Cellules communistes combattantes

Cellules communistes combattantes
Cellules communistes combattantes
CCC
Image illustrative de l'article Cellules communistes combattantes

Idéologie marxiste-léniniste
Objectifs révolution communiste
Statut Inactif
Fondation
Date de formation 1983
Fondé par Pierre Carette et Bertrand Sassoye
Pays d'origine Drapeau de Belgique Belgique
Actions
Victimes (morts, blessés) 2 morts et 3 blessés
Zone d'opération Drapeau de Belgique Belgique
Période d'activité 1983-1985
Organisation
Chefs principaux Pierre Carette et Bertrand Sassoye
Membres Moins d'une dizaine[réf. nécessaire]
Financement Hold-up
Groupe relié Action directe, Noyaux armés pour l'autonomie populaire, RAF

Les Cellules communistes combattantes (CCC) est une organisation terroriste[réf. nécessaire] belge d'extrême gauche, fondée en juin 1983. Après l'arrestation des principaux membre en 1985, le groupe disparaît. Il utilisait comme symbole une étoile rouge avec trois C (un au centre de l'étoile, deux sur les côtés).

Sommaire

Historique

Clandestinement, les CCC sont mises sur pied en juin 1983. Ses initiateurs sont des militants marxistes-léninistes. Le premier attentat a lieu le 2 octobre 1984 et vise les locaux de la firme américaine Litton, dans la commune bruxelloise d'Evere. Les attaques des CCC vont ensuite se suivre, de semaine en semaine, sous forme de campagnes de propagande armée successives.

Les trois campagnes des CCC sont thématiques et ciblent ceux qu'ils appellent des symboles du système capitaliste, de l'impérialisme américain et de l'État belge : des entreprises impliquées dans la production de matériel militaire, les sièges ou locaux de partis politiques gouvernementaux, des infrastructures militaires belges, de la gendarmerie et de l'OTAN, des sièges du patronat belge et des banques. Les CCC agissent sur l'ensemble du territoire belge. Le 11 décembre 1984, ils organisèrent une opération de grande envergure contre les oléoducs de l'OTAN traversant la Wallonie.

Mais, le 1er mai 1985, c'est le drame : deux pompiers sont tués lors de l'explosion d'une camionnette placée aux pieds du siège du patronat belge, dans le centre historique de Bruxelles. Organisant minutieusement leurs attentats pour éviter un tel drame, les CCC accusent alors la gendarmerie de dysfonctionnement, dysfonctionnement qui aurait selon eux causé la mort des deux « soldats du feu ». Des précautions particulièrement drastiques seront mises en vigueur ensuite.

Suites judiciaires

Le 16 décembre 1985 Pierre Carette, Didier Chevolet, Bertrand Sassoye et Pascale Vandergeerde sont arrêtés. Les « quatre CCC » sont condamnés, le 20 octobre 1988, à la perpétuité[Pourquoi ?].

Pour soutenir les CCC et pour continuer à propager leurs thèses politiques, l’Association des parents et amis des prisonniers communistes (APAPC) apparaît, quelques jours après leur arrestation[réf. nécessaire]. Plusieurs campagnes réclamant leur libération seront organisées par l'APAPC. Elles prendront une plus grande envergure[réf. nécessaire] après que les délais légaux d'emprisonnement eurent été dépassés. Repenti, Didier Chevolet est le premier à sortir de prison, en 2000. Ensuite cela sera au tour de Pascale Vandegeerde, le 4 février 2000, Bertrand Sassoye, le 10 juillet 2000 et enfin Pierre Carette, le 25 février 2003. Depuis, les deux derniers poursuivent leur combat pour le communisme de façon légale.

Le 5 juin 2008, aux côtés d'autres militants ou proches de l'association Secours rouge, Pierre Carette et Bertrand Sassoye sont à nouveau arrêtés, le premier pour non-respect des conditions de libération conditionnelle, le second pour « appartenance à une organisation terroriste », c'est-à-dire ses liens avec le Parti communiste politico-militaire, groupe italien issu des Brigades rouges.

