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Hermann (éditions)
Pour les articles homonymes, voir Hermann.La maison Hermann a été fondée en 1876 par Arthur Hermann, alsacien, professeur de mathématiques, qui s’installe à Paris, 6 rue de la Sorbonne où il vend des livres scientifiques et publie les ouvrages de ses amis mathématiciens et physiciens (Cartan, Pierre Curie, Henri Poincaré) puis des livres de sciences naturelles (Oberthur), traduisant les traités d'ornithologie de Naumann, de lépidoptérologie d'André.
Jules Hermann, son fils, publie ensuite de nombreux catalogues de libraire-antiquaire. Après sa mort en 1927, son gendre Enrique Freymann, attaché culturel au Mexique et ami du peintre Diego Rivera, abandonne le commerce de livres anciens et, avec l'aide de Louis de Broglie qui lui fait connaître notamment Paul Langevin et Einstein, fonde la collection Actualités scientifiques et industrielles. Parmi des centaines d'oeuvres scientifiques et épistémologiques, elle publiera la somme de Bourbaki, Einstein, Jacques Monod, mais aussi Gaston Bachelard et l'Esquisse d'une théorie des émotions de Jean-Paul Sartre.
Durant l'Occupation Freyman rencontre Pierre Berès, déjà célèbre dans le domaine de la bibliophilie, qui vient de fonder les éditions La Palme, orientées vers les arts et les sciences humaines. Pierre Berès va développer le secteur beaux-arts chez Hermann, désormais éditeurs des sciences et des arts. En 1960 il fonde avec André Chastel la célèbre publication Art de France qui connaîtra quatre numéros, comportant de nombreuses lithographies originales de peintres de l'école de Paris (par exemple Estève ou Soulages).
Avec André Chastel et Françoise Cachin, Pierre Berès crée également la collection Miroirs de l'art, rassemblant des textes dé réflexion sur la peinture et l'architecture de toute époque (notamment de Aragon, Baudelaire, Abraham Bosse, Maurice Denis, Diderot, Durer, Edmond et Jules de Goncourt, Hegel, André Lhote, Signac, Stendhal, Vasari, Léonard de Vinci, Viollet-le-Duc. En 1970 il confie à Michel Foucault la collection Savoir (art, lettres, sciences, culture). Ubac y illustre Épicure, Maria Elena Vieira da Silva Platon, Bazaine Pierre Lecomte du Noüy.
Au long de ce développement les éditions Hermann, sans abandonner la rue de la Sorbonne, s'installent au 115 puis au 156 boulevard Saint-Germain, enfin au 293 rue Lecourbe.
Maurice Tubiana et Jacques-Louis Binet dirigent la collection Ouverture médicale,tandis que sous l’égide de Jean Dieudonné, naît la collection mathématique Travaux en cours, continuée après sa mort par Lê Dung Tràng qui fonde également la collection Actualités mathématiques. Ont été également publiées par les éditions Hermann des traductions de Karl Jaspers, des oeuvres de Jean-Pierre Faye, Claude Cohen-Tannoudji (prix Nobel de physique), Marc Fumaroli, Jacqueline de Romilly.
Aujourd’hui présidées par Arthur Cohen et dirigées par Philippe Fauvernier, les éditions Hermann ont retrouvé leur siège d’origine, rue de la Sorbonne. Arthur Cohen dirige la politique éditoriale dans la droite tradition de la maison, tout en ouvrant la ligne des publications. Le prestige de la maison continue d’attirer à elle de nombreux grands intellectuels d’aujourd’hui, parmi lesquels Michel Serres, André Comte-Sponville, Roger-Pol Droit, Philippe Sollers, Jacqueline Risset, Marcelin Pleynet, Paul Badura-Skoda ou Bernard Diu.
Désormais la maison d'édition s’efforce d’innover et d’élargir autant son public que ses centres d’intérêt tout en conservant la rigueur dans ses choix. Ainsi s'est elle ouverte par exemple, dès 2006, à l’épistémologie avec la création de la collection Visions des sciences. Concernant leur catalogue arts, lettres et sciences humaines, le Monde des Livres du 25 août 2006 ne s’y était pas trompé lorsqu’il annonçait une “petite révolution” : à la rentrée littéraire de l'année précédente à la publication de ce numéro, elle créait, en effet, un département de littérature générale, Hermann Littérature, inauguré par Philippe Sollers. Aventure qu’elle poursuit, à la rentrée 2007, avec la publication du premier roman de toute son histoire : Giovanni Pico de Guillaume de Sardes.
Les éditions Hermann sont connues pour publier des ouvrages de qualité écrits par des universitaires ou des intellectuels de renom et destinés à un large public. Soucieuse d’éviter le double écueil des propos trop universitaires et des livres de simple vulgarisation, la maison accorde toute son importance au traditionnel travail de suivi éditorial. Les textes, devant être clairs, didactiques, intelligibles et bien écrits, sont éventuellement retouchés par les éditeurs, qu’Arthur Cohen qualifie de « serviteurs de l’intelligence de l’écrit ». La marque de fabrique des éditions Hermann s’énonce de fait dans cette formule, qui se présente également comme un critère d’exigence et de qualité, mais aussi comme un slogan de défense du livre : l’écrit, par ses exigences de réflexion poussée et active, requiert un effort nécessaire tant de la part de l’auteur, du lecteur que de celle de l’éditeur.
Voir aussi
Liens externes
Sources
Historique des éditions Hermann
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