- Shi Lang (83)
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Shi Lang (83)
Le Shi Lang à quai derrière le N° 88 le 3 juillet 2011.Autres noms Riga, Varyag Histoire A servi dans Marine de l'armée populaire de libération Commanditaire URSS Commandé République populaire de Chine Quille posée 6 décembre 1985 Lancement 4 décembre 1988 Mise en service 2011 Acquisition mars 1998 par la Chine Statut En essais Caractéristiques techniques Type Porte-avions Longueur 304,5 m Maître-bau 71 m Tirant d'eau 11 m Déplacement ~ 46 000 t Port en lourd ~ 60 000 t[1] Propulsion 8 chaudières, 9 turbogénérateurs, 6 générateurs diesels, turbopropulseurs à 4 hélices à pas fixe Vitesse 32 nœuds Caractéristiques militaires Armement 4 batteries de missiles sol-air FL-3000N (18 missiles par batteries)[2]
3 CIWS à 11 tubes calibre 30 mm[3]
3 lance-roquettes anti-sous-marins[4]
4 lance-leurresAéronefs ~ 30/40 avions et hélicoptères Rayon d'action 45 jours d’autonomies[note 1] Autres caractéristiques Électronique Radar veille-air à quatre faces planes[note 2]
Radar Type 382 Sea EagleÉquipage ~ 2 000 + 500 pour le groupe aérien Chantier naval Mykolaïv, Dalian Port d'attache Dalian modifier Le porte-avions Shi Lang (83) (chinois simplifié : 施琅 ; hanyu pinyin : Shī Láng) est le premier porte-avions en service de la marine chinoise. Son nom, Shi Lang (en) - non-officiellement annoncé au début de ces essais le 10 août 2011 -, vient d'un amiral de la dynastie Qing qui a conquis Formose en 1681.
Il s'agit d'un navire construit à l'origine pour la marine soviétique et dénommé Varyag.
Sommaire
Le programme de porte-avions chinois
De 1982 à 1997, l’amiral Liu Huaqing (en), en tant que commandant en chef de la Marine de l’armée populaire de libération puis vice-président de la commission centrale militaire, a la possibilité de mettre en pratique sa doctrine en deux phases de passage d’une marine de souveraineté (eaux territoriales plus détroit de Taïwan et mer de Chine méridionale) en 2000 à une force de haute mer dans l’ouest de l’océan Pacifique en 2010.
Pour diverses raisons (financement insuffisant de la marine, absence de savoir-faire, visées territoriales sur Taïwan, etc.), ces plans ne se réalisent pas[5]. Dans les années 1990, la marine chinoise se laisse courtiser par la France[note 3], la Russie, l'Espagne[6],[note 4], l'Ukraine et l'Argentine avec pour but d'obtenir un porte-avions de seconde main ou les plans pour en construire un. La rétro-ingénierie est utilisée sans succès sur le HMAS Melbourne[note 5] australien de 15 000 tonnes acheté en 1985 et les porte-aéronefs Minsk et Kiev russes livrés en juin 1998 et mai 2000[7].
De 1997 à 2000, une série d’articles rapportent que la Chine aurait décidé de construire son propre porte-hélicoptères [8], puis 2 porte-avions pour 2009[9], enfin un bâtiment de 48 000 tonnes doté de 34 Su-27K pour 2005[10]. Le porte-avions ukrainien Varyag de 67 500 tonnes, sistership de l'Amiral Kuznetzov russe, acheté 20 millions de dollars (19 millions d'euros)[note 6]en 2000 par une société de Macao pour être transformé en casino flottant, rejoint finalement la République populaire de Chine pendant l'hiver 2002.
