Cerf volant

Cerf volant

Cerf-volant

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Cerfs-volants gonflables, sans armature
Cerf-volant.jpg

Le cerf-volant, au pluriel des cerfs-volants, est un engin volant plus lourd que l'air, c'est-à-dire un aérodyne, habituellement sans passager et manœuvré ou simplement rattaché au sol à l'aide d'un ou plusieurs fils. Il est généralement fabriqué avec de la toile et éventuellement une armature rigide.

Sommaire

Étymologie

L'étymologie du mot n'est pas confirmée même si aujourd'hui, on pense que son origine vient sans doute d'une déformation de serp-volant, une serp désignant en ancien français un serpent[1]. L'origine du mot fut longtemps attribué à une comparaison avec l'insecte communément appelé « cerf-volant » de la famille des lucanes[1].

Cerfs-volants traditionnels japonais. Quelques-uns ont le caractère chinois «  », dragon.

D'après le dictionnaire de l'Académie française, le mot « cerf-volant » viendrait de serp-volante, serp ou serpe étant un mot féminin en ancien français pour désigner un serpent[1], venant de l'occitan et signifiant « serpent volant ».

Ce mot serp est sans doute d'origine méridionale. En occitan, cerf-volant se dit sèrp-volaira et désigne bien un serpent-volant. Pierre Augustin Boissier de Sauvages (1710-1795) dans son Dictionnaire languedocien-françois donne même deux variantes ser ou serp pour désigner le serpent.

Cette appellation serpent-volant ferait allusion aux textes et légendes mentionnant des serpents ailés et des dragons volants que l'on peut trouver dans la Bible[2][1], dans des mythologies de différentes civilisations et dans les légendes en France jusqu'au XVIIIe siècle[1] et aurait été appliquée par métaphore à l'objet volant au vent. À l'appui de cette hypothèse les noms du cerf-volant dans différentes langues, où ils font penser à quelque chose qui vole, à un oiseau, à un serpent ou à un dragon.

Cette étymologie est confirmée par la forme des premiers cerfs-volants apparus en Europe, qui étaient décrits comme des « dragons », ressemblant à des serpents avec leur longue queue (voir la première trace écrite d'un cerf-volant en Europe, dans Bellifortis de Konrad Kyeser, 1405). Voici une description due à François de Belleforest (1530-1583), d'un dragon qui survola Paris le 17 février 1579 :

« Il estait de merveilleuse grandeur ayant […] environ dix brasses de longueur […] avec quelques pieds et une grosse teste, ou deux, car lorsqu'il se retournait, ce qui estoit souvent, il paraissoit avoir deux testes, ayant une queue fort longue laquelle ondoyoit au vent […] les ailes ayant fort grandes et membraneuses […] Mon opinion n'est autre, sinon que sa peau est partie de la boutique d'un marchend de soye (qui est un léger taffetas) et puis, par quelque bon rieur, artificiellement accommodée en forme de dragon (chose toutefois qui ne se devroit tollérer) et porté au haut de quelque tour, puis envoyé au vent estant tousjours tenu d'un petit cordeau […] par l'artisan ou maistre de telle sottise, est faite pour aguerrir un simple peuple qui ne faut à dire que c'est un dragon comme je l'ai ouy de plusieurs : et perce, j'ai voulu escrire ce petit discours pour les en oster d'avoir. »

Belle-Forest décrit bien là un cerf-volant, et on notera la mention de cette « queue fort longue ondoyant au vent », qui nous renvoie au serpent volant.

Le mot serp ayant disparu de la langue française, le sens de serp ou serpe-volant n'aurait plus été compris[1] et il aurait été alors transcrit phonétiquement, mais de façon erronée, par « cerf-volant » en français moderne, les mots sèrp et cerf se prononçant de la même façon.

Cette transcription ne semble pas avoir de rapport avec le cerf, le mammifère, même s'il avait une symbolique très forte au Moyen Âge (et parfois même représenté ailé, à la manière d'un Pégase) mais peut-être plus un rapprochement avec l'insecte communément nommé « cerf-volant ». Ce coléoptère (lucanus cervus) de la la famille des lucarnes et fréquent en Europe tient cette appellation populaire du fait que les grandes mandibules du mâle ont une forme qui ressemble à celle des bois d'un cerf. Des dictionnaires étymologiques anciens attribuaient ainsi erronément l'origine du nom à cet insecte[1][3].

