constant qu’il a eu mille guinées pour la vente de cette rapsodie : les libraires de votre capitale n’eussent pas fait un pareil marché de dupe[15]. »
Ce pamphlet fut l’un des grands succès de la littérature clandestine de la fin du XVIIIe siècle. Dénonciation du « despotisme ministériel », favorable à la cause choiseuliste, il fourmille d’anecdotes sur les prétendues débauches mondaines et les scandales nobiliaires. Il offre ainsi l’image d’un royaume décadent en crise. Catalogue de personnes insultées, jusqu’au roi et à madame du Barry, ses cibles privilégiées restent le chancelier Maupeou et le duc de la Vrillière dont des caricatures ornent le frontispice.
Morande, après la parution du Gazetier Cuirassé, épouse une jeune Anglaise, Elisabeth (née) Saint-Clair.

Il entame une carrière de « brigandage littéraire », distribuant les libelles diffamatoires et se lançant dans des opérations de chantage. Il met ainsi à « composition d’argent plusieurs personnes riches à Paris par la crainte de sa plume » comme Collet de Hauteville[16] ou encore François-Abel Poisson, comte de Marigny, frère de la marquise de Pompadour[17]. Il aurait ainsi menacé Voltaire en personne. Parmi les victimes du libelliste on trouve aussi Louis-Léon-Félicité duc de Brancas, comte de Lauraguais, résidant à Londres, qui réduit au silence le libelliste et en reçoit amende honorable dans le London Evening Post du 26 novembre 1773[18].

L'affaire du libelle contre Madame du Barry

Madame du Barry, par François-Hubert Drouais

Au mois de juillet 1773, Théveneau de Morande qui est devenu une des « créatures » du clan Choiseul disgrâcié, au même titre que Pidansat de Mairobert, le successeur de Bachaumont, s’attaque alors à la favorite royale, madame du Barry, menaçant Versailles de la parution d’un nouveau libelle qui lui est dédié. Le comte de Broglie, responsable du Secret du roi, enjoint le chevalier d’Éon, confident du libelliste, de suivre ses démarches et d’en arrêter le cours[19]. Le titre seul de l’ouvrage nous est connu - les Mémoires secrets d’une femme publique ou recherches sur les aventures de Mme la comtesse du Barry depuis son berceau jusqu’au lit d’honneur, enrichis d’anecdotes et d’incidents relatifs à la cabale et aux belles actions du duc d’Aiguillon - car l’ouvrage, qui fit pourtant grand bruit, n’a jamais vu le jour.
Annoncé dès le mois de juillet 1773 à Versailles par le maître d’hôtel du roi[20], il devait mobiliser l’attention de bien des acteurs : le ministère, le clan du Barry, le duc de Broglie et les agents de Londres, et cela pendant près de dix mois. Après l’échec de plusieurs opérations de police, celle de Roche de Champreux et de Bellanger des Boulets, colonel des gardes de la maison du roi, envoyé par le comte de Maurepas[21] pour enlever le libelliste, le gouvernement se résout à l’achat du libelle. Plusieurs négociateurs se présentent à commencer par le chevalier d’Éon, jusqu’au mois d’août 1774, puis Marie-Félix Guerrier de Lormoy, vraisemblablement dans le courant du mois de septembre 1774, porteurs de lettres du prince des Deux-Ponts[22]. Durant cinq mois, d’août 1773 à janvier 1774, la négociation des Mémoires secrets connaît un flottement certain. Se sentant menacé, Morande impose à ses interlocuteurs le versement d’une pension à vie. Au début du mois de janvier, l’édition du libelle est achevée, prêt à être répandu. L’heure est à la négociation. La mission échoit par décision royale à deux hommes : le comte de Lauraguais et Beaumarchais[23]. L’auteur réclame plus de mille louis pour le règlement de ses dettes qui s’élèvent à trente-deux mille livres. Pour le remboursement de l’édition, on négocie une pension à vie de quatre mille livres, réversible de moitié sur la tête de sa femme, du tiers sur celle de ses enfants, suivant les exigences du libelliste[24]. Le 29 avril 1774, après avoir dressé un procès-verbal, une obligation par contrainte devant témoins, après avoir établi un contrat de vente des Mémoires, on détruit par la flamme l’édition complète[25]. Comme le souligne le comte de Moustier, ambassadeur français à Londres quelques années plus tard : « Au reste je désire que nous ne voyons plus dans le cas de jamais racheter ces infamies. Morande lui-même, le roué Morande, regrette d’avoir encouragé ces sortes d’ouvrages par les succès qu’il a eu de vendre le sien[26]. »

Le « Braconnier devenu garde-chasse »

Frontispice du Diable dans un bénitier. Le comte de Moustier, Charles Théveneau de Morande, à genoux, Receveur, inspecteur de la police de Paris qui lui donne la croix de Saint-André et Ange Goudar.