De type STOBAR CV, le Varyag, renommé Shi Lang[11] solutionnerait le problème de l'acquisition de catapultes, technologie sous monopole américain. Aujourd'hui en cours de finition dans un chantier de Dalian, le navire est peint en gris clair, livrée officielle de la marine chinoise. Contrairement à l'opinion de la plupart des experts qui estimaient alors que la finition des 30% restants du Shi Lang était hors de portée de la technologie chinoise (problèmes de corrosion, absence de moteurs et d'équipements, etc.), les ingénieurs chinois ont terminé le ré-équipement du navire, et un test en mer a été conduit du 10 au 14 août 2011. Même si ce premier navire sert principalement de base d'entrainement et de recherche, il est évident que la Chine le veut opérationnel et le comptera dans sa flotte[12],[13].
En effet, on prête à la République populaire de Chine l'intention de mettre en œuvre des porte-avions, suite aux déclarations de Sun Laiyan, directeur général du Bureau d'État de la navigation en octobre 2006 : « La Chine, dont les eaux territoriales s'étendent à plus de 3 millions de kilomètres carrés, est sans nul doute un grand pays maritime. Avec la croissance rapide de son industrie de construction navale, elle sera capable petit à petit de construire ce genre de bâtiment de guerre »[14].
Avec 424 bâtiments de combat pour 788 870 tonnes au 1er janvier 2005, la marine chinoise est la 3e au monde et prétend au statut de puissance militaire globale. Au-delà, elle ambitionne d'assurer la protection de ses lignes maritimes (approvisionnement en pétrole et gaz) et d'assoir son influence sur la mer de Chine méridionale, l'Océan Indien et de peser sur Taïwan, ce qu'un porte-parole de la Marine de l’armée populaire de libération traduit fin 2008 par : les porte-avions sont « un reflet de la force générale d'une nation et doivent répondre aux besoins de la marine du pays (...). La Chine possède un long littoral, et la sauvegarde de la sécurité maritime du pays et de la souveraineté des régions côtières et des mers territoriales relève du devoir sacré des forces armées de Chine »[15].
Le Shi Lang doit servir à la formation de pilotes dont une cinquantaine ont commencé une formation de quatre ans à l'académie navale de Dalian, afin de constituer une première promotion de pilotes embarqués en 2008 et sa remise en condition a servi à former les chantiers naval chinois à la construction de porte-avions[16].
On estime que l'armée populaire de libération pourrait mettre en service son premier porte-avions de construction nationale de 48 000 tonnes vers 2015 (« Plan 9985 » ou « Projet 9935 »). le 7 juin 2011, Chen Bingde (en), chef d'état-major des armées chinoise confirmant qu'un porte-avions de construction nationale est en chantier[17]. Suite à l'annonce officielle de la remise en état du Shi Lang, une source proche de la direction du Parti communiste chinois, s'exprimant sous le sceau de l'anonymat déclare que « Deux porte-avions sont en cours de construction dans les chantiers navals Jiangnan Shipyard (en), de Shanghai »[18]. Fin juillet 2011, le général Luo Yuan déclare que la Chine à besoin d'au moins trois porte-avions pour défendre ses intérêts stratégiques[19].
Historique
Le 6 décembre 1985, l'Union des républiques socialistes soviétiques lançait à Mykolaïv en Ukraine dans le chantier naval soviétique n⁰ 444 connu aussi sous le nom de chantier naval du Sud de Mykolaïv (ukrainien : Чорноморський суднобудівельний завод; russe : Черноморский судостроительный завод) la construction du porte-avions de 300m Riga[20] qui sera renommé Varyag, second et dernier navire-jumeau de la classe Kouznetsov (Projet 1143.5), riposte à la classe Nimitz (L'Amiral Kouznetsov, navire amiral de la marine russe est toujours en service en 2011) mais qui est considéré par Moscou comme ’’croiseur lourd porteur d'avions’’ pour éviter les contraintes de la convention de Montreux. En 1992, avec le manque de crédits de la marine ukrainienne suite à l'effondrement de l'URSS et la fin de fait de la guerre froide, la construction du Varyag est stoppée à environ 70%[21] ; la structure est achevée mais il manque l'armement, l'électronique et la propulsion.