Historique

D'anciens textes chinois font remonter l'origine du cerf-volant au IVe siècle av. J.-C.. Toutefois ces textes étant très postérieurs à l'époque à laquelle ils font référence, il est impossible de savoir précisément où et quand a été inventé le premier cerf-volant. Il est très probablement l'invention d'un peuple de pêcheurs et navigateurs des îles d'Asie du Sud-Est, des populations expertes en l'art de fabriquer des fils, des voiles et d'utiliser le vent.

À l'origine, les Chinois en ont fait une utilisation essentiellement militaire; le cerf-volant servait de signal, à porter des messages, à effrayer les ennemis ou évaluer des distances. Les premiers vols humains, ont dû avoir lieu avant même le premier millénaire. Dans ses récits, Marco Polo rapporte comment les Chinois étaient capables de faire des cerfs-volants assez grands pour emporter un homme.

Son introduction en occident remonterait à la fin du XIIe siècle. À partir du XVIIIe siècle, son utilisation se développa dans les domaines militaires et scientifiques :

  • vols humain (surtout aux alentours de la Première Guerre mondiale, pour l'observation des lignes ennemies) ;
  • photographie aérienne ;
  • météorologie ;
  • sauvetage en mer ;
  • transmission radio ;
  • traction de véhicules et d'embarcations ;
  • etc.

La première application scientifique du cerf volant sera enregistrée en 1749 quand Alexandre Wilson d’Ecosse utilisa un train cerf-volant comme un outil météorologique pour mesurer les variations de températures à différentes altitudes.

Les cerfs-volants en forme de caisse, composés de panneaux verticaux et horizontaux afin de stabiliser le vol, ont donné naissance aux premiers avions.

Actuellement, il s'est développé trois pratiques distinctes :

  • le cerf-volant monofil : contemplatif, plat, à diedre, cellulaire ou sans armature, il est retenu par une seule ligne ;
  • le cerf-volant acrobatique : exécution de figures, généralement avec des deltas ;
  • le cerf-volant de traction :
    • terrestre : le char, le mountainboard tracté, le snowkite, le roller tracté, etc.
    • marine : le kite surf, une planche (de surf a l'origine) tractée par un cerf-volant.

Festival

En France, le festival international de cerf-volant le plus important, par le nombre de pays représentés, se tient tous les deux ans à Dieppe (France, Seine-maritime)[4]. L'autre grand rassemblement mondial du cerf-volant est la rencontre Internationale de Berck[5]. C’est à Brie-Comte-Robert que se tient le festival européen du cerf-volant.[réf. souhaitée]

Dans la plupart des régions, en particulier en bord de mer, de nombreuses associations locales et municipalités organisent aussi des rassemblements de cerfs-volistes. Ainsi on retrouve des festivals internationaux un peu partout en France, festivals conviviaux, comme le festival International Convivial d'Hardelot (proche de Berck).

Il convient de faire une distinction entre les festivals internationaux « à l'occidentale » où des cerfs-volistes invités viennent présenter leurs réalisations et les festivals « traditionnels » comme ceux qui se déroulent chaque année un peu partout en Asie.

Ancrés dans le folklore local et issus de traditions millénaires, ces derniers sont bien plus authentiques, car une grande partie de la population y participe. La plupart sont très spectaculaires et ils attirent des foules immenses.

En Inde, à Ahmedabad, des millions de petits cerfs-volants de combat prennent leur envol à l'occasion du Makar Sankranti à la mi-janvier.

Au Japon, de nombreuses villes se sont fait une réputation pour leurs festivals : on assiste à de grands tournois comme à Shirone et à Hamamatsu où plus d'une centaine d'équipes s'affrontent, ou à des envols de cerfs-volants géants comme ceux de Showa-Machi et Yokaichi.

En Indonésie à Bali, le festival est un concours où l'on juge autant les qualités de vol des cerfs-volants que la présentation vestimentaire des équipes.