Chronologie

  • 10 février 1982 : lancement du journal Subversion par Pierre Carette, Frédéric Oriach, ancien des NAPAP, Bertrand Sassoye et des militants belges, suisses et français[1].
  • début 1983 : dispersion du collectif faisant paraître Subversion[1].
  • septembre 1983 : Pierre Carette, Didier Chevolet, Bertrand Sassoye, Pascale Vandegeerde et Christopher V. fonde le collectif Ligne rouge qui fait paraître un journal Ligne rouge[2].
  • 12 mai 1984 : vol d'armes dans une caserne à Vielsalm (elles seront utilisées par différents groupes de lutte armée dont Action directe et les CCC)[1], 1 blessé lors de l'attaque.
  • 2 juin 1984 : vol de 816 ou 216[réf. nécessaire] kg d'explosif à Écaussinnes (ils seront utilisés par les CCC, Action directe et la Fraction armée rouge)[3].
  • juin 1984 : Pierre Carette entre dans la clandestinité. Arrêt de Ligne rouge qui reparaît à partir d'octobre[1].

Campagne anti-impérialiste d'octobre

  • 2 octobre 1984 : attentat contre Litton à Evere[4].
  • 3 octobre 1984 : incendie du parking de MAN à Dilbeek[5].
  • 8 octobre 1984 : attentat contre Honeywell à Evere[6].
  • 15 octobre 1984 : attentat contre la Fondation Internationale Jean Rey – Centre Paul Hymans à Ixelles[7]
  • 17 octobre 1984 : attentat contre le secrétariat du Parti chrétien-démocrate flamand (CVP) à Gand[7]
  • 19 octobre 1984 : Opération Mammouth des force de l'ordre : perquisitions et arrestations massives dans les milieux militants belges.
  • 26 novembre 1984 : attentat contre le centre de télécommunications d'une base aérienne militaire à Bierset[8].
  • 11 décembre 1984 : six bombes contre les oléoducs de l'OTAN (Central European Pipeline System)[9].
  • 15 janvier 1984 : attentat à la voiture piégée contre un centre de l'OTAN à Woluwe-Saint-Étienne, deux blessés[10]. Fin de la « campagne anti-impérialiste d'octobre ».
  • 1er mai 1985 : attentat à la voiture piégée le siège de la Fédération des entreprises de Belgique à Bruxelles, malgré les précautions prises, deux pompiers meurent dans l'explosion. Les critiques suite à ces morts inspireront aux CCC plusieurs communiqués[11].
  • 6 mai 1985 : attentat contre la « Direction Supérieure de la Logistique et des Finances » de la Gendarmerie à Woluwe-Saint-Pierre[1].
  • 20 et 21 avril 1985 : attentats à Bruxelles du Front révolutionnaire d'action prolétarienne, proche d'Action directe. Rupture totale des CCC d'avec Action directe et la Fraction armée rouge.

Campagne Karl Marx

  • 8 octobre 1985 : attentat à la voiture piégée contre Intercom à Bruxelles[12].
  • 12 octobre 1985 : attentats contre Fabrimetal et l'Office des contributions directes à Charleroi[13].
  • 4 novembre 1985 : attentat contre la Société générale des banques à Charleroi. Voiture piégée contre la banque Bruxelles-Lambert à Bruxelles (1 blessé)[14].
  • 5 novembre 1985 : attentat contre la Manufacter Hanover Bank à Charleroi et la Kredietbank à Louvain[14].

Campagne Pierre Akkerman

  • 19 octobre 1985 : attentat contre un centre de recrutement de l'armée à Namur[15].
  • 20 octobre 1985 : cocktail molotov contre la voiture de Pierre Galand, chef du Comité national d'action pour la paix et le développement[16]
  • 21 novembre 1985 : attentat contre Motorola à Watermael-Boitsfort[17].
  • 4 décembre 1985 : attentat contre la Bank of America[18].
  • 6 décembre 1985 : attaques conjointes des oléoducs de l'OTAN (Central European Pipeline System) avec un groupe communiste français. Fin de la « campagne Pierre Akkerman »[19].

Arrestations et condamnations

  • 16 décembre 1985 : arrestation de Pierre Carette, Didier Chevolet, Bertrand Sassoye et Pascale Vandergeerde à Namur.
  • fin 1985-mi 1986 : dissolution de Ligne rouge.
  • 9 mai 1986 : grève de la faim des prisonniers des CCC qui durent 43 jours.
  • 20 octobre 1988 : condamnation à perpétuité pour Pierre Carette, Bertrand Sassoye et Pascale Vandergeerde.