Il fut l'objet d'une revendication de propriété entre les gouvernements russe et ukrainien. L'Ukraine se proposa de le vendre à la marine indienne pour remplacer ou renforcer ses deux vieux porte-avions, mais cette vente ne pu se réaliser sans la coopération de Moscou car tout l'équipement sensible provient de Russie[22].
Le porte-avion inachevé reste en l'état jusqu'en mars 1998 où il est racheté aux enchères pour seulement 20 millions de dollars par la Chong Lot Tourist and Amusement Agency, une société écran chinoise de la Chin Luck Holdings de Hong Kong. Les dirigeants de la Chong Lot prétendaient vouloir tracter le Varyag jusqu'à Macao pour le convertir en complexe de loisir comprenant hôtel et casino, l'Ocean Entertainment Centre[23]. Les deux porte-avions soviétiques de la classe Kiev, le Kiev et le Minsk ont ainsi été vendus à la République Populaire de Chine par l'Ukraine et la Russie pour y être utilisés l'un comme parc à thème à Tianjin en 2004, l'autre comme navire-musée à Shenzhen en 1995.
Après avoir bloqué le franchissement du détroit des Dardanelles, seul passage pour évacuer le Varyag de la mer Noire, la Turquie accepte finalement un compromis en septembre 2001, et le porte-avion débute son périple. Il est tracté vers la mer Égée mais le canal de Suez ne permettant pas le passage de navire n'ayant pas de propulsion, il est tracté à travers le détroit de Gibraltar et le Cap de Bonne Espérance mais au lieu de finir sa course à Macao, il arrive en mars 2002 à la base navale de Dalian aprés un voyage de 28 200 km. En mai 2005 il était placé en cale sèche et en août 2005 il était repeint au gris de la marine chinoise. A l'arsenal de Dalian, le Varyag est restauré, complété, modernisé et renommé Shi Lang (83) au début 2009[21].
Le gouvernement chinois a plusieurs fois nié qu’elle avait l’intention de le réarmer pour des opérations navales. Zhang Guangqin, le directeur adjoint de la Commission de la science, de la technologie et de l'industrie pour la défense nationale, a par exemple affirmé en 2005 que le Varyag ne serait pas transformé pour un usage militaire.
Bien que son avenir soit incertain, notamment en raison des protestations de la Russie, ce porte-avions peut vraisemblablement devenir le navire-amiral de la flotte chinoise dans le courant de la décennie 2010. En 2008, il est transféré à l'académie navale de Dalian[24] et des photographies satellites ont permis de localiser dans le district de Yanliang une base d'expérimentation chinoise testant des Soukhoï Su-30 et pourvue d'une rampe de décollage de porte-avions de type ski (réplique du Shi Lang)[25].
En janvier 2010, l'aéronavale chinoise a 23 Su-30MK2 en service dont les premiers exemplaires furent livrés en 2004 par l'usine KnAAPO de Komsomolsk-sur-l'Amour[26] et en juin de la même année, le porte-avions chinois était photographié mouillant à Dalian[27],[28] et alors que ses premiers essais en mer sont alors prévus en 2012, ils sont annoncé en juin pour juillet 2011 dans un contexte de tension accru du conflit territorial en mer de Chine méridionale[29] puis reporté d'un mois[30].
Ce n'est que le 27 juillet 2011 que le gouvernement chinois reconnait qu'elle remettait en état le Varyag[18].
Les premiers essais en mer ont effectivement commencé le 10 août 2011[31]. Une zone au large de Dalian est en raison de ceux-ci interdit jusqu’au 14 août inclus[32] et l'on a annoncé l'appontage d'un prototype du chasseur Shenyang J-15 Flying Shark. Ces essais se sont déroulés correctement[33],[34].
Le navire sera basé après essais dans une base navale de l’île de Hainan.