En Thaïlande, à Bangkok, en mars des joutes traditionnelles avec leurs règles précises se tiennent à Sanam Luang en face du palais royal.

Records

Cerf-volant géant lors du festival de Yôkaïchi au Japon
  • Hauteur : plus de 9 740 m (1979) ;
  • Nombre de cerfs-volants en train : 11 284 (1990) ;
  • Longueur : 1 034 m (le Craken du Francais Michel Trouillet cerf-volant de type parafoil en forme de monstre pourvu d'une queue immense, 1990) ;
  • Surface : 1 000 m² (le MegaFlag du néo-zélandais Peter Lynn) ;
  • Durée de vol : 180 heures et 17 minutes ;
  • Vitesse en cerf-volant pilotable : 163 km/h, record établi le 4 mai 2008 par Mark Rauch avec un Armageddon (construction personnelle) dans le cadre du Championnat d'Allemagne de cerf-volant de vitesse à Dornumersiel. Vent 4 Beaufort.
  • Vitesse en char à cerf volant : 84 km/h (non homologué : 117 km/h).
  • Composé du plus grand nombre de panneaux : En septembre 1996 un nouveau record cerf-volant homologué par huissier a été battu par le cerf-volant club Miztral : Une manche à air composée de 35 039 panneaux multicolores (bouts de tissus) prenait son envol dans le ciel de Dieppe lors du festival international de cerf-volant.
  • Fresque volante: réalisée en 1999 par 450 enfants dans un centre de vacances CCAS à Serre chevalier (France). Un immense tableau volant de 380m2 conçu par le club OK Mistral animateur de cet atelier créatif hors du commun. Nom de la fresque "2000", 220 tableaux de 1.5m2, traction estimée à 1500 kg.(sources CCAS info, FFVL, Guiness book)

Fonctionnement

Cerf volant rouge

Le cerf-volant s'élève et tient en l'air grâce aux forces aérodynamiques que le vent exerce sur sa voilure.
Tous les cerfs-volants utilisent le même principe que celui d'une aile d'avion, c'est-à-dire la portance créée par la vitesse de l'écoulement de l'air sur une surface plane ou cambrée. En vol stationnaire, les forces aérodynamiques (portance et traînée), le poids du cerf-volant et la force de tension du fil de retenue s'équilibrent.

Un cerf-volant peut dépasser la verticale sur son élan, mais sa ou ses lignes sont toujours en arrière de la perpendiculaire du vent. Il peut se déplacer beaucoup plus vite que le vent et plus il va vite plus il tire en général.

La voilure est habituellement maintenue oblique par rapport au vent selon un angle précis donné par le bridage, c'est-à-dire par des fils en « V » maintenant l'avant et l'arrière de l'appareil.

Un cerf-volant plat, non pilotable, doit être stabilisé s'il a tendance à s'incliner ou tournoyer lorsque le vent forcit. On peut pour cela :

  • lui donner du dièdre, c'est-à-dire un léger angle en V entre les ailes, ou bien le cintrer dans le sens de la largeur (on arque la baguette transversale en tendant un fil entre ses deux extrémités) ; dès que l'appareil s'incline d'un côté, l'aile la plus basse offre une plus grande surface exposée au vent, ce qui tend à ramener l'appareil à sa position d'équilibre ;
  • le doter d'une queue, éventuellement lestée à son extrémité ;
  • lui ajouter des panneaux verticaux, ayant rôle de dérives.

Les cerfs-volants pilotables fonctionnent comme deux cerfs-volants côte-à-côte. En tirant le fil d'un côté, le cerf-volant se met en virage. Les cerfs-volants pilotables à quatre fils se comportent aussi comme deux cerfs-volants côte-à-côte, mais le pilote peut agir sur l'angle de bridage des deux demi-ailes, ce qui fait qu'une aile peut, par exemple, avancer pendant que l'autre recule, produisant un mouvement de rotation, ou les deux ailes avoir une incidence neutre, permettant le vol stationnaire, ou encore une incidence négative, autorisant la marche arrière.