À partir de 1774, Théveneau de Morande devient l’agent de Beaumarchais à Londres. Il l’assiste dans la recherche des libelles comme dans son entreprise de soutien aux insurgents américains. L’auteur du Mariage de Figaro prend d’ailleurs son jeune frère, Théveneau de Francy, à son service comme secrétaire. Morande, qui a des liens avec l’opposition britannique, devient un interlocuteur du gouvernement français. Il informe l’ambassade des mouvements de la flotte et des séances du parlement[27].
Parallèlement, il occupe une place de rédacteur au sein d’une gazette franco-anglaise, le Courier de l'Europe. Il y fait la connaissance de Brissot, attaché au Palais-Royal où son épouse puis lui ont un emploi, avec lequel il entretient de très mauvais rapports : autant Morande est circonspect sur la politique tortueuse du cabinet de Londres, autant Brissot, dans le sillage du duc d'Orléans et Nathaniel Parker-Forth, son "âme damnée", se montre désireux d'importer le modèle anglais en France[réf. nécessaire]. Après la déclaration de guerre, Morande se montre plus discret et vit dans les environs de Londres. En 1784, l’ancien libelliste est recruté officieusement par l’ambassade de France avec laquelle il avait déjà participé l’année précédente à l’opération infructueuse de l’inspecteur Receveur contre des libellistes. Il soumet à l’occasion un plan de police pour la ville de Londres qui intéresse vivement les plus hautes figures politiques du temps. C’est suite à cette collaboration qu’il se voit caricaturé par Anne-Gédéon La Fite de Pellepore dans le Diable dans un bénitier.
Pour ses services d’espionnage pour le compte des comtes de Moustier -aux Etats-Unis - et d’Adhémar - en Grande-Bretagne -, il est blanchi par le gouvernement qu'il sert en produisant certains libelles comme la Gazette noire ou la Vie privée du très sérénissime prince, Mgr. le duc de Chartres, contre un libel (sic) diffamatoire (1784, Londres). Il soupçonne Jacques-Pierre Brissot d'être téléguidé au Palais-Royal par l'agent d'influence anglais Nathaniel Parker-Forth, et facilite son arrestation - il sera détenu à la Bastille -, ainsi que celle des libellistes Anne-Gédéon La Fitte de Pellepore et Jean-Claude Fini, soi-disant comte de Chamorand.

Le Directeur du Courier de l’Europe

À partir du mois de janvier 1784 et jusqu’en mai 1791, Théveneau de Morande remplace Antoine Joseph Serre de La Tour à la direction de la gazette franco-anglaise le Courier de l’Europe[28], « le premier des journaux français spécialement politiques[29] ». Il profite de cette nouvelle tribune pour servir les intérêts de Beaumarchais, exposer ses idées politiques et attaquer ses concurrents et ses adversaires de circonstances – qui sont souvent ceux de Beaumarchais ou du gouvernement. Ainsi, Simon-Nicolas-Henri Linguet, Mirabeau, Cagliostro[30] et Calonne ont à se plaindre des certains articles au vitriol dus à la plume de Morande.

Linguet, ancien ennemi du libelliste et concurrent de Beaumarchais dans l’édition des œuvres de Voltaire, est attaqué dans les colonnes de la gazette. Mirabeau a, quant à lui, le malheur d’être en rivalité avec Beaumarchais dans l’affaire de la Compagnie des Eaux de Paris. La cause de son acharnement contre Cagliostro (arrêté) et contre Calonne (disgrâcié) est surtout liée à la volonté de plaire à Versailles et de donner des gages à ses employeurs successifs, que ce soit Charles Gravier de Vergennes ou Montmorin. Morande se trouve alors chargé de la surveillance du couple La Motte, suspect dans l’Affaire du collier de la reine[31]. En janvier 1787, le rédacteur lance une série d’articles sous le titre de Lettres d’un voyageur dues à Morande où il défend le « principe sacré d’une liberté constitutionnelle »[32]. Il développe dans ces années un programme politique réformateur en suivant de près la convocation des États-Généraux et les évènements parisiens. Il apparaît alors dans un libelle d’Anne-Gédéon La Fite de Pellepore, les Bohémiens, sous le nom de Mordanes (sic) comme chef d’une bande d’escrocs et de libellistes.