Caractéristiques
Le Shi Lang dispose d'un pont d'envol de 14 700 m² avec une piste axiale et une piste oblique, et de brins d’arrêt, mais la piste axiale est relevée à l’avant avec un tremplin qui est à l'origine de 12° et il est dépourvu de catapultes. Il dispose de 3 déflecteurs de jet permettant de mettre 3 avions en position de décollage et de 10 spots d’atterrissage pour hélicoptère.
Son hangar mesure 153 m de long, 26 m de large et 8 m de haut. Il peut embarquer entre 30 et 50 d'aéronefs. Le navire transporte 2 500 tonnes de carburant aviation, ce qui lui permet de générer entre 500 et 1 000 sorties d'avions et d'hélicoptères[35].
Son groupe aérien embarqué n'est, en août 2011, pas divulgué. Les tentatives de l'armée Chinoise d'acquérir des appareils soviétiques récents ont échoué car l'armée Russe a peur de se faire copier les appareils. L'armée Chinoise procède a des essais d'appontage au moyen d'une maquette grandeur nature construite sur le continent.
L'armée populaire de libération a présenté, début 2011, le Shenyang J-15 Flying Shark, dérivé du Soukhoï Su-33. Destiné à équiper l'aéronautique navale dédié aux porte-avions que la Chine comptent mettre en ligne dans les années 2010, son premier vol a été annoncé comme ayant eu lieu en 2009[36].
Elle dispose d’hélicoptères Ka-31, version version d'alerte aérienne avancée et de surveillance maritime du Kamov Ka-27 de lutte anti-sous-marine ainsi que, en 2011, d’un prototype de Z-8 - version chinoise du Super Frelon - équipé d’un tel système de radar qui fut le premier appareil a avoir effectué des essais d'appontage le 5 août 2011 sur ce navire qui, en attendant la mise en service des avions-radars actuellement à l'étude, armeront certainement cette unité.
Parmi d'autres spéculations, on propose le groupe aérien suivant : 26 chasseurs J-15, 18 hélicoptères de lutte anti-sous-marines et de sauvetage Kamov Ka-27, 4 hélicoptères radars Z-8 et Ka-31[37].
Escorte
Son groupe aéronaval disposera, outre les navires d'escorte et de ravitaillement, d'un navire d'entrainement et de relaxation, no de coque 88, dédié à l'équipage de ce navire. Ayant les caractéristiques d'un navire de croisière, celui-ci dispose de piscine olympique, de terrains et des salles de sport, piste de course standard de 400 m, de cinéma, de supermarché, de ring de sanda...etc.
On spécule que le Varyag aura deux équipages, quand l'un est en service l'autre sera sur ce navire.
Notes et références
Notes
- Spéculations basé sur les caractéristiques de son sister-ship.
- système Aegis. Dérivé ou identique au radar 346 embarqué sur les destroyers type Lujang II équivalent au
- 1995, la France aurait proposé gratis le Clemenceau. Fin
- 1996, Bazán espère vendre pour 350-400 millions de dollars l’un ou l’autre de ses projets de CTOL CV (le SAC-200 de 23 000 tonnes ou le SAC-220 de 25 000 tonnes) qui pourraient mettre en œuvre des MiG-29K. Cependant, la Chine aurait été plus encline à obtenir les plans que d’acquérir un bâtiment. En
- Des appontages ont lieu sur le Melbourne.
- Soit seulement trois fois le prix de vente à la ferraille.
Références
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- La Chine considérera sérieusement la construction d'un porte-avions sur xinhuanet.com, Xinhua, 23 décembre 2008. Consulté le 26 décembre 2008
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- (en)Jeff Head, « Varyag transformation into an operational PLAN aircraft carrier », The rising sea dragon in Asia, 2011. Consulté le 12 septembre 2011
Liens externes
- (en) Shi Lang ex-Varyag, Dossier sur Global Security
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