Types de cerfs-volants

Nombre de lignes

  • 1 ligne : cerf-volant statique ou combattant ;
  • 2 lignes : cerf-volant pilotable, petites ailes à caissons ;
  • 3 lignes : cerf-volant pilotable comme un 2 lignes avec une barre, la 3éme de sécurité;
  • 4 lignes : cerf-volant pilotable 4 lignes (Revolution est la marque la plus courante); ailes à caissons pour la traction terrestre, ailes à boudin pour le kitesurf (parfois une cinquième ligne de sécurité).

Les cerfs-volants monofils

Le principe de base de ce type de cerf-volant c'est qu'il n'a qu'un seul point de retenue au sol, pour le reste, sa forme, son style de vol, ses dimensions, sont au gré de l'imagination et la création des cerf-voliste.

On peut tout de même classer les cerfs-volants monofils selon leurs conceptions :

  • Les cerfs-volants plats dont le plus simple exemple est le delta;
  • Les cerfs-volants à dièdre avec le fameux losange avec lequel tous les enfants ont joué sur la plage;
  • Les cerfs-volants maniables de combat, pilotables et très rapides armés de fil coupant afin de se défier mutuellement en duels
  • Les cerfs-volants cellulaire à l'origine de l'aviation moderne avec des grands personnage comme Samuel Franklin Cody;
  • Les cerfs-volants souples ou sans armature de petite taille ou démesurée comme le megabite de Peter lynn, longtemps le cerf-volant le plus grand au monde avec 933 m² de tissu.

Ailes à caissons

On rencontre des cerfs-volants sans armature (ou contenant une simple baguette souple à l'avant tel que le modèle CQUAD de Peter Lynn). Inventé dans les années soixante, le parafoil est constitué de deux plans de toile l'un au-dessus de l'autre, réunis par des cloisons qui donnent son profil à l'aile. Ces cloisons délimitent des caissons, qui sont ouverts à l'avant, et qui se gonflent avec la pression du vent et la vitesse relative du cerf-volant, donnant à l'aile sa rigidité. C'est l'ancêtre des parapentes et parachutes modernes. Ces ailes sont le plus souvent utilisées pour la traction terrestre.

Ailes à boudins

Plus récemment sont apparus des cerfs-volants où des boudins gonflables servent d'armature. Généralement en forme d'arche, ces ailes sont le plus souvent utilisées en kitesurf pour leur capacité à redécoller de l'eau.

Plan

Cerf-volant losangique

Les cerfs-volants les plus simples sont constitués d'un simple plan de toile, tendu sur un croisillon de baguettes.

On peut citer le classique cerf-volant losangique, le Eddy (le précédent, légèrement modifié pour voler sans queue), ou le Rokkaku japonais hexagonal, servant aux combats.

Citons ensuite les cerfs-volants caisses, composés d'un nombre variable de cellules, avec des plans de toile porteurs, verticaux, et d'autres stabilisateurs, horizontaux. (Cody, Saconney, Météo, etc).

Une mention à part pour le Sled (luge), qui peut être fabriqué en quelques minutes par un enfant avec des matériaux simples, comme deux roseaux collés à l'adhésif sur un sac en plastique correctement découpé.

Le cerf-volant en Delta, dérivé de l'aile Rogallo, utilisée pour le Deltaplane et les ULM.

Matériaux

Traditionnellement, le cerf-volant est composé d'une armature de bois, de canne ou de bambou (entier ou refendu) sur laquelle est tendue une voilure de papier ou de tissu léger.

Encore de nos jours en Asie, dans le Pacifique ou aux Antilles, on fabrique des cerfs-volants avec des feuilles d'arbres ou de fougères épiphytes.

Les cerfs-volants modernes privilégient les matériaux composites, baguettes en fibre de verre (souple) ou de carbone (rigide), toile de spi en Nylon enduit de polyuréthane.

Les lignes de retenue doivent être solides et légères, et, dans le cas des cerfs-volants pilotables, inextensibles et glissantes. Dans ce cas, les fines drisses de polyéthylène donnent les meilleurs résultats.

Pilotage

Dans le cas le plus classique, le cerf-volant est retenu par un pilote immobile au moyen d'un ou plusieurs fils.

