- Saint Savin
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Deux Saint Savin semblent avoir existé : l'un était un ermite originaire de Catalogne, qui vécut un temps dans le Poitou, avant de s'installer dans le Pays de Bigorre. Saint officiellement reconnu par l'église catholique romaine, sa vie est mal connue ; l'autre, d'origine macédonienne, se serait fixé dans le Poitou, sa vie est encore plus mal connue. Il ne faut pas les confondre avec saint Savinien, premier évêque de Sens et martyr du IIIe siècle.
Sommaire
Hagiographies
Deux saint Savin semblent en fait avoir existé, même si des détails communs à leurs deux vies laissent des doutes sur le fait qu'il s'agit bien de deux personnages distincts.
Hagiographie du "saint Savin" pyrénéen
Savin (ou Sabinus) est né probablement en Catalogne espagnole à une date inconnue (selon les auteurs, entre le Ve siècle et le IXe siècle, ce qui montre à quel point on sait peu de choses de lui ! Joseph Abbadie[1], auteur d'une hagiographie de saint Savin le fait naître au VIIe siècle ou au VIIIe siècle), et peut-être fils d'un comte de Barcelone et neveu du comte de Poitiers Hentilius[2] Savin devint le précepteur du fils de ce dernier, Forminius, qu'il incita à entrer en même temps que lui au monastère bénédictin de Saint-Martin de Ligugé.
Après avoir passé trois ans au monastère de Ligugé, Savin serait ensuite retourné dans les Pyrénées, s'installant en Bigorre pour évangéliser le Lavedan près du monastère bénédictin de Saint-Savin (dans le département des Hautes-Pyrénées actuellement), construit en lieu et place d'un fort gallo-romain dénommé anciennement Palatium Æmilianum ("Palais Émilien"), pour s'adonner à la prière, à la contemplation et aux mortifications; Savin s'éloigne quelque peu de ce monastère pour mener une vie solitaire d'ermite, d'anachorète dans la vallée d'Argelès au lieu-dit "Pouey-Aspé" où il aurait vécu pendant treize ans. Il aurait même creusé une tombe dans laquelle il s'ensevelissait fréquemment tout vivant[3]. Sa charité était immense et il aurait accompli plusieurs miracles de son vivant ainsi qu'après sa mort. Il serait mort à cet endroit ; l'abbatiale de Saint-Savin conserve ses reliques, descendues de son ermitage pour y être vénérées[4].
Le "tombeau de Saint-Savin", un sarcophage de style roman, constitue aujourd'hui encore le maître-autel de l'église de Saint-Savin ; il est classé monument historique ; de part et d'autre de l'autel se trouvent deux grands tableaux peints sur bois qui évoquent la vie du saint, ses miracles, et la ferveur des fidèles pour celui qui est devenu le saint patron de la vallée.
Hagiographie du "saint Savin" poitevin
Saint Savin et son frère saint Cyprien auraient vécu au Ve siècle et auraient été originaires peut-être de Macédoine où ils étaient persécutés et auraient vécu un temps en Gaule lyonnaise (Bresse actuelle) ; Savin aurait été moine en Poitou, probablement au monastère de monastère de Saint-Martin de Ligugé, se serait retiré sur une île de la Gartempe, avant d'être martyrisé, probablement peu avant son frère et ami saint Cyprien [5].
Trois cents ans plus tard, les reliques des deux martyrs ayant été retrouvées sur les lieux de leur massacre, Badillus, clerc à la cour de Charlemagne, décida d'y fonder une église abbatiale pour y conserver les précieuses reliques. Ce serait l'origine de l'abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe.
Amâtre, évêque d'Auxerre entre 386 et 418 (qui a fait le voyage en Asie mineure en compagnie de saint Savin, lequel se fixe ensuite dans le Poitou) rapporte des reliques de saint Cyr, offre un bras de saint Cyr à saint Savin[6].
Les dates de sa vie sont très incertaines et les sources sont contradictoires : il aurait selon les uns vécu au début du Ve siècle, mais d'autres sources datent sa mort de 683[5], ce qui semble trop tardif (la mort de saint Cyprien est d'ailleurs datée de 526[7]).
Toponymie
Cinq paroisses ont en France porté le nom de Saint-Savin :
- Saint-Savin, ancienne commune française de la Charente-Maritime, intégrée depuis 1830 à Taillebourg
- Saint-Savin, commune française de la Gironde
- Saint-Savin, commune française des Hautes-Pyrénées
- Saint-Savin, commune française de l'Isère
- Saint-Savin, commune française de la Vienne
- Larrivière-Saint-Savin, commune française des Landes, ne porte ce nom que depuis 2006, s'appelant antérieurement "Larrivière", mais la paroisse se dénommait "Saint-Savin" au Moyen Âge, développée autour d'un "oratoire de Saint-Savin" détruit en 1569. La commune possède encore une "fontaine Saint-Savin", réputée guérir les rhumatismes et les maladies de peau.
- Une commune du département de Seine-et-Marne se nomme Savins, mais il n'y a peut-être aucun lien avec saint Savin, peut-être par contre avec saint Savinien.
Le nom de famille "Savin" est fréquent surtout en Poitou ainsi qu'en Isère et Saône-et-Loire[8], ce qui correspond approximativement aux lieux où est supposé avoir vécu le "saint Savin" poitevin.
Les traces du culte de saint Savin dans la France actuelle
Le culte du "saint Savin" poitevin
- L'Église Saint-Savin de Saint-Savin (Isère) date du XIXe siècle[9].
- L' Église abbatiale de Saint-Savin-sur-Gartempe abrite le plus bel ensemble de peintures murales romanes de France, classées par l'UNESCO.
- Saint-Savin (Gironde) honore aussi le "saint Savin" poitevin.
- Saint-Savin (Charente-Maritime) honore aussi le "saint Savin" poitevin. La paroisse se dénomme "Notre-Dame et Sainte-Croix de Taillebourg et Saint-Savin" (commune de Taillebourg).
Le culte du "saint Savin" pyrénéen
- L'Église abbatiale de Saint-Savin (Hautes-Pyrénées) est devenue l'église paroissiale. De l'abbaye, ne subsiste, outre l'église abbatiale, que la salle capitulaire.
- L'ancien oratoire disparu et la fontaine Saint-Savin de Larrivière-Saint-Savin (Landes) honorent probablement le saint pyrénéen, compte-tenu de leur localisation géographique.
Notes et références
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57877029/f4.image.r=Savin.langFR Joseph Abbadie, alors curé de Saint-Savin, publia en 1857 "Vie de saint Savin, anachorète du Lavedan", consultable
- XIXe siècle : français, historique, géographique, mythologique, bibliographique.... T. 14 de Pierre Larousse, publié en 1866 et consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k398019/f294.image.r=Hentilius.langFR font même, à tort semble-t-il, de saint Savin le fils du comte de Poitiers Hentilius Certains ouvrages, par exemple Grand dictionnaire universel du
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57877029/f21.image.r=Savin.langFR Liturgie de L'Office des saints de Saint-Savin, texte en latin cité par Joseph Abbadie, consultable
- http://nominis.cef.fr/contenus/saint/8552/Saint-Savin.html
- http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1488/Saints+Savin+et+Cyprien.html
- Cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte de Nevers D'après une Notice placée dans la
- http://nominis.cef.fr/contenus/saint/9541/Saint-Cyprien.html
- http://www.geneanet.org/genealogie/fr/savin.html
- http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=38455_1
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