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Boutique chinois
La boutique chinois (orthographe consacrée) est un type de commerce de détail que l'on trouve sur l'île de La Réunion, un département d'outre-mer français et une région ultrapériphérique de l'Union européenne dans le sud-ouest de l'océan Indien. A noter qu'on trouvait aussi en guyane française ce type de boutique. et selon la tradition, on appelait ces enseigne : "chez le chinois" avec bien entendu, des personnes pas forcément asiatique tenant l'enseigne.
Sommaire
Architecture et produits
Espèce d'épicerie de quartier[1] souvent installée à un carrefour, la boutique chinois présente généralement l'architecture traditionnelle des cases créoles, avec un toit en tôle ondulée et des volets en bois. De fait, elle ne s'en différencie que par les voyantes peintures murales qui lui servent souvent de décoration en même tant que de support publicitaire pour les marques qu'elle vend, généralement des limonades, des sodas ou des alcools légers distribués par les Brasseries de Bourbon.
Outre ces boissons, on y commercialise également des coupe-faim typiques de la cuisine réunionnaise d'inspiration chinoise ou indienne, que ce soient des fritures salées comme les habituels samoussas, les bonbons piment ou des friandises sucrées comme les gâteaux patate, bonbons cravates, bonbons miel, bonbons la rouroute et autres bonbons coco, voire du colle-aux-dents. L'un des produits les plus typiques reste néanmoins la barquette en plastique pleine de bouchons arrosés de siaw. Ces derniers sont servis chauds après cuisson à la vapeur, ce qui explique la présence presque systématique d'un cuiseur de riz dans la boutique.
Rôle socioculturel
Aussi appelée ti-boutik chinois ou boutik sinwa (graphie Tangol) en créole réunionnais, la boutique chinois est, typiquement, tenue par un vieux commerçant descendant des immigrés chinois venus de la région de Canton jusqu'à La Réunion dans le cadre du schéma engagiste au XIXe siècle. C'est le cas, par exemple, dans la bande dessinée Tiburce, dessinée par Téhem : le petit garçon qui en est le héros fréquente régulièrement un commerce tenu par un gros Chinois de La Réunion qui lui vend des macatias[2].
Néanmoins, il est possible de parler de boutiques chinois pour désigner des commerces tenus par des personnes d'autres origines, comme par exemple Chez Loulou, un célèbre établissement[réf. nécessaire] peint en bleu au cœur de la station balnéaire de Saint-Gilles-les-Bains. En fait, la plupart des habitants considèrent les boutiques chinois comme une partie intégrante du patrimoine créole résultant des mélanges de la culture réunionnaise, celles-ci constituant autant de petits creusets sociaux où se retrouve le voisinage.
Rôle économique
Depuis l'avènement de la grande distribution sur l'île au début des années 1990, leur disparition est souvent évoquée pour être déplorée. La concurrence n'est pas la seule explication de leur raréfaction effective[3]. Celle-ci s'explique aussi par l'abandon de pratiques commerciales aujourd'hui réprimées pour des causes de santé publique, par exemple la vente de cigarettes à l'unité ou de "piles plates" de Rhum Charrette à des personnes déjà ivres. Leur reflux a aussi des impacts socio-économiques négatifs, les boutiques chinois ayant permis à une frange de la population d'accéder à la consommation grâce à la vente à crédit qu'elles pratiquent volontiers.
Références
- ↑ L'École à l'île de La Réunion entre les deux guerres, Paule Fioux et Louis Porcher, Karthala, 1999 – ISBN 2865378594.
- ↑ Tiburce, Téhem.
- ↑ « Les répercussions de la départementalisation », Edith Wong-Hee-Kam, in 1946 : La Réunion, département. Regards sur La Réunion contemporaine, sous la direction d'Edmond Maestri, Éditions L'Harmattan, 1999 – ISBN 2738484387.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- « La boutique chinois », site Internet du collège des Tamarins, à Saint-Pierre.
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