Le pilote se tient dos au vent, et le cerf-volant est susceptible d'évoluer dans un quart de sphère situé dans l'axe du vent (on appelle cette zone la fenêtre de vol). Plus le cerf-volant est situé dans l'axe du vent, plus la traction sur le fil et la vitesse seront grandes. C’est-à-dire que la zone où la voile tire le moins est un demi cercle partant de la gauche du pilote à sa droite, et passant au-dessus de lui, au zénith. La zone où la traction est maximum se situe en face du pilote, au ras du sol. La traction augmente ou diminue suivant la position du cerf-volant entre ces deux zones extrêmes.

Lorsque la longueur de fil déroulée est courte, la vitesse angulaire du cerf-volant par rapport au pilote est très importante, rendant l'appareil impossible à stabiliser. Beaucoup de débutants font l'erreur de vouloir décoller un cerf-volant avec un fil insuffisamment déroulé. Plusieurs dizaines de mètres sont une bonne base.

Le décollage se fait dos au vent, en déroulant du fil, et en plaçant le cerf-volant contre un obstacle naturel, ou en le faisant tenir par un assistant, ou encore en fixant au sol la ou les poignées de pilotage, en tendant le ou les fils, et en posant le cerf-volant en « incidence négative », afin qu'il ne décolle pas tout seul.

Une fois ces préparatifs faits, il suffit au pilote d'exercer une traction sur le fil tout en reculant de quelques pas pour que l'engin s'élève.

Il faut savoir qu'un cerf-volant ne se préoccupe pas de savoir où sont le haut et le bas. Il cherche simplement à remonter le vent. Il ne va s'élever que si le pilote le dirige vers le haut (cerf-volant pilotable) ou s'il a du poids à l'arrière, afin de lui orienter le nez vers le haut.

Beaucoup de débutants croient que le fait de tirer sur le fil fait monter le cerf-volant. Il n'en est rien. Cela ne fait que l'accélérer. Si le cerf-volant a son nez orienté vers le bas, une traction sur le fil est le plus sûr moyen de l'obliger à se fracasser au sol. De la même manière, si le pilote relâche du fil ou avance, la vitesse et la traction du cerf-volant diminuent.

Dans tous les cas, lorsqu'un cerf-volant se précipite vers la terre, au risque de se casser, il faut donner du mou à la ligne, voire carrément la lâcher. Le cerf-volant tombera alors mollement au sol sans dommage.

Cerfs-volants pilotables

Les cerfs-volants pilotables obéissent aux mêmes lois.

Dans le cas du cerf-volant à deux fils, s'ajoute la possibilité que le pilote a de faire tourner son appareil en sens horaire (traction sur le fil de droite) ou anti-horaire (traction sur le fil de gauche). L'absence de traction différentielle permet de faire aller l'engin en ligne droite. La difficulté, pour les débutants, est d'arriver à raisonner par rapport au cerf-volant, et non par rapport à eux-mêmes, lorsque le cerf-volant plonge vers la terre. En effet, dans ce cas, les commandes semblent inversées, et cela demande un certain temps d'adaptation.

Dans le cas du cerf-volant à quatre lignes, le principal travail se fait au niveau de l'inclinaison des poignets : en inclinant le poignet gauche vers le bas, on met l'aile gauche en incidence négative, ce qui la fait reculer, et donc entraîne une rotation sur place en sens anti-horaire. En mettant les deux mains en incidence négative, le cerf-volant recule. En jouant finement sur le réglage d'incidence, le cerf-volant peut faire du vol stationnaire dans n'importe quelle position, à n'importe quel endroit de la fenêtre de vol. Le vol du cerf-volant à quatre lignes fait penser, par sa souplesse, à celui de l'hélicoptère.

C'est le seul engin à permettre des déplacements dans n'importe quel sens (marche avant, arrière, en biais) et à offrir la capacité d'être stoppé avec une netteté surprenante, même à quelques cm du sol.

Le premier cerf-volant 4 fils pilotable commercial fut le rev1 de Revolution kite.

Cerfs-volants tractés

Dans certains cas, le cerf-volant est tracté par un engin mobile (voiture, bateau, etc.), et ne dépend plus du vent pour obtenir son vent relatif. C'est le principe du parachute ascensionnel.

Il est aussi possible de piloter un cerf-volant en l'absence de vent et sans moteur. Il suffit de disposer d'un appareil très léger, et de fabriquer le vent relatif en reculant à la bonne vitesse.