Retour en France

En mai 1791, Théveneau de Morande regagne Paris après vingt et un ans d’exil, vraisemblablement appelé par le comte de Montmorin[33]. A cette époque, Mme Roland qui, pas plus que son mari n'avait d'expérience politique, vivait la Révolution dans les livres et son salon feutré, et son enthousiasme comme ses partis pris furent beaucoup plus nuancés dans ses lettres écrites en 1793 à la prison de l'Abbaye.

Il fit paraître un nouveau périodique, l'Argus patriote qui défendait les principes d’une monarchie constitutionnelle. Il y exprime sa méfiance vis-à-vis des « exagérateurs », porté par une méfiance plus générale pour les débordements populaires[34].

Sa feuille, où il se définissait comme un patriote royaliste - il était sincèrement attaché à la monarchie constitutionnelle, renvoyait dos à dos l'ultra royaliste Royou et Brissot. Brissot, le vieil ennemi orléaniste et anglophile, qu'il n'a jamais cessé de dénoncer comme faisant le jeu de la politique souterraine de la Grand-Bretagne en Europe et en France, demeura la cible principale de ses attaques.

Il convainquit Camille Desmoulins à son point de vue que celui-ci relaya inlassablement en 1793 dans le Vieux Cordelier. Mais contrairement à Desmoulins, Théveneau de Morande a toujours dissocié les Brissotins (Brissot, Lanjuinais et Pétion) des Girondistes (Ducos, Vergniaux, Salle, etc.), et il s'interrogeait sans cesse, dans l'Argus, sur l'aveuglement et l'imprudence de Condorcet et Roland à vouloir suivre Brissot.

Arrêté avant les massacres de septembre de 1792 à la Conciergerie, il fut blanchi le 17 septembre suivant.

On le retrouve en 1798 aux alentours du Palais-Royal « manifestant son opinion sur les affaires du temps et les grands hommes du moment[35] ». Il quitte la scène parisienne pour se faire élire juge de paix à Arnay-le-Duc où il meurt « riche et oublié[36] » le 17 messidor An XIII (6 juillet 1805).