Membres

Pierre Carette, Didier Chevolet, Bertrand Sassoye, Didier Sampieri, Pascale Vandergeerde

Liens avec Action directe et la Fraction armée rouge

Les CCC avaient des liens avec des membres de la Fraction armée rouge (RAF) allemande et le groupe français Action directe (AD). Des opérations communes vont être organisées, sur le territoire belge, par AD et les CCC : vol d'armes dans une caserne de l'armée belge (en mai 1984), saisie d'un stock de 800 kg d'explosifs dans une carrière le mois suivant. Ces explosifs seront utilisés par les CCC en Belgique, AD en France et la RAF en Allemagne.

En janvier 1985, les CCC vont rompre avec AD et la RAF, sur la question de la stratégie révolutionnaire (voir ci-dessous le point : Filiation idéologique). Action directe apportera alors son soutien à la création en Belgique d'une nouvelle organisation clandestine de propagande armée, non pas marxiste-léniniste comme les CCC, mais d'essence libertaire : le Front révolutionnaire d'action prolétarienne (FRAP).

Idéologie des CCC

Les CCC se revendiquent comme étant une organisation communiste combattante, c'est-à-dire révolutionnaire. Son but est la destruction du système capitaliste et son remplacement par un système socialiste. Les CCC ont pour filiation idéologique le marxisme-léninisme. Leurs modèles historiques restent donc Karl Marx et Lénine.

Au sein des mouvements révolutionnaires des années 1980 engagés dans la lutte armée, deux courants vont se confronter : celui préconisant un combat purement anti-impérialiste (contre l'impérialisme nord-américain) et celui combattant pour la révolution communiste. Action directe (AD) en France et la Fraction armée rouge (RAF) en Allemagne incarnent le premier courant, les CCC en Belgique, l'Union des communistes combattants (UCC, issue des Brigades rouges-Parti communiste combattant / BR-PCC) en Italie et le PCEr/GRAPO en Espagne représenteront le second courant.

Influencé par Frédéric Oriach, Pierre Carette fera paraître dans la premier numéro de Ligne rouge, Auschwitz ou le grand alibi, un texte anonyme publié à l'origine dans la revue Programme communiste en 1960[2],[20]. Ce sont ces prises de positions qui, pour ses éventuels rapprochements avec le courant négationniste, ont pu avoir raison de la revue Subversion[1].

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

  1. a, b, c, d, e et f Les CCC, l'Etat et le terrorisme, Jos Vander Velpen, Editions EPO, 1988
  2. a et b http://www.cellulescommunistescombattantes.be/lr.htm
  3. http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=71847
  4. communiqué, photos : http://www.cellulescommunistescombattantes.be/litton.htm
  5. communiqué, photos : http://www.cellulescommunistescombattantes.be/man.htm
  6. http://www.cellulescommunistescombattantes.be/honeywell.htm
  7. a et b http://www.cellulescommunistescombattantes.be/prlcvp.htm
  8. http://www.cellulescommunistescombattantes.be/bierset.htm
  9. http://www.cellulescommunistescombattantes.be/pipeline.htm
  10. http://www.cellulescommunistescombattantes.be/otan.htm
  11. http://www.cellulescommunistescombattantes.be/premiermai.htm
  12. http://www.cellulescommunistescombattantes.be/intercom.htm
  13. http://www.cellulescommunistescombattantes.be/fabrimetal.htm
  14. a et b http://www.cellulescommunistescombattantes.be/banques.htm
  15. http://www.cellulescommunistescombattantes.be/inforsermi.htm
  16. http://www.cellulescommunistescombattantes.be/galand.htm
  17. http://www.cellulescommunistescombattantes.be/motorola.htm
  18. http://www.cellulescommunistescombattantes.be/america.htm
  19. http://www.cellulescommunistescombattantes.be/versailles.htm
  20. Auschwitz ou le grand alibi, Marxists Internet Archive. Consulté le 14 juin 2010

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Cellules communistes combattantes de Wikipédia en français (auteurs)

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