Les disciplines

Le cerf-volant acrobatique

Le freestyle

Cette discipline est une discipline exigeante physiquement, la plupart des figures demandant une certaine dévente. Il n'est pas rare d'être obligé de courir et/ou d'avoir des gestes très rapides et coordonnées. La plupart du temps le geste consiste en un « fouetté » de lignes où les mains partent rapidement en arrière et reviennent immédiatement à leur position originelle le tout en avançant ou reculant. Bref c'est une pratique aisément qualifiable de sportive.

C'est, par exemple, le cas d'une figure de base appelée la « tortue » :

La réalisation de cette figure requiert une dévente totale du cerf-volant afin de le mettre sur le dos. Pour ce faire, le pilote commence généralement par ramener ses deux mains dans son dos en tirant de manière égale sur les lignes. Cette phase est suivie d'un petit coup sec permettant de déventer le cerf-volant. Il ne reste alors qu'à lâcher complètement les deux lignes en projetant les deux bras vers l'avant.

De nombreuses figures portent un nom anglais ayant parfois une ou plusieurs équivalences en français. On citera en particulier :

  • l'Axel, qui consiste en une rotation d'un tour complet à plat sur le ventre ;
  • le Fade, qui met le cerf-volant sur le dos, le nez face au pilote ;
  • le Backspin, qui est une rotation autour de la barre centrale (appelée spine), le nez vers le pilote. Plus, simplement, c'est un tonneau.
  • le Lazy Susan, qui est une rotation à plat sur le dos. Elle commence le cerf-volant sur le dos, nez au loin ;
  • le Snap Stall, qui est un stop (le cerf-volant s'arrête) ;
  • le Multilazy, qui est une succession de lazy susan ;
  • le Yoyo, qui consiste à enrouler les lignes autour des bords d'attaque du cerf-volant, puis à dérouler ces mêmes lignes. De nombreuses figures enchaînées sont possibles à partir de cette figure.
  • le 540 Flat-Spin ;
  • le Pancake ;
  • le Rolling ;
  • le Leading Edge Launch ;
  • la Comete ;
  • la Torpille.

La précision

Cette discipline consiste en la réalisation de figures codifiées. Elle se pratique seul ou à plusieurs. Les principaux critères de notation sont la précision de la réalisation de la figure dans la « fenêtre » ainsi que la netteté de l'ensemble. Contrairement à un vol classique, la pratique de la précision nécessite de relâcher les « lignes » plutôt que de tirer dessus.

On peut citer quelques modèles de cerfs-volants particulièrement adaptés à cette pratique :

  • le Transfer (Atelier Kites) ;
  • le Masque (Atelier Kites) ;
  • le North Shore (Top Of The Lines kites) ;
  • le Blackbird (The BlackBird Company) ;
  • le Canard (Drôle d'Oiseau) ;
  • le Fury (Carl Robertshaw) ;
  • le Krystal (R-Sky) ;
  • le Kéops.

Le ballet

Le ballet est une discipline similaire au ballet en patinage artistique qui peut se pratiquer soit en individuel soit en paire ou équipe (au moins trois membres). Le ballet consiste en l'interprétation d'un morceau musical selon une chorégraphie pouvant incorporer tous types de figures. Sans musique, cela n'est pas un ballet.

La vitesse

Discipline peu connue mais tout aussi spectaculaire, elle consiste faire passer son cerf-volant le plus vite possible sur une distance donnée. Cette vitesse est mesurée soit par un radar (comme ceux utilisés par la gendarmerie), soit par des systèmes plus artisanaux, comme par exemple celui utilisée à Dieppe en 2005 dont le principe est assez simple : une « mire » de 10 mètres de large matérialisée par deux poteaux verticaux de 5 mètres de haut environ, une webcam filmant à 60 images/sec cadrée sur cette mire, les pilotes se trouvant à une distance de 35 mètres de cette mire et doivent effectuer trois passages filmés devant cette mire. Le logiciel associé permet de mesurer précisément le temps mis pour parcourir ces 10 mètres, on obtient ainsi la vitesse. CQFD.