Notes et références

  1. Alexandre Stroev, Les aventuriers des Lumières, Presses universitaires de France, 1997, p.  41, 57.
  2. Roger Chartier, Les origines culturelles de la Révolution française, Seuil, 1990, p.  102.
  3. Suzanne Roth, Les aventuriers au XVIIIe siècle, Éditions Galilée, 1980, p.  211.
  4. Gunnar von Proschwitz, Introduction à l'étude du vocabulaire de Beaumarchais, Almquist & Wiksell, 1956, p.  182 et suivantes.
  5. « Un Capitaine de dragons, ami de mon père, fut prié sur la fin de 1759, de m’emmener avec lui : et j’allai trotter à la plate longe, tourner à droite et à gauche, enfin j’appris à faire haut les armes, à mettre en joue, et à faire feu, comme tous mes camarades. » Charles Théveneau de Morande, Réplique de Charles Théveneau de Morande à J.-P. Brissot : sur les erreurs et les calomnies de sa réponse…supplément de l’Argus patriote, Paris, Froullé, 1791, p. 7 ; Anne Gédéon de La Fite, Le Diable dans un Bénitier…, Londres, 1783, p. 35.
  6. Réplique, op cit., p. 8
  7. Diable dans un bénitier, op cit. p. 11.
  8. "De la Janière à Sartine" 17 février 1765, Archives de la Bastille, op cit., t. XII, p. 475, 479, 484. Sur le prince de Limbourg voire Correspondance secrète inédite sur Louis XVI, Marie-Antoinette, la cour et la ville de 1777 à 1792, t. I, p. 297-298
  9. Idem, Ibid.
  10. Idem, Ibid.
  11. Ce document est retranscrit par Émile Boutaric, Correspondance secrète inédite de Louis XV, op.cit. t. II, p. 356-358. La dernière strophe en donne le ton :
    « Avancez, tristes victimes
    Qui gémissez dans les fers ;
    Sortez du séjour des crimes ;
    Tous vos tombeaux sont ouverts
    Armés de votre innocence
    Ne craignez plus vos bourreaux.
    Pour le bonheur de la France
    Il n’est plus de Phélipeaux ».[1]
  12. Théveneau de Morande, Replique, op cit. p. 17-18.
  13. Éon à Broglie, 13 juillet 1773 ; voir aussi pour les mêmes faits Le Diable, op cit. p. 37 et Paul Robiquet, op. cit. p.  25.
  14. Mémoire pour moi ; par moi Louis-Léon de Brancas, comte de Lauraguais ; à Londres, 1773, in-8 cité in Correspondance littéraire, avril 1773, p. 178.
  15. Op cit., XXI (addition), 1er septembre 1771, Extrait d’une lettre de Londres du 20 août 1771.
  16. Éon à Broglie, 13 juillet 1773, cité in Émile Boutaric, Correspondance secrète, op. cit. p.  357.
  17. Selon l'agent de renseignements français La Fite de Pellepore (parfois écrit "La Fitte de Pelleport"), Morande le « fait trembler » « en le menaçant de révéler ses goûts contraire à la nature » (Diable, p. 78). On sait par une lettre du duc de Broglie à Louis XV datée du 18 novembre 1773, que le chevalier cherchait dans ces années à s’emparer du manuscrit d’un libelle qui répond au titre du Pétangueule, contre feu la marquise et que Marigny cherchait à racheter ; D. Ozanam et M. Antoine, Correspondance secrète du duc de Broglie, op. cit., t. II, p. 465)
  18. Henri Doniol, Histoire de la participation…, op. cit., t.I, p. 379-448 et t. II, p. 169 ; Éon à Broglie, 12 septembre 1776, Londres ; Éon à Broglie, 12 septembre 1776, Londres.
  19. Émile Boutaric, Correspondance secrète, op. cit., p. 356
  20. Louis-François Marie marquis Des Cars. Voir sur ce point, Correspondance secrète du duc de Broglie, t. II, p.  2, 5, 65, 75, 420.
  21. Olivier Blanc, L'amour à Paris, 2003, pp.299-303
  22. Simon Burrows, Blackmail, Scandal, and Revolution , op. cit., p.  116 ; Éon à Broglie, 12 décembre 1773.
  23. Pierre Pinseau, L'étrange destinée du chevalier d'Éon, Clavreuil, 1945, p.  141 ; Lauraguais à Vergennes, 9 mars 1775.
  24. « Factum historique » d’Éon à Vergennes, 22 mai 1776, Londres, intitulé « Campagnes du sieur Caron de Beaumarchais en Angleterre, pendant les années 1774-1775-1776 »  ; F. Gaillardet, Mémoires du chevalier d’Éon, op cit., t. II, p. 182.
  25. Aiguillon à Beaujon, 18 avril 1774, Versailles ; le banquier Van Neck à Morande, 29 avril 1774, Londres, Contrat de négociations
  26. Simon Burrows, Blackmail, Scandal and Revolution, op. cit., p.  141 ; Moustier à Vergennes, 23 mars 1783.
  27. Sur ce point voir Gunnar et Mavis von Proschwitz, Beaumarchais et le Courier de l’Europe, op cit.. En particulier pour les questions d’espionnage pour le gouvernement, t. II, p. 1009 - 1022 ; Simon Burrows, « A Literary Low-Life Reassessed : Charles Théveneau de Morande in London, 1769-1791 », Eighteenth-Century Life, n°22, p. 90. On trouve tous ces rapports dans les volumes suivants des Archives des Affaires Étrangères. Il favorise aussi des projets commerciaux pour le compte de la France comme l’établissement de Compagnies maritimes.
  28. Le périodique avait cette orthographe particulière.
  29. Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, Albert de Broglie (éditeur), Mémoires du prince de Talleyrand, Calmann Lévy,1891, t. I, p. 70.
  30. Ma Correspondance avec M. le Comte de Cagliostro (à Hamburg [Londres], aux dépens de la société des Cagliostriens, 1786).
  31. Robert Lacour-Gayet Calonne financier, réformateur, contre-révolutionnaire, 1734-1802, Hachette, 1963, p. 271.
  32. Courier de l’Europe, 9 juin 1791, cité par Gunnar von Proschwitz, dans Jean Sgard (ed.), Dictionnaire des journaux, t. I, article p. 291.
  33. Parmi les témoignages qui l'accablent, il y a celui de Madame Roland, qui écrivait le 18 juillet 1791 : « Montmorin paye l’Argus patriote, que rédige l’infâme Morande appelé de Londres pour continuer ici son métier de diffamateur et d’espion. » Lettres autographes de Madame Roland- adressées à Bancal-des-Issarts, Henriette Bancal-des-Issarts (ed.), Bruxelles, 1836
  34. « Les reproches les plus sanglants que l’on ait pu faire au Courier de l’Europe ont porté sur ce que j’ai déploré le genre de mort de Berthier et de Foulon. S’ils étaient coupables de tous les crimes qu’on leur a imputés ; ils devaient périr ; mais leur supplice devait être un sacrifice, et on pas un outrage aux lois. Mes sentiments révolutionnaires ne franchiront jamais ces limites. », Charles Théveneau de Morande, Réplique à Brissot, op. cit. p. 26.
  35. J.-B. Du Sault, Recueil d’anecdotes biographiques, historiques et politiques sur les personnages les plus remarquables et les événements les plus frappants de la Révolution française, Paris, 1798, p. 183.
  36. Louis-Sébastien Mercier, Paris pendant la révolution (1780-1798)- ou, Le nouveau Paris, Paris, 1862, Poulet-Malassis (ed.), t. II, n°1, p. 19.