L'Open de vitesse organisé à Dieppe en 2005 a vu des vitesses de plus de 120 km/h obtenues avec un vent de 18 km/h.

Ce record a depuis été battu avec une vitesse de 163 km/h enregistrée le 4 mai 2008 dans le cadre du Championnat d'Allemagne de cerf-volant de vitesse à Dornumersiel. Pilote : Mark Rauch. Vent 3 - 4 Beaufort. Modèle : Armageddon (construction personnelle).

Les compétitions européennes auront lieu en 2009 à Münsterappel (Championnat d'Allemagne) les 25 & 26 avril et à Étretat (Coupe d'Europe) les 12 & 13 septembre.

Le cerf-volant indoor

Pratiquée en intérieur avec des cerfs-volants généralement très légers, cette discipline utilise le vent relatif créé par le déplacement du pilote afin de maintenir le cerf-volant en vol.

On retrouve des modèles à deux ou quatre lignes, mais aussi mono fil. Cette discipline se caractérise par son potentiel artistique.

Le cerf volant de traction ou powerkite

À l'aide d'une aile seulement

  • saut ou jump ;
  • barefoot, glissades « pieds nus ».

Engins terrestres tractés par une aile

  • char à cerf volant, kite buggy composé d'un châssis en inox de moins de 2 x 2 m avec trois roues dont une directrice à l'avant, controlé par les pieds, le pilote est en position assise ou allongée, et peut atteindre des vitesses de l'ordre de 80 km/h ;
  • kitebike : char à cerf volant à deux roues, une à l'avant, une à l'arriere, très instable, discipline maîtrisée par seulement quelques pilotes ;
  • mountainboard, genre de skateboard tout terrain, permet un certain nombre de figures de saut issues du kitesurf ;
  • roller tracté, roller standard pour la route ou tout terrain pour les pelouses ou la plage.
  • Snowkite, dérivé du kitesurf se pratiquant en montagne, une planche de snowboard à la place de le planche de surf.

Le cerf volant de traction marine

Kite surf
  • le kitesurf, une planche (de surf a l'origine, plus petite et plus adaptée maintenant) tractée par un cerf-volant (généralement à structure gonflable), attire de nombreux adeptes des sports de glisse ;
  • le kiteboat, bateau tracté par un cerf volant, discipline plutôt expérimentale. La première navigation (traversée de la Manche) a été effectuée par Samuel Cody en 1903. Plus récemment, en 1980, c'est Arnaud de Rosnay qui a utilisé le cerf-volant pour tracter son embarcation de nuit lors d'une navigation en planche à voile dans le pacifique. En 1995, c'est la première traversée de l'Atlantique par N. van de Kerchove ;
  • le cerf-volant de secours : en avril 2009, Christophe Lemur abandonne suite à une avarie de safran dans la course transatlantique à la rame (Bouvet Rames Guyane). Il utilise un cerf-volant de 2,2 m² pour parcourir les 1500 milles restant en 20 jours. Avec notamment un vol continu de 375h (15j et 15h);[6]
  • la voile de traction SkySails est actuellement en mise au point par une firme allemande. C'est une voile de traction prévue pour un navire cargo afin de permettre des économies de combustible pouvant aller jusqu'à 20 % en moyenne. Les essais ont été effectué sur le navire Beaufort long de 55 m. La compagnie Beluga Shipping GmbH, de Brême (Allemagne) est la première à avoir installé le système, en janvier 2006, sur un de ses récents navires cargos, le Beluga Skysails. En 2008, SkySails-systems sera prêt pour une production en série. Les superficies de voiles pour navires cargos sont prévues de 160 à 5 000 m².

Le système repose sur trois composants essentiels:[7]

  1. Une voile de traction et un câble ou "remorque".
  2. Un système de largage et de récupération.
  3. Un système de contrôle automatique (orientation de la voile).

Sur un voilier classique, les voiles sont fixées aux mâts, ici c'est une voile libre de forme comparable à celle d'un parapente et fabriquée dans un matériau textile approprié. La voile peut opérer à une altitude comprise entre 100 et 300 mètres où l'on trouve des vents plus forts et plus stables et délivre 2 à 3 fois plus de puissance au mètre carré qu'une voile conventionnelle. La force de traction est transmise au bateau par un câble synthétique léger et très résistant enroulé sur un treuil. Le système automatique de lancement et de récupération est installé sur le pont; au moment du lancement un mât télescopique hisse la voile pliée en accordéon dans un conteneur, elle prend son envol et se déplie entièrement à son altitude de travail. Les phases de lancement et de récupération durent approximativement vingt minutes chacune et ne nécessitent aucune intervention humaine. Le système recevra des consignes qui concernent la route fond choisie, ou une route par rapport à la direction du vent.

L'aérophotographie

Cerf-volant météo
Article détaillé : Photo cervolisme.

L'aérophotographie par cerf-volant a été initiée par le photographe français Arthur Batut en 1888, inspiré par la photographie par ballon captif de Nadar.

Le cerf-volant peut en effet servir de moyen économique pour réaliser des photographies aériennes. Le Rokkaku (« hexagone » en japonais) est un cerf-volant particulièrement adapté à cette discipline, car il est à la fois très stable et très bon porteur.

Répartition géographique

Moyen-Orient

Utilisation massive du cerf-volant en papier de petite taille, muni d'un fil enduit de poudre de verre pour le rendre coupant en Inde, Pakistan, ou Afghanistan (où il avait été interdit par les Talibans, cf. Les Cerfs-volants de Kaboul). Le but du jeu est de voler à plusieurs, chacun essayant de couper le fil du cerf-volant des autres concurrents. D'où l'utilité de la ligne enduite de poudre verre qui augmente le caractère coupant du fil. Cette discipline est appelée « combat de cerfs-volants ».

Extrême-Orient

Cerf-volant chinois figuratif
Dragon chinois
  • Chine : Cerfs-volants figuratifs somptueux. Dragons au corps composés d'un nombre impressionnant de disques montés en train.
  • Thaïlande : À Bangkok, tournois entre cerfs-volants « mâles » et les « femelles ». Les femelles sont pourvues d'une longue queue et tentent d'attirer le mâle dans leur terrain
  • Japon : Nombreux festivals, très anciens, avec envols de cerfs-volants géants (plusieurs centaines de mètres carrés) ou des combats de cerfs-volants (divers types et tailles selon les localités)
  • Indonésie : Combats de cerfs-volants à fil coupant, envols massifs de cerfs-volants géants au festival de Bali
  • Malaisie : Concours de cerfs-volants traditionnels, où l'on juge la beauté du décor et les qualités de vol.

Amérique centrale et du Sud

Vol de cerfs-volants géants lors de la fête des morts au Guatemala.

Combats de cerfs-volants avec fil coupant au Brésil et au Chili. Au Chili, le combat avec du fil coupant ou « hilo curado » est interdit, car très dangereux.

Europe

Festival du 12 mai 2007 à Brie-Comte-Robert

Les cerfs-volants sont très populaires en Grèce le Lundi des Cendres, sept semaines avant Pâques (Καθαρά Δευτέρα - Ash Monday).

Spot de cerf-volant

On appelle « spot » de cerf-volant les endroits qui se prêtent bien à la pratique du cerf-volant. Il y a bien évidemment les plages mais aussi les prairies et champs bien situés pour accueillir le vent.

Une liste de spot, magasins, école est disponible, et peut être mise à jour sur : http://kitespots.net/ (fonctionne avec GoogleMap)[8]

Notes et références

  1. a , b , c , d , e , f  et g "Cerf-volant" dans l'émission Merci professeur ! du linguiste Bernard Cerquiglini.
  2. Isaïe 30, 6
  3. Dans son dictionnaire étymologique, Jean Baptiste Bonaventure de Roquefort-Flaméricourt écrit : « cerf-volant : sorte de scarabée ainsi appelé de son vol et de ses cornes ; par analogie on a donné le nom de cerf-volant à une carcasse d’osier recouverte de papier, avec des oreilles et une longue queue, que les enfants enlèvent en l’air au moyen d’une longue ficelle. »
  4. Site du Festival International de Cerf-Volant de Dieppe
  5. Rencontres Internationales de Berck-sur-Mer
  6. Site du concepteur
  7. Site du concepteur
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