Voir aussi

Liens externes

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Bibliographie

  • (en) Hannah Barker, Simon Burrows (ed.), Press, Politics and the Public Sphere in Europe and North America, 1760-1820, Cambridge University Press, 2002.
  • (en) Simon Burrows, « A Literary Low-Life Reassessed : Charles Théveneau de Morande in London, 1769-1791 », Eighteenth-Century Life, n°22, 1 février 1998, p. 76-94.
  • (en) Simon Burrows, Blackmail, Scandal, and Revolution: London's French Libellistes, 1758-92, Manchester University Press, 2006 ; (ISBN 0719065267), 9780719065262, 256 p.
  • Robert Darnton, Édition et sédition. L’univers de la littérature clandestine au XVIIIe siècle, Paris, Gallimard, 1991, 278 p.
  • Henri Doniol, Histoire de la participation de la France à l’établissement des États-Unis d’Amérique, Paris, 1866-1899. 6 vol.
  • Frédéric Gaillardet, Mémoires du chevalier d’Éon, 2 vol., Paris, 1836
  • (en)Vivian R. Gruder, « Whither Revisionism ? Political Perspectives on the Ancien Regime », French Historical Studies, v. 20, no 2, 1997, p. 245-285.
  • M. de Loménie, Beaumarchais en son temps, étude sur le société en France au XVIIIe d’après des documents inédits, Paris, 1850, 2 vol.
  • Didier Ozanam et Michel Antoine, Correspondance secrète du comte de Broglie et de Louis XV (1756-1774), Paris, Klincksieck, 1961 (Société de l'histoire de France), 2 vol., 1036 p.
  • Gunnar et Mavis von Proschwitz, Beaumarchais et le Courier de l’Europe : documents inédits ou peu connus, documents inédits ou peu connus, Voltaire Foundation, 1990, 1289 p.
  • Joseph-Marie Quérard, La France littéraire, Paris, 1827-1864, 12 vol.
  • Paul Robiquet, Théveneau de Morande, étude sur le XVIIIe siècle, Paris, A. Quantin imprimeur, 1882
  • Jean Sgard (sous la direction de), Dictionnaire des journalistes : 1600-1789, Voltaire foundation, 1999, 2 vol.(ISBN 0-7294-0538-9)

Sources

  • Louis Petit de Bachaumont, Mémoires secrets pour servir à l’histoire de la république des lettres en France…, 1762-69, publié par P. L. Jacob, 1874.
  • Edgard Boutaric, Correspondance secrète inédite de Louis XV sur la politique étrangère avec le comte de Broglie Tercier, etc., Paris, Plon, 1866, 2 tomes.
  • J.-P. Brissot, Mémoires, (1734-1793) publiés avec étude critique et notes par Claude Perroud (vol. 1).
  • J.-B. Du Sault, Recueil d’anecdotes biographiques, historiques et politiques sur les personnages les plus remarquables et les événements les plus frappants de la Révolution française, Paris, 1798.
  • Anne Gédéon de La Fite, marquis de Pelleport, Le Diable dans un Bénitier et la Métamorphose du Gazetier cuirassé en mouche, ou tentative du Sieur Receveur, Inspecteur de la Police de Paris, Chevalier de St. Louis pour établir à Londres une Police à l’Instar de celle de Paris…, Londres, 1783, 159 p.
  • Pierre Manuel, La Police de Paris dévoilée…, t.II, Paris Garnery, 1791, 2 vol, in-8.
  • François Ravaisson Mollien (éd.), Archives de la Bastilles : documents inédits, A. Durand et Pedone-Lauriel, 1866-1904, t. XV.
  • Charles Théveneau de Morande, Réplique de Charles Théveneau de Morande à J. p. Brissot : sur les erreurs et les calomnies de sa réponse… supplément de l’Argus patriote, Paris, Froullé, 1791.
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